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Très chère électricité : le communiste Fabien GAY veut la renationalisation d’EDF et créer un grand service public de l’énergie
janvier 17, 2024Quand un sénateur communiste effectue le déplacement en terre de l’Yonne, au moins, il ne fait pas le voyage pour rien ! Une vraie journée militante aura donc été concoctée pour l’accueil de Fabien GAY, à Auxerre, qui, outre une conférence publique relative aux coûts inflationnistes de l’énergie, aura eu le temps de disserter avec des gaziers et électriciens du cru, ainsi que des élus de communes rurales. Un conférencier qui souhaite sortir des griffes du marché de l’énergie. Comment ? En créant un grand service public et en étatisant le premier de ses opérateurs !
AUXERRE : C’est certain, le patron de « L’Humanité » n’a pas la langue dans sa poche. Il pointe ce qui ne va pas en France, en matière d’énergie, et préconise des solutions concrètes qui interpellent un auditoire, fort d’une cinquantaine de personnes, tout acquis à sa cause. On aura même aperçu au passage les socialistes Sophie FEVRE et Mani CAMBEFORT, installés parmi les premiers rangs de ce public de militants : comme quoi, l’Union de la gauche n’est pas un vain mot lorsque l’intérêt national est en jeu. En l’occurrence, celui du coût prohibitif de l’énergie qui ne cesse de galoper à grande vitesse vers les sommets. Et encore, on a pas tout vu, puisque la prochaine hausse de 10 % applicable à la fée électricité est déjà annoncée !
Sortir des griffes du système actuel !
Tel est le leitmotiv de l’élu de la Seine-Saint-Denis qui aura donc répondu à toutes les interrogations de ce public de militants qui sait pertinemment de quoi on parle en matière de factures électriques. « Il faut augmenter le chèque énergie et interdire les coupures d’électricité et de gaz pour celles et ceux qui éprouvent des difficultés à payer les notes ! ».
Il plaide d’ailleurs pour la renationalisation d’EDF. « C’est un grand sujet d’actualité ». Casser le monopole intègre ses priorités. « On ne peut pas résoudre la crise énergétique dans laquelle nous sommes, sans un outil industriel adapté. Il nous faut un grand service public : il faut renationaliser EDF et ENGIE. Même si le gouvernement l’annonce, mais il refuse le débat. La question que l’on se pose dès lors est la suivante : est-ce que le gouvernement va prendre la décision de recréer un grand service de l’énergie ou pas ? ».
Autre possibilité plausible, le démantèlement de l’opérateur énergétique en plusieurs entités en les vendant aux plus offrants.
« Cela ne nous satisferait pas, concède l’élu communiste, il nous faut ce grand service public, démocratisé, cogéré par les salariés et les usagers qui répondent aux deux grands besoins de ce XXIème siècle, sortir douze millions de personnes de la précarité énergétique et assurer la transition écologique/énergétique absolument nécessaire… ».
Un débat qui se joue dans la sphère politique
Un EDF 100 % public, en somme ? « Oui, c’est ce que nous préconisons, rétorque le sénateur de la Seine-Saint-Denis, répondant à une question de l’assistance.
Fabien GAY prit soin d’expliquer ce que les Français considèrent comme une anomalie : le coût réel de l’énergie, à travers l’exemple du prix de l’électricité indexé à celui du gaz.
Une valeur née de l’instauration du marché européen de l’énergie, datant de 1997. Laconique, l’orateur aura juste quelques mots pour donner son ressenti sur ce processus : « cela ne fonctionne pas ! ». On s’en serait doutés !
Reste que la crise sanitaire imputable à la COVID-19 et la guerre en Ukraine, fomentée par Moscou aura eu raison des équilibres en apportant des dysfonctionnements dans le système. Dans le même temps, le jeu de la spéculation fera croître et tanguer dangereusement les marchés.
« Les prix ont explosé, renchérit l’intervenant, de plus de 25 % en 2023 alors que s’amorce à l’horizon du mois de février une hausse de 10 % ! ».
Il est important d’agir vite, selon l’homme politique et journaliste. En 2024, le nombre de personnes en situation de précarité énergétique devrait osciller entre 15 et 18 millions de nos concitoyens. La tendance est donc très loin de s’inverser.
Procédant à un inventaire à la Prévert, Fabien GAY aborda ensuite les grands principes de cette précarité avec des températures d’à peine 15 ° chez soi, des logements très mal isolés et les coupures fréquentes de l’électricité.
Reste le volet stricto sensu politique qui anima les échanges entre l’homme de lettres et le public : quid de la gauche dans tout ça ?
« Nous travaillons à un texte de loi de nationalisation énergétique, expliqua Fabien GAY, et toutes les forces de gauche s’y retrouvent… ».
Oui, sauf qu’il est nécessaire d’obtenir l’alternance électorale et le suffrage majoritaire des Français pour arriver à ses fins dès 2027 !
Paraît-il que les questions actuelles générées autour de la crise énergétique feraient même bouger les lignes du côté des centristes.
Alors, sont-ils prêts à voter en faveur de la création d’un grand service public de l’énergie en renationalisant EDF ? L’avenir nous le dira !
Thierry BRET
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L’opération « SAKADO » portée par la Croix-Rouge, la JCE et Saint-Joseph trouve son épilogue : l’affaire est dans le sac
janvier 16, 2024On se régale copieusement autour de la grande table, garnie de confiseries, pâtisseries et autres boissons chaudes encore fumantes. La détente est de rigueur parmi l’assemblée : ça fait du bien quand on sait que dehors les morsures du froid abiment les mains et les visages. Sans oublier les cœurs pour celles et ceux qui ne connaissent que la rue pour s’y réfugier. La remise de sacs, bien remplis de kits de survie alimentaire et sanitaire, représente la cerise sur le gâteau de ces premières retrouvailles de janvier : on l’a doit au groupe scolaire Saint-Joseph, la JCE Auxerre et la Croix-Rouge. Nom de baptême de l’opération : SAKADO !
AUXERRE : Posés çà et là, à proximité de la table accueillant le goûter – il n’est après tout que 17 heures ! -, de volumineux sacs au coloris kaki attendent d’être distribués. Pourtant, leurs destinataires sont bel et bien présents dans la petite salle, un peu trop bondée, faisant office de lieu d’accueil de l’antenne auxerroise de la Croix-Rouge. Ils patientent, les yeux un peu dans le vague, avec timidité.
Dans l’assistance qui profite du café chaud, on y voit quelques jeunes lycéennes de classes de terminale du groupe scolaire Saint-Joseph-la-Salle, des têtes connues de la Jeune Chambre Economique – Inès SOMMET, l’ancienne responsable de la communication pour ne pas la nommer ! – et naturellement les responsables de l’association humanitaire locale, dont le responsable de la communication numérique, Gérard BONNEVAL, et Violette TOLLOT, la toujours très dynamique responsable de l’Unité Locale de la Croix-Rouge Auxerre Puisaye.
Au four et au moulin, comme à son habitude, cette dernière sert les boissons chaudes, assure le service des pâtisseries, le sourire aux lèvres, en pensant au planning des maraudes devant se mettre en place dans la soirée. Ici, à la Croix-Rouge, cela ne s’arrête jamais ! Qui plus est, les conditions météo polaires de la semaine ne sont pas les alliées de celles et ceux qui vivent dans la rue et peinent à trouver un endroit confortable où dormir et se réchauffer le soir venu. Alors, leur offrir des sacs à doc énormes, comprenant des kits de survie (hygiène, alimentaire, culture et chaleur) est l’équivalent d’un merveilleux cadeau de Noël à découvrir après coup avec des yeux de gosse, un petit matin d’hiver au pied du sapin.
Déjà plus de 100 000 sacs à dos distribués depuis 2005 en France
Nom de code de l’opération : « SAKADO ». Bon jusque-là, rien d’original au niveau de la sémantique. Ce qui l’est plus en revanche, c’est la juxtaposition des bonnes volontés qui initient cette action altruiste et la bienvenue en pareille circonstance météorologique.
L’objectif de ce concept – il est même d’envergure hexagonale depuis 2005 date à laquelle des amis ont décidé d’agir ensemble contre la détresse des personnes sans abri en période de fin d’année – repose sur la collecte d’éléments intégrant l’un de ses quatre kits de survie, cité précédemment. Preuve que le système fonctionne alors que médiatiquement il ne fait pas la une du 20 heures, ce sont près de 100 000 sacs à dos qui ont été ainsi distribués à des âmes en peine dans plus d’une centaine de villes françaises depuis le lancement de ce concept.
Dans l’Yonne, « SAKADO » n’avait pas encore voix au chapitre. C’est dorénavant chose faite, grâce à l’abnégation et la pugnacité des membres de la JCE d’Auxerre, l’une des Jeunes Chambres Economiques nationales des plus véloces en matière de réactivité et de créativité ! Il fallait y greffer une structure partenaire mobilisant les jeunes : le choix s’est porté sur le lycée d’enseignement privé, Saint-Joseph-la-Salle !
Quant à la Croix-Rouge, son rôle fut déterminant sur le terrain, permettant d’identifier les besoins sur sa zone de prédilection territoriale et de définir le nombre de sacs usités.
Il ne restait plus, une fois réunie toutes les conditions optimales à la réussite de ce projet, de distribuer lesdits sacs – une vingtaine – qu’à provoquer ce rendez-vous au sein de l’Unité locale de la Croix-Rouge de l’Yonne à Auxerre. Le tout dans un esprit bon enfant, tel qu’aura pu l’apprécier notre confrère de l’Yonne Républicaine, Jean-Luc TABOUREAU, lors de sa séquence interview avec les lycéennes…
Thierry BRET
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L’agriculture bio est en totale souffrance : et ce ne sont pas des salades pour la filière…
janvier 16, 2024Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas l’air très optimiste, quant à la pérennité de la filière bio, le président de la Chambre départementale d’Agriculture de l’Yonne. Lors de la traditionnelle séance de vœux à la presse, exercice coutumier qui s’inscrit parmi les évènements marquants le début d’année de l’institution agricole, Arnaud DELESTRE n’aura pas manqué à l’heure des bilans de s’interroger sur le devenir d’une filière qui avait pourtant le vent en poupe, il y a encore trois années en arrière…
AUXERRE : La bio, c’est fini au niveau des consommateurs ? En effet, tout porte à le croire ! A l’heure actuelle, et seulement trois années après avoir connu un véritable pic de séduction, auprès des esthètes du « bien manger » et du « manger sain ». 2023 symbolise donc une période de profonde disette pour les producteurs de la filière qui peine à entrevoir un second souffle, après un démarrage en trombe il y a à peine cinq ans.
Aujourd’hui, les professionnels de la filière aux vertus si environnementales qui avait conquis les bobos parisiens et les amateurs de produits dépourvus de tout traitement font grise mine. Et ce ne sont pas les informations livrées ce lundi par le président de la Chambre départementale d’Agriculture de l’Yonne, Arnaud DELESTRE, qui devraient les rassurer !
La bio est dans la tourmente et cela devrait malheureusement perdurer. Pire, l’effet de balancier est en train de s’accélérer en faveur de celles et ceux des agriculteurs qui avaient choisi délibérément de franchir le cap de la conversion, du traditionnel au bio, un processus qui se situe désormais dans l’inversion des tendances !
Une chose est certaine : les consommateurs de l’Hexagone boudent les produits bio, tant sur les étals des marchés que dans les rayonnages de la GMS qui en réduit dorénavant la superficie commerciale. Fruits, légumes, lait, viandes, œufs…le bio ne fait incontestablement plus recette alors que l’Etat avait encouragé ouvertement les producteurs à se lancer bille en tête vers ce nouveau modèle consumériste avec des aides à l’installation substantielles.
L’absence de débouchés et d’un modèle économique…
Si vertueuse sur le papier, la bio ne possède désormais plus de véritable modèle économique. C’est un fait et les producteurs le savent tout en se plaignant. Concurrence accrue des importations étrangères avec des prix cassés, marché totalement engorgé, la poule aux œufs d’or n’avale plus de grains et la perte du pouvoir d’achat des Français interpellés par cette pratique consumériste à l’évidente éthique n’arrange rien. Ne parlons pas de l’inflation et d’une envolée des tarifs sur les étiquettes des fruits et légumes, bio ou pas, d’ailleurs !
Arnaud DELESTRE le concède bien volontiers : la conversion vers la filière n’intéresse quasiment plus personne, très peu de dossiers ont vu le jour en 2023. Il n’y a pas si longtemps, les surfaces agricoles cultivées en bio représentaient à 40 000 hectares dans le département de l’Yonne. Cela semble se réduire comme une peau de chagrin, aujourd’hui.
La production du lait bio, à l’instar de la production laitière habituelle, ne fait pas plus recette : force est de constater qu’il ne reste plus que 130 exploitations laitières sur le territoire nord-bourguignon au lieu de mille structures en 1980.
Hormis quelques exploitants de Puisaye-Forterre qui ont opté pour le judicieux référent « C’est qui le patron », peu d’agriculteurs vivent décemment du fruit de leur labeur sur cette filière laitière.
Bref, l’agriculture bio est dans la tourmente. Le mécanisme semble être enrayé et cela ne devrait pas vouloir s’arrêter avec le temps…
Thierry BRET
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La baisse démographique justifie la fermeture de l’école des Brichères : c’est inéluctable selon Bruno MARMAGNE
janvier 13, 2024S’il s’est montré discret mais à l’écoute, ne souhaitant pas s’exprimer publiquement le soir de la manifestation, concoctée par l’intersyndicale, les partis de l’opposition et les fédérations de parents d’élèves, sur le parvis de l’hôtel de ville auxerrois ; l’adjoint en charge de l’Education de la Ville d’Auxerre Bruno MARMAGNE nous a donné son point de vue par rapport à la fermeture de l’école maternelle des Brichères.
AUXERRE : Il ne se départit jamais de son éternel sourire, le sympathique Bruno MARMAGNE. En charge du volet éducatif au sein de la gouvernance municipale actuelle, l’ancien directeur d’établissement scolaire a pu se forger sa propre opinion, concernant le dossier très chaud du moment : la fermeture programmée de l’école maternelle des Brichères en septembre à Auxerre.
La disparition d’un édifice public ayant été opérationnel durant soixante ans et qui ne satisfait nullement enseignants, parents d’élèves, syndicats et forces politiques d’opposition.
« C’est sûr, concède Bruno MARMAGNE, cela n’est jamais facile à admettre mais au vu de la baisse démographique observée sur Auxerre, la décision est inéluctable… ».
Une prise de décision qui est loin d’être la première dans la ville chère à Paul BERT ! « Des écoles ont déjà été fermées par le passé, précise-t-il, Martinot, le Temple, Rodin et Jonches. On a perdu 96 élèves entre 2022 et 2023 et la saison suivante 44 élèves. On ne peut plus avoir des mètres carrés de bâtiments pour si peu d’enfants… ».
Elémentaire mon cher Watson, aurait pu écrire Sir Conan DOYLE ! Dans le cas présent, l’école maternelle des Brichères accueillait 67 bambins. Dont une trentaine allait partir en cours préparatoire. D’où une diminution très nette des effectifs dès la prochaine rentrée.
« La problématique est simple, résume l’élu, on ne sait jamais combien on va accueillir de nouveaux élèves dans les petites sections de maternelle… ».
Pas de délégation reçue par l’adjoint aux affaires scolaires…
Une équation à plusieurs inconnues impossible à résoudre, alors ? Peut-être !
Faisant un peu de sémantique, Bruno MARMAGNE rectifie d’ailleurs le tir : « ce n’est pas vraiment une fermeture, ce serait plutôt une fusion… ».
Ah bon ? « Oui, rétorque-t-il, on fusionne la maternelle des Brichères avec celle de l’école Henri-Matisse et ce sera effectif à la rentrée 2024… ».
Parallèlement, l’adjoint à l’Education a multiplié les rencontres avec les parents d’élèves et les enseignants afin d’étudier les solutions les plus adéquates pour eux.
« On a été surpris, car certains parents dont les enfants devaient être affectés à l’école Matisse ont préféré Courbet et Renoir parce que ces établissements étaient plus proches de chez eux. On a voulu solutionner les problèmes en bonne intelligence d’esprit… ».
Conscient des contraintes générées par la problématique des transports, Bruno MARMAGNE confirme qu’à date, « il n’y a jamais eu de refus catégorique de la municipalité ». Pour l’heure, l’élu affirme n’avoir pas encore obtenu de réponse sur ce point. Une liste des élèves à transporter de manière collective est, en revanche, en phase d’élaboration.
Prêt à recevoir une délégation de manifestants au terme du rendez-vous contestataire, l’élu d’Auxerre n’a pas souhaité s’exprimer au mégaphone au cours de la manifestation. Une perche tendue qui n’aura in fine pas trouvé d’écho…Chacun restant sur le statu quo.
Thierry BRET
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Les opposants à la fermeture de l’école des Brichères manifestent à Auxerre : de l’inacceptable à l’insupportable...
janvier 11, 2024Du courage, c’est sûr, il en fallait mercredi en début de soirée pour revendiquer avec des températures pareilles, flirtant en dessous des – 3 degrés, sur le parvis de l’hôtel de ville auxerrois ! Les doigts gourds, les nez gelés, les visages rougis par la morsure incisive du froid… : toutes les conditions étaient réunies pour ne pas mettre un syndicaliste, voire un élu (et à défaut des journalistes !) dehors afin de créer l’évènement, sous le regard curieux de rares badauds trop pressés de rentrer chez eux. Pourtant, la mobilisation était bel et bien là pour une quarantaine de manifestants, parents d’élèves et enseignants compris, contre la fermeture programmée de l’école des Brichères.
AUXERRE : Bonnet vissé sur la tête, écharpe de laine lui entourant la gorge, gants molletonnés et épais qui ne le gênaient pas dans le maniement du mégaphone, le secrétaire départemental de la FSU, Philippe WANTE, s’est montré des plus ponctuels pour lancer les hostilités verbales, expliquant le pourquoi de ce rassemblement. Il est vrai que les conditions météorologiques des plus frisquettes ne permettaient pas la tenue d’un sit-in en mode prolongé !
Il n’était pourtant que 17h30 quand le responsable syndical prit soin de démarrer le tour de chauffe oratoire, se dressant sur les quelques marches menant à l’hôtel de ville, qui aura donc permis à une huitaine de personnes de pouvoir s’exprimer en toute liberté sur le sujet de contestation du jour : la fermeture, déjà actée, de l’école des Brichères, prévue en septembre prochain.
« Nous retrouver tous ici par de telles températures est courageux, devait-il souligner en guise de préambule, mais la cause est nécessaire. Une fois de plus, c’est encore l’éducation qui est attaquée dans ce département avec la fermeture de cet établissement auxerrois… ».
Ne pas toucher à un établissement en éducation prioritaire…
Devant lui, quelques drapeaux rouge et bleu flottent au vent qui commence à se lever légèrement. Parmi l’assistance, on y voit des représentants de la NUPES (LFI, PCF, PS, écologistes…), mais aussi des membres de la FCPE, des enseignants et…même une poignée d’élèves, des lycéens curieusement coiffés de bérets basques à la connotation franchement cocardière et qui approuvent contre toute attente la décision de cette fermeture prise par la municipalité, se faisant quelque peu conspuer par des manifestants plus âgés. Tiens, tiens, souffle-t-on sur le parvis, serait-ce de jeunes adorateurs de « Reconquête ! » ?
Un peu à l’écart, hochant parfois du chef selon les propos tenus, l’adjoint à la Ville en charge de l’Education, Bruno MARMAGNE, écoute avec grand intérêt ce qui se dit durant une bonne vingtaine de minutes, toujours aussi glaciales. Mais, il ne prendra pas la parole publiquement.
Se situant en politique de la ville, c’est-à-dire dans un quartier repéré pour ses difficultés sociales, l’école des Brichères est opérationnelle depuis six décennies. Elle y accueille des enfants qui fréquentent les classes de maternelle ainsi que plusieurs enseignants et personnels administratifs.
« S’attaquer à une école, d’ordinaire, c’est proprement inacceptable, ajoute le syndicaliste de la FSU, mais s’en prendre à une école qui est en politique de la ville (elles sont au nombre de quatre dans le département), c’est vraiment insupportable… ».
Pour mémoire, Auxerre a déjà été touchée à plusieurs reprises par ce genre de décisions qui ne laisse personne indifférent. Ni chez les enseignants, pas davantage chez les parents d’élèves.
Une flopée d’arguments contradictoires à cette fermeture…
Le fantôme du collège Bienvenu-Martin – c’était lui aussi un établissement en éducation prioritaire – s’invitera même durant quelques minutes dans cette manifestation peu expressive parmi la foule frigorifiée. L’argument offrira l’opportunité à Philippe WANTE de tacler les élus, à toutes les sauces de leur représentativité : municipaux pour les écoles, départementaux pour les collèges et régionaux puisque la dernière institution, la Bourgogne Franche-Comté, gère comme chacun le sait le destin pérenne ou non des lycées.
Le porte-voix de la FSU ne loupera pas l’occasion de reparler du projet de fermeture du lycée Saint-Germain, au passage.
« Les élus ne tiennent pas compte de ces fermetures sur les conditions d’apprentissage des élèves et sur les conditions de travail de l’ensemble des personnels, enseignants et AESH… ».
Se succéderont ensuite différents intervenants à orientation politique (Parti Communiste, La France Insoumise…) ou syndicaliste. Tous n’ont qu’une seule volonté : le refus de cette décision qui ne plaît pas du tout aux parents d’élèves présents.
Quant aux arguments contradictoires, ils ne manquent pas dans le cartable ! Prétexte d’économies budgétaires réalisées sur le dos des enfants, mise à mal du vivre ensemble et de la cohésion sociale, dégradation des conditions d’apprentissage et d’accueil des enfants, séparation avec les camarades et les enseignants auxquels les petits sont déjà très attachés – un choc psychologique à prévoir pour des élèves de maternelle -, perte du lien de confiance établie entre les enseignants et les gens du voyage qui scolarisaient leurs bambins dans cette école,…autant d’arguties qui pavent de bonnes intentions la pétition qui a été mise en ligne via les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines. A date, déjà 360 signataires.
Pas consultés par la municipalité, les parents d’élèves fustigent ce choix définitif. « Nous allons nous retrouver au pied du mur, contraints à effectuer des déplacements plus longs (1,5 km) et à pieds pour celles et ceux qui ne possèdent pas de véhicule afin d’emmener les enfants à l’école… ».
Reste aussi la sempiternelle problématique de pouvoir s’appuyer sur les services d’une nounou. De la denrée rare à l’heure actuelle.
Du côté de l’emploi, on sait aussi que cette fermeture inéluctable devrait entraîner la suppression de plusieurs postes d’enseignants mais aussi d’ATSEM (Agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles) et de personnel de service. Trois classes regroupant 67 élèves seront ainsi rayées sine die de la carte scolaire dès la prochaine rentrée.
Pas sûr qu’au terme de ce mouvement protestataire, la température se soit vraiment réchauffée dans les cœurs de celles et ceux qui se sentent profondément délaissés…
Thierry BRET
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