Bienvenue à Magny (800 habitants), une commune située en pays Avallonnais, à cinq minutes de l’autoroute A6. Antan, il y avait boucherie, épicerie. Mais désormais, l’unique commerce villageois multi-services, c’est « L’Embuscade ». Par chance, l’on peut y déjeuner fort bien. Ce commerce est incarné depuis six ans par son emblématique patronne, surnommée « Boubou ». En fait, son prénom est Sandrine. « Boubou », ce qu’elle aime dans la vie, ce sont ses enfants, son amoureux comme elle dit (un mari plutôt patient !) mais aussi sa clientèle au travers de cette cuisine qu’elle apprit gamine au contact de sa grand-mère, mais aussi de sa maman. Ce qu’elle aime aussi parfois, c’est aller s’attabler à une belle et bonne table étoilée ou pas, c’est selon…
MAGNY : Tous les jours, seule en cuisine, parfois aidée pour les desserts par Camille, sa petite dernière, « Boubou » propose avec son cœur un impeccable menu entrée, plat et dessert servi à 16 euros ; oui, à seize euros, vous avez bien lu !
Ce type d’adresse me rappelle quelque peu feu l’ami PETITRENAUD, un peu de celles qu’entre tenants de la fourchette, on se refile au comptoir, entre deux coups de blanc ! C’est grâce au sympathique chef Jérôme JOUBERT du « Rive Gauche » de Joigny (chaque lundi de chasse, il y a son rond de serviette à la table 41) mais aussi à un récent casse-croûte improvisé sur cet accueillant Formica, qu’il me fallut urgemment m’attabler ici-bas !
Des filets de maquereau francs du collier !
C’est vrai en en poussant la porte, le poêle ronronne et le comptoir semble nous faire de l’œil. Pas besoin d’insister trop longtemps pour que cheffe « Boubou » arrive tout sourire. Ah ! J’oubliais : jadis, « Boubou-Sandrine » fut comptable. Oui, mais ça, c’était avant.
Un matin, peut-être, s’est-elle dit : « J’ai envie de retrouver mes fondamentaux culinaires familiaux avant de fonder, épaulé par mon amoureux - présent chaque midi au service – le restaurant «L’Embuscade »… ».
Ce midi-là, deux entrées faites maison nous tendaient les bras : un jambon persillé, du genre franc du collier et à la gelée odorante, ainsi que des maquereaux au vin blanc. Fan de poisson bleu et de cette belle entrée de brasserie, je me suis régalé avec ce poisson (au prix modéré sur l’étal des poissonniers, autour de 12 €/kg), cuit impeccablement et bien assaisonné ! Le pain venait de la boulangerie de la Roche-en-Brénil et il était bon.
Un modèle du genre : la cuisse de pintade et sa choucroute
On en profite pour découvrir le vin du coin, un blanc gouleyant de la famille vigneronne GILET et conseillé par la cheffe « Boubou » qui s’enquiert à chaque table que tout aille bien.
En plat, ce fut la cuisse de pintade et choucroute, un modèle du genre avec un chou harmonieusement acide, constellé de quelques baies de genièvre (trop souvent oubliées désormais par nos bouchers-charcutiers). C’est bien bon. On se régale tandis que sur le fourneau mijote un bourguignon, le plat du lendemain.
En dessert, on peut choisir entre la spécialité maison : le nougat glacé ou une mousse chocolat, accompagné d’un financier.
Des clients satisfaits et rassurés !
Peu à peu, les habitués repartent tandis que nous prenons le café au comptoir, qui ne désemplit guère. « Boubou » leur claque la bise. Jean repart rasséréné de savoir que demain, il y aura du bourguignon accompagné d’un écrasé de pommes de terre.
Merci « Boubou », songeai-je alors en réglant cette modeste addition. Car demain, demeurera-t-il des « Boubous » dans les bistrots de nos campagnes ? Je l’espère, mais…
En savoir plus :
Les - : rien à signaler pour aujourd’hui !
Les + : une maison dans laquelle on se sent bien.
Contact :
L’Embuscade
15 Place de l’église
89200 MAGNY
Tel : 03.86.46.78.93.
Du lundi au samedi inclus.
Stationnement facile.
Gauthier PAJONA