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Les accidentés de l’existence empruntent le Point Passerelle pour renaître à la vie…

« Depuis 2008, l’association Point Passerelle, soutenue par le Crédit agricole Champagne Bourgogne, accompagne tant sur le plan humain qu’économique les personnes en situation d’exclusion financière et/ou sociale suite à un accident de la vie. Directrice de la structure, Marie-Laure LAZZARONI en a expliqué les modes opératoires lors de l’assemblée générale à Auxerre… ». « Depuis 2008, l’association Point Passerelle, soutenue par le Crédit agricole Champagne Bourgogne, accompagne tant sur le plan humain qu’économique les personnes en situation d’exclusion financière et/ou sociale suite à un accident de la vie. Directrice de la structure, Marie-Laure LAZZARONI en a expliqué les modes opératoires lors de l’assemblée générale à Auxerre… ». Crédit Photos : Thierry BRET.

Plus de 6 400 personnes faisant face à une conjoncture économique et sociétale délicates ont bénéficié du remarquable travail d’accompagnement assuré par l’association depuis 2008. Près de 70 % d’entre elles se sont extraites de ce mauvais pas en retrouvant la stabilité dans leur quotidien. Elles le doivent à ce dispositif d’écoute et de soutien novateur, conçu avec la bénédiction financière du Crédit agricole Champagne Bourgogne. Lors de l’assemblée générale qui se déroulait dans l’Yonne, Marie-Laure LAZZARONI, responsable de l’outil, évoqua devant plusieurs partenaires les grandes lignes d’un procédé qui se veut humaniste et pertinent…

AUXERRE: Pas facile de se sortir de l’ornière lorsque l’on est rattrapé par un aléa de la vie. Surtout, si l’on est seul à l’appréhender. Il existe depuis une décade un dispositif qui requiert beaucoup d’attention : le Point Passerelle. Humaniste et altruiste, ce processus d’accompagnement efficace met en symbiose une quinzaine de partenaires inféodés à la ligne directrice de la structure associative qui en porte aujourd’hui la destinée.

Lycées agricoles, Maison Familiales Rurales (MFR), établissements conduisant à l’insertion, mais aussi écoles de la Seconde Chance ou Epiceries solidaires s’invitent parmi d’autres à travailler en étroite osmose avec l’équipe de sept salariés et d’une quarantaine de bénévoles (tous issus de près ou de loin avec le sérail de la Banque Verte) à la réussite de leur concept.

Le retour à la vie normale équivaut à 71 % de succès ! On croit rêver à la lecture de la statistique mais dans ce cadre-là, et à force d’abnégation et de volontarisme, le pourcentage n’est en rien galvaudé.

Il faut dire que conseillers et bénévoles n’épargnent pas ni leur précieux temps ni leurs efforts pour assurer un suivi efficient de leurs protégés si fragiles. L’accompagnement se décline en trois actes. Mais, cela n’a rien d’un vaudeville. Tout d’abord, un diagnostic précis de la situation est réalisé. Puis, viendra le temps de la mise en relation avec les différents partenaires que sont les banques, les organismes locaux et départementaux. Là, il s’agira de négocier au plus utile. Cela permettant ensuite de déboucher sur le troisième volet : le plan de rétablissement.

Un indispensable module qui se définit en collaboration avec le bénéficiaire et en accord avec l’ensemble des partenaires. S’il est respecté dans les règles de l’art,  in fine, ce sera le retour en grâce à la lumière, après la torpeur de la pénombre, pour l’accidenté de la vie…

Les profils disparates des bénéficiaires du retour à la réussite…

Les personnes en exclusion financière et/ou sociale constituent le socle unique de ce canevas réparateur qui remet du baume au cœur. Le panel analytique se veut limpide, plus de dix ans après l’apparition en 2008 à Dijon de cet outil : 21 % des bénéficiaires ont perdu leur emploi ; 20 % ont décroché de leur quotidien à la suite d’une pathologie lourde ; 18 % ont réellement eu des soucis d’ordre budgétaire et 16 % ont vécu les affres d’une séparation. Le reliquat intègre un mix de ces diverses composantes sociétales. Ce sont des particuliers, clients ou non, du Crédit agricole. Le généreux mécène endosse ainsi la vêture du chevalier blanc dans cette histoire, porteuse de ses valeurs intrinsèques.

La provenance de ces personnes apporte précisément un complément d’information sur le rôle joué par l’établissement bancaire. Sur les 732 individus ayant été aidés l’an passé, 64 % ont été orientées par les conseillers de la banque. Contre 31 % aux partenaires. Signalons, néanmoins, que 5 % se sont présentées de manière spontanée dans l’une des quatre vitrines départementales implantées à Auxerre, Chaumont, Dijon et Troyes.

Il y a toujours une solution à tout problème posé…

Reconnue d’intérêt public, l’association Point Passerelle s’exprime par le biais d’ateliers budgétaires et de points conseillers animés par ses collaborateurs ou les bénévoles. « Nous espérons à horizon 2020 la mise en route de 450 points conseil, précise Marie-Laure LAZZARONI. Un total de 270 ateliers a déjà permis d’obtenir des résultats conséquents. Nous enregistrons un taux d’abandon de 18 %, ce qui est peu en définitive… ».

Dès 2015, débuta une vaste campagne de prévention, sous la forme de ces fameux ateliers budgétaires à destination des jeunes. C’est l’une des cibles prioritaires qui est travaillée par les équipes de la structure. 2 100 représentants de cette nouvelle génération ont été formés à la maîtrise d’un budget financier. Grâce notamment à un support ludique : un jeu, baptisé avec le clin d’œil d’usage, le « Dilemme » et qui a été conçu par l’association Crésus !

Des réfugiés, avec le réseau COALIA, ont profité également de ces séances instructives, à la frontière du ludique et de la pédagogie. Avec un résultat plutôt probant.

Quant à l’avenir, il englobe désormais les problématiques liées à l’inclusion numérique. Treize millions de personnes ne possèdent aucune connaissance sur ce sujet. 6,7 millions n’utilisent jamais Internet. Vu de l’Hexagone, 28 % de nos compatriotes éprouvent un besoin pressant d’être accompagnés. Ce sera l’un des grands objectifs du Point Passerelle à horizon 2022…