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La politique de la puissance, seule alternative pour sortir l’Europe de la crise pour Christian SAINT-ETIENNE
mai 21, 2019Lucide sur l’état actuel de la construction européenne et le poids restrictif occupé par la France, l’économiste et universitaire ne se fait guère d’illusions à quelques jours d’une échéance électorale jugée capitale. Alors que les Etats-Unis et la Chine se livrent à une guerre commerciale impitoyable, l’Europe ne pèse pas bien lourd à l’échelle du globe face à ces deux super puissances qui cannibalisent les projets de développement économique. La désindustrialisation du Vieux Continent et son inquiétant retard observé dans le domaine de l’intelligence artificielle et des nouvelles technologies traduisent un déclin continuel qui se poursuit depuis plusieurs décades. A moins qu’un ultime sursaut autour d’un noyau dur de pays plus entreprenants inverse enfin la tendance à court terme ?
AUXERRE : Son dernier ouvrage publié en novembre 2018 constitue déjà une référence sérieuse pour les adeptes de géopolitique. Il relate l’opposition galopante que vivent depuis plusieurs mois Américains et Chinois. « Donald TRUMP et Xi JINPING ne sont que des apprentis sorciers… lâche sans ambages et en guise de préambule le professeur de Paris Dauphine, membre du Conseil d’analyse économique (CAE).
A l’invitation de l’assureur mutualiste, GROUPAMA Paris-Val-de-Loire, Christian SAINT-ETIENNE accorde quelques heures de présence au territoire de l’Yonne. Le temps d’une intervention orale de soixante minutes où il expliquera sa vision personnelle sur l’avenir stratégique de la France dans une Europe en crise. Habitué de la sphère médiatique, l’administrateur de l’OCDE à Paris se prête volontiers au jeu de l’entretien. Sans langue de bois. En égratignant, au passage, les 34 listes politiques qui ont été retenues pour la prochaine joute électorale…
« J’espérai avec une grande naïveté que l’on parle enfin des véritables enjeux pour construire l’Europe de demain. C’est-à-dire la thèse que je défends où l’Europe ne doit plus opérer sur un principe de concurrence telle qu’elle a été imaginée dès le Traité de Rome de 1957. Mais qu’elle devienne enfin un acteur de puissance à part entière face aux autres blocs mondiaux. Or, cela n’arrivera jamais après ce que j’ai lu et découvert parmi les trente-quatre programmes des partis politiques français. C’est pitoyable : cela donne l’impression que tous ignorent vraiment la réalité de la situation mondiale… ».
Ni optimisme ni pessimiste, simplement réaliste…
Christian SAINT-ETINNE déplore l’incroyable retard technologique dans lequel l’Europe se morfond depuis des lustres. Son analyse est pertinente, tranchante. Le couple franco-allemand ne fonctionne plus, c’est une évidence. Lui qui était le socle de ce bastion du progrès. La France est devenue minoritaire dans ce cénacle du fait de son affaiblissement économique. Quant aux pays de l’Europe de l’Est, ils sont opportunistes.
Bref, ce n’est pas un tableau franchement idyllique qu’aura brossé l’économiste durant son propos. Ni optimiste ni pessimiste. Mais, très réaliste.
« L’Europe s’est désindustrialisée en l’espace de trois décennies. C’est l’une des causes majeures de son recul à l’échelle planétaire. En outre, les GAFA ne viennent pas de notre continent. Ils pillent allègrement nos données et s’en servent à bon escient contre nos intérêts… ».
Le décryptage que l’orateur effectue de l’actualité européenne nous ramène à de drôles de réalité : à nous faire sourire jaune !
« L’Europe ne possède peu ou pas d’industries fabricant des micro-processeurs, ajoute-t-il, nous accusons une réelle carence dans la révolution industrielle qui est en train de faire chavirer le monde. Alors que la Chine et les Etats-Unis accélèrent leurs programmes de développement, l’Europe est sans voix. La crise commerciale qui existe entre ces deux nations va structurer pour les quinze prochaines années les milieux économiques. Or, que constatons-nous ? Nous sommes absents de toutes négociations… ».
Ouvrant une parenthèse subtile, voire ironique, Christian SAINT-ETIENNE évoque les tentatives de micro-initiatives autour de la fabrication de batteries. Celles-ci qui alimentent en énergie les véhicules électriques.
« Il faut savoir que ces batteries conçues en Chine le sont grâce à de l’électricité issue du charbon, donc très polluant. Puis, on exporte lesdites batteries vers le reste du monde par des containers embarqués sur des bateaux. Une pollution qui est sans égale par rapport à l’automobile. Qui a fait le bilan carbone de ces batteries qui arrivent en Europe ? ».
Alors que la France injecte 1,7 milliard d’euros au développement de ce type de projet, mené en accointance avec l’Allemagne, il aurait été souhaitable, selon l’expert économique, que l’enveloppe financière soit élevée à un rang nettement supérieur d’un montant de 17 milliards d’euros. « Juste pour rattraper notre retard vis-à-vis des Chinois et des Américains ! ».
Renforcer la politique commerciale de l’Union européenne, grâce à un marché unique, serait l’une des orientations pour sortir de l’ornière. Christian SAINT-ETIENNE préconise deux autres suggestions : l’adoption de l’état de droit et la mise en place d’une taxe carbone, applicable par tous les pays européens.
Une France totalement isolée dans le concert des nations…
Le malaise socio-politique est palpable à tous les étages. D’ailleurs, il n’y a rien à attendre des échéances européennes du 26 mai.
« Ces élections s’apparentent ni plus ni moins à une succession de référendums nationaux contre les pouvoirs en place. Il serait temps de revenir à des choses pragmatiques. Comme envoyer des députés nationaux au Parlement européen. Il y aurait une certaine cohérence entre la prise de décisions et les actions concrètes menées dans chacun des pays concernés. Pourquoi irions-nous donner, nous autres Français, des leçons de savoir-faire aux Polonais ou aux Hongrois qui enregistrent une meilleure croissance économique que nous ! Vu d’Allemagne, la France n’a plus de crédit. Cela fait quarante ans que l’Hexagone vit dans une latence incroyable, tributaire du déficit public. Nos gouvernants n’ont jamais su le réduire : nous avons perdu toute crédibilité à l’international… ».
Le président de la République n’est pas épargné par cette analyse fine. Pour Christian SAINT-ETIENNE, Emmanuel MACRON a dilapidé son aura en multipliant les remarques agressives envers les uns et les autres de ses partenaires européens. « Il aurait été plus sage de construire un noyau dur autour d’une dizaine de pays pour établir une relation de puissance envers les Etats-Unis et la Chine. Il nous reste que peu de temps pour le faire si l’on veut sortir de l’impasse actuelle… ».
L’économiste l’affirme : la réforme des retraites sera la mère de toutes les réformes structurelles à concevoir dans notre pays. « N’oubliez pas que la retraite en France, c’est un quart de la dépense publique ! ».
Quant au mouvement des Gilets jaunes, il retient l’attention de l’analyste : « Les Chinois et les Japonais nous regardent comme si on débarquait de la Lune en se disant c’est quoi cette histoire : il y a 100 000 « mecs » qui mettent le pays à genou depuis 26 semaines. C’est risible ! Mais, de manière plus insidieuse, cela démontre aussi qu’il y a un rejet massif de la chose politique. Auparavant, il y avait acceptation du résultat des élections présidentielles. Or, dans le cas présent, un homme est élu et un an après, le peuple lui intime l’ordre de dégager ! La stratégie du dégagisme, chère à Emmanuel MACRON, s’est retournée contre lui ! ».
La faible croissance enregistrée par la France explique en partie les causes de ces actes répétitifs à longueur de semaines. Depuis 2001, la moyenne du taux de croissance s’élève à 1,1 % dans l’Union. Or, l’Hexagone se situe en dessous, autour de 0,8 %, avec un chômage important avec 3,5 millions de personnes en quête d’un emploi.
Les Anglais sont dans l’Union pour casser la dynamique européenne
Reste le BREXIT. « Il faut le souhaiter à tout prix, tempête Christian SAINT-ETIENNE, les Britanniques veulent casser la dynamique européenne. C’est la politique qu’ils appliquent depuis mille ans ! Chaque fois qu’ils sont gentils avec nous, cela ne signifie pas que nous soyons devenus extraordinaires à leurs yeux. C’est parce que nous sommes tout bonnement dans une position de faiblesse. Dès qu’un état fort les menace, les Britanniques s’allient avec des pays plus faibles économiquement pour rester fort… ».
S’en suit la démonstration littéraire avec la fable de la grenouille et du scorpion. « Un scorpion veut traverser une rivière sur le dos du batracien. Ce dernier refuse de l’aider : « Si tu montes sur mon dos, tu vas me piquer et nous allons nous noyer. Le scorpion certifie le contraire, arguant de sa bonne foi. Rétive, la grenouille accepte. Mais, au beau milieu du gué, elle est piquée par le scorpion ; interrogé sur ses intention, celui-ci répond : « je n’ai pas pu m’en empêcher ! ». Dans cette histoire de la construction européenne, les Britanniques ne peuvent pas s’empêcher de mettre le bazar pour nuire à la fiabilité du projet… ».
Des clés de lecture passionnantes dont auront profiter les sociétaires de GROUPAMA Paris-Val-de-Loire pour mieux appréhender l’environnement actuel et les enjeux de ce scrutin qui ne changera pas les règles du jeu, vraisemblablement…
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Nicolas DUPONT-AIGNAN (DLF) veut restituer les neuf milliards d’euros "trop perçus" par l’Europe aux Français…
mai 14, 2019Son tour de France imposé par la campagne électorale des européennes lui a permis de faire une étape de quelques heures sur les terres de l’Yonne. Dans la capitale de ce département qu’il avait déjà visité il y a quelques mois en venant à la rencontre de Gilets jaunes. A Auxerre, l’ancien édile de Yerres s’est livré à un exercice oratoire passionné dont il a le secret. Un discours se revendiquant du gaullisme favorable à une Europe des nations libres et fières de l’être. Nicolas DUPONT-AIGNAN a renvoyé derrière la balustrade d’un simple revers de la main la politique européenne actuelle. Celle qui, selon lui, dénature les objectifs et les intérêts communs. Le chef de file de Debout La France (DLF) ne suggère pas de sortir de l’Union, a contrario du Rassemblement national. Il désire repenser l’institution et lui proposer une autre alternative…
AUXERRE : « L’Europe telle que nous la connaissons aujourd’hui doit faire peau neuve et être remplacée par un mode opératoire qui protège la souveraineté des états membres... ».
Cette phrase, c’est en substance le credo auquel s’attache viscéralement Nicolas DUPONT-AIGNAN. Le stratège politique du souverainisme le distille au gré de sa campagne qu’il mène tambour battant au détour de nombreux déplacements.
Une seule journée vécue sur le sol bourguignon se transforme déjà en un périple incompressible au niveau du timing où il doit se dispatcher entre l’Yonne, la Nièvre et la Saône-et-Loire. Un rythme soutenu, difficile à tenir certes, mais qui reste à la hauteur des ambitions de ce quinquagénaire de la politique, au profil de jeune homme et au sourire largement affiché.
Face à la presse, Nicolas DUPONT-AIGNAN n’apparaît pas comme le chantre de la langue de bois. N’éludant aucune interrogation, le député français déroule son programme. Celui qu’il a construit pour sortir le Vieux Continent de l’ornière.
« Faire maigrir le poids de Bruxelles qui est devenu une institution obèse est la priorité, clame-t-il haut et fort, chaque pays doit retrouver ses droits et ses frontières… ».
« Que l’Europe s’arrête de se mêler de nos affaires… »
Tirant à boulet rouge sur le mécanisme fonctionnel de la Commission européenne, le patron de Debout La France souhaite son coup d’arrêt. Définitif en l’état.
« Que l’on arrête de leur donner onze milliards d’euros chaque année, tance-t-il avec véhémence, et de nourrir un système qui affaiblie le continent, multiplie les normes et broie nos emplois. Il est important que certains pays européens adoptent des attitudes collaboratives majeures en matière d’entrepreneuriat, à l’instar du groupe AIRBUS qui a su relever le défi face à l’américain BOIENG, car il y a urgence…Notamment dans le domaine de la santé, de l’automobile ou du multimédia. Pourquoi la Chine a-t-elle réussi à avoir son indépendance face aux GAFA en créant ses propres outils et que l’Europe n’y parvient toujours pas ? ».
Rejetant l’Europe inquisitrice qui n’arrête pas de se mêler de nos affaires, le député de l’Essonne insiste lourdement sur le fait qu’il est bien le seul candidat à tenir ce discours. « Vous savez, ajoute-t-il, dans la vie, il y a les béats et les réfractaires. Je me classe bien volontiers parmi cette seconde catégorie… ».
Stratégiquement, Debout La France a su concrétiser une alliance européenne réaliste et convergente avec 23 autres formations, ayant la même sensibilité souverainiste.
« Nous ne sommes pas seuls a contrario du Rassemblement national, promet l’homme politique, cette alliance est bien réelle et nous permettra de peser d’un certain poids dans l’hémicycle… ».
Conspuant les listes émanant du Parti socialiste et des Républicains, Nicolas DUPONT-AIGNAN évoque alors les « mensonges » du candidat LR, François-Xavier BELLAMY.
« Il est temps de dire aux Français qu’il existe un subterfuge et une union sacrée entre ces deux partis. Le PS et LR ont tout voté d’un commun accord. Je dénonce ce fallacieux mensonge… ».
Haro sur les travers financiers de l’Union…
Incitant ses concitoyens à se rendre aux urnes le 26 mai (« s’abstenir, c’est apporter un suffrage supplémentaire à Emmanuel MACRON »), le chef de file du mouvement souverainiste ne supporte plus les travers financiers que certains pays de l’Union appliquent sans vergogne.
« L’Europe vient de financer un pont en Croatie à hauteur de 380 millions d’euros dont 80 % proviennent d’une dotation française, explique-t-il, trouvez-vous logique que ce sont les entreprises chinoises qui le construisent ? Quant aux Polonais, grands bénéficiaires des subsides de Bruxelles, ils équipent leur armée de l’air avec des hélicoptères fabriqués aux Etats-Unis. Ne parlons pas des travailleurs détachés qui ne paient pas les charges. Face à ces abus de concurrence déloyale, la France doit faire entendre sa voix et changer cela ! ».
Sous la présidence de Jacques CHIRAC, l’obole reversée par la France au titre de sa contribution participative à l’Union s’élevait à deux milliards d’euros. Depuis 2016, le chiffre s’est envolé, pour atteindre désormais des records historiques à onze milliards d’euros.
« Je veux rendre ce différentiel, soit ces neuf milliards d’euros, aux Français, affirme l’élu francilien, il nous faut harmoniser à la baisse ces dépenses somptuaires qui ne servent qu’à financer la concurrence déloyale. Imaginez le Luxembourg, modèle de l’évasion fiscale et pays le plus riche de l’Union européenne : chaque année, cet état perçoit 1,5 milliard d’euros d’aide ! On croit rêver ! ».
Sur le volet de l’industrie, Nicolas DUPONT-AIGNAN déplore que l’Hexagone, pépinière d’intelligence et de savoir-faire, ait perdu progressivement le leadership inhérent à cette branche capitale de l’économie. « Il est temps de recréer des projets qui auront de la constance face à l’hégémonie de la Chine et des Etats-Unis… ».
Ce sera la conclusion de son entrevue avec la presse. Avant qu’il ne remette en main propre un exemplaire de son ouvrage, « Résistance », aux journalistes présents, soucieux peut-être de bien marteler les messages de son programme…
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Catherine DUBOIS-MAUDET (UDI) : « Je rêve d’une Europe plus juste et équitable envers tous… »
mai 10, 2019L’unique icaunaise présente sur la liste de l’Union des Démocrates et des Indépendants aux élections européennes vit cette période d’avant scrutin avec grande sérénité. Elue au sein du Conseil départemental depuis 2015, elle consacre son mandat à la défense des intérêts du canton de Brienon, en soutenant les élus ruraux qui tentent vaille que vaille de gérer au mieux leurs collectivités en bon père de famille. Regrettant que le multipartisme ne soit pas invité dans les débats, Catherine DUBOIS-MAUDET est viscéralement engagée à la cause des personnes en déliquescence avec la société et des victimes du handicap. Elle nous livre sa vision personnelle de ce que pourrait être l’Europe idéale…
AUXERRE : « C’est consternant : les fonds européens abondent et on ne sait pas les utiliser sciemment en France ! Je ne comprends pas cet état de fait… ». Qu’elle se rassure, Catherine DUBOIS-MAUDET ! Elle n’est pas la seule à être surprise par ce paradoxe opérationnel plutôt déconcertant où l’Europe dispose de subsides importants mais ceux-ci n’atteignent que trop rarement leurs destinataires dans l’Hexagone.
Visiblement, l’élue de l’Yonne n’en peut plus de la récurrente problématique liée à la paperasserie et aux contraintes administratives. Beaucoup de projets, issus de bonne volonté, existent en amont. Mais, peu réussissent en substance à cause de la complexité manifeste dont se gèrent les dossiers.
« De toute manière, lâche-t-elle tout de go, en France, on ne sait pas faire ! ». Elle dénonce l’empilage de ces strates, un véritable pataquès, qui font circuler les demandes de fonds européens parmi de nébuleux méandres administratifs.
La résultante de tout cela est simple : faute de combattants et d’attribution concrète de dossiers, les fonds retournent à leur point de départ, à Bruxelles, où ils alimentent d’autres besoins plus réactifs et moins inféodés à la bureaucratie des technocrates.
« Ce qui est triste dans cette réalité des choses, concède-t-elle, c’est que l’on peut recenser beaucoup de projets en Bourgogne Franche-Comté. Mais, l’argent de cette dotation européenne est investi ailleurs… »
Changer le modèle européen, sans pénaliser quiconque…
Pas adepte de la langue de bois, l’élue départementale explique les motivations réelles de son engagement. « C’est en discutant avec plusieurs amis que j’ai pris acte de valider positivement la sollicitation de la sénatrice Dominique VERIEN de rejoindre la liste de l’UDI. Dans mon entourage, la plupart des personnes interrogées possèdent une vision floue du rôle de l’Europe. Certains ne voient pas l’intérêt de se déplacer le 26 mai. Et puis, il y toutes celles et ceux qui veulent sortir de l’Europe. Si on fait cela, la France ira droit dans le mur… ». Inconcevable pour cette européenne convaincue.
« Le modèle européen doit être changé, sans que cela pénalise les contribuables que nous sommes… ».
Puis, elle déroule les arguties du programme de l’Union des Démocrates et des Indépendants. Une pensée stratégique que le chef de file de la formation politique, Jean-Christophe LAGARDE, est venu défendre en personne à Auxerre le 26 avril dernier.
La fiscalité, à titre d’exemple, mérite une adaptation. Notamment sur les produits carbonés qui proviennent de l’étranger. Mais, ce n’est pas tout. La candidate est favorable à la taxation des transactions qui résultent des marchés financiers ainsi que sur les demandes de visas vers l’Europe. Quant aux entreprises tentaculaires du GAFA, elles n’échappent pas à cette stratégie du prélèvement fiscal à faire valoir.
« L’Europe doit être plus démocratique, ajoute Catherine DUBOIS-MAUDET, il est nécessaire de simplifier son mode de fonctionnement. D’ailleurs, l’élection du président européen doit être envisagée autrement… ».
Constatant à ce propos une aberration notoire sur ce scrutin : en 2014, 87 % des suffrages exprimés avaient rejeté le programme des socialistes. Mais, in fine, c’est un député de ce parti qui s’est assis dans le fauteuil de commissaire européen.
« Prenons la règle de l’unanimité des états de l’Union : dans le cas d’un vote, un seul des vingt-huit pays peut paralyser l’ensemble du continent sur des sujets ayant attrait à l’économie et au social. Il serait nécessaire d’adopter la majorité qualifiée aux 3/5ème. Même l’article 116 du Code européen le propose… ».
Construire une Europe faite d’équité et de réciprocité…
En matière de sécurité, l’élue de l’Yonne se dit stupéfaite de voir comment se gère le contrôle des frontières terrestres et de leurs côtes.
« Est-ce raisonnable d’envisager une parfaite sécurisation de nos peuples quand on emploie 600 agents qui doivent surveiller en permanence plus de treize mille kilomètres de côtes ! Le problème migratoire ne peut se résoudre que si l’Europe créé une véritable force de police à l’identique de ce qu’ont fait les Etats-Unis avec le FBI. Quand on pense qu’il n’y a toujours pas de centralisation des renseignements entre les différents états ; cela laisse rêveur… ».
Plus nuancée lorsqu’elle aborde le délicat problème des travailleurs détachés, Catherine DUBOIS-MAUDET souhaite que cesse, cependant, cette concurrence déloyale qui sévit dans le monde du travail.
« Il ne faut pas supprimer cette catégorie sociale, précise-t-elle, car je rappellerai que la France envoie ses propres travailleurs détachés dans l’Union européenne. Ce sont 131 000 personnes qui sont ainsi concernés. Simplement, il faut respecter une équité et une réciprocité dans la manière de faire, et que chacun puisse bénéficier de la même protection sociale ».
Inquiète de la prolifération du nombre de suicides des agriculteurs, l’élue du Département espère la mise en œuvre d’une protection agricole raisonnée et de proximité.
« Trouvez-vous logique que l’on impose des normes drastiques aux agriculteurs de notre pays alors que l’on importe une production issue de pratiques déloyales… », questionne-t-elle.
Présidente d’une structure associative regroupant les secrétaires des élus de l’Yonne, la candidate UDI reste une femme proche du terrain avant tout. Avec des convictions bien affirmées. Reste désormais à les faire partager au plus grand nombre…
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Pâques sanglantes sur l’ancienne île de Ceylan. Une série d’attentats à l’aveugle a endeuillé la contrée insulaire qui vivait depuis six années dans une parfaite harmonie après une longue période de troubles. De sinistres mémoires car coûteux en vies humaines, ceux-ci opposaient alors les Tamouls au pouvoir en place. Un groupuscule islamique ayant prêté allégeance à DAESH vient de rompre la trêve en semant l’effroi parmi une population désemparée et meurtrie au plus profond de son âme. Plus de 350 personnes de toutes confessions ont perdu la vie à cause de fanatiques irrespectueux de l’existence…Provoquant la panique généralisée chez les occidentaux qui ont fui en masse le pays.
BILLET : Croire que l’Etat islamique n’est plus de ce monde parce que les territoires annexés initialement par les intégristes religieux en Syrie et en Irak ont été reconquis depuis par la coalition internationale serait un leurre. Hydre aux multiples ramifications, le réseau terroriste polymorphe à la tête de cet état de parade n’a en fait que déplacer son terrain de jeu vers d’autres endroits sensibles de la planète.
La corne de l’Afrique mais aussi la région du Sahel ou le Sud-Est asiatique (Indonésie, Philippines) constituent un terreau de propagande savamment entretenu pour les branches tentaculaires de ce mouvement nihiliste. Il faudra désormais y ajouter le Sri Lanka.
Stupéfait, le monde a vu la énième résurgence de ce système implacable de la barbarie renaître tel un Phénix malsain de ses cendres. Par le biais d’une série d’explosions assassines ayant provoqué le chaos et la terreur dans ce paradis exotique, royaume des éléphants et des couchers de soleil flamboyants.
Frappant pêle-mêle, autochtones et étrangers, touristes et habitants, croyants et athées, jeunes et vieux, de tout âge et de toutes conditions sociales, les adeptes de cette fratrie de l’inéluctable, répondant aux principes suicidaires d’un dogme archaïque, ont tué de sang-froid des centaines d’innocents. Des êtres purs qui n’avaient rien demandé à personne. Juste le droit de vivre en paix et en harmonie…
Le symbole de la Résurrection : la renaissance…
Tout ça pourquoi ? Au nom d’une idéologie intégriste et malveillante qui n’a de religieux que le nom. Si ce n’est cet impitoyable extrémisme, chevillé au corps de leurs adeptes, additionné à la haine farouche envers les bien-pensants. Les autres, c’est-à-dire les composantes démocratiques et progressistes de notre société.
Choisir le jour de Pâques n’est évidemment pas le fait du hasard. Planifiés de longue date, bien orchestrés par les spadassins de ces basses œuvres, ces attentats ont été méticuleusement préparés. Au nez et à la barbe des forces de l’ordre et des structures internationales qui vouent une lutte implacable contre les acteurs de ce terrorisme intolérable.
Mais, ont-ils pensé, ces funestes personnages, qu’au-delà de cibler l’un des symboles fort de la chrétienté, ils confortaient ainsi chacun d’entre nous, toute religion confondue, à sublimer cette irrésistible envie de vivre en totale liberté qui nous anime partout sur le globe !
C’est peut-être cela le miracle de la Résurrection et de son symbole ! De renaître au grand jour afin de jamais baisser les bras face à l’adversité et ne céder le moindre pouce de terrain au plus vil de nos condisciples. Le peuple sri-lankais mérite nos encouragements et notre total soutien pour sa reconstruction. Et de partager cette espérance dont il a aujourd’hui tant besoin pour faire face à ce drame et à l’inacceptable…
Thierry BRET
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Européennes : la tête de liste de l’UDI, Jean-Christophe LAGARDE, face à la presse ce 26 avril à Auxerre…
avril 24, 2019Le leader charismatique de la formation du centre-droit avait biffé parmi ses objectifs de campagne de faire une halte médiatique dans l’Yonne. L’évènement se déroulera ce vendredi au siège de la permanence de la présidente de l’Union des Démocrates et des Indépendants (UDI), Dominique VERIEN à Auxerre. Un retour sur ce territoire, quelques semaines après une première visite à Vézelay, lors de la Saint-Vincent de Bourgogne. Cette visite s’apparente à un signe fort destiné à l’unique représentante Icaunaise de cette liste aux échéances européennes du 26 mai : l’élue du Département, Catherine DUBOIS-MAUDET, placée en dix-huitième position…
AUXERRE : La conseillère départementale de Brienon-sur-Armançon, Catherine DUBOIS-MAUDET, bénéficie avec la visite de son leader national, Jean-Christophe LAGARDE à Auxerre ce vendredi 26 avril, d’un sérieux coup de pouce. Tant sur le plan de la visibilité et de l’audience, du fait de la médiatisation de cette visite que d’un encouragement personnel prodigué par son chef de file à son égard. Dans les starting-blocks de cette course européenne depuis quelques jours, la seule candidate icaunaise de la formation du centre-droit sera aux côtés de deux autres ténors de l’UDI de l’Yonne, la sénatrice et présidente du mouvement dans le département Dominique VERIEN, et le député André VILLIERS, pour accueillir le patron de ce parti profondément européen qui ambitionne quelques velléités heureuses lors de ce scrutin.
Un point presse entre actualités européennes et…nationales…
Le président de l’Union des Démocrates et des Indépendants éprouverait-il un faible affectif pour notre territoire ? Toujours est-il que le député de la cinquième circonscription de la Seine-Saint-Denis qui critique vertement le manque de projet politique du président de la République, ne boude pas son plaisir de revenir sur les terres du tandem Dominique VERIEN/André VILLIERS, deux fidèles alliés de sa ligne stratégique. Lors du point presse, concocté par les arcanes départementaux du mouvement vendredi, la tête de liste de l’UDI balayera les grands sujets d’actualité. Ceux ayant un rapport direct avec l’Europe (il vient de proposer de lancer une mission de médiation de l’Union européenne visant à protéger les ONG qui agissent à l’apaisement des tensions et à prévenir toute forme de discrimination ethnique sur le délicat dossier du Haut-Karabagh), mais aussi nationaux. Au lendemain de la conférence de presse d’Emmanuel MACRON, on suppose que Jean-Christophe LAGARDE devrait faire part de ses commentaires avisés sur l’après Grand Débat et les propositions concrètes dévoilées la veille par le pensionnaire de l’Elysée.
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