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La vie s’apparente-elle à un jeu de société ? Les cartes maîtresses l’emportent toujours…

« Dans le jeu de société de notre vie terrestre, le plus difficile est de posséder les bonnes cartes dans son jeu. Celles qui donnent le pouvoir et la réussite. Gare aux malchanceux qui ne gagneront jamais la bataille… ». « Dans le jeu de société de notre vie terrestre, le plus difficile est de posséder les bonnes cartes dans son jeu. Celles qui donnent le pouvoir et la réussite. Gare aux malchanceux qui ne gagneront jamais la bataille… ». Crédit Photo : PIXABAY.

Ce jeu se joue à un nombre illimité de joueurs, avec un nombre illimité de cartes. Seules comptent les cartes maîtresses que chaque joueur a en main au début de la partie : un homme, une femme, un mendiant, un chef d’entreprise, un syndicaliste, un maître, un élève, un chien, son maître, un vieux, un jeune, un joker…

TRIBUNE : Le reste des cartes est là pour la figuration. Les joueurs eux-mêmes, d’ailleurs…mais passons à la règle du jeu. Il faut préciser qu’il n’y en n’a pas, de règle. Ou plutôt, qu’elle est tacite : par exemple, si un joueur abat une femme, un autre riposte par un homme et l’emporte. C’est d’ailleurs précisé dans la grammaire. Si on pioche une femme : le joueur a le choix entre la garder ou s’en séparer, la porter aux nues ou la piétiner, la déchirer ou l’échanger contre une autre. L’échange étant la solution la plus fréquemment choisie. Mais attention : les seuls échanges possibles sont avec les cartes du mendiant, de l’élève, du professeur et du vieux.

La carte du chef d’entreprise possède le pouvoir sur toutes les cartes. La carte du syndicaliste peut le bloquer deux tours, mais ensuite le chef d’entreprise continue comme avant. Le mendiant, lui, reste extérieur au jeu, à ses règles, aux cartes distribuées dès le début de la partie. Pour tout dire, la carte n’existe plus dans certaines éditions du jeu. On  conseille vivement de s’en débarrasser...

Le maître bat l’élève pendant la plus grande partie du jeu, jusqu’au moment où l’élève frappe le prof à mort. A ce moment de la partie, on introduit le joker qui permet à la victime de racheter une vie, à crédit, afin de permettre la reproduction à l’infini du circuit d’exploitation du jeu.

Si le joker est abattu par le prof, celui-ci revit et reprend son pouvoir sur l’élève. L’élève n’a pas de joker si le professeur le frappe à mort, ce qui arrive rarement malgré les provocations. Quand la carte chien est abattue en même temps que la carte « maître », il y a bataille.

En effet, on ne sait pas vraiment qui promène l’autre, qui s’attache à l’autre, qui ne pourrait vivre sans l’autre. On a vu des maîtres se coucher sur la tombe des chiens et se laisser mourir. Dans ce cas, le joker rachète une vie. Dans le cas où c’est le chien qui meurt, on rachète un chien.

Si le joueur abat un vieux, la riposte est bien évidemment un jeune. En ce cas, aucun joker n’est possible, le coût pour la pioche étant trop élevé. La carte peut être immédiatement exclue du jeu, la prochaine édition envisageant de la supprimer. On conseille vivement de s’en débarrasser...

Nous tenons à prévenir l’éventuel acquéreur d’un jeu que certains d’entre eux comportent une carte pirate. Il s’agit d’une contrefaçon. Cette carte figurerait un artiste et échapperait à toutes les règles et absence de règles. Nous nous inscrivons en faux avec ces pratiques frauduleuses et anti-commerciales. Have fun !

Corine FONTREL