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Les caisses de retraite s’acheminent lentement mais sûrement vers la cessation de paiement. Il s’agit désormais pour la gouvernance de prendre le taureau par les cornes. En appliquant les vraies mesures qui s’imposent. Et pas de gesticuler avec de pseudos réformettes comme il se pratique usuellement en France depuis trois décennies. Quelles réformes successives ont ainsi été faites ? Elles se résument par la formule lapidaire suivante : « consolider la tour Eiffel avec un morceau de sparadrap ! ». Deux ans après chaque réforme, la presse se fait l’écho de la descente vers l’abîme de notre système de retraite par répartition et observe de manière inexorable que le déficit des régimes AGIRC ARRCO est encore plus profond que prévu !
TRIBUNE : C’est presque devenu une litote récurrente dans notre univers sociétal : l’ineffable Conseil d’orientation des retraites (COR) annonce régulièrement que les caisses AGIRC ARRCO seront en déficit d’ici dix à douze ans. Et chaque fois, à peine publié, le rapport nous apprend que le passif prévu pour cette perspective est déjà là !
Prenons les derniers chiffres dans leur brutalité : le déficit cumulé de l’AGIRC ARRCO en 2016 s’élevait à 4 milliards d’euros. Celui de 2017 s’établissait à 3 milliards d’euros. Quant à l’exercice antérieur, il culmina à 2 milliards d’euros. Bref, une simple arithmétique totalisant le déficit de ces trois dernières années nous amène à 9 milliards d’euros !
Comment cela est-il possible ? C’est tellement simpliste que personne ne le voit. Alphonse ALLAIS nous a déjà expliqué pourquoi les mouches qui, bien qu’elles passent toute leur journée en marchant sur des ex folio, ne savent pas lire ! La réponse est basique comme pour les déficits des caisses complémentaires : elles sont trop près des lettres !
Examinons donc ces références statistiques qui expliquent ce déficit : la caisse ARCCO fédère douze millions de retraités. Celle de l’AGIRC en regroupe 2,7 millions. Or, le nombre de cotisants n’est pas proportionnel au nombre d’inscrits. Les actifs cotisants de l’ARRCO sont 18 millions de personnes. Ils sont quatre millions à cotiser à l’AGIRC. Depuis la publication de ce ratio, les chiffres ont quelque peu évolué… en pire au niveau du ratio cotisants/retraités.
Un système insoutenable dans le temps…
Comment voulez-vous que 4 millions d’actifs cotisants puissent financer une retraite complémentaire de 2,7 millions de personnes ? Même chose pour les 18 millions d’actifs cotisants de l’ARRCO face aux 12 millions de retraités.
Quelqu’un a eu un jour une idée de génie : fusionner les caisses ARRCO et AGIRC. C’est ce que l’on a pu appeler derechef « le trou dans le trou ».
En quoi cette fusion a-t-elle changé ce ratio d’actifs cotisants par rapport à des retraités en nombre croissant ?
Comme vous le savez, les caisses AGIRC ARRCO fonctionnent selon le système à points. Un processus que le « Grand Réformateur » veut instaurer en France à l’instar du modèle suédois.
Sur le principe de mettre de l’ordre dans cette jungle de 42 caisses de retraites, on ne peut qu’acquiescer. Encore ne faut-il pas donner au système de retraite à points une fonction qu’il n’a pas : celle d’assurer l’équilibre financier des caisses de retraite.
En ce sens, le Premier ministre, Édouard PHILIPPE l’a clairement explicité : « le système à points n’a pas pour objet d’apporter un financement aux retraites ». Voilà qui est dit… mais personne ne l’a écouté !
La retraite à points ne finance pas les caisses de retraite…
Soyons clairs : le système de retraite à points permet d’unifier l’inextricable fouillis du système français qui génère des injustices indignes de la République. Et, de surcroît, dans lequel personne ne comprend plus rien.
Le système de retraite à points a pour objectif, également, de mesurer au niveau individuel, à tout instant, le montant de la pension auquel un actif aura droit. C’est un thermomètre.
Au niveau national, il permet d’évaluer l’engagement total des retraites, également à tout instant. C’est un baromètre.
En aucun cas, le système de retraite à points ne constitue un moyen de financement des retraites. Un exemple suffit pour nous remettre les pieds sur terre : la valeur du point ARRCO en 2002 était de 1,0530. En 2018, elle était de 1,2588. Soit une augmentation de 20 % alors que l’inflation pendant ce même laps de temps a été de 30 %.
Le point de retraite a une valeur arbitraire, modifiable à volonté. Ainsi, les caisses AGIRC ARRCO en difficultés ont recours à cet expédient : on réduit la valeur du point et on arrive même à faire encore mieux. On décide qu’une partie des cotisations ne donnera pas lieu à des points qui se transformeront en retraite.
C’était simple, il suffisait d’y songer. La retraite à points, fort de ce constat, a effectivement un bel avenir devant-elle !
Emmanuel RACINE
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Quel film remarquable, ce « Petit paysan », qui a été diffusé dernièrement sur Arte ! Ce long-métrage d’un réalisme frappant est profondément dramatique. Il présente le courage et le désarroi d’un jeune éleveur français qui doit faire face à l’adversité. La dernière image de ce professionnel dont les vaches étaient frappées d’une maladie était bouleversante. L’agriculteur n’avait d’autre choix que d’abattre son cheptel. C’était un triste soir où marchant seul sur un chemin le menant à sa ferme, nous ne pouvions que partager à ses côtés son drame et son émotion….
TRIBUNE : Le procès des dirigeants impavides de France Telecom est significatif des dérives de l’économie contemporaine : « le malheur aux vaincus de Brennus » devient le « malheur aux humbles », à celles et ceux qui travaillent, qui ne sortent pas d’une grande école mais qui depuis des siècles font la France.
Face à la vague de suicides provoqués par une stratégie mercantile et inhumaine, le président de France Telecom avait eu cette phrase d’un cynisme et d’un mépris absolus : « Le suicide devient une mode dans cette entreprise ! ».
Mais parle-t-on des suicides qui frappent le monde agricole ? Ils sont bien plus nombreux que chez l’opérateur en téléphonie. Car, ils sont répartis sur 550 000 km², où ils passent totalement inaperçus.
Ecrasés par le rouleau compresseur de l’économie dite moderne, de la productivité à outrance, de la mondialisation impitoyable, les agriculteurs subissent les maux communs à ceux qui se battent pour survivre, y compris le poids de la solitude.
Gloire aux valeureux paysans nourriciers de la France
Depuis quinze siècles, les paysans de France ont nourri le peuple. Ils ont payé l'impôt, ils ont fourni les soldats qui ont défendu notre territoire pied à pied, de Bouvines à Verdun, puis ils sont devenus ouvriers, acteurs de la révolution industrielle dans des conditions de vie si bien décrites par Victor HUGO et Emile ZOLA. Enfin, après 1945, lors des Trente glorieuses, ils ont créé « l’or vert » de notre territoire. Une véritable industrie de pointe, de la terre nourricière à l’industrie agroalimentaire, sans oublier notre gastronomie de renommée mondiale.
Grâce à la conjonction d’une nature généreuse et du travail constant et méticuleux de nos paysans, notre pays était un paradis en Europe. Si bien que nos voisins allemands ont forgé ce dicton : « Heureux comme Dieu en France ».
Mais la France est en train de perdre la bataille de l’agriculture : « l’agriculture française se meurt ». « Elle n’est point encore morte », comme « Madame » selon Bossuet. Mais, elle en prend le chemin : revenu dérisoire de la majorité des agriculteurs, prix de vente inférieurs aux prix de revient, exploitants et salariés agricoles dans la précarité. Bref, un sombre tableau de la réalité.
Mais comme ils ne se battaient pas encore assez contre des difficultés qui les submergent, une commissaire européenne qui ne sait probablement pas distinguer un cheval d’un âne, a décidé d’imposer aux paysans français une concurrence déloyale. Comment ne pas voir que les paysans français assujettis à de multiples charges, à d’innombrables règlements, à des contrôles sans fin, tandis que leurs homologues d’Amérique latine, ne sont point enserrés dans un tel carcan et ont des salaires et des charges sociales dérisoires voire même inexistantes, sauf, bien sûr, la minorité de riches exploitants !
Malgré la somme de règlements sanitaires qui règnent en France, nous avons déjà eu et continuerons d’avoir toutes sortes de scandales alimentaires. Que va-t-il se passer avec des importations massives de pays où toutes ces règles sont quasi inexistantes ? Même si elles existent un peu sur le papier, nous savons tous qu’elles ne sont pas appliquées car il y règne une corruption généralisée.
En Amérique latine, environ 50 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. On ne sait combien ne mangent pas à leur faim. Probablement un très grand nombre ne goûte que très rarement à la viande. On pourrait penser que l’objectif premier des dirigeants d’Amérique latine serait de nourrir leur population convenablement avant d’exporter leurs produits agricoles en Europe.
Quelle idée candide ! Non, les millions de tonnes de viande bovine ne sont pas faites pour nourrir la population d’Amérique latine mais pour venir inonder les marchés européens et pousser à la faillite et au désespoir les éleveurs français. Les vaches blanches du Charolais sont connues dans le monde entier mais les éleveurs du Charolais et, bien sûr, de toutes les régions de France sont en proie à de grandes difficultés.
Sauver la planète en exportant des produits agricoles à l’autre bout du monde
Ajoutons encore : on ne parle plus que de sauver la planète, de réduire les émissions de carbone, de limiter les transports polluants. Et que fait-on ? On va transporter des millions de tonnes de viande et de produits agricoles sur des milliers de kilomètres à l’autre bout de la planète !
La Commission Européenne interdit la fusion de la branche transport de Siemens et d’Alstom mais un ayatollah de la concurrence veut mordicus aggraver la situation des paysans européens et en particulier celle des paysans français qui est sous ses fourches caudines.
Savez-vous combien gagne un Commissaire européen, quels sont ses avantages innombrables, quel est le montant de sa retraite et à quel âge il la prend ? Renseignez-vous ! Et comparez leur somptueux traitement et tous leurs avantages avec le revenu d’un paysan français, le montant de sa retraite et la protection dont il bénéficie ou, plutôt, dont il ne bénéficie pas !
Car, ce dernier ne subsiste que dans la précarité la plus totale face à l’adversité. Et après cela, étonnez-vous que le Rassemblement national et ceux qu’on appelle les populistes voient leurs flots d’électeurs grossir à chaque élection…
« Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! » disait Madame Rolland. « Libre concurrence, que de crimes on commet en ton nom ! »…
Emmanuel RACINE
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Philippe CROIZON fustige le pessimisme ambiant dans notre pays : « Les Français ont oublié qu’ils avaient tout ! »
juillet 07, 2019Il est devenu un modèle d’abnégation, d’envie et de courage porté à son paroxysme. Passant du rire aux larmes sur n’importe quelle scène de France. Voire d’ailleurs, face à des centaines de spectateurs qui sont venus l’applaudir. Mais, qui est-il vraiment, ce personnage si atypique qui s’est élevé au rang de personnalité incontournable acquise à la cause et à la défense du handicap, bien malgré lui ? Disponible, affable et toujours souriant, Philippe CROIZON nous ouvre les portes d’un univers où le perfectionnisme et la farouche volonté de croire en l’optimisme sont une constante absolue…
VENOY : Ses yeux azuréens sondent l’entourage et se posent dans la salle. Combien sont-ils ce soir à venir l’écouter, lui orateur hors pair, et ses nombreux messages qu’il distillera à grand renfort d’humour et une bonne dose d’émotion tant ceux-ci expriment la force et la faiblesse de son âme éprouvée ?
Invité par la Confédération des petites et moyennes entreprises de l’Yonne (CPME), le conférencier aguerri qu’est devenu aujourd’hui le sportif de l’extrême polyhandicapé, Philippe CROIZON, ne s’inquiète pas outre mesure quelques minutes avant son entrée en piste de la tournure des évènements. La salle est bien garnie de chefs d’entreprise et de décideurs économiques issus ou pas du syndicat patronal.
Le garçon maîtrise amplement la situation. Elle n’est pas nouvelle pour lui depuis ces cinq dernières années. L’agenda se couvre à rythme régulier de dates supplémentaires tel une rock star en tournée européenne. Plus d’une centaine de manifestations noircissent un emploi du temps annuel très serré qu’il partage avant tout aux côtés de son épouse, Suzanna. Il est vrai que cette dernière, à qui il doit tout, fait aussi la une de l’actualité…
« Suzanna vient de publier son livre « Ma vie pour deux, dans l’ombre du héros, une femme… ». Où à travers ces écrits, j’en prends plein la tête, confie-t-il amusé, je pense qu’elle a eu envie de transcrire sur le papier tout ce qu’elle a vécu depuis tant d’années à mes côtés. Lorsque je vivais ma phase de transformation personnelle pour devenir un sportif, je suis devenu totalement égocentrique. Mais, elle a fait tout le travail me permettant d’atteindre ma construction actuelle et le véritable héros, c’est elle ! Moi, je ne sais que nager… ».
Chef d’entreprise à part entière…
Consultant auprès des entreprises, conférencier qui parcourt les scènes des salles des fêtes aux quatre coins de l’Hexagone, mais aussi chroniqueur pour certains médias, Philippe CROIZON a acquis ses lettres de noblesse en sa qualité de sportif de l’extrême accompli. Traversée de la Manche, franchissement des isthmes qui séparent les cinq continents en tandem avec le nageur icaunais, Arnaud CHASSERY ou pilote automobile de rallye sur le Dakar, le quinquagénaire de Châtellerault s’est découvert une passion irréversible pour l’exploit depuis son accident.
« Certaines personnes me qualifient de distributeur d’énergie. Pour un mec qui a pris 20 000 volts dans le corps, cela me fait bien rire ! ».
Philippe est jovial et croit en l’existence. Même s’il ne se positionne pas en donneur de leçons.
« Mes interventions ne répondent qu’à un seul objectif : celui de délivrer un message d’espoir pour montrer que tout est possible dans l’existence. Que l’on soit un particulier ou un chef d’entreprise, il est nécessaire de relever la tête pour faire front à l’adversité ! ».
La France est belle et magnifique, les Français l’ont totalement oublié !
A la tête de deux sociétés, et employeur de deux salariés, Philippe CROIZON connaît les dures aspérités de la vie entrepreneuriale.
« Je n’oublie pas qu’à la base, je n’étais qu’un ouvrier en métallurgie ! Jamais, je n’aurai imaginé connaître un tel destin un jour… ».
Réaliste, l’homme constate que le monde de l’entreprise traverse des moments pénibles.
« C’est vrai qu’au terme de ce premier semestre, on a pu observer en France qu’il y a des choses qui ne fonctionnent pas et qu’il y a aussi celles qui vont bien. Moi, je fais partie de la ligue des optimistes ! Je pense qu’on a de la chance de vivre dans un pays tel que la France même s’il faut l’améliorer. Mais, il y a un truc qui me rend vraiment dingue : c’est ce pessimiste ambiant ! Comment peut-on vivre dans le pays le plus pessimiste du monde alors que nous avons tout autour de nous ! D’autres peuples sont plus optimistes que les Français et eux ils n’ont rien si ce n’est l’espérance…».
Pas tendre avec les médias (les chaînes audiovisuelles qui ressassent en boucle leurs mauvaises nouvelles comme il le stipule), Philippe CROIZON trouve la France belle, magnifique et entreprenante pour celles et ceux qui possèdent des idées. Et l’envie.
« Beaucoup de gens pensent que la France est foutue ! C’est faux ! Depuis la nuit des temps et l’époque de Cro-Magnon, les peuples qui habitent notre terre sont dans cette crise existentielle qui les mène au pessimisme. Cela doit cesser ! ».
Préparant l’écriture d’un one-man-show avec la complicité bienveillante de l’humoriste Jérémy FERRARI, l’ancien sportif (il ne se livrera plus à de futurs exploits) devrait le présenter dès 2020. A Paris, avant une tournée en France.
« Cela fait des années que ce projet me trotte dans la tête, explique-t-il, un one-man-show, c’est une toute autre histoire avec le public et je commence à avoir la boule au ventre rien que d’y penser ! ».
Peut-on croire raisonnablement celui qui fit ses premiers pas de comédien dans une réalisation de Franck DUBOSC ? Ou dans la mini-série « Vestiaire », commandée par France Télévisions ?
« Tu sais, ajoute-t-il avec ce sourire qui ne se départit jamais de son visage, aujourd’hui, j’ai la chance de faire ce qui me plaît : je ne suis pas un homme de défi. Ceux que j’ai menés, je les ais vécus parce que j’en avais envie… ».
Une chose est sûre : Philippe CROIZON ne se lancera pas dans une carrière politique. Même si bon nombre de partis, toutes obédiences confondues, lui ont fait de juteuses propositions.
« Moi, ce côté, « je t’aime moi non plus », je ne le supporte pas ! Ce n’est pas mon état d’esprit. Je souffrirai trop si je devais m’investir dans ce milieu… ».
Prochaine échéance avec l’actualité : le Dakar 2020 où à la demande de ses deux fils, Philippe sera au départ. Mais pas en qualité de pilote ni de co-pilote. Juste en observateur attentif aux futurs exploits de ces garçons…
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Retraites : le système actuel est désormais obsolète, il est impératif de le réinventer !
juillet 02, 2019Il y a déjà vingt ans que le Conseil d’orientation des Retraites (C.O.R), initié par le Premier ministre de l’époque, Lionel JOSPIN, existe. Véritable comité « Théodule », autant dire un énième dispositif de plus dont les prévisions stratégiques n’ont pour objectif que d’intéresser celles et ceux qui les produisent, émet des hypothèses de tout ordre sur les équilibres financiers des retraites pour les prochaines années. Voire les futures décennies, bien au-delà même de l’horizon 2050. La matière grise des esprits éclairés de ce comité atypique puiserait-elle sa source dans l’histoire exotique d’un personnage sorti de l’univers des « Mille et une nuits » de la Perse ? On peut le supposer à la lecture des lignes qui suivent…
TRIBUNE : Je vais vous narrer l’histoire de Nasr Eddin HODJA. Il proposa un jour au Shah de Perse d’apprendre à lire à son âne dans un délai de dix ans. A la fois intrigué et séduit par cette proposition fort curieuse, le Shah l’assura de lui verser une pièce d’or à la fin de chaque mois jusqu’à ce que l’âne parle. Mais, il l’avertit en parallèle que si l’âne restait muré dans le silence à l’issue de ces dix années, lui, Nasr Eddin HODJA serait alors décapité.
À la sortie du palais, les amis de ce personnage furent consternés : « Comment as-tu pu faire une proposition aussi insensée ? » s’exclamèrent-ils !
« Ne vous inquiétez pas, répondit-il calmement le sage, d’ici dix ans ou le Shah ou l’âne ou moi, l’un des trois de toute façon, sera mort… ».
Ainsi, le Conseil d’orientation des retraites prévoyait dans son rapport de 2007 que les caisses de retraite complémentaire, AGIRC ARRCO, seraient en déficit autour des années 2020.
Comment décrire l’improbable : la vision du monde de 2050 ?
Dans l’absolu, l’AGIRC l’est depuis 2010. Malgré tous les artifices comptables possibles et inimaginables. Cette prévision du C.O.R. est à mettre au regard de la dure réalité : en 2016 la somme des déficits AGIRC ARRCO atteignait la bagatelle de quatre milliards d’euros.
Elle s’élevait à trois milliards l’année suivante. Fin 2018, on embouchait les trompettes pour dire qu’elle n’était que de deux milliards. Soit au total, neuf milliards d’euros sur trois ans. Mais, qu’en sera-t-il avec exactitude en 2019 et 2020 ?
Quelqu’un a eu l’idée géniale de fusionner les caisses ARRCO et AGIRC du fait du déficit de cette dernière. Mais, le contraire eut été impossible. Surtout lorsque l’on constate qu’il y a quatre millions de cotisants pour 2,8 millions de retraités ?
Est-il nécessaire d’avoir fait un jour des études à Polytechnique pour comprendre cet exercice d'arithmétique purement élémentaire ?
Cette fusion, dans mon modeste essai intitulé, « Des retraites nous n’en aurons pas ! A moins que … », je l’ai qualifiée « de trou dans le trou », comme le fameux trou du célèbre sapeur Camembert.
Aussi, est-il logique qu’un think tank prévoit que « si rien ne change, la dette vieillesse de 2050 pèsera plus des trois quarts de la richesse nationale… ».
Quand on sait, selon une enquête du Comité Economique, Social et Environnemental, que près de la moitié des Français ne possèdent même pas cent euros dans leur besace la fin du mois. Il n’est donc pas besoin d’être devin pour savoir ce qui se passera d’ici quarante ans. Ce qui semble d’ailleurs être le cadet des soucis de bon nombre de personnes vivant en ce bas monde !
Quant à la notion de « richesse nationale », elle n’est qu’une abstraction stratosphérique pour la majorité d’entre eux !
Ainsi, le C.O.R, les think tanks, les économistes et autres exégètes de la retraite élucubrent de manière récurrente des prévisions inspirées par la brillante et irréfutable pensée du fameux Nasr Eddin HODJA. Dans quarante ans, personne ne pourra venir leur porter contradiction.
Toutefois, réfléchissons quelque peu : quel économiste aurait pu décrire au début de l’année 1914 la situation de l’Hexagone de 1964 ? Ou en 1979, comment se présenterait le monde de 2019 ?
Un système de retraites devenu obsolète et imparfait…
Nos prétendus experts scrutent tous ces espaces intersidéraux par le mauvais bout de la lorgnette. Ils ne voient pas l’immense trou qui se trouve à leurs pieds. Une fosse abyssale vers laquelle nous glissons petit à petit de manière irrémédiable…
En revanche, ce que personne ne veut voir : c'est que le système de retraites, qui a vu le jour en 1945, est totalement obsolète en l’état ! Dois-je rappeler que nous sommes en 2019 !
Depuis, tout a changé. A commencer par la démographie. Il y avait à l’époque sept actifs pour un retraité. Le ratio est maintenant de 1,6. Il y avait 2,2 milliards d’habitants sur Terre dont seulement 600 millions vivaient en économie de marché. Il y a désormais 7 milliards d’individus sur la planète dont 5,5 milliards ont engagé une compétition féroce pour fabriquer et vendre des produits dans le monde entier. Que la plupart du temps les consommateurs n’utilisent pas !
Ne parlons pas du développement exponentiel des robots et de l’intelligence artificielle : cela va éliminer des millions d’emplois à une vitesse vertigineuse ces prochaines années !
Quant à la transition énergétique et le sauvetage de la planète dont on nous abreuve à longueur de journée, cela exige des milliards d’investissements et un changement comportemental qualifié de radical. Or, personne n’ose le dire mais nous ne sommes pas prêts !
Et que dire de tous ces gens qui veulent étayer un bâtiment déjà vermoulu : notre système de retraite hérité de 1945, avec des fétus de paille, qui est aujourd’hui totalement caduque…
Emmanuel RACINE
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La préfecture promeut la « Charte des sept engagements de la sécurité routière » : à qui le tour désormais ?
juin 30, 2019Dispositif mis en place depuis 2016 par le gouvernement, la « Charte des sept engagements » en faveur de la sécurité routière n’avait jusque-là pas encore trouvé d’échos favorables auprès des entreprises de la filière bâtiment et des travaux publics sur notre territoire. Curieuse anecdote qui n’a plus lieu d’être depuis vendredi. La direction régionale du groupe EIFFAGE Energie Systèmes vient en effet de ratifier une convention de partenariat avec l’Etat. S’engageant de facto à être très respectueuse des principes fondamentaux inhérents à la Sécurité routière. D’autres entreprises devraient parapher ce document d’ici les prochaines semaines…
AUXERRE : Haro sur les risques routiers professionnels qui grèvent avec récurrence les statistiques de l’accidentologie en France ! Ce combat, celui de la prise de conscience de celles et ceux qui chaque jour utilisent un véhicule pour assurer leur mobilité vers leur lieu de travail, s’inscrit ouvertement parmi les priorités de l’Etat.
Les services de la préfecture, en l’occurrence ceux du département de l’Yonne, représentés par la directrice de cabinet du préfet Julia CAPEL-DUNN, ont profité d’une matinée informative autour de la sécurité routière pour officialiser ce rapprochement avec la société EIFFAGE Energie Systèmes. David PERRET, directeur des infrastructures et réseaux au sein de l’entité régionale, s’est prêté à cette séance de signatures de bonne grâce. Et convaincu de la pertinence de cette action.
Il est vrai que les accidents de la route demeurent la première cause de mortalité dans le cadre professionnel. Notamment avec plus de la moitié des sinistres qui ont été observés sur des trajets professionnels ou domicile/travail.
« Soit en France, si l’on s’en réfère à 2018, près de 500 personnes qui ont ainsi perdu la vie lors de ces parcours les menant sur leur lieu de travail, rappela Julia CAPEL-DUNN, c’est pourquoi aujourd’hui, ces risques routiers professionnels ont été définis comme un enjeu majeur au niveau national… ».
Des engagements qui ressemblent à des commandements…
Depuis le 11 octobre 2016, les chefs d’entreprise signataires de cette charte s’engagent à relayer via des outils de communication et de pédagogie spécifiques des informations utiles au sein de leur structure. Afin de faire connaître très largement les valeurs portées par la Sécurité routière dans le cadre de cette campagne sensibilisatrice permanente.
Rappelons que ces sept engagements sont les suivants : proscription des conversations téléphoniques au volant, sobriété exigée sur la route, port obligatoire de la ceinture de sécurité, respect des limitations de vitesses, temps de repos intégrés dans le calcul des temps de trajet, sensibilisation et formation des agents à la sécurité routière et, dernier point, la promotion des équipements de sécurité pour les conducteurs de deux-roues.
Après cette signature initiale vécue dans la sphère du secteur BTP, il s’agit pour Julia CAPEL-DUNN et ses équipes de transformer de la meilleure manière que ce soit ce premier essai de façon durable. La directrice de cabinet du préfet Patrice LATRON précisa que d’autres structures entrepreneuriales étaient déjà dans la boucle, prêtes à valider la charte des sept engagements.
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