L’endroit est propice d’ordinaire à la contemplation mais aussi à la réflexion. L’Abbaye Saint-Germain avait été choisie de longue date pour accueillir la rencontre particulière de ce lundi soir. Le très attendu conseil des maires de l’Auxerrois, spécial quant à l’ordre du jour à débattre. A savoir les propositions des élus, permettant si possible, de résoudre le mouvement social des éboueurs entamé le 07 juillet. Durée de l’exercice : près de cinq heures de débats et d’analyses. Assortis de votes…

AUXERRE : Cela ne restera pas comme un jour anodin. Ce lundi 05 septembre est à graver dans le marbre et marquera sans doute longtemps les esprits. Ceux des élus qui étaient réunis dans l’une des salles de cet emblématique édifice architectural, fleuron du patrimoine local. Mais aussi, ceux des grévistes, absents de la réunion, dont le sort s’est peut-être définitivement joué sous les voûtes de la construction séculaire.

Débutée à 18 heures, la rencontre s’achèvera près de cinq heures plus tard aux alentours de 23 heures. Un délai suffisant pour mener une analyse approfondie et pertinente du fonctionnement du service au centre de toutes les préoccupations depuis deux mois, à savoir celui des agents de la collecte des déchets du cru ?

Sans doute, car au terme de ces débats auxquels la presse n’aura pu assister, vingt-deux maires sur vingt-huit ont pris la décision de ne pas accepter les revendications des grévistes. Une large majorité, certes, mais pas l’unanimité…

Vingt-deux élus qui soutiennent la position de Crescent MARAULT…

Deux des édiles se prononcèrent pas l’abstention, trois d’entre eux ne souhaitèrent pas prendre part à ce scrutin tandis qu’un seul, en revanche, était favorable à l’acceptation des doléances. Vingt-deux maires sur vingt-huit ont donc rejeté les propositions des personnels en arrêt de travail ; le résultat est donc sans appel.

Une position presque uniforme qui conforte in fine le choix initial du président-maire Crescent MARAULT qui avait jusque-là refusé toute idée de négocier avec les grévistes. Fustigeant la politisation du mouvement, voire sa manipulation par des éléments de l’opposition, sans les nommer ouvertement.

Autre marqueur important qui illustre la position commune des élus : la réorganisation de la collecte avec un passage de onze à neuf tournées quotidiennes. Une modification qui vise à améliorer les conditions d’exercice du service.

Une exigence : la reprise du travail sous 48 heures…

En revanche, les maires de l’Auxerrois exigent que les agents grévistes reprennent leur travail de la manière la plus normale possible sous un delta temporel de quarante-huit heures. C’est la condition sine qua non à la proposition faite par les élus de proposer le paiement de 60 % des jours de grève et d’étaler les retenues de 40 % restant au cours de ces prochains mois.

Autre geste sorti de ces débats que l’on suppose intenses : permettre à quatre agents en CDD d’obtenir le statut de permanent en les titularisant, une position qui leur ouvre le droit d’être au même régime indemnitaire que les fonctionnaires. Une préconisation suivie d’un engagement de la part du Conseil des maires d’étudier la titularisation des agents qui sont aujourd’hui en situation de CDD, selon la réorganisation à venir et la pyramide des âges.

Des décisions d’orientation en attente de validation définitive le 29 septembre…

Ces différentes propositions, soumises au vote, devaient recevoir l’approbation du plus grand nombre (19 élus) mais quatre des élus s’y opposaient, pour deux abstentions et trois refus de s’exprimer par le biais du scrutin.

Encore à l’état de suggestions, il faudra désormais attendre le prochain conseil communautaire, daté au 29 septembre, pour qu’une délibération définitive entérine ces décisions d’orientations qui ont été communiquées dans les meilleurs délais à l’issue de la réunion à l’ensemble des agents de la collecte par le président de l’Auxerrois Crescent MARAULT.

Thierry BRET