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Plus de 4,6 milliards d’euros versés aux agriculteurs : Annie GENEVARD en défenseuse bec et ongles de la PAC !

« Souriante, détendue, la ministre de l’Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire, la franc-comtoise Annie GENEVARD a été accueillie par le préfet de l’Yonne Pascal JAN dans l’exploitation céréalière et viticole de Jean-Baptiste THIBAUT, vice-président de la Chambre départementale d’Agriculture de l’Yonne à Quenne. Porteuse de bonnes nouvelles, elle est apparue comme une défenseuse acharnée de la PAC, mais pas du MERCOSUR dans sa configuration actuelle… ». « Souriante, détendue, la ministre de l’Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire, la franc-comtoise Annie GENEVARD a été accueillie par le préfet de l’Yonne Pascal JAN dans l’exploitation céréalière et viticole de Jean-Baptiste THIBAUT, vice-président de la Chambre départementale d’Agriculture de l’Yonne à Quenne. Porteuse de bonnes nouvelles, elle est apparue comme une défenseuse acharnée de la PAC, mais pas du MERCOSUR dans sa configuration actuelle… ». Crédit Photos : Thierry BRET.

Même s’ils ont rongé leur frein avec impatience et ont connu des sautes d’humeur il y a peu, les agriculteurs attendaient la nouvelle depuis très longtemps. Le premier jour où le versement des avances de la PAC (Politique Agricole Commune) serait enfin effectif. Une annonce correspondant à une bouffée d’oxygène salvatrice pour celles et ceux des professionnels qui souffrent du contexte économique particulièrement âpre pour leur filière et leurs revenus. C’est la ministre de l’Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire, la Franc-comtoise Annie GENEVARD, qui est venue porter l’excellente nouvelle en terre de l’Yonne lors d’une courte visite dans une exploitation céréalière et viticole, il y a peu.

 

QUENNE : Dès la sortie de son véhicule au coloris ébène stationné dans la cour de l’exploitation agricole, où elle a été accueillie par le représentant de l’Etat, le préfet Pascal JAN vêtu de ses plus beaux atours, elle affiche le sourire des grands jours, la ministre à l’estampille LR, reconduite quelques jours plus tôt dans ses fonctions au sein du gouvernement LECORNU II ! Arrivant de Paris et se rendant ensuite sur ses terres de prédilection dans le département du Doubs, la franc-comtoise Annie GENEVARD n’a pas manqué son rendez-vous biffé sur son agenda avec les professionnels des secteurs agricoles et viticoles du cru, réunis en ces lieux, au cœur du domaine THIBAUT, pour faire sensation, notamment au niveau de ses annonces officielles. Porteuse de bonnes paroles, la représentante du gouvernement devait immédiatement évoquer l’objet de cette visite quasi surprise, connue des services de la préfecture la veille au soir ! Le versement des avances de la PAC, la fameuse Politique Agricole Commune, sous l’égide de l’Europe !

 

Une manne financière de plus de 4,6 milliards d’euros

 

En ce jour, soit le 16 octobre, cela correspondait au premier jour de versement desdites avances pour la profession agricole.

« Dans cette exploitation comme dans bon nombre d’entre elles, les agriculteurs sont satisfaits, déclara en guise de préambule une interlocutrice affable et souriante, ils vont pouvoir améliorer leur trésorerie au moment où le secteur souffre de nombreuses crises, qu’elles soient climatiques et budgétaires. Le versement de ces aides PAC est crucial pour les exploitants… ».

Face aux caméras et micros tendus par une belle brochette de journalistes, dont les représentants de « CNews », la ministre évoque la promesse qu’elle avait faite à l’ensemble de la corporation.

« Il y a un an, poursuit-elle, j’ai souhaité que l’on puisse délivrer les aides PAC dans une proportion importante plus que l’Union européenne ne le permette à un très grand nombre d’exploitants agricoles, c’est-à-dire 97,5 % de bénéficiaires qui pourront profiter de ces aides versées dans un intervalle de quelques jours… ».

Dans le concret, ce sont 4,680 milliards d’euros qui vont ainsi alimenter les comptes bancaires des professionnels. Une manne financière importante pouvant aider la filière à préparer avec davantage de sérénité les prochaines campagnes agricoles.

« Ce niveau de versement en volume et en nombre de bénéficiaires est une première, insista l’oratrice, nous avons décidé de le délivrer même quand l’exploitant est en contrôle, afin d’éviter les blocages… ».

Bien sûr, comptablement il s’agit là d’une avance, le solde étant versé un peu plus tard d’ici la fin de l’année. Un engagement pris par Annie GENEVARD à la veille de la nouvelle campagne. Elle ajoute : « on dit les choses, on les fait et on vient vérifier sur le terrain que le dernier mètre est bien franchi… ».

Elle n’en oubliera pas de remercier au passage les services de l’Etat qui ont pu procéder au versement de ces aides. « Cela est possible grâce à l’engagement des agents de l’Etat, souligna-t-elle, et au moment où nous allons renégocier la PAC, on s’aperçoit que ce dispositif est une politique indispensable pour la préservation du tissu agricole français et européen ; ce n’est pas une aumône que l’on verse, c’est une juste contribution de l’effort national et européen à des agriculteurs qui remplissent des fonctions absolument essentielles à la souveraineté alimentaire de notre pays ».

 

 

Défendre le principe de la PAC bec et ongles

 

Une PAC qui était considérée comme une politique d’avenir selon le prédécesseur de l’actuelle ministre, le nouveau député Républicain à l’Assemblée nationale, Michel BARNIER. Un sujet qui devrait occuper dans les mois à venir Annie GENEVARD. Puis, se voulant encore plus convaincante auprès des médias, elle renchérit : « tous ceux qui considèrent que la contribution de la France à la PAC est trop importante au budget européen, risqueraient de mettre en grande difficulté nos agriculteurs… ».

Une Annie GENEVARD bien décidée à défendre bec et ongles la PAC pour que celle-ci demeure suffisante dans son budget et son autonomie décisionnelle.

« C’est un combat fondamental, explique-t-elle, plusieurs pays ont déjà signifié à la Commission européenne qu’ils n’étaient pas satisfaits de la première mouture de la PAC, car une partie n’est plus commune alors que des défis considérables sont devant nous à gérer en commun, avec par exemple le défi du renouvellement des générations, l’adaptation au changement climatique, la réponse aux crises sanitaires. Il est indispensable que sur ces sujets, nous puissions mener une politique coordonnée comme cela s’est fait par le passé. Le niveau d’efficacité des politiques européennes est de se concentrer sur les priorités en soutenant la vie rurale, assurer la sécurité alimentaire et c’est l’enjeu le plus important, celui de la souveraineté alimentaire où il faut pouvoir se nourrir… ».   

Une souveraineté alimentaire qui fait écho dans la bouche de la ministre à la « souveraineté militaire » où il faut pouvoir se défendre.

Prenant l’exemple du département de l’Yonne, située dans une zone intermédiaire, Annie GENEVARD fit ensuite une démonstration de la répartition de cette PAC selon des critères spécifiques d’une grande technicité. « J’ai souhaité que l’on puisse améliorer les aides aux zones intermédiaires qui en ont un grand besoin, confirma-t-elle.

 

 

Les accords du MERCOSUR dans l’œil du cyclone

 

Naturellement, le porte-voix du gouvernement ne put éluder l’inévitable question se rapportant à la position de la France face au MERCOSUR, ce fameux marché commun comprenant plusieurs pays de l’Amérique du Sud à l’instar de l’Argentine ou du Brésil.

« C’est le plus grand accord de libre-échange jamais conclu, observa-t-elle, à date, le projet d’accord a été signé par Ursula Von Der LEYEN, présidente de la Commission européenne, mais cet accord ne nous convient pas du tout. Il exacerbe la concurrence que nous jugeons grave et préoccupante à la fois pour les volumes engagés à l’export et aussi parce que les modes de production ne sont pas du tout exigeants comme les nôtres… ».

Un projet d’accord qui ne trouve pas grâce aux yeux des Français, mais également des Polonais, des Hongrois, des Autrichiens, des Roumains, des Irlandais, des Belges ou des Italiens !

« Nous avons obtenu une clause de sauvegarde qui s’appliquerait en cas de crise de déséquilibre des marchés avec la possibilité de mettre des freins d’urgence (c’est ce que nous avions fait avec l’Ukraine) afin de préserver nos propres productions. Mais, il faut encore que les pays du MERCOSUR acceptent cette clause… ».

Quant au respect de la réciprocité des normes de production, c’est le point d’achoppement entre les deux futurs partenaires ! A ce propos, Annie GENEVARD élève quelque peu le ton : « il n’est pas normal que la viande importée ait été élevée aux antibiotiques interdits en France, aux hormones de croissance, que des productions végétales qui ont été traitées avec des substances interdites en France et en Europe inondent notre marché… ».

Un combat que la ministre de l’Agriculture entend bien mener, certes en France et en Europe, mais surtout à l’international. Elle ne manquera pas de faire référence aux droits de douane !

Sur le dossier de la DMC, pathologie très grave, Annie GENEVARD considère qu’il faut un traitement rapide, radical, assurer la détection des foyers infectés, et procéder à la vaccination obligatoire, de véritables mesures de sécurité. « Cette stratégie fonctionne mais il faut faire montre de rigueur dans les exploitations et interdire tous les déplacements des bovins… ».

Quant à la prolifération du loup, sujet de prédation que connaît bien visiblement la ministre, il est nécessaire de protéger l’espèce même si le niveau de protection a évolué au fil du temps et en y apportant des nuances.

« Il faut veiller à ce qu’il y ait un bon état de conservation de l’espèce, propose-t-elle, mais il faut aussi protéger nos éleveurs et le pastoralisme. Il faut protéger les cheptels. J’ai vu sur mon territoire la détresse des éleveurs face aux dégâts occasionnés par le loup. Il y aura des avancées dans la gestion de la prédation, j’y travaille de très près avec la préfète en charge à la gestion du loup… ».

A bon entendeur salut, ce que la ministre promet à l’instar des avances financières de la PAC, elle le tient ! Moyennant quoi, le loup n’a qu’à bien se tenir envers les agneaux !

 

Thierry BRET