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INSTITUTIONNELS

La sénatrice Amel GASQUERRE intervient aux « Entretiens » : « oui, l’IA va changer la façon de gouverner »

By Thierry BRET octobre 28, 2025
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« L’intelligence artificielle ne remplacera jamais les relations humaines qui sont le socle de la démocratie, surtout dans le cadre de la gestion d’une collectivité. Mais, aujourd’hui, la plupart des collectivités de l’Hexagone utilisent déjà l’IA prédictive et générative pour leurs usages au quotidien. Une réalité qu’a partagée la sénatrice du Pas-de-Calais Amel GASQUERRE devant les élus de Puisaye-Forterre lors de la première session des 35èmes Entretiens de Champignelles, pilotés par l’inamovible Jacques GILET… ». Crédit photos : Thierry BRET.

C’est presque un énoncé de philosophie ! « Le maire est-il contraint par l’intelligence artificielle ? ». Tel est le sujet d’ouverture des 35èmes Entretiens de Champignelles, ce rendez-vous unique sur le territoire de l’Yonne, où maires et élus des municipalités de Puisaye-Forterre, voire parfois d’un peu plus loin, prennent un malin plaisir à se retrouver une fois l’an, à pareille époque, pour un séminaire proposé en session de formation où les neurones et les échanges tournent à plein régime.

 

CHAMPIGNELLES : On en parle partout. Le sujet est mis à toutes les sauces. Normal, jamais l’IA, acronyme pour Intelligence Artificielle, n’aura autant tenue la dragée haute de toutes nos préoccupations sociétales depuis un moment. Pas une semaine, pas un mois sans qu’il n’ait ici et là des colloques, des conférences, des thématiques, des interventions sur ce thème dont nous abreuve également via le milieu médiatique. Alors, rien de surprenant en soi que les sacro-saints « Entretiens de Champignelles », trente-cinquième du nom, abordent ce sujet, avec pour objectif de donner du grain à moudre aux élus de la Puisaye-Forterre, réunis en une journée de travail se voulant fructueuse au plan intellectuel.

En guise de préambule, comme il le fait si bien à chaque rendez-vous concocté par ses soins – il est président de l’Association des Elus de Puisaye-Forterre et maire honoraire de Champignelles depuis longtemps -, Jacques GILET aura su planter le décor, derrière le pupitre du Centre de rencontre local.

Posant en guise de jalons constructifs quelques bonnes interrogations sur le rôle de l’IA et son apport structurel aux représentants des collectivités que sont les élus, l’orateur, une fois le mot de bienvenue de l’édile actuel, Eric PAURON, présenta celle qui allait être la première personnalité à s’exprimer sur le sujet de cette matinée très dense au niveau de son contenu, la sénatrice du Pas-de-Calais, Amel GASQUERRE, également conseillère régionale des Hauts-de-France.

Certes, l’intervenante n’arrivait pas directement de la région septentrionale de l’Hexagone en cette matinée embuée de bouillard mais bel et bien de Paris où elle fut reçue par sa camarade de chambre parlementaire, la sénatrice de l’Yonne Dominique VERIEN, fidèle d’entre les fidèles de ces « Entretiens » dont elle ne manque jamais une édition.

 

L’IA n’a rien de magique, c’est l’homme qui l’a nourrie !

 

Satisfaite d’être présente à ce rendez-vous, admirative également du travail qui y est effectué chaque année, la sénatrice Amel GASQUERRE justifia sa venue par l’intérêt de cette réflexion collective de la part des élus, désireux de se projeter vers le futur. Rapporteur sur l’intelligence artificielle et les territoires au Sénat, la jeune femme insista sur l’importance de ce sujet dès son préambule.

Premier constat : chaque jour qui passe, le citoyen français utilise trente applications issues de l’IA via son smartphone. Une entrée en matière permettant de préciser de la part de l’oratrice que l’IA est déjà présente partout.

« L’IA peut-elle prendre des décisions à la place du maire ? Vaste question en effet, rappela à voix haute la pensionnaire du Palais du Luxembourg, c’est vrai que nous sommes fascinés par cet outil et ses annexes comme « chatgpt ». Certes, l’IA ne peut pas se substituer au maire dans la prise de ces décisions mais dans la réalité, ce dernier sera influencé par l’apport de cet outil révolutionnaire que nul ne peut plus ignorer dans notre société… »..

 

 

L’IA n’est pas magique, selon les considérations personnelles de la sénatrice. « Ce n’est pas humain, ce sont surtout des mathématiques à la base ! On y est injecte un flux impressionnant de données (la fameuse data) et on y ajoute des algorithmes avec des calculateurs ; à partir d’une requête, d’une demande, on obtient une réponse précise qui est le fruit de ces données…La vérité, c’est que si on ne nourrit pas ce système à partir de nos données humaines, cela ne fonctionne pas ! ».

Souhaitant vulgariser un maximum les explications un peu trop techniques sur le sujet du jour, Amel GASQUERRE parvint à captiver le public, peu avare de prises de notes sur les calepins prévus à cet effet.

Puis, l’intervenante demande à son auditoire de se détacher de la fascination habituelle que la population peut avoir envers l’intelligence artificielle. Poursuivant sur la présentation des deux familles d’IA, la prédictive (tâche limitée et répétitive) et la générative (gestion de contenus, collecte des informations, traitement des images et de textes…), la conférencière illustra ses propos en apportant de l’eau au moulin des exemples avec dans le premier cas la gestion des déchets effectués par certaines localités ; ou la création de nouveaux contenus dans le second cas, très utile pour enrichir les besoins de communication d’une collectivité.

 

 

L’IA ne prend pas de décision politique

 

Aujourd’hui, une collectivité sur deux en France utilise déjà l’IA dans ses besoins du quotidien. Quant aux régions, elles suivent au diapason : 75 % d’entre elles sont engagées sur des procédures d’utilisation de l’IA. Les communes de moins de 10 000 habitants ne sont pas en reste non plus pour 14 % d’entre elles qui travaillent déjà avec l’intelligence artificielle. En 2023, elles ne représentaient que 0,3 % en France ! Enfin, les métropoles sont inféodées à l’IA pour 62 % d’entre elles.

Les usages les plus sollicités sont les suivants : à 29 % on se sert de l’IA pour optimiser les tâches administratives de la collectivité, 11 % de ces tâches sont consacrées à la relation aux usagers et à l’accueil téléphonique. Enfin, l’optimisation technique au service de la gestion de l’eau, des énergies, des déchets offre une belle palette de possibilités appréciables pour les services d’une collectivité.

La sénatrice citera les exemples de Nantes où la capitale de la Loire-Atlantique lutte efficacement contre le gaspillage alimentaire dans les restaurants scolaires à l’aide de l’IA, à Plaisir dans les Yvelines, l’intelligence artificielle facilite la gestion téléphonique des appels de la commune. Il en va de même à Noisy-le-Grand où la réduction de la consommation énergétique est encouragée avec l’emploi de l’IA.

« Par contre, si l’on utilise l’IA, c’est vraiment en se disant est-ce que la collectivité en a besoin, ajouta Amel GASQUIERRES, et surtout pour dire comme dans un phénomène de mode, je fais de l’IA pour faire de l’IA ! ».

Alors, l’IA peut-elle aider les élus ? Oui ! Dans l’analyse des documents techniques, pour gérer la demande de doléances des habitants d’une commune. Autant d’exemples dont prit bonne note le public de cette session inaugurale des Entretiens.

Enfin, la sénatrice du Pas-de-Calais précisa ce que l’IA ne pouvait pas faire ! « Elle ne prend pas de décision politique ! Et elle ne remplace pas le contact humain nécessaire à la démocratie. L’intelligence artificielle n’endossera jamais les responsabilités de l’élu… ».

Nous voilà rassurés ! Une IA qui ne pourra jamais régler les situations complexes où le besoin d’humanisation est important mais qui pourrait dans le même temps supprimer un certain nombre d’emplois. A prendre en considération, donc !

 

Thierry BRET

 

 

 

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