Etait-elle finalement prémonitoire cette très curieuse illustration, dévoilée lors de l’assemblée générale de la structure associative, AMIDON 89, le 16 mai 2024 à Auxerre ? On y découvrait au centre d’une diapo projetée sur un écran de télévision la lumineuse couleur blanchâtre d’une étoile, annonciatrice de l’ouverture des travaux. Une séance plénière placée sous le signe de Sirius et de la voûte céleste. Comme un symbole de l’incandescence devant illuminer le travail de la structure et de son désormais regretté président, Guy PARIS, qui nous a quittés samedi des suites d’une longue maladie…

AUXERRE: Ce jour-là le 16 mai 2024, l’ancien premier adjoint à la Ville d’Auxerre sous l’ère d’un autre Guy (FEREZ) avait les yeux qui pétillaient de joie en présentant son rapport moral devant une assistance qui ne voulait pas en manquer une miette. Pour évoquer le quotidien de la structure associative icaunaise dont il tenait les rênes avec sérieux en sa qualité de président depuis tant d'années, l’ex-représentant du Parti Socialiste de l’Yonne s’était amusé à multiplier les allusions célestes et astronomiques afin de traduire tel ou tel évènement notoire ayant marqué l’existence de l’entité AMIDON 89 lors de la saison écoulée. Une appellation déjà bien particulière et finement ciselée que celle-là, pour caractériser le travail de celles et de ceux qui souhaitaient coûte que coûte retrouver le chemin de l’insertion sociale et professionnelle par la seule voie du travail. AMIDON ? Pour, entre autres, les ateliers de repassage très fonctionnels et appréciés de bon nombre d’utilisateurs privés et professionnels de l’Auxerrois et d’un peu plus loin, bien évidemment !

Guy PARIS avait multiplié les bons mots, les sourires, les plaisanteries durant son intervention qui se buvait comme du petit lait. Des aurores boréales à la luminescence de cette étoile de la constellation du Chien qui lui servit de modèle (Sirius) tel un fil d’Ariane : il aura su régaler un auditoire conquis et ravi d’être là. Des termes revenaient en boucle comme des leitmotivs dans sa bouche : « bienveillance, exigence, autonomie, réussite ».

15 avril 2025 : une des dernières apparitions publiques

Logique, Guy PARIS aimait servir les autres. En y mettant une sacrée dose de supplément d’âme, de convivialité et de solidarité. D’humanisme à tout crin, aussi. Mais, également du courage et de l’abnégation, lorsque lors de la dernière assemblée générale de la structure favorisant l’insertion sociale, accueillie le 15 avril 2025 dans les locaux d’une maison de quartier auxerroise, et malgré la maladie qui faisait déjà son apparition, il avait tenu bon en animant, le sourire en plus, les travaux d’une séance ordinaire qui au fil du temps et après son départ survenu trop tôt ce 30 août à l’âge de 75 ans restera comme extraordinaire…

Figure emblématique de la vie politique et associative auxerroise, Guy PARIS laissera beaucoup plus dans nos mémoires que de simples souvenirs embués de larmes pour celles et ceux qui ont eu le privilège de le côtoyer ici-bas. Le personnage savait se faire charmeur mais aussi persuasif pour véhiculer une idée ou un projet, devant servir la citoyenneté.

Jadis, il fut cadre supérieur dans la filière des télécommunications. Un précieux bagage qui lui aura permis avec technicité et volubilité orale de faire valoir ses idéaux en faisant circuler le verbe. Tant associatifs en aidant son prochain (il était ouvert à toutes les discussions respectueux des principes) que politique lorsqu’il joua un rôle prépondérant dans son département de prédilection, l’Yonne.

Au sein de l’hémicycle de ce qui se nommait autrefois le conseil général au beau milieu des années 2000. Puis, parmi l’équipe municipale auxerroise, alors administrée par les socialistes et un de leurs chefs de file, Guy FEREZ qui possédait avec lui un précieux lieutenant sur lequel s’appuyer. Lors des dernières échéances municipales, Guy PARIS était resté fidèle au deuxième Guy, en figurant sur sa liste : c’était en 2020.

Une kyrielle d’hommages unanimes…

Annoncé par son épouse, Simone, samedi soir aux alentours de 22 heures sur les réseaux sociaux par cette courte mais très belle phrase « ce soir, l’amour de ma vie vient de me quitter, qu’il repose en paix… », le départ de Guy PARIS laissera un grand vide dans le landerneau auxerrois.  Bon nombre de ses amis de la gauche et du centre se sont manifesté en adressant via des messages numériques emplis de sympathie leurs témoignages émus. Ce sera le cas de Guy FEREZ, de l’actuel premier secrétaire fédéral du PS 89 Mani CAMBEFORT, de l’ancienne élue Monique HADRBOLEC, Mathieu DEBAIN ou de Jacques HOJLO, pour ne citer qu’eux. Tous ont reconnu la droiture, l’honnêteté, la compétence, l’altruisme du disparu.

A l’instar de ses opposants et de ses contradicteurs. Tel l’ancien député de la deuxième circonscription et ex-président de l’UDI André VILLIERS qui a reconnu l’élégance et le respect du défunt lors de ses échanges.

Ou encore de l’ancien parlementaire des Républicains Guillaume LARRIVE qui salue la mémoire de Guy PARIS par cette formule dont certains feraient bien de s’inspirer généreusement par ces temps démocratiques troublés : « De nos conversations, je retiens une conviction commune, la politique, ce n’est pas la guerre civile. J’ai toujours respecté l’engagement de Guy PARIS qui a servi Auxerre avec sincérité… ».

Homme-orchestre très actif au sein de moult associations (la Maison de l’Emploi et du PLIE de l’Auxerrois, UNA (aide à domicile), il intervenait aux côtés de Simone, son épouse et l’amour de sa vie, pour porter la bonne parole du CDIDF, le Centre d’Informations sur les Droits des Femmes et des Familles), Guy PARIS est parti rejoindre l’éclatante Sirius pour sans doute poursuivre ses actions solidaires et généreuses qui étaient le creuset de son existence terrestre. Ironie du sort, le 19 août dernier, sa sœur Jeannine était inhumée au cimetière Saint-Amâtre d’Auxerre. Malade, Guy ne put s’y rendre mais était présent par la pensée et en recueillement. Ses obsèques se dérouleront le mardi 09 septembre en l’église Sainte-Geneviève dans le quartier des Brichères à Auxerre à 10 heures. C’est sûr : il y aura foule pour l’accompagner lors de son ultime voyage…

Thierry BRET