Sacré Jean-Paul ! Mais, comment fait-il pour conserver une telle plume épistolaire avec le temps qui passe ? Avec sa pêche d’enfer – étonnant pour un homme qui a foi en dieu ! -, une existence multiple et tarabiscotée entre le milieu bancaire, la gestion d’un bowling ou la vie insolite et expérimentale d’un sans domicile fixe ! Il a tout connu ou presque notre chroniqueur de Presse Evasion – il a même publié un recueil spécifique rassemblant la multitude de ces écrits dont il nous gratifie avec le plus grand des plaisirs chaque semaine – sans omettre de donner des conseils sur les placements à privilégier. Le voici qui nous revient dans un nouvel opus, intitulé avec ironie « Il était une foi…la mienne », le film de sa vie à travers ses galères et ses moments d’espérance, soit le troisième volet de ses mémoires dont on ne lasse pas…

AUXERRE: Certains se souviendront des mémorables moments radiophoniques vécus il y a quelques années de cela chez nos camarades de « France Bleu Auxerre » - la station se nommait encore ainsi à l’époque avant d’adopter la nouvelle identité hexagonale « Ici » - au micro de la truculente et pugnace Delphine MARTIN. Notre consœur essayait de pousser l’invité du jour, un dénommé Jean-Paul ALLOU, dans ses ultimes retranchements pour que ce dernier puisse expliquer les péripéties nombreuses qui furent les siennes durant cette existence n’engendrant pas la morosité. Jean-Paul ALLOU !

Le lectorat de « Presse Evasion » connaît parfaitement bien le bonhomme qui nous régale très régulièrement de ses chroniques pertinentes, des tribunes sur les grands chamboulements sociétaux et politiques de notre époque…

Cette fois-ci, changement de registre ! Jean-Paul ALLOU nous livre des écrits où il ne parle pas des autres ni des soubresauts de ce monde qui s’étiole en tous sens, mais bien de lui. Il se raconte dans le troisième volet de ses mémoires dont le titre est déjà à lui seul une invitation à en découvrir davantage avec son zeste d’humour : « Il était une foi…la mienne » !

Un nouvel opus témoignage, autour d’une vie remplie de drames et de révoltes, une destinée hors du commun dont certains scénaristes en manque d’imagination pourraient s’inspirer pour en préparer la trame de leur prochain script !

Un an à vivre dans la rue et huit années comme SDF !

Jean-Paul ALLOU ? C’est un véritable couteau suisse existentiel ! Le Rémy BRICKA (souvenez-vous de cet homme-orchestre tout de blanc vêtu et accompagné d’un lapin et d’une hirondelle qui faisait la nique aux plus grandes vedettes de passage dans les émissions musicales de Guy LUX ou des CARPENTIER dans les années 70 et 80 !) de la débrouille ! Ancien directeur général d’un établissement bancaire, ex-maître de conférences en université, consultant financier libéral, journaliste, écrivain, et même saltimbanque – il effectuera une tournée dans une troupe de théâtre amateur et présenta ses textes poétiques dans les cafés et dans les rues avant de monter des spectacles de « slam »…-  Jean-Paul ALLOU est un univers d’éclectisme et d’idées à lui tout seul ! On lui doit en sa qualité d’auteur la chanson officielle pour le centenaire de la statue de Liberté (« Liberté » sortie chez Polygram en 1986). Il compte aujourd'hui une douzaine de livres de poésies et de recueils, à l’instar de « Je suis Gilet jaune » et « Elysée-moi », un livre d'humour de dictons animaliers et deux autobiographies…

Le voici dans de nouvelles pérégrinations. Il se livre sur son espérance en Dieu : « Dieu donne, Dieu reprends, loué soit Dieu ». Sa foi le sauve de toutes les situations, même les plus poignantes. Une première épouse qu'il accompagne sur son un lit de douleur, rongée par un cancer des os. Vingt-cinq années de mariage plus tard, il doit se résoudre à la consoler et la protéger durant deux ans. Et puis un second mariage, il croit avoir retrouvé la paix...que nenni ! L'épouse partira un jour avec la caisse, tous les biens immobiliers et les enfants… des batailles judiciaires qu'il perd toujours !

Les enfants ne veulent pas reprendre contact. Pourquoi ? Après, il baisse les bras et abandonne. La faillite de son cabinet, la saisie de tous ces biens (sauf l'immobilier qui était au nom de son épouse, lui avait pris les crédits), la misère, et enfin la rue.

Un an à vivre dehors et huit ans en qualité de SDF, qui papillonne d'hébergement en hébergement. Alors qu'il est dans la rue, la presse s'intéresse enfin à son histoire atypique et là c'est « Boudu sauvé des ondes… ».

Tout est possible dans la vie si l’on y croit !

On doit la préface de ce troisième chapitre au journaliste Olivier DELACROIX, homme de radio et de presse écrite. A 71 ans, Jean-Paul ALLOU qui collabora jadis avec « Ouest France » et « Le Perche » a encore des choses à dire et à partager.

C’est justement lors d’un passage sur les ondes de « France Info » qu’un auditeur le remarque. « Il m’a proposé de prendre la direction de son bowling dans la ville de Nancy ! ».

Banco ! Après cet épisode de courte durée, JPA revient à Paris. Là, il devient veilleur de nuit dans un centre d'accueil de jeunes gens abandonnés par les familles, avant d’endosser la vêture d’intendant général d'une congrégation religieuse de sœurs contemplatives.

« Là, résume-t-il, ce fut de l'inédit, du spectaculaire, de l'angoissant, du paranormal, des offices et des prières, bref, l'expérience de sa vie… ». La foi dans sa forme la plus exacerbée ?!

Aujourd’hui, il vit dans le sud de l’Hexagone, dans la région de Fayence. Où aux côtés de sa compagne, France C. – elle publie également des écrits dans nos colonnes – il coule des jours heureux et en harmonie avec sa paix intérieure avec ses animaux. Tel un écrivain et un poète en perpétuelle renaissance…

Ce troisième opus est à lire avec une prise de conscience sur tous les évènements de la vie qui se relient les uns aux autres. Cela se nomme le destin ; en tout cas, la destinée de Jean-Paul ALLOU, montrera que tout est possible dans la vie si l’on y croit un peu ! La foi n’a pas de limites…

En savoir plus :

« Il était une foi…la mienne ! », un ouvrage de Jean-Paul ALLOU, publié aux éditions STYLIT en 500 pages, 22 euros. Contact par e-mail à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Thierry BRET