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Le monde « feutré » de Stéphanie BODIN s’apprécie chez MOUV’ART : onirisme, symboles et ésotérisme sur un fil…

« Elle se situe entre artisanat et artistique : Stéphanie BODIN valorise la laine en la feutrant dans une expérimentation textile dont elle a le secret et surtout le talent…En témoigne cette Vénus de la préhistoire dont elle a magnifié la réalisation… ». « Elle se situe entre artisanat et artistique : Stéphanie BODIN valorise la laine en la feutrant dans une expérimentation textile dont elle a le secret et surtout le talent…En témoigne cette Vénus de la préhistoire dont elle a magnifié la réalisation… ». Crédit Photos : Thierry BRET.

Un visage miniature, façon « Pierrot lunaire », contemple les visiteurs admiratifs de la galerie « Mouv’Art ». Plus loin, c’est un tableau de feutre, obtenu à partir d’un minutieux travail de laine cardée qui rappelle une reine de France. Celle qui aimait tant les agneaux et la laine qui leur poussait sur le dos, Marie-Antoinette. Présente dans un petit médaillon, elle donne la réplique virtuelle à un autre personnage à la silhouette royale et familière, sans doute Louis XVI. Bienvenu dans le monde imaginaire et très « feutré » de l’artiste Stéphanie BODIN…

 

AUXERRE : Elle a su franchir le pas, l’artiste originaire de Lorraine ! Et proposer aux visiteurs auxerrois de la galerie MOUV’ART, une très enthousiasmante présentation de son travail, fin et minutieux, réalisé de manière individuelle, bien loin des aventures collectives avec lesquelles elle collabore d’ordinaire.

L’univers est singulier. Fascinant, même si l’on y prête grande attention. Car, il y a bien des révélations historiques, symboliques, ésotériques à déceler à travers ces œuvres de feutre qui occupent cet antre de la vie culturelle du cœur de ville auxerrois.

Stéphanie BODIN est une touche-à-tout de talent qui s’aventure dans bon nombre de strates inspirantes au niveau de son imaginaire si fécond. La royauté, la préhistoire – eh oui, on t’a reconnu « petite Vénus » du paléolithique qui agrémente l’un des cadres suspendus à une surface murale -, ésotérisme avec ces personnages humains digne de la mythologie se mélangeant à des formes animales et végétales, voire maçonnique avec une surprenante interprétation créative de deux colonnes porteuses de lune et de soleil ouvrant la porte d’un temple où s’élève dans les airs un étrange personnage – le Grand Architecte de l’Univers sans doute ?!-, entre rêve et réalité, vie terrestre et autre monde.

 

 

 

Puiser ses références parmi l’art populaire…

 

Un travail, subtilement réalisé par une artiste qui ne se contente pas du conformisme. Déjà par le choix de ces thèmes peut-être un peu trop abscons dont elle traduit les messages forts. Mais, aussi par la matière lui servant de support. Ce feutrage qu’elle obtient à partir de laine cardée, matière naturelle, noble, douce, chaleureuse, vivante en somme. Le tout conférant à l’ensemble une véritable magie.

Se définissant comme un artisan d’art, cette amoureuse des textiles qu’est Stéphanie BODIN créée des panneaux en relief, des sculptures, puisant ses références parmi le vaste catalogue de l’art populaire.

En 2023, l’artiste devrait se rendre dans la Creuse, dans la capitale mondiale du feutre de laine à Felletin.

Matériau peu utilisé en France, la laine cardée est en revanche très développée en Russie, en Europe de l’Est ou en Scandinavie. Quant au feutre utilisé en France, il sert à fabriquer des chapeaux, sacs et bijoux.

« J’aime valoriser la laine qui est noble mais détruite en très grande quantité, explique-t-elle, j’aime travailler ce matériau rustique et si précieux à mes yeux... ».

A ne rien modifier, c’est sûr pour cette artiste à découvrir jusqu’au dimanche 04 décembre à la galerie MOUV’ART…

 

Thierry BRET