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Deux cents grands patrons de multinationales étaient réunis il y a quelques jours au château de Versailles pour la sixième édition de « Choose France », marquée par un montant record de 13 milliards d'euros d'investissements annoncés. Un sommet ayant pour thème : «investir pour un avenir durable». C’était l’occasion de nouvelles annonces d’investissements et de création d’emplois sur l’ensemble du territoire», avait fait savoir le palais présidentiel.
TRIBUNE : Après avoir accueilli 400 acteurs du monde de l'industrie à l'Elysée pour détailler les grandes lignes de la loi « industrie verte » et une visite à Dunkerque pour indiquer l'implantation d'usines dans la région, Emmanuel MACRON a poursuivi sa séquence « ré-industrialisation » avec la sixième édition du sommet « Choose France » le 15 mai à Versailles. Objectif: décrocher de nouveaux investissements étrangers dans l'Hexagone.
La France compte 16 800 entreprises étrangères sur son sol. Elle est le pays le plus attractif d’Europe avec 1 259 nouveaux projets d’investissements recensés en 2022 (+ 3 % par rapport à 2021). Ce record historique est significatif d’une politique économique volontariste d’attractivité et de ré-industrialisation menée par le président de la République depuis 2017.
Une brochette d’acteurs économiques reconnus était donc présente au château de Versailles. On cite Robert IGER, directeur général du Walt Disney Company, Nicolas DUFOURCQ, directeur général de Bpifrance, Yasir Al-RUMAYYAN, gouverneur du Fonds public d’investissement d’Arabie Saoudite, ou encore Mansoor bin EBRAHIM AL-MAHMOUD, directeur général du Qatar Investment Authority. On note au passage, des investisseurs reconnus uniquement pour leur puissance financière et non pour leur qualité dans l’industrie et les services… Va-t-on encore se soumettre aux dictats des grands argentiers ?
Un florilège de projets importants annoncé…
Ces investissements doivent redonner une indépendance industrielle à la France. Une parfaite illustration : l’implantation d’une usine de production de panneaux photovoltaïques à Sarreguemines, en Moselle. Pour le ministre de l’Industrie Roland LESCURE, cet investissement d’une valeur de 700 millions d’euros doit représenter 1 700 emplois : « Pendant des années, on a subventionné des panneaux photovoltaïques qui étaient faits au bout du monde, là on va avoir des produits made in France». L'usine de production de cellules photovoltaïques doit entrer en service en 2025 et disposer d'une capacité de cinq gigawatts à terme.
Le plus gros des projets annoncés cette année a d'ores et déjà été dévoilé par Emmanuel MACRON lors d'un récent déplacement à Dunkerque : 5,2 milliards d'euros pour une gigafactory de batteries de nouvelle génération du taïwanais Prologium, avec 3 000 emplois à la clé. Dans la même ville, le chinois XTC construira avec le français Orano une usine de composants et de recyclage de batteries pour 1,5 milliard d'euros. Mais, où est l’indépendance industrielle ?
L'exécutif mettra aussi en exergue des mesures contenues dans le projet de loi « Industrie verte » qui sera présenté en conseil des ministres, comme l'accélération des procédures d'autorisation pour les implantations de sites industriels ou la préparation de cinquante sites clés en main pré-aménagés. Nos généreux investisseurs sont-ils intéressés par le coûteux tapis rouge déroulé par nos gouvernants ?
Parmi les autres projets, le géant suédois de l'ameublement Ikea annonce 906 millions d'euros d'investissements en France d'ici 2026, dont la création d'un centre logistique près de Toulouse. Dans le secteur pharmaceutique, Pfizer injecte, comme l'an passé, 500 millions d'euros supplémentaires. L'américain explique dans un communiqué que grâce à ce nouvel investissement, il va « renforcer les capacités en matière d'essais cliniques en oncologie et de recherche traditionnelle ». A qui va profiter les découvertes ?
De son côté, le britannique GSK annonce 240 millions d’investissements sur trois sites de production à Évreux, Mayenne et Saint-Amand-les-Eaux, et plus de 150 millions pour la R & D (Recherche & Développement). Au total, les 28 projets annoncés devraient permettre la création de 8 000 emplois.
Les investissements présentés dans le cadre de « Choose France » ne représentent toutefois qu'une petite part des investissements directs étrangers (IDE) réalisés chaque année dans l'Hexagone. Selon l'agence Business France, 1 725 projets à capitaux majoritairement étrangers se sont implantés sur le territoire l'an dernier.
L’arbre « effet d’annonces » cache- t-il la forêt des « effets pervers » ?
La France est très attractive, en témoigne cette pluie de milliards investis et ces milliers de créations d’emploi à la clef ! Bien entendu, il faut attendre la réalisation concrète de tous ces projets mais l’histoire montre que depuis de nombreuses années les projets aboutissent.
Cependant, on est en droit de se demander pourquoi nos grandes entreprises continuent à se développer prioritairement hors de France, pourquoi elles n’interviennent pas dans les projets de ré-industrialisation nationale, pourquoi l’Etat Français ne favorise-t-il pas nos entreprises en jouant la carte d’un protectionnisme à l’américaine ? Les 5 285 multinationales françaises représentent plus de 45 200 filiales hors de France pour 2 368 milliards de chiffre d’affaires consolidé ! De facto, la double peine : moins de PIB pour la France et aggravation du déficit commercial par les importations provoquées !
Les multinationales françaises privilégient clairement l’implantation dans les pays étrangers aux dépens de la production en France et des exportations, à l’inverse des multinationales allemandes. Les implantations à l’étranger ont démontré l’amélioration de la productivité et conforté les actionnaires dans la perception des dividendes. Les coûts salariaux, les tentions sociales, un « Droit du travail » hypertrophié, les contraintes technocratiques imposés par l’Europe et surtout une fiscalité assez lourde ont irrémédiablement scellé le divorce entre nos grandes entreprises et l’Etat Français.
Mais, d’autres questions légitimes se posent : nos « gentils » investisseurs étrangers vont-ils rapatrier l’essentiel des bénéfices hors de France ? Quid des transferts technologiques de la France vers l’étranger ? Quid de la nationalité des équipes dirigeantes ? En cas de problème, quel avenir pour les sociétés françaises devenues des filiales étrangères ? En cas de liquidation des sociétés, exigeons-nous le remboursement de toutes les aides financières accordées ?
Si nous étions « mauvaise langue », nous pourrions nous demander si cette politique ne couvre pas une stratégie plus manichéenne. En effet, les intérêts financiers des multinationales profitent directement aux grands stratèges de la haute finance, comme la Banque Rothschild. N’existe-t-il pas une corrélation qui permettrait de supposer que notre Président ne prépare pas son avenir ? Mais nous ne le dirons pas…
A Versailles, la fête a eu lieu ! On peut aussi légitimement penser que ces grands patrons ne paieront pas les 2 700 euros requis pour assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de 2024, puisqu’ils seront nécessairement invités…
Jean-Paul ALLOU
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C’était un peu le clou de la soirée. Le bouquet final d’une présentation, finement ciselée avec moult détails techniques et références historiques, avant d’officialiser de manière concrète ce projet de souscription. Deux paraphes couchés au bas de documents qui symbolisent le partenariat de la Ville d’Auxerre avec la Fondation du Patrimoine. Le coup d’envoi d’un chantier d’une décennie afin de rendre son éclat à un pur joyau de l’histoire auxerroise, l’Abbaye Saint-Germain…
AUXERRE : Cela ne pouvait pas se finir autrement. Après les anecdotes historiques, architecturales, financières, patrimoniales, économiques…il fallait bien concrétiser le projet, en le gravant d’une manière ou d’une autre dans le marbre. Sur le papier, plus exactement !
C’est vrai que le parapheur contenant la convention de partenariat devant lier au moins pour une décennie la Fondation du Patrimoine et la Ville d’Auxerre était posé là, sur la table accueillie sur l’estrade, bien avant même que ne démarre la série de discours. Placé dans l’ombre et un peu à la discrétion des regards de la nombreuse assistance, il se révéla enfin sous la lumière, objet fondamental de ce projet de restauration tentaculaire, au terme de cette cérémonie où l’Abbaye Saint-Germain tint la vedette. Chose qu’elle sait faire depuis seize siècles d’histoire, en vérité !
C’est certain, au moment où il prit la parole, on ressentit bien une once d’émotion dans la voix de Jean-Christophe BONNARD, délégué régional de la Fondation du Patrimoine. Très honoré d’être associé à ce projet – il le qualifiera de « « projet majeur pour la Bourgogne Franche-Comté », par ailleurs -, le responsable de la Fondation aborda les modalités pratiques de la souscription, lancée dans la foulée de cette signature.
« L’objectif de la collecte pour cette première tranche de travaux – ils concerneront la couverture du cloître dans un premier temps – s’élève à 100 000 euros, exposera l’orateur, qui ajoutera dans la continuité de son propos qu’un premier geste, un don de 18 000 euros, venait d’être réalisé ! ».
Un geste anonyme de bon augure pour la suite des opérations puisque à date, 376 euros supplémentaires se sont déjà ajoutés à la cagnotte, ouverte depuis ce mardi 23 mai. Un premier pas qui en appelle d’autres, forcément…
La couverture du cloître, première priorité des travaux à l’automne…
De l’aveu du délégué régional, plusieurs mécènes de poids ont déjà été contactés par les services de la Ville afin de boucler au plus vite cette opération liminaire de 100 000 euros qui en suppose d’autres : sachant que ce projet de restauration comportera au total six tranches distinctes, à répartir sur la prochaine décennie. Un véritable « Projet de Territoire », cher à la déontologie pragmatique de Crescent MARAULT, le président-maire de l’Agglomération auxerroise.
Quant aux visiteurs de ce site emblématique de la richesse patrimoniale de la capitale de l’Yonne, ils devraient être mis à contribution indirecte avec des systèmes de borne électronique ou des urnes où ils pourraient glisser leur généreuse obole. D’autant plus que le coût global de ce premier chantier – la remise en état de la couverture - est évalué à plus de 850 000 euros. Les commerçants eux-aussi pourraient servir de relais support au niveau informatif à l’opération de sauvegarde de ce patrimoine qui a pour vocation à tripler le nombre de ses visiteurs dans les années futures.
Jean-Christophe BONNARD rappela très brièvement ce que représentait la vénérable institution, une Fondation du Patrimoine qui depuis 1966, date de sa création, n’a de cesse de tisser des liens privilégiés avec les différents acteurs locaux dont les collectivités qui agissent favorablement dans la sauvegarde et la valorisation du patrimoine.
Comme il est désormais urgent d’intervenir sur la couverture du cloître dont l’état de santé est très préoccupant – il suffit de la regarder quelques instants pour s’en apercevoir même depuis la cour centrale de l’édifice -, la mobilisation est totale avec le lancement de cette souscription inédite. Sont concernés par la démarche altruiste : les particuliers mais aussi le tissu économique, sachant, en outre, que chaque don subodore l’émission d’un reçu ouvrant droit à des déductions fiscales.
L’ouverture d’un quartier attractif, culturel, aux débouchés économiques…
Puis, citant Victor HUGO lors de son préambule - « l’architecture est le grand livre de l’humanité, l’expression principale de l’homme à ses diverses étapes de développement, soit comme force, soit comme intelligence » - l’édile d’Auxerre Crescent MARAULT prononça quelques mots justifiant une telle initiative, avant de se rendre au pupitre afin d’y apposer sa griffe.
Evoquant la finalité de ce projet – il le qualifiera à maintes reprises d’ambitieux -, le président de l’Agglomération de l’Auxerrois parla de respect et de méticulosité que tous devaient avoir envers cette « vielle dame », un écrin médiéval fondé au Vème siècle. « Un écrin qui a accueilli le tombeau de Saint-Germain, l’un des premiers intellectuels d’Europe… ».
Un projet de transformation de l’abbaye s’intègre, on l’aura compris, à 100 % au cœur du « Projet de Territoire », la grande feuille de route stratégique que Crescent MARAULT suit à la lettre et avait dévoilé aux Auxerrois peu de temps après son élection.
« Il faut transformer l’Auxerrois pour que cette zone géographique devienne ouverte, attractive. L’ouverture d’un quartier culturel et touristique dans l’Yonne à proximité des vignobles bourguignons et à quelques dizaines de kilomètres de la capitale nationale est notre objectif. C’est aussi une belle opportunité pour nos jeunes apprentis, nos artisans, nos entreprises d’investir dans le développement sur notre territoire… ».
Avec des accents un tantinet gaulliens dans la bouche, le maire évoquera la création « d’un quartier libéré », bâti à proximité d’une offre de transports ferroviaire, fluviale, routière, autoroutière et même aéroportuaire.
« Voilà autant d’éléments qui renvoient aux quatre axes de notre « Projet de Territoire », pensé par les décideurs de l’agglomération… soulignera-t-il en substance.
Redorer le blason de cet édifice séculaire dans une ville qui s’est affranchie depuis huit cents ans méritait donc bien une opération spécifique, avec le montage de ce partenariat aux côtés de la Fondation du Patrimoine.
« Ce projet est un véritable tremplin, concluait le maire, une piste de décollage pour l’Auxerrois… ».
Un comité scientifique et un comité Saint-Germain seront d’ailleurs prochainement constitués afin de veiller à la bonne marche du projet ; ils seront composés de personnes reconnues dans leurs domaines.
« La mémoire n’est-elle pas un voyage dans le temps ? », termina sur une note philosophique un Crescent MARAULT érudit en citant Jacques LACARRIERE. En tout cas, à l’issue de cette cérémonie, bon nombre de participants se délectaient de pouvoir profiter en le redécouvrant – la crypte – de ce cadre riche et ô combien agréable à l’œil, offert par ces seize siècles d’histoire qui va donc se refaire une cure de jouvence dès l’automne prochain…
Thierry BRET
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L’eau, source d’un scénario catastrophe : « changer de logiciel » est inéluctable pour Florence HABETS (CNRS)
mai 22, 2023Cela fait froid dans le dos. Une succession de renseignements très précieux, énoncés par une spécialiste - et pour cause puisque l’oratrice exerce le métier d’hydro-climatologue au CNRS – qui inonde l’hémicycle du Conseil départemental comme une vague sans fond. Le tableau est quasi apocalyptique pour le bassin méditerranéen et l’Hexagone, en particulier. Si les prévisions du GIEC se confirment à horizon 2050, les trois degrés supplémentaires que nous aurions à subir pourrait engendrer des sécheresses pluriannuelles de près de dix ans…Consternation.
AUXERRE : Il est de ces lundis qui permettent de débuter la semaine sur les chapeaux de roue avec un élan d’optimisme accru à faire trembler les montagnes ! De ceux qui vous donnent des ailes dans le dos à grand coup d’adrénaline sans même le moindre zéphyr pour vous porter vers les sommets et son nirvana ! Bref, avoir la baraka avec soi pour que les choses autour de votre existence bougent enfin, sans y mettre de limites. Pessimistes patentés, s’abstenir !
Or, à l’écoute de l’excellent exposé de l’hydro-climatologue du CNRS et présidente du Comité scientifique du bassin Seine-Normandie, Florence HABETS – l’oratrice intervenait en ouverture des débats de la première grande conférence sur l’eau et son avenir concoctée à l’initiative de la préfecture de l’Yonne ce lundi -, on ne peut que modérer singulièrement nos ardeurs et faire table rase de ces bouffées d’allégresse euphorisantes de début de semaine !
La planète va mal. Très mal, à cause du réchauffement climatique et de ses impacts inéluctables sur ce précieux élément liquide, source de vie : l’eau.
Durant trois quarts d’heure, et dans un souci de transparence et de vulgarisation absolue face à un public d’institutionnels et d’élus au préalablement sélectionnés, la scientifique s’est fendue d’une explication de texte à donner des frissons le long de la colonne vertébrale. Et là, malheureusement, ce n’est pas le contenu d’un scénario issu d’une production américaine qui se dévoilerait images à l’appui sur l’écran blanc du festival de Cannes.
Une accélération des sécheresses pluriannuelles à dix ans !
Si rien ne change – mais n’est-il pas déjà trop tard lorsque l’on se prend en pleine face autant d’éléments négatifs qui confortent l’accélération de ce processus qui semble irréversible -, l’humanité, toute entière, court à sa perte.
L’eau douce, cet ingrédient liquide indispensable à toute existence, s’amenuise au niveau de ses ressources et de ses nappes phréatiques. Mais, cela ne semble pas émouvoir 37 % de nos compatriotes qui ne se sentent absolument pas préoccupés par un tel sujet. En Bourgogne Franche-Comté, c’est encore pire : 50 % de ses habitants ne croient même pas à la théorie du réchauffement climatique selon une enquête qui fut présentée il y a quelques mois à Migennes par VEOLIA.
Pourtant, si l’on s’en réfère aux données statistiques développées par Florence HABETS lors de sa prise de parole dans l’hémicycle archi-comble – 110 personnes – de la Pyramide qui accueille d’ordinaire les travaux du Conseil départemental de l’Yonne, il y a péril en la demeure.
Car si l’eau vient à manquer – un comble alors que les épisodes d’intenses pluies vont se multiplier à l’avenir -, la planète connaîtra d’importantes sécheresses, non plus de quelques semaines ou de quelques mois (encore moins hivernales) mais définies désormais comme pluri-annelles pouvant s’étendre sur près d’une décennie si la hausse des températures excédait les 3 à 4 degrés !
Le fondement même de la prospective lancée par le gouvernement ces jours-ci pour savoir si le pays est prêt à faire face à ces échéances désastreuses pour l’environnement et l’humain d’ici 2100.
Or, 2100, c’est demain ! Sachant que d’ici 2030/2035, l’élévation de la température gagnerait déjà presque deux degrés…
« Le pire n’est jamais sûr » : la formule pour détendre l’atmosphère…
Peut-on imaginer raisonnablement que la France, la Bourgogne et l’ensemble des régions de l’Hexagone subissent des périodes de sécheresse devant durer dix ans, voire plus ! Dans un pays qui compte environ 600 000 plans d’eau dont 80 % sont artificiels pour 4 550 km2 de surface…mais où le poids de l’homme sur la diminution drastique du débit de l’eau est indéniable chaque année, à hauteur de 20 % du fait de ses activités professionnelles, industrielles et agricoles.
Essayant de détendre l’atmosphère quelque peu suffocante après de telles révélations – c’est vrai, il faisait très chaud dans l’hémicycle après une heure de débat ! -, l’excellent Denis CHEISSOUX, esthète en la matière sur les questions environnementales grâce à son émission radiophonique diffusée sur France Inter (« Co2 mon amour ») rappela de manière philosophique que « le pire n’est jamais sûr ! ».
Une formule sémantique qui aura peut-être apporté un peu d’oxygène à celles et à ceux des membres de cet auditoire qui en manquaient manifestement et qui ne pouvaient qu’observer une situation, ne semblant pas s’inverser dans le temps.
Changer de logiciel en soutenant les initiatives : la solution ?
Si 80 % des espèces constituant la biodiversité aquatique ont déjà été rayées du globe du fait de cette hausse du climat et de la raréfaction des zones humides, que restera-t-il de l’humanité si le curseur ne change pas ?
Florence HABETS a tenté d’esquisser une réponse, mettant en avant le sens de d’adaptabilité de l’humain devant de tels enjeux. « Il faut se battre pour préserver l’eau et surtout ne pas la gaspiller, soulignera-t-elle, cela repose sur un tiers de changement comportemental de ses utilisateurs, un tiers d’apport de nouvelles solutions techniques et d’aides pratiques, et un tiers de réglementation à légiférer pour que cesse les abus autour de l’eau ».
Puis, en conclusion, de rajouter : « changer de logiciel en soutenant toutes les initiatives allant dans le bon sens sera sans doute la solution… ».
Plus facile à dire qu’à faire dans le concret, en vérité ! Mais, éviter la fin de la civilisation qui nous guette ne passe-t-il pas par des sacrifices et des efforts collectifs pour y parvenir ?
Moralité : c’était bien un excellent lundi pour se gaver de dynamisme et d’optimisme à revendre face aux enjeux de demain !
Thierry BRET
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C’est une réelle problématique à prendre très au sérieux. D’autant que les nappes phréatiques peinent à se remplir convenablement, malgré les pluies de printemps. Un défi à relever par l’Etat qui en avait dévoilé les contours liminaires dans le cadre de son « Plan eau », en mars dernier. A l’initiative de la préfecture, l’avenir de ce précieux atout aquatique, indispensable à notre existence, va se décortiquer au cours d’une conférence spéciale devant s’étirer sur toute la journée à Auxerre, ce lundi 22 mai…
AUXERRE : L’avenir de l’eau tel que l’a défini l’Etat en mars dernier dans le cadre de son plan spécifique pourrait se résumer en substance en deux mots. Sobriété et qualité. Sobriété, parce que désormais au vu des incidences imputables au réchauffement climatique qui ne cessent de croître de manière journalière, il est nécessaire de maîtriser du mieux possible sa consommation dans tous ses usages. Qu’ils soient domestiques, professionnels ou agricoles.
Qualité, parce que pour en sécuriser son approvisionnement optimal, il est légitime plus que jamais de réduire drastiquement la pollution des milieux aquatiques. Sans omettre, évidemment, l’éradication des fuites qui sont observées sur les réseaux de canalisation…
En ce lundi 22 mai, c’est donc l’élément aquatique qui nous est si cher – dans tous les sens du terme – qui sera au centre des débats à la Pyramide, l’antre du Conseil départemental de l’Yonne. Pour une fois, on fera fi des débats idéologiques et politiques dans l’hémicycle – encore que !- pour se consacrer à une conférence unique en son genre, la première proposée par la préfecture de l’Yonne, sur ce sujet sociétal si préoccupant pour notre descendance : l’avenir de l’eau sur notre territoire.
A la baguette introductive, tel un chef d’orchestre qui en donnera le rythme et le tempo des futures réflexions : le préfet Pascal JAN.
Il existe des raisons d’espérer dans l’Yonne…
Le représentant de l’Etat rappellera lors de son préambule inaugural que « l’Yonne est mise au défi de la gestion durable de l’eau ». Observateur avisé sur son territoire de prédilection, Pascal JAN sait que les tensions sur la ressource en eau sont plus nettement importantes d’une année à l’autre. Dans l’Yonne comme partout en France, par ailleurs. Preuve d’une évolution rapide de ce constat : il a dû se résoudre à placer le département en vigilance sécheresse dès le 10 mars dernier, une date encore plus précoce que précédemment…
Pourtant, et ce sera l’objectif de ce rendez-vous auquel devrait prendre part une multitude d’intervenants, il existe encore des raisons d’espérer. La préfecture insiste sur ce point : « l’eau sera un atout pour l’Yonne de demain, de par sa position géographique puisque le territoire icaunais est situé à l’amont du bassin versant Seine-Normandie et de par sa géologie avec ses sols dans lesquels des nappes de grande capacité se sont formées ».
Un renforcement des structures de gouvernance pour une meilleure maîtrise…
Plutôt rassurant, à première vue ! Mais, ce n’est qu’en adoptant les principes d’une gestion raisonnée de la ressource aquatique que l’Yonne fera face aux conséquences de l’implacable changement climatique.
Dans l’absolu, les politiques publiques de l’eau doivent être construites en associant au-delà des services de l’Etat, les élus de proximité ainsi que les acteurs économiques, agricoles et associatifs. Telle est la volonté du préfet Pascal JAN qui désire la concrétisation de ce renforcement des structures de gouvernance qui soient adaptées aux réalités hydrographiques du territoire.
Lors de ce rendez-vous que l’on suppose studieux et participatif – il bénéficiera de l’expertise alerte du journaliste de France Inter, spécialiste des questions environnementales, Denis CHEISSOUX -, les orateurs successifs à la tribune de la Pyramide oscilleront dans leurs propos entre les constats sur l’urgence de la situation actuelle et surtout la présentation des solutions éprouvées qui peuvent être mises en œuvre afin de sortir de l’ornière.
La conférence sera transmise en direct sur la page Facebook de la préfecture de l’Yonne, sur le référent suivant : https://www.facebook.com/Prefet89
Thierry BRET
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Le contact est plaisant. Libre, ouvert. Sans fausse note, ni salamalecs quant à savoir si l’orateur est disponible pour répondre à quelques questions journalistiques. Professionnel de la communication jusqu’au bout des ongles – on sent qu’il y prend du plaisir d’autant qu’il avait au préalable débuté sa journée médiatique sur le plateau de « CNEWS» – le ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques a le verbe facile pour expliquer depuis Auxerre la stratégie de l’Etat envers les territoires ruraux. Florilège…
INTERVIEW : La nécessité d’élargir et de renforcer l’offre de prestations de France Service est le motif de ce déplacement à Quarré-les-Tombes où vous allez expliquer la stratégie du gouvernement envers les zones rurales ?
Oui ! Il s’agit de montrer que l’Etat réinvestit dans le service public et revient sur les territoires. Il faut apporter des solutions concrètes aux problématiques de la vie quotidienne des gens. En l’occurrence, dans l’obtention de papiers d’identité. C’est le fondement même de la confiance de nos concitoyens vis-à-vis des services publics.
Si les services publics dysfonctionnent, notamment avec des délais d’attente beaucoup trop longs dans la délivrance des papiers d’identité, ce n’est pas acceptable. Il faut investir, engager des moyens, afin de régler ces problèmes…
Justement, parmi ces nouveaux moyens, il y a ce dispositif dévoilé à la maison France Service de Quarré-les-Tombes aujourd’hui…
Exactement, il s’agit d’un recueil d’identité pour permettre à davantage de Français d’obtenir plus rapidement leurs papiers d’identité. C’est cela les services publics au quotidien pour apporter des réponses concrètes aux problèmes des personnes…
On le sait, les délais sont très longs pour obtenir un renouvellement ou une création de carte nationale d’identité, voire un passeport. Pour autant, ce délai va-t-il se réduire d’ici la période estivale ?
Je vous confirme que les services de l’Etat travaillent dur sur ce dossier et avancent très rapidement à la résolution de cette problématique. La Première ministre Elisabeth BORNE nous a donné une obligation de résultat sur cette question-là ; elle a souhaité que les délais de délivrance de ces CNI et passeports soient divisés par deux à l’été. On va réussir car nous investissons massivement et déployons un certain nombre de dispositif de recueil d’identité via les 2 600 établissements « France Service » répartis dans l’Hexagone. Ce réseau est excellent pour pouvoir accueillir nos concitoyens qui désirent faire leurs papiers identitaires.
Qu’en est-il plus exactement de l’Yonne qui possède un réseau de 31 bureaux « France Service » ?
Dans l’Yonne, les délais se raccourcissent à moins de quarante jours pour obtenir un rendez-vous et pouvoir toucher lesdits documents dans les meilleurs délais. Vous me direz que c’est encore trop long (je confirme !) mais c’est tout de même mieux que la situation de crise précédente où les délais dépassaient les soixante jours d’attente…
Au-delà de ce sujet qui préoccupe les Français, le ministre que vous êtes va s’atteler à travailler sur d’autres grands dossiers cet automne…
Oui, en effet, parmi les autres dossiers, on peut citer le logement, la perte de l'être cher, les étudiants. Nous allons œuvrer sur tous les sujets qui concernent la vie quotidienne des Français. J’ai voulu engager l'ensemble du gouvernement en ma qualité de ministre de la Transformation et de la Fonction publiques sur le fait suivant : de pouvoir partir de ce que vivent nos concitoyens, de la naissance jusqu'au décès et d'essayer de trouver des réponses qui sont très concrètes, qui ne sont pas d'ailleurs rattachées à tel ou tel ministère, parce que les gens, ils s'en fichent de ça, de savoir si c'est la mairie, si c'est tel ou tel ministère, si c'est le département ou si c’est la région : ce qu’ils veulent en bout de course, c’est que l’on règle leur problème !
Donc, votre stratégie à venir repose sur les grands moments de vie des Français ?
Oui, c’est cela. Effectivement, je rénove mon logement, je deviens étudiant, je perds un proche. Malheureusement, il y a 10 % de nos concitoyens qui chaque année vivent ce drame. Cela entraîne parfois un certain nombre de démarches administratives, plus ou moins lourdes, mais aussi parfois des absurdités administratives. Ce sont à titre d’exemple les impôts qui vous relancent la semaine après la perte de votre conjoint ! Ça, ce n’est plus acceptable…
C’est donc à partir de ces moments de vie des gens qu’on a décidé de travailler et de transformer, en partant du terrain, pour traiter du mieux possible les questions de complexité administrative. Ça n'est pas l'affaire de nos concitoyens, c'est notre affaire à nous de résoudre la complexité.
Propos recueillis par Thierry BRET
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