Une stèle qui ne laisse pas de marbre à Champignelles : la mémoire des combattants de l’Algérie à jamais honorée…
Quatre dates. Inscrites sobrement sur la petite plaque, placée au pied du monument, elles évoquent des moments cruciaux de notre patrimoine historique. Faisant référence à autant de victoires en faveur de la défense de nos libertés et de la démocratie. 11 novembre 1918, 08 mai 1945, 21 juillet 1954 et 19 mars 1962. Comme un symbole à jamais gravée dans le marbre, les mentions sont surmontées de la ligne suivante, « Rue de la Paix ». Une paix si précieuse qui est aujourd’hui menacée en Europe et un peu partout dans le monde. Normal, en somme, qu’il y ait des stèles pour se souvenir de celles et de ceux qui se sont sacrifiés jadis pour que nous puissions vivre libres, aujourd’hui…
CHAMPIGNELLES : Cela ne s’invente pas. C’est bien dans la rue de la Paix, l’une des voies d’accès traversant la localité de Puisaye, que vient d’être inaugurée la stèle commémorative en l’honneur des victimes civiles et militaires de la Guerre d’Algérie, qui ébranla sévèrement la nation française entre 1954 et 1962. Un conflit algérien engendrant toujours des séquelles relationnelles entre les deux pays, soixante ans plus tard, que l’on appela tout d’abord « maintien de l’ordre » avant que celui-ci ne devienne de manière progressive au gré des évènements de plus en plus tendus et sanglants de l’autre côté de la Méditerranée, la « Guerre d’Algérie ».
Samedi en fin de matinée, aux alentours de 11 heures, plusieurs personnalités de la vie institutionnelle et politique du territoire dont le député de la première circonscription, Daniel GRENON, se sont présentés solennellement à cette cérémonie mémorielle, en présence des survivants de cette guerre adhérents de la FNACA ou de l’UNC, et des représentants de l’association du Souvenir Français. On notera également la présence du capitaine DUFOUR, cheville ouvrière des préparatifs de cette inauguration, à laquelle était conviée la population.
Un mot sur la stèle. Elle a trouvé sa place en cet endroit grâce aux travaux de la commune et avec le précieux concours de Yannick KOBYLARZ qui a fouillé avec son matériel agricole parmi différentes pierres de silex celle qui pouvait symboliser le mieux ce souvenir.
Pour que les jeunes générations se mobilisent pour la défense de nos libertés
Déjà évoquée dès les premières réunions des anciens d’Algérie – la localité de Champignelles disposait à l’époque d’une cinquantaine d’adhérents de la FNACA qui dès 1963 animaient bon nombre de rencontres ou proposaient des sorties mais sans jamais vraiment parler du conflit -, cette stèle a enfin vu le jour. Au même titre que le souvenir de celles et ceux qui sont disparus lors des deux conflits mondiaux. Ou en Indochine au début des années 50.
« Que ce souvenir inspire les générations futures, devait préciser lors de son intervention, le maire honoraire de la commune, Jacques GILET, chevalier de la Légion d’honneur et vice-président de la Société des membres de cette distinction dans l’Yonne. Elles qui ont à construire une paix toujours à défendre dans un contexte international bien différent avec des moyens modernes de communication… ».
Et l’ex-édile de Champignelles et toujours pilier fondateur des « Entretiens » du même nom de rajouter un couplet sur l’IA et son pouvoir de nuisance : « Que ces générations puissent utiliser l’intelligence artificielle avec prudence mais aussi dans l’espérance d’un monde plus solidaire » …
A méditer sans modération…
Thierry BRET