Au nom du père et lors d’un requiem hommage à Johnny, David HALLYDAY, fils prodige, allume le feu à Auxerrexpo
Sang pour sang. Le fils du père, certes, mais surtout « tel père, tel fils », sur la scène, parfois dans la gestuelle et le contact direct avec le public. La voix grave et surpuissante, en moins. Mais, pas de quoi décevoir, bien au contraire, les aficionados inconditionnels de Johnny, venus rendre un vibrant hommage à leur idole de toujours, par procuration avec son héritier musical, dont ils fêteront le 05 décembre le huitième anniversaire de sa disparition. Devant plus de 3 000 spectateurs, David HALLYDAY a glorifié le héros : un mythe éternellement vivant dans toutes les mémoires…
AUXERRE : Un membre de la famille HALLYDAY sur la scène du parc des expositions auxerrois ne pouvait représenter que le nirvana ou le Graal pour bon nombre des suiveurs musicaux et des fans de la première heure comme aux plus récents qui au fil du temps ont tissé des liens étroits avec le « Taulier », parti bien trop tôt rejoindre les cieux éternels le 05 décembre 2017, par disques, concerts et films interposés. Alors, c’est sûr : quand la programmation du parc des expositions local a été dévoilée en début de saison et que le patronyme de David HALLYDAY, le fils de…, figurait en bonne place en date du 15 novembre au soir, les billets proposés par le tourneur de l’artiste, « Le Bruit qui pense », une société de production franc-comtoise située à Besançon, s’arrachèrent tels des petits pains, devant nourrir une cohorte d’affamés !
Et affamées, elles le furent les quelques trois mille personnes venues d’horizons divers et variés, parfois de fort loin, pour voir, admirer, apprécier, écouter, rêver avec nostalgie et tendresse en compagnie du fils prodige qui aura consacré durant deux heures de son spectacle ou presque un large pan de son répertoire scénique aux œuvres immortelles de son père, Johnny ! Dont certaines portent sa signature, du reste !
Séquence nostalgie dès l’installation du public…
Déjà, en guise de préambule, côté nostalgie et style revival faisant référence aux grandes années de la musique intemporelle (les Sixties et sa déferlante de pop à la sauce anglo-saxonne), tout se présentait pour le mieux pour les spectateurs durant les minutes devant précéder l’entrée sur scène du fils de Sylvie VARTAN et de Johnny HALLYDAY ! Un natif de 1966 ! Quel grand cru…
Les puristes auront eu tout le loisir pendant que les trois mille personnes prenaient place, accompagnées de leurs ouvreuses à l’intérieur du grand espace d’Auxerrexpo de se délecter de quelques chefs d’œuvres internationaux d’autrefois. Entre un « Come together » de l’époque flamboyante des BEATLES de 1969 au « Good Vibrations » des BEACH BOYS fleurant bon le sable chaud californien, ou un « Sunny Afternoon » de la bande de Ray DAVIES et des KINKS, voire l’iconique « A Whiter shade of pale » de PROCOL HARUM où des millions de jeunes gens auront pu compter fleurette à l’être aimée sur des slows torrides de l’été 1967 : chacun y aura trouvé son compte ! Un premier bon point pour le décorum ambiant, surtout avec cette bande son, si délicieuse et subtile.
Puis, la lumière disparut avant que sur le grand écran placé au fond de la scène n’apparaisse le visage casqué de la vedette du soir : un David HALLYDAY loin de faire ses 59 ans, svelte et au visage juvénile.
Accompagné de six musiciens, sobres mais terriblement efficaces avec leurs instruments dont certains réalisèrent de belles prouesses tant derrière les fûts de la batterie qu’à la guitare solo, David HALLYDAY va dérouler le tapis rouge à la nostalgie et au culte de l’être disparu, durant deux heures en donnant une lecture scénique de son dernier opus, publié en 2024, « Requiem pour un fou », référence éponyme à la célèbre chanson interprétée par son paternel, en 1976. Une année charnière, comme bien d’autres, dans la carrière de Johnny qui caracolera en tête de tous les hit-parades de l’époque avec le titre « Derrière l’Amour », une reprise francisée d’un morceau italien, que David ne manquera pas de chanter avec sa griffe qui lui est personnelle.
La promesse de revenir à Auxerre !
A la guitare ou au piano, David HALLYDAY gratifiera ensuite les fidèles du père, comme les autres d’ailleurs de morceaux cultes interprétés jadis par son paternel : « Laura », le clin d’œil à sa petite sœur et à la fille que Johnny a eu avec l’actrice Nathalie BAYE, « Vivre pour le meilleur », le vieux classique de 1972 « Oh ma jolie Sarah » repris par les quinquagénaires et plus de la salle qui chavire en transe, « l’Envie », « Mirador » chanté à la fois en anglais qu’en français, « Quelque chose de Tennessee » ou le célèbre « Diego », qui est toujours libre dans sa tête. Bref, le show bien huilé se déroule à la perfection, sans accroc et sans surprise. Notons de jolis effets de lumière sur « Allumer le feu » !
Naturellement, le chanteur en profitera aussi pour placer quelques-uns de ses grands succès, entre des instants de pure mélancolie avec « Ma dernière lettre » aux paroles à réécouter en boucle pour mieux comprendre sa souffrance intérieure, de souvenirs nostalgiques autour des premières amours (« High ») ou de « règlements de compte » bien assumés à certains de ses proches (« Tu ne m’as pas laissé le temps »), avant de revendiquer haut et fort sa descendance familiale et son nom de scène (« Sang pour sang »), nom de l’album que le fils avait réalisé pour le père, en 1999. D’ailleurs, il ajoutera à sa set-list le fameux « Père de personne » !
Par deux fois, et avec talent car il a la parfaite maîtrise de cet instrument qu’il a appris très jeune, David HALLYDAY s’installera derrière les fûts d’une batterie de belle taille pour satisfaire des spectateurs qui n’en demandaient pas moins. Il y a du Keith MOON (le légendaire batteur génial des WHO) dans ce garçon qui a affirmé ses qualités de multi-instrumentiste de génie, lors de ce concert épique accueilli à Auxerre. Un dernier petit tour derrière le piano dans un halo de lumière bleuté et David HALLYDAY tirera sa révérence avec la magnifique mélodie écrite par Jean-Jacques GOLDMAN, extrait de « Gang » en 1986, « Je te promets », aux inoubliables paroles. Une promesse ? Celle faite par le fils de Johnny de revenir un jour à Auxerre pour y chanter de nouvelles chansons, voire des plus anciennes…Histoire d’entretenir pour toujours la flamme de son père ?
Thierry BRET