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Mathilde de Courtenay : une comtesse au grand cœur à qui la ville d’Auxerre peut dire merci !

« Des conférences à « guichet fermé » à l’Abbaye Saint-Germain ! Marylin MARTIN, directrice du site de Guédelon, l’historien médiéviste patrice WAHLEN ou Jean-Louis ALLIOT, avocat honoraire, ex-conseiller municipal d’Auxerre, ont évoqué le chemin de vie historique de Mathilde de Courtenay… ». « Des conférences à « guichet fermé » à l’Abbaye Saint-Germain ! Marylin MARTIN, directrice du site de Guédelon, l’historien médiéviste patrice WAHLEN ou Jean-Louis ALLIOT, avocat honoraire, ex-conseiller municipal d’Auxerre, ont évoqué le chemin de vie historique de Mathilde de Courtenay… ». Crédit Photos : Dominique BERNERD.

Ouvrant le bal des festivités commémorant les 800 ans de l’affranchissement d’Auxerre, trois conférences étaient proposées à l’Abbaye Saint-Germain. Se succédant à la tribune, l’historien Patrice WAHLEN, l’avocat honoraire Jean-Louis ALLIOT et le numismate Éric VANDENBOSSCHE ont rappelé tour à tour le contexte historique de l’époque, les clauses de la charte signée en 1223 et de celles l’ayant précédée, ainsi que les monnaies en circulation au XIIIe siècle. Une belle entrée en matière pour découvrir qui était la comtesse Mathilde de Courtenay et son rôle majeur dans l’émancipation de la cité.

AUXERRE : On ne triche pas avec l’Histoire et il faut bien reconnaître qu’avant ce week-end, nombreux étaient ceux pour qui le nom de la comtesse Mathilde de Courtenay n’évoquait au mieux, qu’une artère tranquille, aux portes du centre-ville, juste derrière l’Arboretum ! La séance de rattrapage aura duré tout le week-end et il y avait urgence, semble-t-il, si l’on en juge par l’affluence record enregistrée ce vendredi soir à Saint-Germain. Pas tous les jours que des conférences se jouent à « guichet fermé » et faute de pousser les murs, il a fallu rajouter des sièges !

Mais qui était Mathilde ? Pour la patronne de Guédelon, Maryline MARTIN, venue ouvrir les débats, « un personnage absolument incroyable, une femme moderne comme je pense qu’il n’y en a aucune dans la salle… ». Rappelant qu’à l’âge de sept ans, elle signait un premier traité donnant autorisation aux moines de l’Abbaye de Reigny d’utiliser l’eau de la Cure pour leur moulin. Arrière petite fille du roi capétien Louis VI le Gros, fille de Pierre II de Courtenay, héritier du trône de Constantinople, « c’est du lourd, du très lourd… prévient Patrice WAHLEN, l’historien médiéviste bien connu, rappelant que les comtés de Nevers, d’Auxerre et Tonnerre ne faisaient alors pas partie de la Bourgogne : « l’Auxerrois ne sera vraiment bourguignon qu’à partir de 1435, n’étant jusque-là qu’une sorte d’état tampon au caractère « francilien », entretenant des relations avec le domaine royal et la Bourgogne… ».

 

 

Mathilde est une étape importante dans un long processus…

 

Avant l’affranchissement de tous ses habitants, Auxerre était sous la tutelle d’un régime féodal reposant sur un partage du pouvoir entre l’évêque, « maître absolu et éminent », le comte, « qui devait hommage à l’évêque », l’abbé de Saint-Germain, « pour la partie extra muros » et, plus anecdotique, le duc de Bourgogne, « qui possédait l’enclave dite Seigneurie du bourg Saint-Gervais, aujourd’hui quartier de la gare… ». Un schéma tripartite mis à mal par une explosion démographique et commerciale sans précédent, « boostée par la proximité d’Auxerre avec les célèbres « foires de Champagne », qui étaient autant de lieux d’échanges internationaux… ».

Une époque qui vit l’émergence d’une bourgeoisie marchande réclamant plus de droits et la modification de ce système féodal freinant la liberté de commercer : « d’où l’importance de ces traités, de ces chartes, qui vont faire craquer une grande partie de ce carcan… ». De l’incendie ravageur que connaitra Auxerre en 1188, naîtra une première charte promulguée par Pierre II de Courtenay, avec notamment l’exemption de la « mainmorte », du nom de ce droit dont jouissait le seigneur, de s’emparer de la succession de ses sujets à leur mort. Suivie en 1194, d’une seconde charte modérant et plafonnant taxes et autres servitudes. Autant d’avancées que la comtesse Mathilde reprendra dans la charte de 1223, d’où ces mots de l’ancien professeur d’histoire : « ce qui me gêne un peu dans certaines formulations de presse, c’est qu’on laisse entendre qu’avant, il n’y avait rien et qu’heureusement, telle Zorro (sic !), Mathilde arrive sur son grand cheval… ».

Pas de quoi pour autant briser l’aura de la « Noble Dame », saluée pour avoir élargi et consolidé les libertés personnelles existantes, avec notamment un affranchissement de tous les Auxerrois, serfs compris et l’officialisation des douze bourgeois à qui l’on confiera la ville, précurseurs d’une future municipalité : « une étape fondamentale d’un très long processus, mais Mathilde n’en n’est ni à l’origine, ni à l’aboutissement… ».

 

 

Une des rares femmes du Moyen-Age à frapper la monnaie…

 

Pas de quoi pour autant refroidir l’enthousiasme de l’ancien avocat et conseiller municipal Jean-Louis ALLIOT qui, tout en privilégiant dans son discours le cadre juridique de la charte de 1223 plutôt que son contexte historique, ne pouvait cacher son admiration pour la comtesse de Courtenay : « je trouve extraordinaire qu’une grande aristocrate vienne dire que le servage est une infamie, alors que nous sommes six-cents ans avant la déclaration des Droits de l’Homme de 1789… ».

S’interrogeant toutefois sur la genèse de ces différentes chartes, « sont-elles la conséquence d’émeutes à Auxerre en 1188, comme on en a connu à Sens, où on a tué l’abbé, on ne sait pas… ».

Insistant sur le fait qu’à travers ces différentes chartes, était reconnu le pouvoir royal : « avec Pierre de Courtenay, le texte fait autorité et la souveraineté royale pouvait s’imposer à l’Auxerrois, permettant aux bourgeois de saisir la cour du roi… ».

Retraçant les différentes monnaies en cours dans le paysage auxerrois aux XIIe et XIIIe siècles, le numismate Éric VANDENBOSSCHE a rappelé pour sa part, que bien avant Marguerite de Bourgogne, la Comtesse Mathilde de Courtenay fut une des rares femmes du Moyen-Age, à frapper monnaie à son nom dans son atelier de Nevers. Une monnaie qui dit-on eut grand succès, même si elle n’hésita pas à en modifier la composition : « il est vrai qu’à la fin de sa vie, l’on y trouvait beaucoup plus de cuivre que d’argent… ».

Mais on sait depuis longtemps que « l’agent ne fait pas le bonheur », contrairement à la liberté des hommes !

 

Dominique BERNERD

 

 

 

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