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Coup de pouce de 200 millions pour rendre plus vertes les forêts : priorité est faite à l’économie et à la biodiversité
février 16, 2021Le Centre régional de la propriété forestière (CRPF) prodiguera conseils techniques et expertises dans le cadre du plan de relance mis en place par l’Etat pour rendre plus vertes nos forêts. Si la biodiversité est l’un des enjeux majeurs de cette intervention, en injectant 200 millions d’euros dans ce plan, l’Etat souhaite aussi redynamiser le volet économique de la filière…
DIJON (Côte d’Or) : Dans le cadre du dispositif visant à relancer les secteurs économiques du pays après l’atonie observée avec le prolongement de la crise sanitaire, le secteur forestier n’a pas été oublié des enjeux.
Bien au contraire, puisque c’est une manne financière de deux cents millions d’euros qui lui sera consacrée en Bourgogne Franche-Comté.
Si l’ambition de ces mesures est avant tout d’ordre économique, le volet de la biodiversité et de sa préservation ne seront pas omis des critères de référence pour leurs attributions.
Etablissement public au service de la forêt et des propriétaires privés, le CRPF (Centre régional de la Propriété Forestière) sera mobilisé. Comme devait le préciser récemment son directeur François JANEX pour accompagner les bénéficiaires de ces aides en leur donnant des conseils techniques et de judicieuses expertises.
Le plan se rapporte au remplacement des épicéas plantés à basse altitude.
Depuis trois saisons, ces arbres souffrent d’attaques régulières d’insectes qui prolifèrent et provoquent la mortalité de ces résineux affaiblis par la sécheresse et les températures caniculaires de la période estivale.
Ce sont des essences de provenance locale, voire plus adaptées au sol et au climat qui permettront ce nécessaire reboisement.
Il est prévu que 60 % de la surface aidée soit recouverte avec des végétaux à objectif de production de bois. Le reliquat de ces plantations pourrait s’agrémenter d’un ensemble de variétés destiné au gainage et à l’accompagnement des arbres à objectif bois, mais aussi à la diversification du peuplement afin d’enrichir l’écosystème et améliorer ainsi son fonctionnement.
Le mélange de ces différentes essences sera rendu obligatoire pour les surfaces excédant les dix hectares. Précisons qu’en cas de génération naturelle d’essences adaptées, sur des zones considérées à forte potentialité environnementale, ces végétaux pourraient être conservés.
Thierry BRET
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100 000 bornes équiperont les aires d’autoroutes et routes nationales d’ici 2022 : le défi de Jean-Baptiste DJEBBARI
février 16, 2021L’enveloppe budgétaire s’élève à plus de cent millions d’euros. Débloquée par l’Etat, cette somme permettra à la France de rattraper le retard vis-à-vis de certains de nos partenaires européens. D’ici 2022, les réseaux autoroutier et routier devrait être pourvus suffisamment de bornes de recharge pour les véhicules électriques qui empruntent ces axes rapides pour faire le plein d’énergie sur n’importe quelle aire. De quoi enlever une sacrée épine du pied des automobilistes…
PARIS : La photographie actuelle est simple. A date, l’Hexagone dispose de 440 aires de service pour permettre d’étancher la soif de ses conducteurs qui en éprouveraient l’envie ou profiter d’un espace de détente sur l’imposant réseau routier qui constelle les quatre coins de notre territoire.
Oui, mais en y regardant de plus près, seuls 140 de ces endroits à privilégier si vous roulez avec des enfants en pleine canicule sont équipés avec de quoi alimenter un véhicule électrique !
Autant dire que les heureux possesseurs de ces modèles dont on nous vante tant les qualités émérites s’y reprennent à deux fois avant de se lancer dans la folle aventure des parcours de longue distance par crainte de ne jamais arriver au bout du chemin. Sic !
Or, un communiqué qui émane du ministre délégué en charge des Transports Jean-Baptiste DJEBBARI, publié le 14 février, devrait changer la donne, notamment sur les autoroutes au cours de ces prochains mois. Cela concerne le développement des bornes de recharge électrique sur ces voies rapides, une nécessité dont tout le monde en convient et qui se mue enfin en priorité !
Si l’on suit la pensée du membre du gouvernement, d’ici 2022, la pose de ces appareillages si précieux pour les automobilistes roulant à l’électrique devrait être achevée.
Les aides de l’Etat qui injecte cent millions pour y parvenir seront versées aux entreprises qui réaliseront un investissement de la sorte à la fois sur le domaine public autoroutier et sur le réseau routier national.
Jean-Baptiste DJEBBARI, lors d’un point presse national, a déclaré qu’il souhaitait que toutes les aires d’autoroute bénéficient de ces équipements avant la fin de 2022. C’est-à-dire de bornes de recharge électrique de 150kW. Ces dernières garantissent la rapidité de la manœuvre, au maximum une vingtaine de minutes selon les modèles, lors du plein effectué par un automobiliste.
Cette accélération de la part de la gouvernance pourrait se concrétiser par l’apport de 100 000 points de recharge sur l’ensemble du territoire dans les prochains mois. Vivement demain !
Thierry BRET
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BAM (Business ALU MASUE) parmi les 21 nouvelles entreprises de BFC bénéficiaires des fonds de soutien
février 16, 2021Vingt-et-une entreprises de Bourgogne Franche-Comté, six évoluant dans l’aéronautique et quinze autres entités du secteur automobile, sont les heureux destinataires d’une manne financière de l’Etat de l’ordre de 18 millions d’euros. Lauréates des fonds de soutien à la modernisation de ces filières de l’économie, ces structures bénéficient des subsides de « France Relance » à l’instar de la fonderie de Joigny, B.A.M.
DIJON (Côte d’Or) : C’est le préfet de Bourgogne Franche-Comté Fabien SUDRY qui a fait part de la bonne nouvelle ce jeudi 11 février en matinée, en relayant largement ces informations en provenance du ministère de l’Economie et des Finances auprès des entrepreneurs intéressés et aux médias.
Vingt-et-un nouveaux projets émanant de sociétés industrielles qui exercent leur savoir-faire dans les filières de l’automobile et de l’aéronautique se partageront une enveloppe globale de 18 millions d’euros distribués dans le cadre du plan de relance de l’Etat, « France Relance ».
Les dix-huit sociétés choisies dans notre contrée intègrent une liste de 205 nouveaux projets d’investissement productif nationaux soutenus par les fonds de modernisation et de diversification de ces deux filières.
Au total, ce sont 443 millions d’euros de projets d’investissement qui concernent ces entreprises de l’Hexagone : l’Etat sera à leur côté à hauteur de plus de 174 millions d’euros.
Depuis le lancement de ce dispositif en septembre 2020, 492 projets ont été retenus pour l’obtention de ces fonds Soit un investissement industriel de plus d’un milliard d’euros soutenu par l’Etat à hauteur de 431 millions d’euros ! 60 % de ces projets émanent de PME. Précisons que ces dispositifs courent encore jusqu’au 01er juin 2021.
Dans l’Yonne, une seule PME est concernée par l’obtention de ces subsides qui les aideront à se développer : la fonderie de Joigny B.A.M. (Business ALU MASUE). Créée en 1955 par Paul MASUE, et dirigée depuis par Bruno JANVIER, B.A.M. a réalisé des investissements conséquents en 2017 pour moderniser l’outil de production grâce à de la robotique et l’automatisation afin de conquérir de nouvelles parts de marché.
Thierry BRET
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Debout la France vacille après la démission de 90 % de ses adhérents dans l’Yonne : un nouveau parti les réunira…
février 16, 2021Avis de tempête de force 9 pour la formation du souverainiste Nicolas DUPONT-AIGNAN. Son éminence grise Jean-Philippe TANGUY vient de prendre le large après huit années de proche collaboration aux côtés de son mentor. Le porte-parole de Debout La France quitte ses fonctions, entraînant dans son sillage une centaine de cadres désireux de jouer la carte de l’union patriote et républicaine aux côtés du Rassemblement national. Dans l’Yonne, l’implosion a été actée de manière officielle ce jeudi 11 février…
AUXERRE : In fine, que restera-t-il en termes de représentativité du parti politique de Nicolas DUPONT-AIGNAN une fois la scission consommée dans l’Yonne ? Peu de choses, en vérité !
Si l’on considère que la totalité des cadres et responsables de la fédération départementale de Debout La France (DLF) a décidé de mettre la clé sous le paillasson et de larguer les amarres du navire vers d’autres rivages plus accueillants.
Après que les adhérents aient été consultés avant un vote d’approbation unanime. Tenter une toute autre aventure qui leur permettrait de sortir de l’isolement est l’une des causes essentielles de ces nombreux départs dument réfléchis.
S’inspirant de ce qui se passe dans les hautes sphères de l’instance nationale où les démissions en cascade se multiplient depuis plusieurs semaines, mettant à mal l’organigramme structurel du parti de la droite souverainiste, les membres icaunais de DLF ont donc décidé de tirer un trait définitif avec leur engagement dans cette formation dont ils n’apprécient plus les valeurs et la ligne politique.
Sortir de l’isolement en prônant l’union des droites…
A l’instar de la centaine de cadres nationaux qui ont choisi de se rallier à l’ancien porte-parole et numéro deux du parti Jean-Philippe TANGUY, les adhérents de l’Yonne claquent définitivement la porte, considérant que « l’heure des divisions politiques égocentriques était révolue ».
D’ici peu, ils rejoindront la nouvelle formation gaulliste et souverainiste que l’ancien bras droit de Nicolas DUPONT-AIGNAN dévoilera à la connaissance médiatique lors d’une conférence de presse nationale.
Le nom de baptême de cette énième formation de droite n’a pas encore été divulgué à la presse. Toutefois, au-delà de son indépendance, il est établi que ce mouvement soutiendra le Rassemblement national et sa cheffe de file Marine LE PEN, en vue des prochaines échéances électorales.
A commencer par les départementales et les régionales, prévues aux dates des 13 et 20 juin où les anciens de Debout La France se présenteront sur une liste d’union des droites aux côtés du RN, mais aussi de la Droite Populaire, le mouvement soutenu par Thierry MARIANI et le CNIP, le Centre national des Indépendants et des Paysans. Il est envisageable que les représentants de l’ancien Parti des Chrétiens Démocrates, devenu depuis octobre 2020 La Voie du Peuple, s’adossent à cette liste d’union.
Interrogé à ce propos, l’ancien secrétaire départemental de DLF dans l’Yonne, Pascal BLAISE qui devrait récupérer une fonction similaire dans le nouvel appareil politique en qualité dé référent, tiendra prochainement une conférence de presse aux côtés du président du groupe RN à la Région, Julien ODOUL, candidat au perchoir de l’assemblée régionale.
Quant à Debout La France, amputée de 90 % de ses adhérents icaunais, la formation continue son existence après la désignation au poste de secrétaire départemental de Patrick MOREAU, maire de Foissy-les-Vézelay. Du pain sur la planche attend donc le nouveau dirigeant de ce parti chahuté par ses cadres…
Thierry BRET
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Et si ne plus salir la planète pouvait nous conduire à vivre un jour une situation apocalyptique ?
février 15, 2021L’histoire qui suit est une nouvelle issue de l’imagination très fertile de son auteure. Que des romanciers comme Georges ORWELL ou René BARJAVEL n’auraient pas renié de leurs œuvres personnelles. Devenir propre par décrets et textes législatifs imposés pourrait peut-être un jour nous conduire à ce contexte scabreux où l’humanité y perdrait, à défaut de son latin, son âme toute entière. De la politique fiction à contre-pied de la bien-pensance environnementale qui suppose quelques nuances dans son mode applicatif. Une réflexion où l’interdit d’interdire peut amener parfois à des profondes déviances…
NOUVELLE : « Elle s’était fâchée avec sa fille car celle-ci ne respectait pas le tri des déchets. La naissance d’un enfant n’avait rien arrangé. Elle s’obstinait à acheter des couches jetables, encore en vente malgré l’opprobre générale, et leurs visites, d’une par semaine, étaient passées à une par mois.
On vivait une époque susceptible, où la survie des uns passait par la surveillance des autres. Elle avait pourtant mal pris la mise en garde de Mme DUCHESNE, sa voisine, sur le fait qu’elle gardait toujours une lumière allumée le soir quand elle sortait. Elle avait eu honte d’être prise sur le fait. Mais, comment lui expliquer qu’elle vivait seule, qu’elle aimait rentrer dans une maison éclairée, comme s’il y eut quelqu’un qui l’attendait. L’amende avait été suffisamment élevée pour la dissuader.
La vie s’organisait désormais en petites collectivités afin qu’une lumière ne brûlât plus pour une seule personne. Vivre seule constituait un gâchis écologique à l’heure où l’eau et l’énergie étaient contingentées.
Si l’on occupait un appartement de soixante mètres carrés à moins de quatre, il fallait payer une taxe compensatoire. Elle avait assisté impuissante à la lapidation de Mme CARRERE qui faisait tourner sa machine à laver le jeudi alors que cette journée avait été déclarée par les pouvoirs publics sans eau et sans énergie domestiques.
Le syndic avait fait retirer les baignoires et régler les douches. Elles duraient désormais trois minutes, comme à la piscine municipale, aujourd’hui transformée en centre de tri des déchets.
Plus de livres à imprimer à cause de la déforestation…
Elle éteint l’appartement. Il se retrouve plongé dans une obscurité à laquelle ses yeux n’ont pas eu le temps de s’habituer. Elle sort. Dehors, il n’y a plus d’éclairage public. Le ciel est pur, rempli d’étoiles, ignorant des combats qui se livrent sur la Terre pour lui conserver sa pureté.
Elle passe devant sa voiture, qu’elle a abandonnée depuis longtemps sur le parking. Le litre de gasoil est inabordable et elle n’a pas fini de payer tous les procès verbaux qu’elle a accumulés avec les nouvelles lois sur la propreté des véhicules.
La voiture a été vandalisée, comme toutes celles qu’on délaisse. Peu importe, c’était une vieille voiture. Elle n’avait plus la liberté qu’elle lui procurait autrefois mais elle s’était habituée et n’utilisait plus que les transports en commun bondés le plus souvent, en très mauvais état et jamais chauffés.
Cela lui donnait l’occasion de lire. Des livres qu’elle avait déjà lus. On n’en éditait plus : il fallait stopper la déforestation et tout était publié sur le net. Heureusement, elle en possédait un grand nombre et les relisait avec plaisir, consciente de ce qui lui restait de temps à vivre ne suffirait pas à les relire tous.
A tout prendre, elle préféra marcher. Il fallait penser à sa condition physique, les maladies dues au surpoids n’étaient plus remboursées. On envisage de taxer les alertes cardiaques ou vasculaires, imputées au manque d’hygiène alimentaire. Elle a réussi à rester mince malgré son âge. Malheureusement, les fruits et les légumes sont chers et quasiment introuvables. Elle va voir Jeanne, sa meilleure amie. Elles se voient moins souvent à cause de l’éloignement, mais leurs rencontres n’en sont que plus chaleureuses.
Elle tremble parfois de ce qui pourrait lui arriver, Jeanne a un caractère rebelle. Elle continue à utiliser son poêle à pétrole, malgré l’interdiction. Si bien qu’il fait toujours chaud chez elle. Son fils fume : il est surveillé par la PDS, la police de la santé. Elle sait qu’ils ne tarderont pas à le prendre en flagrant délit et à l’envoyer en rééducation. Elle n’approuve pas qu’il fume mais admire son courage.
Pleurer une époque où l’on respectait encore les libertés individuelles…
Les rues sont vides. Il fait frais. Elle ferme le col de son manteau et accélère le pas. Elle entend un bruit derrière elle. Il y a quelqu’un. Elle ne se retourne pas mais quand les pas se rapprochent, elle jette un oeil sur le côté et aperçoit une silhouette d’homme. Il porte un chapeau. L’homme progresse. Elle n’est pas peureuse mais son cœur s’accélère. Elle ralentit dans l’espoir qu’il la dépasse. Mais l’homme reste derrière. Dangereusement proche. Elle se décide à l’affronter. Elle se retourne brusquement et lui demande ce qu’il veut.
L’homme surpris par son arrêt brutal, manque de lui rentrer dedans.
- Pardon, je ne voulais pas vous faire peur, je…
- Pourquoi me suivez-vous ?
- Ah, je suis désolé que vous ayez pensé…enfin que je vous suivais, en fait je voulais juste vérifier quelque chose. Pardonnez moi encore…
- Vérifier quoi ?
- Vous allez me prendre pour un fou mais votre manteau…
- Quoi mon manteau ?
- C’est du vrai ?
- Du vrai quoi ? Vous pensez à quoi, de la fourrure d’animal sauvage, vous plaisantez, il n’y en a plus un seul depuis…
- Non, j’ai pensé que c’était de la peau.
- C’est du synthétique.
- Ah, dommage. C’est bien imité. J’imaginais qu’en m’approchant de vous j’allais sentir l’odeur, j’adore le cuir, ça me manque tellement !
Les vêtements en cuir étaient rarissimes. La consommation de viande, considérée comme à l’origine de toutes les pollutions, avait chuté considérablement et fabriquer des objets en cuir était formellement interdit. L’homme s’était excusé encore. Puis, il avait fini par la laisser partir. Elle fut anxieuse tout le long du chemin jusqu’à la gare. S’il a pu penser cela, la PDC, la Police de la Consommation pourrait aussi le penser. Elle retire son manteau, le plie vers l’intérieur et le porte sur son bras. Elle préfère avoir froid que risquer de passer la nuit au poste.
Elle arrive chez Jeanne, transie. Celle ci lui propose une boisson chaude. Elles parlent longuement, assises devant le poêle. Ces moments leur sont chers. Braver l’interdit les met toutes les deux dans un état d’excitation enfantine. Pour un peu, elles fumeraient une cigarette ! Elles imaginent en riant la PDE, la Police de l’Energie, fracassant la porte, pénétrant dans la maison armée jusqu’aux dents, les embarquant au poste.
Ce petit acte de résistance les réjouit et les soude. Le reste du temps, elles pleurent une époque où l’on respectait davantage les libertés individuelles que la nature et les religions.
La volonté collective de ne plus laisser de trace sur la planète avait conduit à un autre fanatisme : celui de la propreté originelle.
Les gens s’épiaient et se reprochaient la quantité d’énergie qu’ils brûlaient inévitablement, rien qu’en vivant. Le plus grand crime n’était plus de porter atteinte à la vie des autres, mais de salir l’air, l’eau et le sol. Une planète propre, tel était le slogan fédérateur et urgent. On avait transformé les paroles de la Marseillaise en « qu’une eau pure abreuve nos sillons ! »
La France du futur devient un pays tiers-mondiste…
L’individu s’effaçait devant la collectivité. On avait renoué avec les pratiques du lynchage et de la lapidation, ainsi qu’avec la peine de mort pour « Crime contre la Planète ». La Terre était propre mais les esprits étaient corrompus. Dénoncer son voisin était un hobby. Les procès s’accumulaient, la plupart des avocats possédaient désormais un master en « Sciences et Vie de la Terre » et jeter un papier au sol vous coûtait la vie. Les industriels avaient déclaré forfait et de nombreuses entreprises avaient fermé leurs portes. La production de biocarburants avait affamé la planète. On faisait la queue des heures dans des super marchés presque vides. La crise qui s’ensuivit avait balayé les pays pauvres et plongé les pays riches dans la précarité. La France était classée parmi les pays du tiers-monde. Le continent africain se mourait, l’Inde s’était radicalisée dans un islam ultra intégriste, l’Europe végétait et l’Amérique noyée dans des pratiques fondamentalistes. Les Etats-Unis exerçaient sur le monde un contrôle drastique auprès duquel les pratiques du Mac Carthysme ou de la Stasi relevaient d’un jeu de société. Le luxe et la propreté étincelaient dans certains quartiers, le reste du territoire habité grouillait de rats et de décharges le long desquelles circulaient, dans un ballet infernal, les camions à benne déchargeant des ordures toute la journée.
Des adolescents couverts de mouches grimpaient sur les tas d’immondices pour y trouver de quoi se nourrir. La Chine était retombée dans la misère et l’autocratie. Le plus dur à supporter, c’était le froid dans les lieux publics, les hôpitaux, les écoles. L’hiver, de nombreux nourrissons et vieillards mouraient. Il n’était pas rare de retrouver congelés chez eux les inactifs de tout bord, malades ou handicapés, chômeurs, retraités. Les gens avaient cependant retrouvé le goût de se rassembler dans les cafés. Ils se serraient les uns contre les autres pour se réchauffer et il soufflait parfois un vent de révolte. Désobéir à la loi était devenu une forme de résistance. Certains provocateurs se faisaient arrêter en versant ostensiblement un verre d’eau par terre, ou en jetant un mégot au sol. Les anciens crados devenaient les Che Guevara du droit à polluer.
Jeanne est silencieuse depuis quelques minutes. Elle finit par lui dire que son fils n’est pas rentré, qu’elle l’attend. Puis, elle replonge dans son silence. Il faut prendre congé et rentrer, il se fait tard et il n’y aura plus de train.
Arrivée chez elle, l’appartement est froid et sombre. Elle n’allume pas la lumière et se couche directement. Demain, c’est jeudi. Elle restera au lit toute la journée.
Corine FONTREL
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