« Son humanité et son sens du devoir laissent un vide immense…une empreinte indélébile dans la mémoire de notre territoire… ». Face à un public, nombreux et attentif à la moindre parole, debout dans une salle du « Skénet’eau » reconfigurée pour la circonstance, la conseillère départementale et édile de Monéteau Arminda GUIBLAIN a rendu un vibrant hommage au président du Conseil départemental de l’Yonne, décédé le 31 décembre dernier, Patrick GENDRAUD. Un préambule ô combien nécessaire devant ouvrir la cérémonie des vœux 2025.
MONETEAU : D’entrée de jeu, elle place la barre des ambitions de la commune à un certain degré de hauteur, l’oratrice du soir ! Malgré un contexte national et sociétal qui n’est guère propice à l’émancipation des collectivités territoriales. « Les contraintes budgétaires se multiplient, certes, mais nous devons continuer à avancer avec pragmatisme, détermination et créativité, déclare une Arminda GUIBLAIN plutôt à l’aise dans l’exercice et peu intimidée par une telle assistance dans la salle.
Préserver ce qui fait la force de la commune tout en préservant les attentes des habitants demeure la feuille de route de l’équipe municipale et de sa cheffe de file en 2025. « Un équilibre subtil, ajoute-t-elle, et nous y travaillons avec passion… ».
En lever de rideau et durant près d’une vingtaine de minutes, Arminda GUIBLAIN et les principaux élus de sa majorité dont Daniel CRENE en charge des finances se seront mis en scène via un script à l’occasion de l’enregistrement d’un moyen métrage, réalisé pour les besoins de cette cérémonie de vœux, et ayant le mérite de présenter concrètement sur le terrain et à divers endroits l’ensemble des chantiers et des réalisations effectués lors de l’exercice écoulé. Une excellente manière de visualiser les projets évoqués au fil de l’année.
Madame le maire prit soin ensuite de dérouler son intervention autour des cinq axes majeurs, véritable fil d’Ariane de l’action municipale menée en faveur des citoyens de la localité.
Une offre de commerce de proximité prévue pour 2025
Le premier axe fut le pôle de services de la Commanderie. « C’est un projet d’envergure et en bonne voie, le qualifia l’oratrice. Il occupe une place centrale du fait de son ambition. Il vise à transformer cet espace abandonné depuis 2016 en un lieu dynamique et utile à tous. Il accueillera notamment un commerce de proximité de 300 mètres carrés mais aussi des salles de réception, des espaces pour les associations, une station de lavage, une station-service. De quoi renforcer l’offre de services pour les habitants… ».
Les travaux ont, par ailleurs, débuté lundi de cette semaine. Accessible, moderne, en parfaite adéquation avec les règlements environnementaux en vigueur, le site sera complété, dans un deuxième temps, d’un pôle enfance, prévu au foyer communal actuel.
« Beaucoup d’entre vous attendent avec impatience l’ouverture d’un commerce de proximité, souligne Arminda GUIBLAIN, soyez rassurés ! Ce projet avance à grands pas ! ».
Elle ne manquera pas de saluer la présence de Jérôme CHAUFOURNAIS, gérant du Centre Edouard LECLERC, et de ses équipes : « ils travaillent activement pour permettre l’inauguration de ce site commercial d’ici la fin de l’année 2025 ! ».
Cerise sur le gâteau : un service de drive devant faciliter la commande et la réception des achats sera opérationnel ! Mais, pourquoi un tel délai ? La réponse ne tarda pas à venir dans la bouche de l’élue.
« Dès 2022, nous eûmes les premiers échanges avec l’équipe LECLERC, résuma-t-elle, puis en décembre 2023, nous procédâmes à la signature de l’acte de vente… ». Mais, c’était sans compter sur la présence d’amiante constatée dans l’ancien bâtiment qui sera ainsi entièrement réhabilité. En sus, la sécurité et la durabilité de la structure sont à l’étude en vue de la renforcer afin d’accueillir des panneaux photovoltaïques, tout en garantissant une isolation optimale.
« Nous voulions avant toute chose une démarche responsable et collaborative sur ce dossier, insiste Arminda GUIBLAIN, la priorité étant la protection de l’environnement… ».
Des panneaux photovoltaïques qui in fine faciliteront une autoconsommation permettant de réduire les charges. Côté financier, la commune est en contact étroit avec la Région, la préfecture, le Département et l’Agglo de l’Auxerrois afin d’obtenir des subventions. Toujours aussi précieuses dans l’édification d’un tel projet !
Poursuivre les investissements en maîtrisant les dépenses
Deuxième axe, alors abordé par l’interlocutrice : la préservation des services publics tout en respectant les contraintes budgétaires.
« Nous sommes pleinement conscients du contexte national dans lequel nous évoluons, précisa Arminda GUIBLAIN, les charges de fonctionnement augmentent alors que nos recettes stagnent, voire diminuent. Mais, malgré cela, nous nous sommes engagés à préserver la qualité des services publics que les habitants utilisent au quotidien… ».
Et de citer quelques exemples de services utilisés par la population : la crèche, le pôle culturel, du pôle enfance, des services administratifs et techniques, de la communication…
« En parallèle, nous continuons à investir pour l’avenir de notre commune tout en adaptant une gestion budgétaire rigoureuse, un équilibre essentiel pour garantir la qualité des services publics et réaliser des projets structurants qui améliorent la qualité de vie des habitants… ».
L’élue de l’Yonne évoqua ensuite l’enveloppe annuelle de 450 000 euros destinée aux travaux de la voirie. « Il nous faut sécuriser les infrastructures et les rendre fonctionnelles… ». Tout en évitant le gaspillage de l’argent public.
La gestion des déchets dans la commune, sujet sensible...
Le troisième axe concernait l’entretien de la commune, un vrai défi au quotidien mais qui s’apparente à une priorité.
« Nous souhaitons des espaces publics propres et agréables, renchérit Arminda GUIBLAIN, et surtout accueillants. Mais, l’interdiction des produits phytosanitaires modifient nos méthodes d’entretien… ».
Conséquences, de l’aveu même de l’élu, « nos trottoirs ne sont plus aussi nets qu’auparavant ! ».
« Nous mettons en place une gestion différenciée des espaces publics, poursuivit l’intervenante, cette méthode adapte le niveau d’entretien en fonction des zones tout en tenant compte des exigences écologiques et esthétiques… ».
Un cadre de vie qui s’en trouve nécessairement amélioré.
Dans le prolongement de l’item précédent, Arminda GUIBLAIN ne pouvait occulter la gestion des déchets de ses prérogatives importantes.
« C’est une question cruciale pour notre commune ! ». Opposée à la décision prise par l’Agglo en septembre 2023, l’élue accepta la décision du vote, au nom de la démocratie, tout en demeurant très vigilante sur l’application de ces changements de collecte à venir
« Le 03 octobre 2024, le conseil communautaire de l’Auxerrois a proposé une expérimentation sur sept communes volontaires, prévoyant un passage intégral au point d’apport volontaire pour notre commune dès 2025. J’ai bien évidemment voté contre cette proposition car elle prévoyait un déploiement prématuré pour notre localité… ».
Toutefois, en décembre 2024, lors d’un autre conseil communautaire, une nouvelle expérimentation a été proposée sur une observation plus longue, utilisant une méthode plus réaliste. Le déploiement étant différé après 2026 après que les résultats des expérimentations sur les sept communes volontaires soient connus.
« J’ai soutenu cette méthode. Elle offre une alternative réfléchie au déploiement massif voté en septembre 2023… ».
Quant à la création d’un centre de valorisation des déchets in situ, elle a été validée. « Ce projet répondra efficacement aux projets de développement de notre territoire, tout en offrant une solution d’avenir pour la gestion des déchets… ».
Des efforts à fournir avec l’aide de subventions
Enfin, le cinquième axe fut abordé : celui des travaux et de la nécessaire transition énergétique. D’importants investissements ont déjà été réalisés en 2024 sur la commune située au nord d’Auxerre. Notamment dans les écoles Jean-Jacques Rousseau et de la Commanderie pour un montant de 500 000 euros. Des chantiers qui auront été financés à hauteur de 60 % grâce aux subventions de l’Etat et du Conseil départemental.
« Ces efforts seront poursuivis, ajouta l’édile, mais il est parfois difficile de tout faire ! ».
La réfection de la toiture du château Paul Bert ou de l’église intègre les autres priorités à gérer urgemment. « Il nous faut faire des choix réfléchis tout en maîtrisant nos contraintes budgétaires… ». Un leitmotiv qui reviendra en boucle dans les propos de l’élue, devant saluer la mobilisation de son équipe ainsi que les agents municipaux. Entre bienveillance et continuité dans l’action.
Thierry BRET