En musique, avec des danses et avant que les drones ne clôturent le bal… : le Conservatoire auxerrois a été inauguré !
Difficile de trouver date plus appropriée que le 21 juin pour inaugurer un conservatoire dédié à la musique et à la danse ! Si le public auxerrois a quelque peu boudé les bals de l’après-midi, du fait d’une chaleur peu propice à l’exercice, le spectacle de clôture et ses centaines de drones illuminant le ciel de leurs figures, a connu un joli succès. Il y avait foule aux alentours de 22h30 sur le nouveau parvis du Conservatoire, du côté de la rue de l’Ile aux Plaisirs… Une rue qui portait bien son nom, samedi soir !
AUXERRE : Mener un bal « Renaissance », en costumes, sous un soleil de plomb, tout en conservant sourire et sérénité n’est pas à la portée du premier venu ! Maîtres de danse de la Compagnie « Bassa Toscana », qu’ils ont créée il y a près d’un quart de siècle, Stéphane QUÉANT et Bernadette JACQUET ont démontré tout leur professionnalisme sur le parvis du Conservatoire, lors du bal ouvrant les festivités de cette journée inaugurale.
Spécialiste de la danse médiévale, renaissance et baroque, le couple n’a pas tardé à entraîner dans son sillage une vingtaine d’amateurs du genre, aguerris à la discipline et le cortège a pris place pour une première « pavane », du nom de cette danse de cour en vogue au XVIe siècle. Pour l’occasion, accompagné musicalement par l’ensemble vocal et instrumental Sénonais « Obsidienne » et les violons Renaissance du quatuor lyonnais « Sonadori ». Même le micro semble souffrir de la chaleur et déclare forfait, mais qu’importe !
De sa voix de stentor, le « Maître » du bal apporta quelques explications : « la pavane est une danse tranquille qui s’effectue en marchant, avec un pas simple, j’avance et je joins les pieds… ». Trop facile !
« On peut marcher, mais aussi démarcher et faire une demi-conversion consistant en un demi-tour avec les messieurs sur la gauche qui vont reculer sur le double pendant que les dames vont avancer… ».
Ça se complique ! Et pour corser le tout, on enchaîne avec une « gaillarde », une danse sautée au rythme plus marqué : « vous n’êtes pas obligés de sauter trop haut, il fait chaud ! Mais le principe, c’est de faire quatre pieds en l’air et tenir une cadence… ». Amateurs et « pieds carrés », s’abstenir !
Après l’époque médiévale, place à l’accordéon et à ses subtilités
Pas de quoi entamer l’optimisme du directeur du Conservatoire, Pierre-Jean ZANTMAN : « avec ce type de danses, on est dans un imaginaire, à la fois danses de couples mais aussi danses de rondes et tout le monde peut participer ! ».
Ravi d’accueillir dans ses murs, la Compagnie « Bassa Toscana » : « on met à leur disposition toute l’année un studio pour leur permettre d’animer des stages et chaque été, on peut les retrouver à l’Abbaye Saint-Germain pour un stage suivi d’un bal… ».
Changement de registre deux heures plus tard avec le bal traditionnel, animé par l’accordéoniste et professeur au Conservatoire Laura CHOFFÉ, dont le répertoire a su redonner toutes ses lettres de noblesse à l’instrument, trop souvent associé au musette : « ça nous colle à la peau ! Mais, l’accordéon est partout et s’adapte à tous les styles, du jazz à la chanson française. L’instrument a su se renouveler et c’est bien… ».
Pour preuve le nombre grandissant d’élèves se lançant dans l’apprentissage du « piano à bretelles », dont certains sont présents sur l’estrade avec leur instrument, à l’image d’autres collègues du Conservatoire venus prêter main forte, pour une première partie dédiée aux danses traditionnelles morvandelles ou bretonnes. Sur le parvis enfin redevenu ombragé, quelques couples entament une valse et l’accordéon pleure sous les notes et les paroles de « La Nonchalante ». Le traditionnel breton qui suit, fait élargir le cercle et c’est parti pour un « laridé » venu tout droit du pays vannetais ! Pas d’excuses pour ne pas entrer dans la ronde ! L’atelier de danse folk « Folle Cadence » est là pour aider et encourager les néophytes.
Un spectacle de drones sans fausse note, et avec celles de QUEEN !
A peine éteintes, les lumières du troisième bal de la journée, aux accents plus contemporains, que d’étranges lucioles, semblent partir à l’assaut du ciel au-dessus de l’Yonne en une danse réglée comme du papier à musique. Des centaines de drones avec LED embarquées font le spectacle, multipliant motifs et messages divers. Un show synchronisé et chorégraphié, sans aucune fausse note, grâce au programme informatique transformant les pages du « storyboard » concocté en amont, en commandes de vol transmises aux « Objets Volants bien Identifiés ». Un spectacle que l'on doit à la société ALLUMEE, spécialiste dans le spectacle de drones.
Un système centralisé coordonnant tous leurs mouvements, afin de s’assurer qu’ils restent à bonne distance les uns des autres. Sur l’estrade, le préfet Pascal JAN et le vice-président du Conseil départemental, Christophe BONNEFOND, semblent sous le charme et filment à tour de bras, smartphone bien en main ! « We will, we will rock you, sing it… ». La musique de QUEEN donne le tempo alors que s’affiche dans le ciel le titre éponyme. Une dernière figure pour la route ? Pas de chance, c’est un message publicitaire : « #Transformons l’Auxerrois » ! La campagne des municipales serait-elle déjà lancée… ?!
Dominique BERNERD