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Un port d’attache nommé Mayotte à La Closerie : les artistes se succèdent et la collecte dépasse 2 700 euros…

« La récolte a été bonne au théâtre de La Closerie, à l’occasion du double spectacle exceptionnel réalisé au profit des Mahoraises et des Mahorais. Une dizaine d’artistes se sont succédé sur scène à la plus grande joie des mélomanes. Plus de 2 700 euros ont été remis au Secours Populaire de Nevers qui acheminera la somme sur l’île ravagée par le cyclone « Chido » … ». « La récolte a été bonne au théâtre de La Closerie, à l’occasion du double spectacle exceptionnel réalisé au profit des Mahoraises et des Mahorais. Une dizaine d’artistes se sont succédé sur scène à la plus grande joie des mélomanes. Plus de 2 700 euros ont été remis au Secours Populaire de Nevers qui acheminera la somme sur l’île ravagée par le cyclone « Chido » … ». Crédit Photos : Dominique BERNERD.

Quelque 180 personnes ont bravé la rigueur hivernale pour assister aux deux spectacles de solidarité organisés par le couple iconique du théâtre de la Closerie, Gérard-André et sa muse, Andrée de SMET en faveur des Mahorais. Tous bénévoles et venus d’horizons divers, les artistes se sont succédé à tour de rôle sur scène, pour un voyage en musiques et chansons aux couleurs d’humanité…

ETAIS -LA-SAUVIN : Pas facile de se livrer à l’exercice de la scène et de « chauffer la salle » lorsque l’on se revendique « chanteur des rues » ! Plus habitué aux foires et autres fêtes de Saint-Vincent, JEAN-MI n’en a pas moins répondu présent quand son ami Gérard-André l’a sollicité et, le « tourneur de manivelle » comme il aime s’appeler, fait pleurer son orgue de barbarie sur des notes mécaniques. Une figure connue de tous, avec son « landau à musique », chapeau melon sur la tête et moustache 1900 blanchie par le temps en bandoulière, qui pour l’heure n’en mène pas large : « un chanteur de rue, d’ordinaire, il est au niveau du public, chanter sur une scène, ce n’est pas trop mon truc… ». Il suffira d’une valse musette avec l’accent d’Arletty, comptant « la romance d’une jeune midinette et d’un « p’tit » parigot », reprise en chœur par le public, pour oublier le trac, « comme de bien entendu » ! Pas de meilleur sésame que le « sirop de la rue », pour soigner les cœurs et les âmes… « La manifestation de solidarité est ouverte ! » Gérard-André, l’hôte des lieux, en « Monsieur Loyal » de circonstance, lance le spectacle. Nul besoin dans la salle d’attacher sa ceinture, il suffit de se laisser transporter, au fil d’un voyage en toute liberté, qui a pour port d’attache, Mayotte !

 

 

Le coup de fil à Mayotte en direct de la scène

 

 

Musicien icaunais, Alain BOUSSIN a posé sa valise six ans durant à Mayotte, où ses filles et ses petits-enfants demeurent aujourd’hui. Il connaît bien cette petite île de l’océan Indien et partage ses souvenirs avec le public présent : « c’est une île qui généralement ne connaît pas les cyclones, arrêtés par celle de Madagascar. En six ans je n'en ai pas connu un seul. Mayotte, c’est le tiers du département de l’Yonne en superficie pour 350 000 habitants, peut-être 450 000, on ne sait pas trop… ». Allo Mayotte… ? Au bout du fil, Chris, son gendre, pour un point de la situation en direct : « les routes sont toujours impraticables, partout des petits bobos à cause des bouts de tôle, l’eau, ce n’est pas tous les jours et quand elle arrive, on ne sait jamais pour combien de temps. Le plus compliqué est qu’elle n’est pas potable et il y a la queue dans les boutiques pour s’approvisionner… ».

D’autant plus difficile que, les cultures ayant disparu avec le cyclone, tout ce qui se vend est importé, on n’ose imaginer à quel prix ! Educateur de rue, Comorien d’origine, lui et son épouse se sont reconvertis dans l’humanitaire et distribuent jusqu’à 500 repas par jour : « tout le monde ici a été touché, qu’il ait des papiers ou non, que ce soit psychologiquement, physiquement ou financièrement… ». L’île est exsangue et n’en finit pas de panser ses plaies, avec une population paupérisée qui, avant le passage de « Chido » vivait déjà à 80 % sous le seuil de pauvreté. Un département « au rabais » où se cristallisent un peu plus aujourd’hui les tensions autour de la question migratoire, accusée de tous les maux, un sujet entretenu savamment par tous ceux qui depuis quatorze ans n’ont pas tenu les promesses de la départementalisation.

 

 

La poésie, une arme pour se révolter contre les maux

 

« Mon cœur s’est exilé sur une plage de l’océan Indien… ». C’est en chansons et au son du ukulélé qu’Alain BOUSSIN évoque l’île Maurice, après une balade à la guitare et à l’harmonica au fil de la Loire. Des chansons de belle facture et d’écoute agréable… Autre artiste venu en voisin, GÉHEL, pour des compositions personnelles ou des reprises dont il a le secret, aux accents de jazz et de musiques d’ailleurs, comme cette chanson d’Emilie LOISEAU : « on dit qu’il y fait toujours beau à l’autre bout du monde… », des mots qui en cet après-midi de soutien à Mayotte prenaient un sens tout particulier. Il y a chez Thierry MAGNE, comme un petit air du grand « Léo », quand, s’accompagnant rageusement au piano, il fait de sa poésie une arme et de ses mots une révolte. Belle reconversion pour cet auteur-compositeur interprète qui fut un jour, dans une autre vie…, pilote de courses automobiles ! Le programme était des plus éclectiques et « l’Olympia de campagne » d’Etais-la-Sauvin, comme aimait l’appeler le regretté Julos BEAUCARNE a résonné de la voix sublime de la chanteuse lyrique Maud GNIDZAZ, portée par les notes du piano d’Alexandre SAADA. Une voix qui n’est pas sans rappeler celle dont l’artiste a su puiser dans le répertoire pour régaler l’assistance, une certaine Joan BAEZ ! Une dernière pour la route… ? Gérard-André, accompagné pour l’occasion d’Andrée, sa complice, son « amie-amour », sa « Mélinée », a tôt fait de prendre sa guitare et d’entonner un « Temps des cerises » à la fibre communarde, repris en chœur par tous les amis présents : « C’est de ce temps que je garde au cœur, une plaie ouverte… ».

 

 

On remet le couvert pour une deuxième journée !

 

Bis repetita le lendemain, avec d’autres musiciens ou comédiens au programme :  Duo Bathyscape, Eugene LAMPION, Emile SALVADOR, Alain BOUSSIN, Gérard-André bien sûr, tous avec la même générosité partagée que la veille. Une solidarité multiforme, que ce soit au travers de la douzaine de toiles mises en vente par l’artiste peintre Jipe VIEREN au bénéfice des Mahorais ou des pots de miel de « Sébastien » qu’il était possible d’acquérir dans les mêmes conditions. Finalement, ce sont quelques 2 760 euros qui ont été collectés pour Mayotte qui seront prochainement remis au Secours Populaire de Nevers. Une somme en deçà peut-être de ce qui était attendu, mais le barde d’Etais-la-Sauvin veut y voir surtout un bilan humain et artistique à nul autre pareil : « c’est un exercice extrêmement difficile que d’être à la fois sur scène et dans la salle, comme tous les artistes présents l’ont fait, tout en gardant sa concentration, très compliqué d’avoir plusieurs artistes en même temps sur scène. D’un point de vue technique, on a sorti le ban et l’arrière-ban, grâce à l’aide de tous… ». Deux superbes après-midis de fraternité, d’amour et d’amitié dont n'aurait pas eu à rougir l’ami Julos, qui écrivit un jour ces mots dans l’une de ses chansons : « Ah, si l′amour prenait racine, dans mon jardin j'en planterais ». Nul doute que du côté d’Etais-la-Sauvin, la récolte aura été bonne !

 

Dominique BERNERD

 

 

 

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