Découvrez nos partenaires

bloc-marque-culture-couleur1.jpg
logo-festins-de-bourgogne.jpg
logo-credit-agricole-90x90.jpg
logo-cifa-89-auxerre-2020.png
groupama_small.png
logo-cerfrance-bfc-accueil.png
capeb-logo.png
logo banque populaire bourgogne franche-comté
logo-cm.jpg
logo-edf-site.jpg
ccj-logo-petit-1.jpg
110 Bourgogne
Région Bourgogne France-Comté
Criquet Magazine
Lycée Saint-Joseph de la Salle
mercato de l'emploi yonne bourgogne
Caisse d'épargne Bourgogne Franche-Comté
puisaye forterre
chambre des métiers et de l'artisanat
Groupe La Poste
Chambre d'Agriculture de l'Yonne

Nos partenaires

bloc-marque-culture-couleur1.jpg
logo-festins-de-bourgogne.jpg
banque_populaire_bfc-long.png
capeb-logo.png
Lycée Saint-Joseph de la Salle
Caisse d'épagne Bourgogne Franche-Comté
cerfrance bfc
Communauté de Communes du Jovinien
Chambre d'Agriculture de l'Yonne
Criquet magazine
logo-edf-site.jpg
logo-cifa-89-auxerre-2020.png
logo-cm.jpg
groupama_small.png
logo-credit-agricole-90x90.jpg
région Bourgogne Franche-Comté
20211006_lpg_logo_cmjn-616fec3863034.png
mercato de l'emploi yonne bourgogne
chambre des métiers et de l'artisanat
logo-110-bourgogne-ok.png
Puisaye Forterre

Férus d’Histoire et voyageurs du passé : les « reconstitueurs » ont fait une halte remarquée à Auxerre

« Un canon, ça fait du bruit ! Celui-là est l’œuvre d’un participant à cette grande reconstitution à la mémoire de l’histoire napoléonienne qui avec ses artilleurs ont eu les faveurs d’un public admiratif par tant d’exactitude lors de cette manifestation accueillie à Auxerre… ». « Un canon, ça fait du bruit ! Celui-là est l’œuvre d’un participant à cette grande reconstitution à la mémoire de l’histoire napoléonienne qui avec ses artilleurs ont eu les faveurs d’un public admiratif par tant d’exactitude lors de cette manifestation accueillie à Auxerre… ». Crédit Photos : Dominique BERNERD.

Selon la revue « Histoire Magazine », ils seraient environ 2 000 en France, pour 20 000 en Russie, voire 50 000 aux Etats-Unis. Qu’ils fassent revivre l’épopée napoléonienne, le moyen-âge ou la guerre de Sécession, les « reconstitueurs » sont avant tout des « fous d’Histoire » qui ont à cœur de se rapprocher au plus près du passé par l’authenticité de leur costume ou de leur équipement. Un souci du détail qui va du bouton de redingote à l’obusier de six pouces en passant par les ustensiles de cuisine du bivouac ! Ils étaient 160, réunis ce week-end à Auxerre, pour évoquer en majesté, la rencontre entre Napoléon et le maréchal NEY, le 18 mars 1815, il y a juste deux-cent-dix ans.

AUXERRE: La cinquantaine de tentes de drap blanc installées sur les contre-allées du boulevard Davout, au pied même de la statue immortalisant l’un des plus fidèles de Napoléon a fort allure en ce samedi matin… Lavandières et vivandières s’affairent autour des feux des bivouacs pendant que leurs hommes finissent de s’équiper, au son des premiers roulements de tambour de la journée. Bientôt l’heure de rejoindre la préfecture pour accompagner le « patron » à son rendez-vous avec le maréchal NEY et avec l’Histoire. Venu de Troyes en voisin, Laurent s’est passionné pour la chose militaire et pour les faits historiques depuis l’âge de 14 ans : « j’en ai 52, faites le compte ! Avant, j’étais plutôt branché « guerre de Sécession », mais l’époque napoléonienne est beaucoup plus intéressante stratégiquement parlant et beaucoup plus colorée… ».

Son uniforme vert et jaune de dragon à pied en témoigne. A ses côtés, Michel, un « bidasse » originaire d’Arras, chef-lieu du Pas-de-Calais comme chacun sait, à la stature impressionnante dans son costume d’apparat de grenadier du 4ème de ligne : « en fait, elles étaient les troupes d’élite de l’époque, la compagnie sur laquelle on pouvait compter car elle tenait toujours. Des hommes sélectionnés pour leur bravoure mais aussi pour leur taille, beaucoup plus costauds par rapport aux simples voltigeurs… ». Ne dites surtout pas à ce géant du Nord vouant une admiration sans borne à Napoléon, que son idole est considérée par d’autres comme un tyran sanguinaire : « je ne comprends même pas ce que vous voulez dire ! Tout ça, c’est de la propagande anglaise, la perfide Albion est toujours là. Mort aux Anglais ! ». Tout cela affirmé avec un large sourire, il va sans dire…

 

 

Des cantinières qui suivent le régiment…

 

Benoît, dit « la Giberne » vient de Belgique et a fière allure dans son uniforme de chasseur à pied de la vieille garde impériale, le bonnet d’ourson vissé sur la tête. Une tenue de « grognard » caractéristique entre toutes, bien ancrée dans la mémoire collective. Mais les reconstitutions historiques ne sont pas qu’une affaire d’hommes ! Croisée rue du Temple, Angélique est belfortine et pour l’heure, cantinière du 7ème régiment de Hussards, avec un époux membre de l’état-major de Napoléon : « les cantinières étaient toutes femmes de soldat et dans l’obligation d’avoir une patente sous forme de médaille, les autorisant à suivre le régiment… ».

A quelques lieux de là, au campement d’artillerie installé à l’abbaye Saint-Germain, elles sont deux, restées au bivouac pour préparer le repas de midi. Au menu du jour : « sauté de porc et ses petits légumes », préparés comme il se doit au chaudron et en plein air, sous un feu attisé par le vent. Laurence est aux fourneaux et veille à ses jupons face aux flammes rebelles, pendant que sa comparse, cantinière elle aussi, s’active en cuisine, sans pour autant s’offusquer d’un patriarcat déjà très marqué sous l’Empire : « mais c’est normal que les hommes soient partis, ce sont des soldats ! On ne peut pas faire de la reconstitution si les femmes sont à la guerre et les hommes à la cuisine ! Je veux bien que l’on soit progressistes, mais restons dans l’époque ! ». (Rires) L’occasion d’apprendre que si les femmes étaient toutes mariées à des soldats pour éviter tout comportement licencieux, elles avaient aussi obligation en cas de mari mort au combat d’en retrouver un au plus vite, au risque sinon d’être chassées de l’armée…

 

 

Une passion sans borne pour construire son propre obusier !

 

Ils sont quatre, comme les Mousquetaires, mais eux arrivent de la région Grand Est, la gouaille en bandoulière et le verbe haut, pas peu fiers d’arborer l’uniforme d’artilleur à pied de la garde, bleu marine et galons rouges, grenade au chapeau. Bernard, Hervé, dit « Graouly », Jean-Claude, dit « le colonel Boular » et Thierry, alias « Monsieur Thy », ont passé la nuit au campement, à la fraîche, sous la tente : « vous savez, on fait préchauffage et après, on dort bien ! ». (Rires). On n’ose pas demander la marque du combustible… !

Tous adeptes de l’histoire vivante et membres de l’association « Le Livre, l’Histoire et l’Obusier », qui fêtera ses vingt-cinq ans d’existence en 2026 et s’est donnée pour objectif, de partager avec le public leur passion pour l’histoire et le patrimoine. Une passion dispendieuse, quand on sait que le coût des uniformes peut vite dépasser plusieurs milliers d’euros. Et bien plus encore quand on se donne pour mission de reconstruire à l’identique un obusier de six pouces entraperçu aux Invalides, comme le raconte le « Colonel Boular », ancien artisan coiffeur dans le civil : « ma femme n’a pas trop sourcillé sur le coup car de toute façon, elle sait que j’ai été bercé un peu trop près du mur quand j’étais petit ! ». (Rires).

Si Jean-Claude a construit lui-même les roues et l’attelage, se faisant aider d’un neveu pour la réalisation des plans de modèlerie, restait à fabriquer le tube du canon : « j’ai une très maigrichonne retraite et acheter 350 kg de bronze, c’était mission impossible ! ».

Mais la passion a fait le reste, surtout quand elle se conjugue au pluriel et il a su trouver les mots pour convaincre un ferrailleur nancéen de lui fournir la matière première, puis de démarcher le syndicat de la fonderie qui l’a aidé à s’octroyer les services d’une importante fonderie de Haute-Marne, embarquant au passage dans l’aventure, six élèves d’une école de modèlerie fonderie, spécialement détachés par l’Académie pour réaliser le maître modèle en bois servant à faire le moule. Son plus beau souvenir et son plus beau cadeau… ?

Ces mots de l’un des élèves alors qu’il le félicitait pour le travail accompli : « Monsieur, c’est moi qui vous remercie de m’avoir permis de travailler sur un tel sujet… ». 

Un canon qui fonctionne à la perfection et les oreilles des visiteurs présents ce matin-là à Saint-Germain s’en souviennent encore ! L’auteur de ces lignes comprend mieux l’invitation faite la veille à « venir tirer un coup » (sic !). Mais promis, la prochaine fois, au lieu de tirer le canon, on en partagera un ! 

 

Dominique BERNERD

 

 

 

 

Articles

Bannière droite accueil