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« L’immigration n’est plus une chance pour la France » : Guillaume LARRIVE en appelle au choix des Français via un référendum (2/2)

« Les problématiques de l’immigration sont au cœur des préoccupations de l’ancien parlementaire Républicain de l’Yonne, Guillaume LARRIVE. Non seulement, il a publié en livre de poche un essai finement ciselé sur le sujet où il réclame un référendum sur la question où les Français pourraient choisir sur ce sujet source de malaise civilisationnel mais en outre il espère apporter des réponses précises sous la forme d’un programme de campagne à la droite modérée et républicaine, très utile en vue des échéances présidentielles de 2027 ». « Les problématiques de l’immigration sont au cœur des préoccupations de l’ancien parlementaire Républicain de l’Yonne, Guillaume LARRIVE. Non seulement, il a publié en livre de poche un essai finement ciselé sur le sujet où il réclame un référendum sur la question où les Français pourraient choisir sur ce sujet source de malaise civilisationnel mais en outre il espère apporter des réponses précises sous la forme d’un programme de campagne à la droite modérée et républicaine, très utile en vue des échéances présidentielles de 2027 ». Crédit Photo : Thierry BRET.

Il est dans une forme ascendante, l’ancien parlementaire de l’Yonne ! Passage médiatique sur les antennes de LCI, il y a quelques jours, dans l’émission tardive du plus helvète des journalistes exerçant dans l’Hexagone, Darius ROCHEBIN, signature de chroniques régulières publiées dans les colonnes de « L’Opinion », conférence de presse à l’occasion de la parution, sous format livre de poche, de son dernier opus consacré à l’immigration… : bref, c’est un Guillaume LARRIVE tambour battant que l’on voit partout depuis la rentrée. Y compris au sein de l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) dont il a pris la présidence cet été.

 

SENS : Une fois n’est pas coutume, c’est dans la capitale des Sénons que Guillaume LARRIVE avait prévu d’effectuer sa grande rentrée politique à la mi-septembre autour d’un thème majeur à ses yeux, sur lequel il est investi depuis deux décennies : la politique de l’immigration en France. D’une part, la publication en format de poche de son dernier ouvrage, « Immigrations : l’heure de la décision » aux éditions de l’Observatoire dont la préface est signé par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Bruno RETAILLEAU, servait de judicieux prétexte pour évoquer cette thématique face à la presse de son territoire de prédilection, le département de l’Yonne ; d’autre part, la présentation d’une étude ultra détaillée émise par l’Observatoire de l’Immigration et de la Démographie en présence de son directeur général, Nicolas POUVREAU-MONTI, apparaissait comme un corollaire complémentaire pour échanger autour de ce sujet de société, l’une des sources de préoccupations fondamentales d’une large frange de la population hexagonale.

Redonner au peuple souverain le pouvoir de décider qui peut être accueilli au sein de notre communauté nationale est l’une des prérogatives essentielles voulues par le représentant Républicain du Conseil d’Etat, en appétence pour se relancer dans la course politique de ces futures semaines.

D’ailleurs, n’écrira-t-il pas sur un post diffusé sur les réseaux sociaux quelques jours après son intervention face aux médias du terroir : « Pour réussir l’intégration, il faut diminuer l’immigration et, surtout, mieux la choisir : continuer à accueillir des milliers de personnes qui ne travaillent pas n’a aucun sens… ». Une évidence, en somme !

La pensée de Guillaume LARRIVE est pourtant, on ne peut plus claire, à la lecture de ces lignes, compulsées dans cet ouvrage de poche, réédité récemment. « Le nouvel âge des migrations ne fait que commencer. Telle qu’elle se déroule à l’heure actuelle, l’immigration n’est plus une chance pour la France. Elle semble même hors de contrôle… ».

 

Le « grand chambardement » des immigrations, cause du malaise de la France

 

L’ex-député de la première circonscription de l’Yonne aime analyser les crises et autres soubresauts qui traversent au fil des ans le pouvoir politique. Il n’en est plus à son coup d’essai ! En 2018, il publiait le fameux ouvrage « Le Coup d’Etat de MACRON ». Un opus complété trois ans plus tard par le fameux « La Révolution inachevée ». Son appétence pour la littérature et les belles lettres ne datent pas d’hier pour l’ancien énarque. Il n’hésite pas à se référer aux écrits de Charles PEGUY, l’un de ses auteurs préférés dont il utilise les citations – « je le connais par cœur ! » précise-t-il en souriant - : « il faut toujours dire ce que l’on voit, et surtout il faut, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit… ».

En clair, il faut regarder la réalité en face, sans être un adepte du déni et ne pas s’arrêter uniquement à des chiffres sans les avoir commentés. Or, pour Guillaume LARRIVE, l’une des nombreuses causes engendrant le malaise actuel qui secoue la société française, c’est l’immigration.

« Cette question m’intéresse beaucoup dans la France de 2025, explique-t-il, elle est au cœur de la crise démocratique, elle est au cœur de cette interrogation presque existentielle qu’à la France sur elle-même. A certains égards, l’immigration, c’est le visage de la France de demain. Selon la nature, selon le volume, des immigrations multiples arrivent vers la France. La communauté nationale en est profondément modifiée. J’appelle cela le « grand chambardement »… ».

 

Les censures systématiques du Conseil constitutionnel

 

Toutefois, Guillaume LARRIVE aborde cela avec nuance et sans caricature aucune. « Mais, il ne faut pas s’excuser de ce que l’on voit ». De nouveau, le retour référentiel à Charles PEGUY ?

L’augmentation très forte des flux, l’accélération exponentielle de ce phénomène migratoire depuis le début des années 2000, mais également, en parallèle une absence de politique durable à ce propos sont observés à l’état brut par l’ancien parlementaire icaunais.

« C’est un phénomène qui a bien des égards n’a pas été décidé de manière démocratique et choisie, ajoute en substance l’orateur, mais aussi de manière raisonnée par la puissance politique. Les Français n’ont jamais été sollicités par référendum pour choisir la politique migratoire du pays… ».

Un inventaire d’un demi-siècle de prises de décision qui laissent pantois le vice-président des Républicains. Parfois par simple tabou idéologique, parfois par trop de convictions axées ouvertement vers les théories véhiculées par l’extrême droite. Un « stop and go » permanent de la part des gouvernances successives et une saisie par le droit ont petit à petit dépossédé le pouvoir public du peuple via ses représentants élus de choisir ou pas la politique migratoire de notre pays.

Sur la question du regroupement familial, Guillaume LARRIVE est encore plus catégorique : « il y a eu une rupture dans les années 70 mais celle-ci n’a pas été décidée par le pouvoir démocratique. N’oublions jamais que le décret de 1976 qui suspend l’immigration familiale a été signé par Valéry GISCARD D’ESTAING, Raymond BARRE et Simone VEIL ! ». Un décret qui sera annulé un peu plus tard par l’une des cours suprêmes de l’Hexagone à l’identique des lois PASQUA dans les années 90 avec les censures systématiques du Conseil constitutionnel.

Un organisme (Etat dans l’Etat) qui aura censuré une loi votée par les deux tiers des parlementaires français sur le sujet migratoire si épineux dans notre société. « Pourtant, c’était une mesure de bon sens absolue, insiste le représentant des Républicains, on prolonge la durée de placement dans les centres de rétention fermée d’étrangers OQTF dangereux ayant déjà commis des délits graves sur notre sol suffisamment longtemps afin de pouvoir obtenir le laisser passer des pays d’origine dans le cas d’une extradition. Ce texte est en phase avec les directives européennes, de surcroît ! Malgré cela, on a un Conseil constitutionnel qui trouve encore les moyens de censurer ce texte ! ».

 

 

Une rupture entamée sous l’ère ministérielle de Bruno RETAILLEAU

 

Une spécificité 100 % hexagonale de savoir finalement en bout de course de qui décide réellement dans ce pays ! Ce qui fait dire à Guillaume LARRIVE un brin amusé et ironique à propos de cet exemple très explicite : « il serait grand temps de décider démocratiquement et faire entendre la voix de la majorité nationale, longtemps restée silencieuse pour reprendre le contrôle de ce pays, et ce n’est pas un gros mot en soi de parler de « principe démocratique » ! ».

Des propos largement commentés par son auteur à travers les lignes de ce bouquin en format de poche qui représente à s’y méprendre à un programme de campagne de la droite républicaine pour 2027 ! Rien d’étonnant à cela que le président des Républicains, Bruno RETAILLEAU, ait lui-même rédigé la préface en y développant ses grandes idées sur le sujet. Une préface qui a été également publiée dans la revue « Commentaires », un média fondé jadis par Raymond ARON et aujourd’hui toujours placé sous la houlette de Jean-Claude CASANOVA, l’économiste et libéral qui à 91 ans n’a rien perdu de sa superbe pour en assurer la destinée. « L’heure de la décision » pourrait se muer en « heures des décisions » dès que la droite républicaine reprendrait les rênes du pouvoir étatique d’ici deux ans, selon le parlementaire icaunais.

Constatant que la France fait montre de « grande générosité » envers les personnes issues de l’immigration, Guillaume LARRIVE aura salué le travail aujourd’hui écourté de l’ancien occupant de la place Beauvau lors de son passage de quelques mois au sein du gouvernement : « la baisse du nombre de régularisation a été de 34 %, c’est-à-dire l’acte souverain du gouvernement qui dit à une personne en situation illégale pour des causes humanitaires qu’elle sera régularisée… ».

Autre chiffre à retenir dans la bouche de l’ex-député de l’Yonne : les interpellations des personnes étrangères en situation irrégulière ont, quant à elles, augmenté de 15 % grâce aux opérations menées par les forces de l’ordre. Les éloignements forcés, soit les expulsions dans le jargon usuel, ont progressé de 16 % pendant le mandat du potentiel candidat à la présidence.

« Quant aux naturalisations par décret, c’est un acte mutuel de reconnaissance, stipule l’intervenant, devenir Français ne se limite pas de posséder des papiers ! C’est rejoindre notre histoire, notre héritage, notre patrimoine. Les chiffres sont de moins 24 % dans la période où Bruno RETAILLEAU était aux manettes. Il y a bien des efforts qui ont été réalisés, et j’ose le dire une rupture avec ce qui existait jusque-là… ».

 

Les leviers des visas doivent être mieux gérés !

 

Toutefois, et de l’avis de Guillaume LARRIVE, tout cela semble encore insuffisant. « Des verrous devront être nécessairement sautés ! Cela passe forcément par un référendum… Ce n’est pas juste d’être pour ou contre l’immigration, nous ne sommes pas dans le cadre d’un sondage d’opinion ! Non, un référendum, c’est répondre à la question êtes-vous pour ou contre adopter le texte de loi qui permet de reprendre le contrôle de l’immigration en France ? Selon des plafonds de nationalité, par exemple… ».

Quant à la maîtrise assumée des allocations familiales, elle refait surface dans les propos énoncés par le membre du Conseil d’Etat.

« Il faut aussi plafonner dans ce texte soumis à référendum l’idée de la limitation, voire la non-perception des allocations familiales par des étrangers avant cinq ans de présence régulière et de cotisations sociales en France. Outre le contrôle juridique devant être renforcé, il faudra réaliser des efforts opérationnels de gestion sur les choix budgétaires de l’Etat avec davantage de centres de rétention administratifs à créer pour gérer les personnes en attente d’expulsion. Il faudra travailler davantage avec l’agence FRONTEX pour muscler le renforcement de nos frontières extérieures terrestres mais également maritimes. Des frontières européennes et nationales, il va de soi. Il faudra négocier surtout avec les pays d’origine de ces immigrés car depuis un an la situation n’a pas beaucoup évolué, notamment avec l’Algérie… ».

Une feuille de route programmatique largement consignée dans le livre que présente Guillaume LARRIVE devant les journalistes. Il reprend sur sa lancée, intarissable sur le sujet : « les visas de long séjour ont baissé de 5,2 % en octobre mais la relation bilatérale avec ces pays dont l’Algérie doit être basée sur les solutions à apporter sur les sujets de l’immigration au même titre que la coopération ou la coopération économiqueLes leviers des visas doivent être mieux gérés ! ».

Une politique migratoire très attendue par 70 % des Français, notamment avant les échéances des présidentielles 2027. Un sujet important qui devrait préoccuper aussi l’ensemble des obédiences politiques de notre territoire.

« Aussi bien les Français qui votent à droite ou à la droite de la droite que celles et ceux qui votent en faveur de la gauche républicaine, héritière de Georges CLEMENCEAU, et même si ces électeurs ne viennent pas de ma famille politique, ils partagent les mêmes opinions que moi sur ce sujet…, souligne fédérateur et convaincant un Guillaume LARRIVE qui a fait de cette thématique l’un de ses chevaux de bataille du moment. Un aspect fédérateur qui gagne progressivement l’intégralité de l’Europe ou presque du fait de la pression populaire et des problématiques sécuritaires, occasionnées par trop d’immigrations.

Citant un texte de 1934 signé de la plume d’André TARDIEU, ancien président du Conseil avant-guerre, Guillaume LARRIVE conclura son intervention par ces quelques mots : « je ne crois pas que la France pour se libérer des troubles qu’elle subit ait besoin de se faire ni bolchéviste ni nazie dans sa propre tradition, elle trouvera les remèdes par elle-même… ».

Cela signifie qu’il y a « nul besoin d’aller chercher les extrêmes pour trouver des solutions à ses problèmes actuels : on a le droit de décider et d’être ce que l’on est ! », justifie le président des Républicains de l’Yonne. En résumé, c’est la nouvelle maxime préférée de l’ex-parlementaire qui souhaite voir son programme migratoire, publié en plus de 200 pages dans cet intéressant ouvrage, être applicable dès le printemps 2027 en France, si la droite républicaine et modérée arrive au pouvoir !   

 

Thierry BRET