C’est un véritable dilemme, d’ordre sociétal. Il est récurrent pour le milieu associatif. Il n’épargne pas les clubs services à l’heure où l’individualisme bat son plein aux quatre coins de l’Hexagone, quand ce phénomène ne s’étend pas à l’ensemble des pays Occidentaux. Preuve, une fois de plus que le monde change. La sacro-sainte problématique du recrutement figurait donc à l’ordre du jour de la réunion de zone des Lions Clubs de notre territoire, mercredi soir à Auxerre. Poser le constat est une chose, trouver les solutions adéquates pour résoudre l’équation en est une autre…

AUXERRE: Ils étaient il y a peu encore 25 membres et ils ne sont plus que dix-neuf personnes adhérentes. Malgré sa longévité au sein du mouvement caritatif, le club Lions de Sens observe une légère érosion de ses effectifs. Elle est imputable au vieillissement de ses membres, aux incidences de pathologies venant amputer les bonnes volontés des plus actifs, voire les départs pour toute autre raison. Sans omettre les décès. Une érosion parfois légitime après tant d’années d’investissement…

Le son de cloche est similaire du côté des représentants des deux clubs auxerrois, présents à cette réunion de zone (le département), accueillie au sein du restaurant du patron de la CPME 89, Didier BARJOT, « La Farandole Gourmande » à Auxerre. Que ce soit au sein du club Auxerre Phoenix ou celui de Rives de l’Yonne, il n’est guère aisé aujourd’hui de faire fructifier le capital humain en l’augmentant au service des autres par le prisme des actions sociales, pourtant si généreuses et belles à proposer.

Ce qui est par ailleurs applicable désormais à l’ensemble du tissu associatif hexagonal. Quel qu’en soit sa typologie.

Recruter oui ! Mais, comment ?!

Car, malgré la baisse observée des effectifs – il ne reste plus qu’une cinquantaine de membres du Lions Club dans l’Yonne à œuvrer au sein des clubs -, la palette éclectique de manifestations diverses et variées conçues au service de son prochain reste constante, quand elle n’est pas en hausse au fil des années.

Entre le goûteux Salon du Chocolat de Sens – ce sera le 30 mars prochain -, les soupes des chefs, les opérations de dépistage du diabète, concours d’éloquence, opération santé autour de la vue et de l’audition, soutien à la Banque Alimentaire, et autres ventes de roses jaunes pour aider les associations qui agissent en faveur des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, le programme solidaire des clubs de l’Yonne est plutôt copieux. Sans jamais atteindre l’indigestion pour ses membres valeureux qui y prennent goût et plaisir à le réaliser. Au nom de l’altruisme et de la générosité…

C’est clair, le président de zone Denis GUIDO – il est également trésorier au sein du club sénonais – avait du grain à moudre côté arguments lors de son animation hier soir. Le recrutement (cela est également valable pour les clubs « concurrents » mais néanmoins amis du Rotary ou du Kiwanis) est devenu une priorité pour assurer tant la pérennité des structures associatives que leurs actions sociales ô combien nécessaires pour aider ici une famille dont l’enfant est touché par une pathologie complexe, ou là, des seniors en besoin d’écoute et d’entraide…

Alors, recruter, oui, c’est la belle affaire comme l’aurait chanté BOURVIL avec son air goguenard, mais comment ?

Des structures ouvertes à la féminisation et au rajeunissement

Déroulant une feuille de route numérique, fruit de réflexions communes auprès des instances nationales du mouvement Lions, Denis GUIDO rappela les fondamentaux de la relation publique, permettant d’accueillir du mieux possible et de se faire connaître auprès de potentiels nouveaux membres. La présence, évidente sur les réseaux sociaux, fut une autre piste abordée durant les échanges entre les représentants des trois clubs icaunais.

Oui, mais, cela ne suffira pas comme chacun le sait. Pénétrer d’autres réseaux, ceux qui fédèrent des acteurs de l’économie à titre d’exemple pourrait être une orientation à travailler à l’avenir. Jeunes et moins jeunes constituent le cœur de cible de cette stratégie prioritaire pour étoffer les rangs de ces clubs qui possèdent depuis des lustres pignon sur rue du fait de leurs évènementiels importants et si utiles. Sachant que les coûts des cotisations ne sont pas forcément extravagants, contrairement aux idées reçues. Quant à la notabilité et à l’élitisme qui règneraient parmi ces structures, tout ceci n’est plus d’actualité. Et ce, depuis longtemps, au sein de ces clubs qui se sont ouverts aussi à la féminisation…

Le président de zone présenta également les outils à diffuser autour de soi, des flyers résumant les grands principes du « lionisme », documents le plus souvent remis lors des animations sur le terrain. Ils permettent d’éclairer sur les motivations premières de ces clubs qui ne souhaitent que promouvoir les bonnes œuvres et les actions humanitaires à travers le monde.

Avouez qu’à pareille époque portée au paroxysme de l’anxiété et de l’incivilité, les Lions comme les autres clubs services ont tous leur légitimité au sein de notre société…Alors, pourquoi pas vous ?!

Thierry BRET