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Le coup de « Tonnerre » de Cédric CLECH : deux vice-présidents divorcent de leur intercommunalité…

« Divorce à la tonnerroise pour le binôme de vice-présidents de la Communauté de communes Le Tonnerrois-en-Bourgogne Emilie ORGEL et Cédric CLECH ! Désapprouvant les orientations budgétaires de l’intercommunalité et soulignant de sérieux dysfonctionnements, les deux élus de Tonnerre reprennent donc leurs destins en main après leurs démissions. Parés à agir en toute liberté… ». « Divorce à la tonnerroise pour le binôme de vice-présidents de la Communauté de communes Le Tonnerrois-en-Bourgogne Emilie ORGEL et Cédric CLECH ! Désapprouvant les orientations budgétaires de l’intercommunalité et soulignant de sérieux dysfonctionnements, les deux élus de Tonnerre reprennent donc leurs destins en main après leurs démissions. Parés à agir en toute liberté… ». Crédit Photos : Ville de Tonnerre.

Cela couvait depuis un moment. Comme un feu se consumant très lentement avant de se transformer en un brasier inéluctable. Une situation qui n’était plus tenable, de l’aveu même du principal intéressé, l’édile de Tonnerre, Cédric CLECH. Celui-ci a décidé de jeter l’éponge lors du dernier conseil communautaire du Tonnerrois-en-Bourgogne et de mettre ainsi la clé sous le paillasson. Reprenant sa liberté de penser et surtout d’agir, « afin de ne plus être empêché »…

 

TONNERRE: Stop ou encore ? Homme de média et de communication, le conseiller départemental et maire de Tonnerre s’est-il inspiré du titre de l’antépénultième émission radiophonique accueilli depuis des lustres sur les ondes de RTL, avant de prendre sa décision ? Irrévocable, celle-ci l’a été et le restera, visiblement ! Ce sera donc « stop » !

Plus qu’un coup de semonce, c’est une tornade blanche qui a traversé l’hémicycle du conseil communautaire du Tonnerrois-en-Bourgogne le 23 février dernier à l’annonce de cette démission qui aura claqué telle la foudre par un soir d’été dans le secteur oriental de notre territoire. Un départ qui en aura engendré un deuxième : celui de la cinquième vice-présidente de l’assemblée communautaire, Emilie ORGEL, elle-même première adjointe de la ville de Tonnerre, donc une très proche collaboratrice de Cédric CLECH.

 

Des élus de Tonnerre le plus souvent stigmatisés…

 

Présidée par Anne JERUSALEM, l’appareil communautaire du Tonnerrois-en-Bourgogne perd ainsi, outre les deuxième et cinquième vice-présidents de la structure, les deux têtes de file défendant les intérêts de Tonnerre, la ville phare de cette zone géographique importante. Un claquement de porte spectaculaire que Cédric CLECH assume sans aucune ambiguïté.

« A partir du moment où l’exécutif de la CCLTB, par pure tactique politique, cultive auprès de sa majorité le fantasme de l’opposition Tonnerre versus les communes rurales, nous n’avancerons pas, souligne un Cédric CLECH très déterminé, nous tentons à l’échelle de la ville de Tonnerre, depuis le début de cette mandature, un nouveau pari. Cela se voit, en lien, avec des partenaires de confiance… ».

 

 

De son côté, Emilie ORGEL se positionne dans ses déclarations sur une ligne similaire que le premier élu tonnerrois.

« Depuis plus de deux ans maintenant, les membres du COMEX de la Communauté de communes du Tonnerrois-en-Bourgogne représentants la ville de Tonnerre sont très  souvent stigmatisés. La mauvaise entente ne permet pas un travail serein dans l’intérêt général des administrés du territoire. On est bien loin de la synergie tonnerroise affichée… ».

Bref, devant cette situation de forte houle permanente observée au sein de l’institution, les deux élus de Tonnerre ont préféré mettre un terme à l’expérience et opter pour un nouveau cap. Celui du divorce et du cavalier seul en ce qui concerne leurs projets, portant un coup indéniable à la gouvernance de l’intercommunalité.

 

 

Des orientations budgétaires non cautionnées par les deux élus démissionnaires…

 

Ce sont les orientations budgétaires présentées par l’exécutif communautaire lors de cette séance de travail qui auront été le fil d’Ariane déclencheur de la situation que l’on sait.

« Des choix budgétaires qui organisent la dérive des dépenses courantes du budget 2023, explique Cédric CLECH dans son communiqué officiel, qui conduisent à un déséquilibre de plus de 600 000 euros du fait, principalement des dépenses de personnel. Ainsi, depuis le début de cette mandature, la seule masse salariale augmenterait d’un million d’euros alors qu’aucune nouvelle compétence n’est exercée par l’exécutif communautaire… ».

Le contexte conjoncturel du moment n’arrange donc rien. Le bureau communautaire a également acté une hausse des impôts qui se répercuterait avec des effets néfastes sur les entreprises et par ricochet sur l’emploi. « Sans omettre les ménages, renchérit le maire de Tonnerre, qui sont déjà asphyxiés par la baisse de leur pouvoir d’achat… ».

Mais, le nombre de griefs reprochés à la gouvernance de la CCLTB ne se cantonne pas aux seules incidences conjoncturelles. Emilie ORGEL et Cédric CLECH désapprouvent d’une même voix l’absence d’une commission des finances – cela est d’usage dans toutes les collectivités -, la non-mutualisation des fonctions supports ce qui pourrait éviter l’hémorragie des dépenses du personnel ; la volonté de supprimer plusieurs groupes scolaires dont l’école Pasteur ; l’abandon de la gestion de l’aire d’accueil des gens du voyage ou encore le report – s’agit-il d’un arrêt définitif ? – du projet d’agrandissement de la crèche.

Un inventaire à la Prévert qui se rapporte aussi à l’inertie d’un contrat local de santé – le besoin présentiel de praticiens se fait sentir sur le territoire - ; le désengagement de la structure communautaire du Centre de développement du tonnerrois ; le manque de stratégie économique ; la non-prise en compte de réels problèmes autour de la mobilité.

Reste un ultime point revendicatif de la part des deux élus démissionnaires : le manque d’équité de traitement entre l’ensemble des communes et des habitants du Tonnerrois ce qui met en évidence de sérieux dysfonctionnements.

Avec de tels arguments dans leur besace, le divorce ne pouvait être que consommé sans autre conciliation par les deux vice-présidents de l’intercommunalité. Ils le font savoir et ne s’en privent pas. Libres dans leurs têtes…

 

Thierry BRET