Classés dans l’ordre des hyménoptères, ces insectes réputés pour leur sens besogneux dans leur mode opératoire sont devenus l’une des sources d’inspiration préférées de l’artiste, Fernando MORENO ROBLEDO. Le plasticien aux origines ibériques l’a d’ailleurs démontré avec talent et beaucoup de créativité lors de l’exposition éphémère, accueillie il y a peu dans les locaux de l’assureur mutualiste à Auxerre. Cette présence animalière insolite n’aura pas rebuté les nombreux convives ayant apprécié une soirée inaugurale dédiée à la cause animale et à l’environnement…
AUXERRE : En 2013, les scientifiques avaient recensé plus de 12 000 espèces de fourmis réparties à travers le monde à l’exception du Groenland et de l’Antarctique. Un chiffre, somme toute déjà erroné. Car, de l’avis des entomologistes, il en reste probablement encore des milliers à découvrir !
Néanmoins, des espèces, pour le moins étrange, se sont propagées plusieurs jours durant au rez-de-chaussée du siège administratif de GROUPAMA Paris Val de Loire. Gonfleront-elles les statistiques officielles des chercheurs ?
Pour sa toute première exposition ouverte à la création artistique, accueillie dans ses locaux remis à neuf du boulevard Guynemer, GROUPAMA Paris Val de Loire n’a nullement occulté l’effet de surprise. Celle-ci fut de taille. A la dimension impressionnante et si réaliste des œuvres dévoilées par cet artiste, pétri de modestie et de talent.
Le sculpteur de CHAMPIGNELLES incarne à lui seul la simplicité de l’âme avec chaleur et humilité. Néanmoins, ce personnage atypique qui ne se dépare jamais de son sourire bienveillant souhaite faire bouger les consciences face aux dérives actuelles que l’humain fait opérer à la nature et à l’environnement. Ce n’est pas pour rien qu’il a choisi de transcender cet insecte emblématique dans son œuvre : la fourmi.
Des thèmes forts autour de ces pièces géantes…
Arborant un œuf de couleur bleu outremer entre leurs mandibules et posées à la surface d’un globe terrestre, ces insectes géants impressionnent un public avide de curiosité sur la symbolique de l’œuvre. Le message est pourtant clair.
« Cette représentation des fourmis à la surface de la Terre, c’est un peu l’humain qui travaille dur et qui se meut dans toutes les directions pour tenter de survivre, explique Fernando MORENO ROBLEDO, elles sont nombreuses tout comme nous. Elles ont besoin d’être protégées, tout comme nous… ».
Derrière ces pièces uniques se cache pourtant un avertissement essentiel qui sert de trame à la protection environnementale et à notre univers, mis en danger par l’activité irréversible de l’homme.
L’émigration, l’exode, la fuite mais aussi le labeur, la détermination, l’obstination représentent autant de thèmes durs et parfois cruels que l’artiste espagnol distille avec sa sensibilité vers le public au gré de l’une de ses créations originales.
Lui-même a connu cet exil. Originaire de Malaga, il a dû quitter son Andalousie natale pour fuir le régime totalitaire qui sévissait alors dans son pays. Sombre période de son existence, aujourd’hui largement compensée par sa plénitude artistique.
Vouant une admiration sans borne à Pierre RABHI et à l’insurrection des consciences qu’il a défendue, Fernando MORENO ROBLEDO projette de garnir l’édifice métallique le plus populaire de la planète, c’est-à-dire la Tour Eiffel, d’une cinquantaine de fourmis géantes ! Un pari fou pas si insensé que cela, en vérité.
Il en résulterait une vente caritative de ces structures construites à partir de matériel recyclé au profit d’une association qui lutte contre les dérives humaines faites à l’environnement et au climat.