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La voie de l’excellence serait-elle mise à mal ? La baisse des « coûts contrats » menace la formation dans l’artisanat
septembre 11, 2023Il est urgent de se poser les bonnes questions. Notamment, celles qui s’appliquent au financement durable de la pratique de l’apprentissage en France. Envisagée par le gouvernement, la baisse des niveaux de prise en charge des « coûts contrats », susceptible d’entrer en vigueur ces jours-ci, met en péril l’avenir de la formation par apprentissage selon la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Bourgogne Franche-Comté…
DIJON (Côte d’Or) : Il est vent debout, le réseau des Chambres de Métiers et de l’Artisanat hexagonal ! A l’instar de l’antenne régionale de Bourgogne Franche-Comté, il demande instamment au gouvernement de faire machine arrière et de reporter sine die la possibilité de réduire les niveaux de prise en charge des « coûts contrats », s’appliquant à l’apprentissage.
Une décision étatique qui pourrait entrer en ligne de compte dès ces prochains jours et qui ne satisfait nullement les responsables des chambres consulaires. Réaction immédiate du président de la CMA régionale, Emmanuel POYEN : « Les conséquences de cette baisse serait désastreuse pour l’outil formation de Bourgogne Franche-Comté, explique-t-il, et surtout pour nos jeunes, avec plus de 2 600 apprentis qui font de notre territoire le plus grand centre de formation par apprentissage… ».
Une baisse de 8 % du financement…
En terme clair, si la mesure entrait en application, ce serait toute la voie de l’excellence qui serait ainsi mise à mal, selon l’organisme consulaire. Mais, ce n’est pas tout : les chambres de métiers réitèrent leur appel à lancer une véritable concertation sur le financement durable de l’apprentissage dans le pays.
L’inquiétude est réelle depuis le mois de juillet. Date à laquelle l’Etat a signifié son désir de revoir la copie en procédant à une nouvelle des prises en charge. Une baisse de près de 8 % du financement des formations emblématiques de l’artisanat de premier niveau, c’est-à-dire le CAP.
Vers la fermeture des CFA de proximité ?
Si tel était le cas, cela affecterait 55 % de l’effectif des apprentis en France. En outre, cela signifierait que 57 % des formations deviendraient déficitaires. Concrètement, toutes les formations par apprentissage de la boulangerie, de la charcuterie, de la peinture, de la carrosserie, de la plomberie, de la coiffure ou encore de l’esthétique – elles sont toutes liées à un CAP – deviendraient déficitaires !
Impensable, pour les dirigeants de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat régionale : « les conséquences de cette baisse seraient absolument catastrophiques pour l’ensemble des centres de formation de nos huit départements… ».
Cela engendrerait de fait une diminution de la qualité des formations, la fermeture des CFA de proximité, la disparition de certaines formations qui accueillent peu d’effectifs – elles sont déjà fortement déficitaires -, la fin à terme de la majorité des formations qui se situent déjà dans le rouge !
Une décision en totale contradiction avec la volonté de l’Etat
Emmanuel POYEN ne comprend pas la situation. D’un côté, il y a ce besoin croissant de main d’œuvre et de compétences au sein des entreprises artisanales, les enjeux de la reprise d’entreprise et de l’autre côté le gouvernement assène un coup terrible à la voie de l’excellence. S’il choisit cette option. C’est à rien y comprendre sauf au niveau de la contradiction alors qu’Emmanuel MACRON avait affiché sa volonté il y a peu d’atteindre le million d’apprentis en France à l’horizon 2027 ! Une mesure qui serait aux antipodes de l’objectif initial fixé par le gouvernement de favoriser les premiers niveaux de formation qui possèdent la plus forte plus-value en matière d’insertion dans l’emploi.
Bref, c’est un sérieux coup de semonce qui vient d’être donné là aux défenseurs de la formation artisanale et de ses valeurs. Certes, la plupart des formations permettent de s’octroyer des marges qui favorisent le retour à l’équilibre des formations déficitaires, celles-ci étant minoritaires en France. Or, si ce numéro d’équilibriste financier est encore envisageable aujourd’hui, qui sait s’il le sera demain…
Thierry BRET
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Classes surchargées : rien ne va plus, Mme la marquise !
septembre 08, 2023Peut-être que ce dossier, si brûlant mais tellement peu médiatique à l’instar de l’abaya, finira-t-il par arriver un jour sur le bureau du nouveau ministre de l’Education nationale, Gabriel ATTAL afin qu’il se penche mieux dessus ? Ou peut-être pas, d’ailleurs, car bloqué par l’un des services nébuleux de la tentaculaire maison que même le sémillant et dithyrambique Claude ALLEGRE jadis sous l’ère mitterrandienne ne put se résoudre à dégraisser. On appelait alors cela, le « mammouth » !
En tout cas, le ras-le-bol se généralise à peu près partout en France, et pas uniquement par la voix des syndicalistes purs et durs de la corporation de la filière pédagogique. Trop, c’est trop ! Tant pour le corps enseignant que chez les élèves qui ne supportent plus d’être entassés, que dis-je, parqués à l’échelle de 35, 36, 37 ou 38 unités comme des troupeaux de ruminants que l’on mènerait à l’étable (pour ne pas dire à l’abattoir de l’absence de savoir !) dans ces classes si petites et inappropriées qu’elles ne peuvent même plus les accueillir.
Ne parlons pas des familles qui se font un sang d’encre à chaque retour le soir à la maison de leur progéniture désabusée qui ne cesse de s’épandre en jérémiades bien légitimes contre un système éducatif qui ne tourne vraiment pas bien rond dans ce pays. Cocorico, sur ce domaine, la France demeure et de très loin championne du monde…
Exit l’épanouissement et l’enrichissement des connaissances à plus de trente élèves
Le fléau touche principalement les lycées de France et de Navarre. Alors que les collèges sont à peu près épargnés par cet engorgement inéluctable de potaches qui arrivent en très grand nombre dès les classes de secondes. La faute à la courbe démographique ?
A titre d’exemple caractéristique, on recense tout de même la bagatelle de 23 de ces secondes aux classes surchargées au possible ne serait-ce que dans l’un des lycées phares de la Bourgogne Franche-Comté, celui de Sens – l’un des plus importants en nombre -, qui accueille bon an mal an près de trois mille scolaires en ces murs !
Comment, mais il faudra sans aucun doute poser la question directement au ministre lui-même lors de son premier déplacement dans notre contrée, peut-on décemment penser, travailler, étudier, réfléchir et s’épanouir ainsi que se perfectionner au contact de ses professeurs dans des classes de seconde, de première ou de terminale qui accueillent plus de trente gamins à minima !?
Le regretté humoriste Robert LAMOUREUX l’avait écrit un jour dans le cadre d’un scénario pour l’une de ses pièces triomphales, « Impossible n’est pas Français ! ». Malheureusement, il faut pourtant croire que si !
La norme idéale se situe à 26/28 élèves par classe
La problématique de ces classes de cours hyper bondées et totalement inaptes à l’exercice du métier d’enseignant ne date pourtant pas d’aujourd’hui. En 1978, à titre personnel, je fréquentai une classe de seconde dans un lycée public de la Bourgogne du Sud qui accueillait déjà la somme de…38 élèves ! Chose positive au demeurant, nous n’étions que cinq garçons pour un reliquat très confortable de trente-trois filles, l’année de rêve en somme !
Blague à part, il semble illogique et anormal que 45 ans après cet état de fait qui était déjà décrié par tout ce qui comptait de syndicalistes, d’élèves et de parents à l’époque, voire de politiques, rien ne semble avoir changé d’un iota dans le monde de l’Education nationale à ce propos.
Pourquoi des classes sont-elles toujours aussi surchargées en France ? Alors que la norme prescrite par les recommandations étatiques situe à 26/28 élèves le nombre idéal de jeunes filles et de jeunes hommes à accueillir dans les lycées pour parfaire leurs connaissances intellectuelles en toute sérénité.
Comment, peut-on effet suivre des cours de physique/chimie ou de sciences naturelles, dans des espaces ressemblant à des laboratoires avec tout leur attirail en termes d’équipement si précisément il n’y a pas assez de postes de travail avec les outils adéquats permettant aux élèves de suivre un cours convenablement et de pratiquer dans le même temps les exercices indiqués par le professeur ?
Même le saint patron des enseignants brûle des cierges pour que cela change !
Comment apprendre et comprendre une langue étrangère en la parlant le plus possible avec son enseignant ? Et ne pas suivre bêtement un cours magistral où la malheureuse professeure d’anglais aura bien du mal à intéresser et à échanger oralement avec sa quarantaine d’élèves en soixante minutes ?
Cela ne surprend personne quand on dit que les Français s’expriment dans la langue de Shakespeare comme une vache espagnole ! Mais, la réciproque est tout à fait la même dans la langue de Cervantès ou de Goethe !
On ne rit pas : cela arrive tous les jours dans les lycées de France, au grand dam des élèves et des enseignants qui ne savent plus à quels saints se vouer ! Même Saint-Jean-Baptiste-de-la Salle, patron des enseignants, a déposé il y a bien longtemps les armes devant un tel chaos orchestré de main de maître depuis tant de décennies par une technocratie aveugle et sourde aux changements…
Comment peut-on accueillir dans un minimum de respect et de conscience, voire de qualité alimentaire optimale – de cela, c’est autre débat ! -, des jeunes lycéens à la cantine lorsque l’établissement nourricier ne peut contenir tout le monde dans ses murs au même instant ?
Là où il est prévu 800 places (ce qui n’est déjà pas rien !), ce sont 1 200 gamins qui déboulent simultanément sur le coup de midi pour une heure de pause alimentaire bien méritée ! On imagine le désarroi du personnel face à une telle meute de garnements affamés et pressés de trouver la place idoine afin de se sustenter ! Pas sûr, qu’il y ait du rab pour tout le monde au fond de l’assiette !
Voilà donc, en cette période de rentrée, du grain à moudre pour le nouveau ministre de l’Education nationale qui veut marquer de son empreinte son passage à l’hôtel de Rochechouart, qui comme chacun ne le sait pas, accueille son ministère ! Bonne rentrée, Monsieur le ministre, et surtout ne vous y méprenez pas : « tout ne va pas très bien Madame la Marquise, dans le monde de l’Education nationale ! ».
Thierry BRET
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« Oui, je le veux ! » : Dominique CARLAC’H consent à devenir marraine des « Femmes du MEDEF 89 »
septembre 07, 2023Voilà un consentement public qui aura été prononcé sans l’once d’une hésitation – comme il est de coutume dans le cas d’un hyménée ! – devant un parterre de cheffes et chefs d’entreprises tout ouïe pour mieux en apprécier le symbole ! La présidente nationale des Femmes du MEDEF et figure charismatique du premier syndicat patronal de France a dit oui pour convoler en « justes noces » en qualité de marraine avec l’antenne de l’Yonne…
AUXERRE : Pouvait-il en être autrement pour l’ex-championne de France du 400 mètres – le fameux tour de piste épreuve phare de l’athlétisme – devenue depuis ses brillantes prestations sportives l’une des figures marquantes et influenceuses du syndicalisme patronal français au sein du MEDEF et entrepreneuse elle-même ?
La sollicitation émise entre deux tables rondes, concoctées dans le cadre de la grande manifestation de rentrée du mouvement patronal autour de l’entrepreneuriat au féminin (« Elles ont osé ! ») par Florence POULAIN, fut-elle présentée comme une surprise par l’oratrice, supposait une réponse immédiate et directe !
A la question de l’adjointe de Claude VAUCOULOUX qui, dit en passant ne perdait pas une miette tout en se régalant de cet acte impromptu se jouant sur la scène de l’amphithéâtre de la Maison de l’Entreprise (« Madame CARLAC’H, voulez-vous devenir la marraine officielle des Femmes du MEDEF de l’Yonne ? »), l’intéressée n’hésita guère avant de répondre tout de go, dans une formulation rappelant les cérémonies de mariage un samedi tantôt dans une église : « oui, je le veux ! ».
Une présidente des Femmes du MEDEF « so choc, so chic »…
Tout ceci prononcé avec humour et panache, ce qui sied parfaitement à l’ex-candidate à la présidence du MEDEF de France, qui aurait pu faire en cas d’élection en mars 2023 une présidente épatante à bien des égards, « so choc, so chic », dixit un Claude VAUCOULOUX toujours en verve olympique et maniant le verbe avec humour, lors de la phase liminaire de ce rendez-vous en présentant l’invitée du jour.
L’icône de l’engagement entrepreneurial au féminin hérite donc après avoir formulé ses vœux et donné son consentement au titre de marraine de cette antenne féminine du MEDEF de l’Yonne, une structure forte d’une quinzaine de membres qui a le vent en poupe depuis son démarrage où l’on retrouve quelques pointures de l’initiative économique locale (Evelyne CHAPUIS en tête !), d’une nouvelle mission avec notre département.
Un territoire où elle aime prêcher la bonne parole de l’attractivité et du rayonnement économiques puisque Dominique CARLAC’H en est déjà à son quatrième voyage en peu de temps à la rencontre des adhérentes et adhérents du mouvement patronal à Auxerre. Visiblement, comme le disait si bien la mère de Napoléon BONAPARTE : « pourvu que cela dure ! » : ce n’est donc pas fini !
Thierry BRET
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Les études sont lancées par le Département : un campus éducatif verra-t-il le jour à Saint-Sauveur-en-Puisaye ?
septembre 06, 2023En marge de la conférence de presse consacrée à la rentrée des collégiens de l’Yonne ce mardi, le Conseil départemental qui possède les compétences légitimes sur le sujet explore la possibilité de créer, tôt ou tard, un campus éducatif dans la localité de Puisaye. Projet novateur pour notre territoire, celui-ci s’inspirerait de ce qui se pratique avec réussite dans l’Eure, où à Mesnil-en-Ouche, ce complexe offre un environnement propice aux études, tout en mutualisant les coûts…
SAINT-SAUVEUR-EN-PUISAYE : Et pourquoi pas la mutualisation ? Le plus souvent synonyme de rationalisation financière dans bien des cas. L’idée fait plus que son chemin du côté de la Puisaye, puisque les études liées à la création d’un nouveau concept expérimental en matière de concentration scolaire ont débuté. Une information qui a été donnée par le premier vice-président du Département, le maire de Pont-sur-Yonne, Grégory DORTE, lors de la conférence de presse, inhérente à la rentrée des collèges 2023.
Créer un campus éducatif dans l’agglomération de Puisaye n’a rien d’un poisson d’avril ! D’autant que le concept existe déjà et que les services du Conseil départemental de l’Yonne s’y sont penchés en l’examinant de près, dans la commune de Mesnil-en-Ouche, située dans le département de l’Eure, en Normandie.
De l’aveu même de Grégory DORTE – peut-être l’a-t-il découvert de visu lors d’un déplacement ? – cette infrastructure fonctionne très bien. De quoi s’agit-il précisément ? Du regroupement sur un même lieu (le même bâtiment aussi après qu’il ait subi des modifications usuelles) d’une école maternelle, élémentaire, primaire et…collège ! Du quatre en un, en vérité !
Un concept élaboré en « bonne intelligence »
Accueillant environ 260 élèves dont une trentaine d’internes (on peut y adosser effectivement un internat), le nouveau campus de la localité normande fait déjà office de référence dans le landerneau pédagogique hexagonal. Un projet qui a vu le jour il y a peu, ayant reçu la bénédiction urbi et orbi du Conseil départemental de l’Eure, de l’Académie de Normandie et de la commune d’accueil.
Autant dire que les mêmes ingrédients pourraient se décliner à l’avenir dans l’Yonne, si le bilan des études en cours se révélait positif à la conceptualisation du projet.
Elaboré en « bonne intelligence », la réalisation si elle voyait le jour nécessiterait une enveloppe budgétaire d’environ 8 à 10 millions d’euros pour construire et aménager ce complexe dans la localité de Puisaye. Une déclinaison qui pourrait ensuite s’exporter vers d’autres sites pédagogiques de la ruralité, à l’instar d’Ancy-le-Franc.
Ambitieux, le projet repose sur la réussite scolaire des élèves : le leitmotiv de la gouvernance départementale, assumée par son président Patrick GENDRAUD.
En filigrane, regrouper sur un seul et unique complexe pédagogique les jeunes apprenants serait également favorable à la maîtrise des coûts et à la réduction des dépenses. Le nerf de la guerre de toute institution par les temps qui courent !
Une piste qui n’est donc pas à négliger au Conseil départemental…
Thierry BRET
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Millésime singulier mais de bonne tenue malgré bien des incertitudes : les REF 2023, « demain ne meurt jamais ! »
septembre 05, 2023Chaque année à la même époque, le MEDEF réunit sur l’hippodrome de Longchamp à Paris, tout ce qui compte dans les sphères entrepreneuriales, économiques, sociales et bien sûr, politiques. A cet égard, des ministres - pas moins de dix-sept dans les pas de la première d’entre eux - se seront succédés à la tribune afin de délivrer les éléments de langage lénifiants, savamment préparés par le cabinet de la rue du Faubourg-Saint-Honoré.
TRIBUNE : D’ailleurs, signe pour le moins démonstratif de la volonté de l’exécutif de « cajoler » les patrons, le Président de la République lui-même s’était fendu d’un message enregistré dans lequel, il aura notamment rappelé « combien il compte sur les partenaires sociaux en général et le patronat en particulier, pour participer à la grande œuvre de reconstruction de l’économie Française, au travers d’une réindustrialisation salvatrice et synonyme d’indépendance, tout ceci bien entendu dans le cadre d’une unité retrouvée au sein de la nation ».
Ouf ! La phrase est aussi longue que l’œuvre est ambitieuse, mais on n’imaginait pas vraiment autre chose alors que, chacun le sait bien, les temps vont être durs dans les mois qui viennent. Ainsi donc, lancées par le verbe macronien, les réjouissances « Réfiennes » pouvaient commencer !
Bon courage Monsieur MARTIN !
Un président succédant à un autre, Patrick MARTIN, attributs présidentiels à peine secs, pouvait se livrer à son premier grand oral devant ses pairs. Plusieurs milliers de personnes qui vous regardent et vous attendent, massés dans le premier virage un peu raide du parcours, espérant bien pouvoir assister à une sortie de route, il y a de quoi impressionner même les plus aguerris à l’exercice ! Eh bien disons-le tout de suite, les plus « scrogneugneux » en auront été pour leurs frais, car il se sera acquitté de la tâche avec les honneurs, les plus fervents de ses afficionados étant même tout proches de lui accorder les oreilles et la queue !
Un long discours sérieux (peut-être un peu trop ?), précis et argumenté, qui lui aura permis d’imprimer son empreinte en ce début de quinquennat où les sujets qui fâchent ou pourraient fâcher sont nombreux ! Citons d’emblée l’épineuse question de la fiscalité et du maintien d’une politique l’offre qui, bien qu’elle ait fait ses preuves, pourrait semble-t-il aujourd’hui se trouver remise en cause sur l’autel des difficultés budgétaires. A ce sujet, le PLF d’abord, puis le PLFSS ensuite, nous donneront sans doute les éclairages nécessaires à nous forger une conviction quant à la volonté (capacité) réelle ou pas de l’exécutif, de poursuivre la baisse des impôts, notamment la CVAE dont la disparition a été prévue pour 2024.
Et puis une politique de l’offre qui ne considèrerait pas que rendre aux entreprises une partie de ce qu’elles ont surpayé, constituerait une forme de cadeau ! De même il y a aussi la question des excédents de l’UNEDIC et de l’AGIRC ARRCO, sur lesquels lorgne un Bercy aux abois !
Casus belli s’il en est pour des partenaires sociaux qui eux, ont pour le moins très bien géré les choses et qui verraient d’un très mauvais œil, la main avide de l’Etat venir puiser dans les milliards ainsi prudemment thésaurisés afin de se prémunir des gros temps à venir ! Patrick MARTIN le rappellera d’ailleurs à l’adresse d’une Elisabeth BORNE qui n’aura pas réussi à estomper le doute ! Décidément, ce mandat ne s’annonce pas de tout repos ! Bon courage Monsieur MARTIN !
Un sacré bon moment qui fait sacrément du bien !
Mais la REF, c’est aussi et surtout « la grande fête » des entrepreneurs ! Une fête bienvenue chaque année pour les chefs d’entreprises (petites, moyennes ou grandes), entre retour de vacances et rentrée. Un moment privilégié où chacun, bien reposé et doré comme un beau pain (enfin souvent), trouve là une occasion de rencontrer en un même lieu, un grand nombre d’homologues et d’échanger avec eux sur des sujets généralement bien difficiles à partager avec des non-initiés.
Et puis, c’est aussi l’opportunité de pouvoir suivre des conférences et des débats de très haute tenue, avec des intervenants dont l’envergure internationale garantit la qualité et la pertinence des propos. Tel Eric TRAPPIER, PDG de Dassault Aviation et président de l’UIMM qui n’a pas envoyé dire ce qu’il pense du simulacre de construction d’une défense européenne, alors que les européens achètent presque exclusivement des avions de combat américains ! Sic !
Et même si d’autres, peut-être plus contraints ou moins courageux, ou les deux, à l’image de Madame la Ministre conseillère aux Affaires économiques à l'Ambassade des Etats-Unis, a pu se contenter de lire, certes dans un français quasi parfait, les notes convenues rédigées par ses conseillers, les tables rondes auront cette fois encore ravi leurs auditoires et stimulé les synapses ! Une grande fête donc qui se déroule dans une ambiance à la fois chic et champêtre compte tenu du lieu, où l’on mange, bois, rit, dit du mal de ceux qu’on n’aime pas et encense ceux qu’on apprécie ! Bref, un sacré bon moment qui fait sacrément du bien !
Un moment qui fait du bien, même si cette année la météo n’aura pas été aussi clémente qu’à l’accoutumé. Faut-il y voir un signe ? Est-ce là la préfiguration de l’ambiance générale à venir ? D’aucuns vous dirons que oui, tant certains échanges mi-figue mi-raisin, faisant état de problèmes qui sont bien là, ou tout proche de l’être ont été récurrents. D’autres, plus optimistes ou encore épargnés n’allaient pas forcément dans ce sens, rappelant que le pire n’est jamais sûr et qu’il convient de rester dans une dynamique positive ! Quoi qu’il en soit, il n’était plus question de la « quasi » euphorie dans laquelle nous étions encore lors de la REF 2022. Car avec des carnets de commandes qui commencent à s’essouffler, des trésoreries qui se tendent parfois sévèrement, une productivité qui s’érode, une inflation qui reste élevée et un manque de visibilité persistant qui force à naviguer sans trop bien savoir où l’on va, les curseurs sont tirés vers le bas.
La créativité et la résilience des entrepreneurs de France
Et parfois dangereusement, à l’instar du nombre impressionnant de défaillances d’entreprises que nous déplorons depuis ces derniers mois, même si elles concernent très majoritairement des autoentrepreneurs et des très petites structures. Les nuages parfois bien noirs qui ont plané sur Longchamp nous auront finalement épargné et seules quelques gouttes sont tombées. Il n’en demeure pas moins que les parapluies étaient plus nombreux que les chapeaux de paille. Le dérèglement climatique, sujet largement présent dans les débats, ne concernera donc pas que le temps qu’il fait, mais aussi et largement la météo des affaires.
Mais bon, ou devrais-je dire, mais BOND !? « Demain ne meurt jamais* ! ». N’est-ce pas ! Alors hauts les cœurs et toutes manches retroussées, les entrepreneurs de France ont bien l’intention une fois encore de montrer leur créativité et leur résilience ! Et ce qui ne nous tue pas nous rendant plus fort, alors Dieu sait qu’ils doivent être sacrément forts, compte tenu de tout ce qu’ils ont déjà surmonté au cours de ces dernières années !
En tout cas, permettez-moi de conclure en vous disant combien je me réjouis à l’avance d’être encore de la fête, pour la REF 2024 ! Et puis tenez, je fais même le pari que quoi qu’il arrive, il s’agira une fois encore de l’évènement majeur de la rentrée et que chacune et chacun aura à cœur de s’y montrer. Parce que vous le savez. « Les diamants sont éternels », « mourir peut attendre », même si « le monde ne suffit pas » à celui qui nous envoie ses « bons baisers de Russie » !
NB : *Base-line de la REF 2023 et 18ème opus de la série des James Bond.
Claude VAUCOULOUX
Délégué général MEDEF et UIMM Yonne
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