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On appelle ce cimetière Dunant ou Saint-Amâtre : la mémoire d’Auxerre y dort pour l’éternité…

« Le cimetière de Saint-Amâtre à Auxerre est à la fois un univers minéral et arboré. On y voit un ange qui semble pleurer sur la folie des hommes, au-delà de la distinction sociale qui n’existe plus avec la mort. Comme en témoigne le tombeau de la famille ROUGET, le gisant de bronze de Paul BERT ou la tombe du capitaine Jean-Roch COIGNET aux couleurs napoléoniennes… ». « Le cimetière de Saint-Amâtre à Auxerre est à la fois un univers minéral et arboré. On y voit un ange qui semble pleurer sur la folie des hommes, au-delà de la distinction sociale qui n’existe plus avec la mort. Comme en témoigne le tombeau de la famille ROUGET, le gisant de bronze de Paul BERT ou la tombe du capitaine Jean-Roch COIGNET aux couleurs napoléoniennes… ». Crédit Photos : Dominique BERNERD.

Qu’on les surnomme « boulevard des allongés » ou « champ des refroidis » ou qu’on les qualifie plus bourgeoisement de « dernière demeure », les cimetières marquent depuis des siècles le temps qui passe, lieu de fascination pour les uns, d’effroi pour les autres. Ce peut-être aussi un lieu de promenade où le silence fait guide, comme au cimetière Saint-Amâtre à Auxerre, classé parmi les plus anciennes nécropoles urbaines de France. 

 

AUXERRE : C’est un lieu à l’écart du temps et des rumeurs de la ville, comme retranché de la vie des hommes. Que l’on y vienne pour se recueillir ou se promener, le sentiment de sérénité est le même, guidant les pas du visiteur en quête d’un voyage mémoriel au fil des siècles. Plus connu de nombreux auxerrois sous le nom de cimetière DUNAND, son patronyme officiel est Saint Amâtre et son existence remonte à la Révolution, à l’époque où par mesure d’hygiène, l’on transporta les sépultures en dehors des enceintes de la ville. Bâti à l’origine sur un ancien jardin, sous le nom de « cimetière des Capucins », il connut des agrandissements successifs au fil du temps, après le rachat par la ville de vignes mitoyennes et le leg d’un ancien verger en 1837, de la part de celle qui lui donna son nom, Thérèse DUNAND. Plus ancien que son alter ego parisien « Père Lachaise », il s’étend aujourd’hui sur près de 3 hectares, mêlant à la minéralité des tombes, de superbes espaces arborés.

 

 

Un espace éternel qui accueille bon nombre de personnalités…

 

Nombre de figures auxerroises en ont fait leur dernière demeure, à l’image de Charles SURUGUE, ancien maire et doyen des poilus, engagé à l’âge de 76 ans, dont la tombe continue à être fleurie en tricolore par la ville. Qui se souvient que Charles LEPERE, avant de donner son nom à une place du centre-ville, fut avocat, journaliste, député et ministre de l’Intérieur sous la troisième République ? A quelques pas de là, une chapelle aux armes impériales, où repose le capitaine Jean-Roch COIGNET qui fut de toutes les batailles napoléoniennes. La tombe de la famille ROUGET se veut plus discrète, mais devenue une étape incontournable pour tout visiteur épris de poésie, venu saluer Marie-Mélanie, plus connue sous le nom de Marie NOËL, qui sa vie durant, puisa son inspiration dans l’amour et la foi. Pour autant, l’art funéraire se conjugue aussi parfois avec l’anticléricalisme le plus absolu, comme en témoigne la tombe du grand Paul BERT, qui dédia sa vie à la science et à la politique, figé pour l’éternité dans les plis de bronze du gisant né de l’œuvre d’Auguste BARTHOLDI. On dit qu’il fut sauvé de la fonte pendant la dernière guerre, grâce au maire de l’époque, Jean MOREAU, lui aussi enterré ici, qui réussit à convaincre les Allemands de l’inutilité de la chose, la statue étant creuse et peu digne d’intérêt !

 

 

De tombe en tombe, une immersion dans l’Histoire…

 

Mais au fil des allées s’écrit aussi l’Histoire, à l’encre des guerres ayant marqué le vingtième siècle. Comment ne pas être ému par ce résistant mort le 25 août 1944, au lendemain de la Libération de la ville, tombé sous le feu d’une colonne allemande ? Ou par cette famille auxerroise qui perdit ses deux fils à quatre ans d’intervalle, l’un à l’aube de la Grande Guerre, le second à quelques jours de l’Armistice ? Il avait 23 ans, tué dans une embuscade à la Mechta Temar, près de Philippeville, aujourd’hui Skikda, en Algérie. Témoin d’une guerre qui n’avait alors pas de nom et que l’on qualifiait pudiquement « d’évènements »…

Réunies dans le carré militaire, 222 tombes, pour beaucoup non auxerroises, à l’image de ces dix-sept soldats inhumés avec pour seule inscription, « travailleur russe ». En 1917, lors de l’offensive Nivelle, ces « Russes blancs » voulurent rentrer chez eux, hostiles à l’idée de la révolution naissante. Les mutins furent déportés, pour certains condamnés aux travaux forcés, pour d’autres, déplacés en région comme « travailleur », afin de remplacer les hommes partis au front. Morts anonymes qu’une simple croix blanche rappelle à notre mémoire.

 

 

L’espoir, en quittant ce lieu de repos, de se croire un instant immortel…

 

Brigadier des gardes-champêtres, mécanicien retraité du PLM, agent voyageur, receveur des postes… Dans la première partie du siècle dernier, il n’était pas rare de voir gravée au frontispice des pierres tombales l’activité du défunt, ou de rappeler certains traits de caractère, comme cette stèle érigée en mémoire « d’un bon époux et d’un bon père ». C’est bien connu, ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers !

Un peu plus loin encore, cette plaque en « hommage de ses élèves et amis » à un professeur méritant. Epoque heureuse où la profession n’avait à craindre de la camarde que d’être emportée par la vieillesse ou la maladie… Sur une tombe outragée par le temps, un double médaillon, photo d’un père endimanché et d’une petite fille qui n'eut sans doute jamais le bonheur d’apprendre à marcher… Les tombes anciennes font la richesse de cette nécropole qui connut ses premières inhumations en 1793. A l’image de celle de l’ancien archiprêtre de la cathédrale, né à Saint-Sauveur (dans la Manche, pas en Puisaye !), en 1786, trois ans avant la Révolution ! Avec cette inscription, « ici repose jusqu’à la résurrection… ». Aux dernières nouvelles, il attend encore !
Un dernier salut à cet ange au majeur dressé vers le ciel, comme pour montrer au passant le chemin, ou de cet autre qui, la tête entre les mains, semble pleurer sur la folie des hommes…

Voici venue l’heure de reprendre le chemin de la sortie et franchir à rebours le portail du numéro 60 de la rue du 24 août. Heureux privilège des vivants, avec ce doux et futile sentiment de se croire un instant immortel !

 

Dominique BERNERD

 

 

 

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