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L’envie d’entreprendre très justement récompensée : les « Trophées des entreprises 89 » valorisent de belles initiatives
avril 02, 2024Après l’agriculture l’an passé, c’était au tour de l’entreprenariat icaunais de se voir ainsi mettre en lumière. La première édition des « Trophées des Entreprises de l’Yonne », à l’initiative de la CCI, du groupe Centre France et de l’Yonne Républicaine, a rempli tous ses engagements et honoré de belle manière des acteurs majeurs qui contribuent à la richesse économique du département et lui assurent une notoriété nationale, voire internationale pour certains.
AUXERRE : Quels que soient la taille, le chiffre d’affaires ou le secteur d’activité, toutes les entreprises en compétition avaient un point commun, résumé en ces termes par le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Yonne, Thierry CADEVILLE : « être dirigées par des hommes et des femmes volontaires, enthousiastes, habitués à surmonter des obstacles de toutes sortes, à relever les défis, à ne pas baisser les bras, à être les forces vives du département… ».
Belle mise en matière pour saluer des entreprises et à travers elles, leurs collaborateurs, qui se battent au quotidien pour accéder, à la manière de l’AJA, à la première division, ou s’y maintenir.
Premier trophée de la soirée, dans la catégorie « Elles rayonnent », pour deux frères, Thomas et Nicolas METTETAL, à la tête de leur entreprise éponyme basée à Saint-Julien-du-Sault, spécialisée depuis quatre générations, dans le développement, la conception et la production d’accessoires métalliques pour la maroquinerie et le prêt à porter. Une entreprise familiale qui compte parmi ses clients des noms prestigieux comme « Chopard », « Ralph Lauren » ou « Longchamp », excusez du peu ! Belle récompense pour deux jeunes qui, il y a encore six ans, travaillaient dans le garage parental et sont aujourd’hui entourés d’une quarantaine de collaborateurs, dans un établissement flambant neuf de mille mètres carrés, en cours d’agrandissement, se donnant ces trois mots pour se définir : « famille, équipe de rêve, créativité ».
Un entrepreneur, c’est un chef d’orchestre avec des musiciens
Pour avoir su faire de la crise du confinement une opportunité en développant la vente en ligne et prendre une dimension nationale, c’est l’entreprise auxerroise « Ro’ma nature », spécialisée dans la fourniture de pierres naturelles qui a décroché le trophée dans la catégorie « Elles réussissent ». L’occasion pour son dirigeant, Bruno MONORY, de saluer à sa manière les collaborateurs qui l’entourent : « un chef d’orchestre sans musiciens, ça ne fait pas beaucoup de musique et j’ai de bons musiciens ! ».
Moment de stress sans doute pour les candidats dans la catégorie « Elles se lancent », dédiée aux jeunes entreprises en création ou en reprise, qui avaient pour challenge de présenter sur scène en un temps imparti de 90 secondes leur activité au public. Ancien enseignant en « activité physique adaptée », Thibault AMELOT, fondateur de « Sport Santé Domicile », s’est fixé une règle : « que l’activité physique ne doit pas être un principe mais un service, accessible à tous ». Des valeurs ayant su convaincre le jury, réuni en janvier dernier, qui lui a décerné le trophée.
Qu’ont en commun, un groupe fondé en 1871, acteur majeur de la grande distribution, premier employeur privé du département avec 8 000 salariés et une jeune start-up auxerroise, créée il y a moins de deux ans ? Dans la catégorie « Elles innovent », la toute jeune entreprise « MODULATIO » comptait parmi ses concurrents le groupe avallonnais SCHIEVER. « Même pô peur » comme dirait Titeuf et à la fin, c’est le petit poucet qui gagne !
Co-dirigée par Ximena WALERSTEIN et Rodolphe VIGIER et installée à Aux’R Green Lab, « MODULATIO» s’est donnée pour ambition, en s’aidant sur le biomimétisme, de faire réaliser des économies de matières premières aux industriels, s’appuyant pour cela sur la règle dite des « trois R », « réduire, réutiliser, recycler ». Pour sa co-fondatrice, « il n’y a pas de structure pleine dans le vivant, tout est rempli de trous et pourtant, nos os sont super solides et très légers. Nous avons le meilleur bureau d’étude qu’il soit, vieux de 3,8 milliards d’années, qui est le vivant. La nature, nous avons beaucoup à apprendre d’elle, alors pourquoi ne pas la copier ? C’est ce que nous faisons… ». Belle manière par la même occasion d’alléger l’empreinte environnementale.
Une vieille dame de 90 ans récompensée : la société CHAROT !
Qu’ils soient éthiques, sociaux ou environnementaux, c’est par le prisme de leurs engagements qu’ont été sélectionnées les entreprises en lice pour l’avant dernier trophée de la soirée. Basée à Sens, l’entreprise CHAROT a fêté ses 90 ans en 2022. Spécialisée dans la conception et la fabrication de citernes et ballons d’eau chaude, elle a su, dès 2008, entamer une démarche RSE (Responsabilité Sociétale et Environnementale), valorisée par la suite du label AFNOR, seule entreprise nationale spécialisée en chaudronnerie à l’obtenir. Autant de réussites qui lui ont octroyé les faveurs du jury. A noter que, déjà partenaire de la fondation Tara Ocean, après avoir équipé leur goélette d’un système de production d’eau chaude, l’entreprise CHAROT poursuit aujourd’hui son œuvre de mécénat en contribuant à la réussite du projet « Tara Polar Station », une base scientifique dérivante en Arctique, prévue prendre son envol l’an prochain.
Dernier trophée de la soirée mais pas le moindre, avec le « Coup de cœur du public ». Smartphone en main, les quelques 580 participants réunis dans l’enceinte d’AUXERREXPO ont livré par texto leur préférence, venue récompenser l’entreprise de Joigny, FIMM, spécialisée dans la production d’outils de manutention à destination de professionnels, déjà en lice dans la catégorie « Elles s’engagent ». Un choix qui ne relève pas du hasard a expliqué sa jeune PDG, Julia CATTIN : « s’engager, c’est avoir confiance dans l’avenir et c’est je crois ce que l’on a de plus important aujourd’hui, de plus précieux, à offrir à nos collaborateurs… La confiance, c’est ce qui fait aussi que l’entreprise se pérennise et lui donne du sens… ». Clap de fin, place au buffet !
Dominique BERNERD
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Humeur : croire, on peut toujours espérer !
avril 01, 2024Week-end pascal oblige, nécessairement, l’actualité nous ramène vers les sources immuables de la croyance, pour nous autres chrétiens, avec la bénédiction papale prononcée par le Saint-Père au balcon de Saint-Pierre de Rome, dans la cité vaticane. Un temps qui se suspend, voire qui s’arrête où des hommes parlent enfin de paix, de réconciliation, de générosité, de bonté, d’altruisme…Un autre monde que celui-là ?
HUMEUR : « Quand les hommes vivront d’amour, il n’y aura plus de misère ; les soldats seront troubadours, mais nous, nous serons morts mon frère… ».
Qui ne se souvient pas de cette œuvre mirifique portée par les voix des trois figures québécoises de la chanson francophone, Félix LECLERC, Gilles VIGNEAULT et Robert CHARLEBOIS ?
Et si ces trois-là avaient eu raison en interprétant ce texte si profond, voire bouleversant ?
Verrons-nous, vraiment un jour, la fraternité gagnée enfin l’esprit des hommes de cette planète en totale déliquescence ? La paix retrouvée dans certaines parties du monde, totalement meurtries par la bêtise et la folie des hommes désireux de plus de pouvoir. La joie à partager dans les cœurs de celles et de ceux qui souffrent dans leur quotidien, à cause de la pauvreté, de l’absence d’emploi et de considération…de la maladie et de l’injustice, aussi.
A voir, la foule des grands jours envahir la place de Saint-Pierre-de-Rome en cette période de célébration des fêtes pascales, on ne peut que constater qu’ils sont très nombreux à croire en cela. Venus de toute la planète, même des endroits les plus reculés de la chrétienté. Une utopie ?
Une chrétienté de plus en plus malmenée dans ce monde où l’obscurantisme revient avec la vitesse grand « V ». Il n’y a pas que les chrétiens d’Orient qui sont dans la souffrance, désormais, d’autres ailleurs de par le monde vivent les mêmes angoisses, les mêmes craintes, les mêmes peurs.
Pourtant, croire, cela n’a jamais fait de mal à personne. Quelle que soient les religions d’ailleurs ! Monothéistes ou pas, car la croyance a toujours habité l’humanité depuis que le monde est monde. Et il en sera sans doute ainsi durant très longtemps…
Croire (en qui ou en quoi que ce soit) permet sans doute à bon nombre de Terriens de vivre mieux dans leur tête, dans leur âme et dans leur quotidien. Tant que cela apporte du bien-être et du positif, autour de nous et en nous.
La croyance aveugle et fanatique n’est en revanche qu’une usurpation qui conduit aux actes les plus fous, parfois sanguinaires.
On connaît la chanson, avec ce quotidien de plus en plus plombé par cet intégrisme religieux, politique, directif qui envahit notre univers. Une menace pour notre existence…et nos libertés.
« Quand les hommes vivront d’amour… » : cette complainte est à réécouter cent fois pour mieux croire en un monde meilleur, on peut toujours espérer !
Thierry BRET
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La qualité de l’eau dans l’Auxerrois coule de source pour l’association « Notr’Eau » qui propose d’en débattre…
avril 01, 2024La qualité de l’eau dans l’Auxerrois et les interrogations sur la décision d’en confier la gouvernance au privé pour les vingt prochaines années ont servi de trame au premier débat public organisé par le collectif « Notr’Eau », le 22 mars dernier. Une date qui ne relève sans doute pas du hasard, puisque célébrée par les instances de l’ONU depuis plus de vingt ans comme « Journée mondiale de l’eau ».
AUXERRE: Si l’on s’en réfère à l’historique présenté en préambule de la soirée, il y a longtemps que la qualité de l’eau sur le territoire de la Communauté d’agglomération de l’Auxerrois est pointée du doigt. C’est ainsi que dès le milieu des années 90, on enregistrait des pics de nitrates et de pesticides dans les analyses effectuées alors, survenant en général à la fin de l’hiver, conséquence d’apports importants sur les cultures d’engrais azotés à l’automne. Une situation donnant naissance en 1998 à l’Association pour la qualité de l’eau potable de la Plaine du Saulce, regroupant des agriculteurs sensibilisés aux problèmes de pollution et à une modification de leurs pratiques culturales. Leurs efforts conjugués à l’élaboration d’une charte sur les bassins d’alimentation de captage (BAC) par les pouvoirs publics en 2016 et la création d’un système de géofiltration supplémentaire à Escolives n’ont pu empêcher trois ans plus tard, la fermeture des captages d’Irancy, Chitry et Augy. En 2020, la Communauté d’agglomération relançait la charte locale pour la qualité de l’eau et son comité de pilotage, avec à ce jour, 37 agriculteurs engagés dans la démarche, soit 24 % des exploitants de la zone pour 42 % de la surface totale des BAC.
Pas d’excès de nitrates sur l’Auxerrois depuis mai 2022…
Des chiffres jugés insuffisants selon l’un des deux intervenants de la soirée, Dominique COQUERET, membre de l’Observatoire des pollutions dans l’Yonne : « plus de la moitié des captages sont actuellement encore menacés. Nous sommes aujourd’hui en vulnérabilité car il suffirait d’une pollution importante sur l’un des trois captages restants pour que l’ensemble de l’agglo, soit 72 000 personnes, se retrouve en difficulté… ».
L’ancien médecin homéopathe a rendu compte de l’étude entreprise par ses soins à partir des 1 400 analyses effectuées par l’ARS (Agence Régionale de Santé) ces six dernières années, faisant état de pollutions multiples : nitrates, pesticides et leurs métabolites, plomb, sur-chloration… Si tous les captages sont impactés, Irancy aura été en 2021 la commune la plus affectée par les nitrates, totalisant neuf dépassements du taux autorisé de 50 mg/l, rendant l’eau impropre à la consommation pour les nourrissons et les femmes enceintes. Le seuil de 100 mg/l en interdisant l’usage pour tous, avec des risques avérés de voir les nitrates se transformer en nitrites cancérigènes dans l’intestin. A noter que depuis mai 2022, aucune commune de l’Auxerrois n’a présenté d’excès de la sorte. Le résultat combiné, selon Dominique COQUERET, du développement de l’agriculture de conservation et des couverts végétaux, ainsi que l’interconnexion entre les réseaux de manière à diluer l’eau et passer sous la barre des seuils autorisés.
De multiples sujets de préoccupation pour les consommateurs
Classé un temps au premier rang des producteurs de colza, le département, jusqu’en 2016, consacrait encore 71 000 ha à cette culture, usage à l’appui d’herbicides comme le « Dimétachlore » et le « Métazachlore ». Avec des pollutions aux pesticides pouvant dépasser le quadruple du seuil autorisé, comme à Perrigny en 2018, ou plus du triple aux Piédalloues à Auxerre en 2020. Particulièrement toxique pour les plantes aquatiques, le « Métazachlore » est considéré comme hématotoxique pour les humains, occasionnant des dommages au foie et susceptible de provoquer des cancers en cas d’expositions répétées. Autre préoccupation avec le « R471811 », métabolite issu du fongicide « Chlorothalonil », très utilisé en grandes cultures céréalières, jusqu’à son interdiction en mai 2023. Une étude menée depuis juillet dernier a mis en exergue sa présence dans douze communes du territoire auxerrois, avec au total 21 prélèvements supérieurs à la dose normale.
Autre sujet d’inquiétude avec la sur-chloration enregistrée dans les relevés effectués, faisant état de 236 dépassements des seuils autorisés sur une période de 2018 à 2022 et 58 supplémentaires en 2023. Avec parfois des chiffres pouvant atteindre sept fois la dose autorisée, comme à Vallan en décembre 2022 ! Rappelons que si la chloration de l’eau est une méthode efficace pour se prémunir des bactéries, son usage intensif peut entraîner l’apparition de sous-produits, dont les « Trihalomethanes » (THM), considérés comme cancérigènes. Une sur-chloration pouvant avoir pour origine, explique Dominique COQUERET, « qu’après la fermeture de certains captages, il a fallu rallonger les interconnections, notamment avec celui des Boisseaux-Monéteau, qui va jusqu’à Chitry et comme le chlore est volatile dans les réseaux, on le surdose au départ… ».
Avec cette interrogation sur le fait qu’en Puisaye-Forterre, suite à un léger dépassement à Moutiers en mai 2023, l’ingénieur en charge des relevés avait rédigé un rapport alarmant en ces termes : « la teneur en chlore résiduel sur le réseau de distribution doit se situer entre 0,1 et 0,2 mg/litre… Il est indispensable de revoir les conditions de fonctionnement du dispositif de désinfection et d’assurer un suivi régulier et rigoureux afin de garantir en permanence aux usagers un taux de désinfection satisfaisant… ».
Pas un seul message de ce type, affirme l’intervenant, n’a jamais été diffusé sur le territoire de l’Auxerrois, « alors même que l’on y a enregistré plus de 300 dépassements supérieurs à 0,400 mg/litre… ».
L’exemple de Paris à la loupe
L’eau est-elle un bien commun trop précieux pour voir sa gestion confiée au privé… ? En septembre dernier, les élus de la majorité communautaire ont perpétué le système de privatisation en vigueur depuis plusieurs décennies, en renouvelant pour vingt ans à la société SUEZ la délégation de service public d’eau potable sur l’ensemble du territoire de l’agglomération auxerroise. Validant de fait une enveloppe budgétaire de 140 millions d’euros comportant notamment la construction de deux nouvelles unités de traitement et l’installation de compteurs connectés de nouvelle génération. Les membres du collectif d’usagers « Notr’Eau » sont vent debout contre ce choix, coupable à leurs yeux de privilégier le curatif au préventif en matière d’assainissement et de protection de l’eau, synonyme également d’un alourdissement de la facture pour l’usager dans un avenir proche.
Un discours conforté par l’intervention d’Anne LE STRAT, docteur en géopolique et ancienne responsable de la gestion de l’eau à la mairie de Paris sous l’ère de Pierre DELANOË, qui fit de la remunicipalisation du service son cheval de bataille, conduisant à la création de l’entité « Eau de Paris », à ce jour la plus grande régie publique d’eau dans l’Hexagone.
Avec pour objectif, une démarche de prévention en amont, qui s’inscrit dans le temps, « une démarche qui ne répond pas à des logiques financières liées aux contrats privés, car pas forcément rentable à court terme… ».
Un nouvel échange public prévu à l’automne
Elle s’accompagne notamment d’aides financières à la transition des systèmes agricoles, pour une meilleure qualité de l’eau, comme c’est le cas dans le nord de notre département : « sur le Bassin de la Vallée de la Vanne, nous sommes passés de 1 % de surface agricole utile cultivée en bio à 30 % aujourd’hui pour 39 agriculteurs engagés, en l’espace d’une dizaine d’années, la plus belle réussite du système mis en place… ».
Sur l’ensemble des bassins, 115 exploitations bénéficient ainsi de ce dispositif de « Paiement pour Service Environnemental », pour une enveloppe sur sept ans de plus de 50 millions d’euros, financée à 80 % par l’agence de l’eau Seine-Normandie et à hauteur de 20 % par Eau de Paris : « une démarche de prévention qui porte ses fruits, on le voit à la fois par la baisse du niveau des pesticides, nitrates et intrants sur la zone, mais aussi avec le maintien de l’emploi agricole et les débouchés de nouvelles filières. Un modèle vertueux à la fois pour les collectivités, les usagers, les agriculteurs et pour les territoires… ».
Les membres du collectif « Notr’Eau » vont désormais s’atteler à analyser les teneurs du contrat souscrit entre la collectivité territoriale et la société SUEZ, avec une remise de leurs travaux à l’automne prochain, dans le cadre d’une nouvelle conférence-débat.
Dominique BERNERD
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La fraude fiscale, sport préféré des Français ?!
mars 31, 2024Malgré les idées reçues, la France n’est pas le pays où l’on fraude le plus. Même si l’imposition est la plus forte. Jusqu’ici, l’OCDE dénonce en permanence, les abus des fraudes fiscales en tout genre, mais semble très impuissante à résoudre le problème. Les paradis fiscaux se développent : îles Vierges britanniques, îles Caïmans et les Bermudes, pour les plus importants. Quant à la crise économique, sur fond de guerres et de crises financières potentielles, elle ne va pas inciter les protagonistes de la fraude fiscale à s’amender…
Au XVe siècle, une fiscalité royale permanente (taille, aides, gabelle essentiellement) s'est imposée. L'expansion des échanges, les créations fiscales sont généralement dues en monnaie. Seuls les prélèvements anciens (seigneuriaux, dîme) restant acquittés en nature. La Révolution supprimera les impôts seigneuriaux et ecclésiastiques.
Avec l'affirmation de l'absolutisme royal au XVIIe siècle, le poids de la fiscalité ne cesse d'augmenter. Les plus grands fraudeurs seront les fermiers généraux, qui détournent à leur profit une part de la collecte des impôts dus au roi. FOUQUET fut la plus brillante illustration de cette infamie sous Louis XIV. La situation fiscale est bouleversée en 1914 avec la création de l'impôt sur le revenu, qui vise à ponctionner davantage les revenus importants, et l'apparition de la déclaration de revenus.
Lorsque la monnaie fiduciaire circulait beaucoup, commerçants et artisans préféraient être réglés en liquide : ils échappaient ainsi, pour la facture, à la TVA et à l’impôt. Le problème, c’est que jusque vers la fin des années 70, le fisc se mettait systématiquement en dehors des règles constitutionnelles : « vous avez fraudez de 18 % », et le commerçant de répondre : « non ! ». Le fisc opérait alors un redressement automatique (il possédait des barèmes par profession), en arguant du fait que ledit commerçant devait prouver le contraire. Le président Valéry GISCARD d’ESTAING mit fin à cette incongruité juridique. Le problème, c’est qu’à l’époque, ne pas tricher d’au moins le taux arbitraire de l’administration, aurait été un acte de mauvaise gestion !
Le pli était pris et dans certains secteurs, les dyslexiques des déclarations fiscales confondaient allègrement la répartition de la fraude : 18 % déclarés et 82 % sous la table… Les commerçants-artisans concernés plaçaient l’argent illicite sous forme de bons de caisse au porteur et le réinvestissaient dans leur résidence principale : ils achetaient les matériaux et payaient leurs collègues artisans au « black ». L’argent sale était ainsi recyclé dans les mêmes circuits illégaux.
Évasion fiscale ou fraude : quelle situation ?
L’Observatoire européen de la fiscalité (EU Tax Observatory), hébergé par l’École d’économie de Paris, a publié un rapport sur l'évasion fiscale à l'échelle mondiale. Il apparaît que, si la fraude fiscale est caractérisée par des pratiques clairement illégales, d'autres pratiques « se situent dans une zone grise sur le plan légal, entre l'optimisation fiscale et l'évasion, comme le déplacement des bénéfices vers des sociétés-écrans sans substance économique ». Elles permettent aux acteurs économiques qui ont le plus profité de la mondialisation de réduire encore davantage leurs taux d'imposition, ce qui diminue les recettes gouvernementales et accroît les inégalités. En 2021, l’optimisation fiscale représentait en France près de 180 milliards d’euros. En 2023, la fraude concernant les impôts directs et réclamés par le fisc s’élevait à 14 milliards.
Par exemple, en utilisant fréquemment des sociétés-écrans pour échapper à l'impôt sur le revenu, les milliardaires du monde entier bénéficient de taux d'imposition effectifs allant de 0 à 0,5 % de leur patrimoine. Le rapport estime cependant que l'évasion fiscale offshore a été divisée par trois au cours des dix dernières années grâce à l'échange automatique d'informations bancaires.
À propos du taux d'imposition minimum mondial de 15 % sur les multinationales qui avait été décidé en 2021, le rapport regrette l'adoption de nombreuses dérogations qui ont affaibli fortement sa portée !
La lutte contre la fraude fiscale, quant à elle, concerne principalement les entreprises car les particuliers, eux, ont moins de marge de manœuvre pour frauder (surtout depuis la mise en place du prélèvement à la source). La fraude la plus identifiée est celle à la TVA où les entreprises gonflent le montant de la taxe à se faire rembourser par l'État.
La fraude fiscale représente en France entre 80 et 100 milliards d'euros
Il est très difficile de chiffrer précisément le phénomène, mais ce qui est certain, c’est qu’il se compte en milliards d’euros. Entre 80 et 100 milliards d’euros, selon le syndicat solidaire des Finances Publiques. Chaque année, le manque à gagner serait compris entre 20 et 25 milliards d’euros, selon les estimations de l’INSEE. Et sur cette somme, seulement 2,2 milliards d’euros ont été recouvrés par l’administration fiscale, un montant en hausse mais qui reste inférieur aux montants non payés. Contrairement à de nombreux pays, la France ne dispose d'aucune évaluation rigoureuse de la fraude fiscale, ni même de « l'écart fiscal » (estimé en 7 et 27 milliards), tel est le constat formulé par la Cour des Comptes.
La fraude se confond de plus en plus avec l’évasion fiscale mais concerne surtout les grandes entreprises et les plus riches ! Nos braves commerçants et artisans n’ont quasiment plus aucune possibilité de frauder. Ils doivent s’informer de toutes les possibilités offertes par le code des impôts, aux fins de prendre en compte les avantages liés aux exonérations, aux abattements, à la meilleure optimisation liée au statut juridique (nom propre, société, et quelle forme, montages juridico-financiers…). Les syndicats professionnels, l’expert-comptable, le notaire, les consultants peuvent accompagner le conseil. C’est plus judicieux que de pratiquer des comptabilités occultes et parfois, pour des café-restaurants, des caves secrètes pour entreposer les denrées et le vin. C’était vrai jusque dans les années 70.
Il existe aussi la fraude sociale, les salariés non déclarés, dont le coût pour l’Etat est estimé à plus d’un milliard d’euros. L’argent de la drogue représente le recyclage le plus important sur la planète. Les fameux narcodollars atterrissent dans les paradis fiscaux et réapparaissent grâce à des « lessiveuses » : une société écran qui intègre du chiffre d’affaires avec des clients fictifs : cafés, restaurants et casinos. Ces derniers semblent un lieu de prédilection pour la mafia et autres trafiquants : ces établissements sont pourtant soumis au contrôle permanent de la police et des RG…
Le fisc sait aussi s’adapter. Durant ma période bancaire, j’ai pu ainsi participer à une opération plutôt anecdotique : afin d’enlever un important marché de construction, une société française devait verser un « bakchich » de cinq millions de francs. Les cinq millions comptés par mes soins étaient passés en douane avec l’agrément fiscal, estampillé, « fraude permise » !
Cependant, ledit montant ne pouvait pas être intégré dans les charges et représentait un coût pour l’entreprise. Ce n’était pas perdu pour tout le monde : personne n’était dupe, sur les cinq millions, à la sortie, il y en avait réellement trois pour le commanditaire et deux pour le dirigeant de l’entreprise bénéficiaire…
Autres temps, autres mœurs ! Aujourd’hui, les techniques de fraudes ou d’optimisations atteignent des degrés de sophistication jamais égalés, IA oblige…
Lors d’une conférence co-animée par un économiste et un cadre de Bercy, un auditeur intervint : « le contrôle fiscal coûte plus cher que ce qu’il rapporte ! ». Réponse du fisc : « oui, mais imaginez ce que ça coûterait s’il n’y en avait pas ! ».
Jean-Paul ALLOU
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Une histoire d’eau en mode ludique et pédagogique avec le SIVOM du Gâtinais ; VEOLIA initie dès le plus jeune âge…
mars 28, 2024La connaissance de l’eau à distiller dès le plus jeune âge, cela coule de source chez VEOLIA. Eduquer aux gestes salvateurs pour la planète – l’économie d’une ressource naturelle qui va aller en se raréfiant à l’avenir – les enfants dès la maternelle et le primaire pour qu’ils servent de courroie de transmission auprès de leurs parents et leur environnement familial est un fin calcul sur lequel l’opérateur a décidé de miser en Bourgogne Franche-Comté. Grâce à une mallette au contenu pédagogique qui a été testée aux côtés du SIVOM du Gâtinais. Explications…
VILLETHIERRY ; C’est presque une mallette diplomatique. Avec un contenu plutôt éclectique dans les tests et expériences à réaliser que les enseignants peuvent mener auprès de leurs jeunes élèves en classe afin de les éduquer à préserver, voire à économiser, cette ressource naturelle si nécessaire à l’homme, l’eau. Là, où on est surpris en qualité d’observateur de l’initiative, c’est la cible visée. Des enfants, certes, mais pas ceux qui fréquentent les collèges ou les lycées, mais bel et bien ceux du primaire, voire de la maternelle.
Une sacrée initiative que pilote VEOLIA et ses équipes en Bourgogne Franche-Comté. Une animation qui repose sur cette mallette offerte par l’entreprise gestionnaire de l’eau au…SIVOM du Gâtinais. Pour les amateurs d’explication d’acronymes, le Syndicat intercommunal à Vocation Multiple, pour celles et ceux qui avaient déjà oublié.
Eduquer les plus jeunes pour qu’ils en parlent à leurs parents
D’ailleurs, la représentante de la structure, en l’occurrence sa présidente, Christine AITA, ne manque pas une miette des explications fournies par Thierry CHANUSSOT, directeur du territoire Nord-Bourgogne de VEOLIA. Carte façon planisphère à l’appui, ce dernier en bon pédagogue explique la situation de l’eau à l’échelle du globe. L’eau douce disponible par habitant sur la Terre. Et à bien regarder la carte dépliée par notre interlocuteur devant les yeux intéressés des institutrices de l’école maternelle de Villethierry, il y a du souci à se faire pour certains des pays du continent africain ou du Moyen-Orient. La guerre de l’eau est déjà dans tous les esprits ; le réchauffement climatique et son aggravation n’arrangent rien en matière de crise géopolitique qui risque de poindre son nez dans l’échiquier planétaire.
Alors, éduquer les plus jeunes des générations de cette véritable problématique qui va vraiment s’accélérer dans les années à venir n’est peut-être pas le moindre mal.
Les enseignantes posent des questions sur le contenu de cette mallette magique qui propose pipettes, fioles, et ustensiles utiles à des prélèvements. Une manière ludique de découvrir le cycle de l’eau, tel un mini-laboratoire portatif puisque facile à manipuler. Commentaires de Thierry CHANUSSOT durant son exposé aux représentantes du SIVOM et aux enseignantes, « cette mallette pédagogique permet à l’élève de suivre une vraie démarche scientifique, basée sur l’observation, la formulation d’hypothèses, et la validation par l’expérience… ».
Une quinzaine d’expériences à réaliser avec la mallette…
Joindre l’utile à l’agréable donc autant pour les institutrices que nos chères têtes blondes (ou brunes) qui vont accroître leurs connaissances autour de cette matière liquide indispensable à la vie.
Si d’ordinaire, le public visé par ce genre d’initiative se situe davantage vers le secondaire en mode 6ème et 5ème, VEOLIA a voulu tester avec la bénédiction du SIVOM du Gâtinais les bienfaits de cette malle à la Houdini dans les classes inférieures, notamment les cours moyens et élémentaires. Même les maternelles, avec un langage adapté, ont pu bénéficier de cette session pour le moins enrichissante de perles et paroles d’enfants. In fine, ce sont trois écoles à Domats, Villebougis et Villethierry qui ont ainsi pu profiter de ces séances explicatives, et leurs écoles de ces mallettes prêtes à l’emploi.
Des mallettes offertes, rappelons-le, par VEOLIA Eau, aux écoles des collectivités dont les services aquatiques sont gérés par l’opérateur hexagonal.
Une quinzaine d’expériences se rapportant à l’état de l’eau, sa potabilité, son transport peuvent ainsi être tentées en cours durant la période scolaire. Une judicieuse idée qui ne demanderait qu’à être dupliquée dans les autres SIVOM de l’Yonne. Voire à destination des plus grands et notamment des adultes, grands gaspilleurs de la ressource au quotidien, comme chacun le sait…
Thierry BRET
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