Des années impaires synonymes d’absence de vœux dans l’Auxerrois : la crise économique perturbe les traditions…
Décidément, la célébration des années impaires possède d’étranges similitudes dans l’Auxerrois. Prévue à l’origine le jeudi 16 janvier 2025 au Parc des expositions, la traditionnelle cérémonie des vœux de la collectivité territoriale vient d’être purement et simplement annulée par le Président-Maire, Crescent MARAULT. Ce dernier en a donné la raison dans un communiqué, adressé à la presse, dimanche 22 décembre, en fin d’après-midi. Après 2023, ce sera donc « bis repetita » pour accueillir 2025 !
AUXERRE : Ils devaient être placés sous le signe de l’innovation. Avec en toile de fond, son corollaire inhérent à l’attractivité du territoire. Celle-ci étant confortée par une poussée démographique, plutôt positive, sur l’Auxerrois. Eh bien, il faudra donc s’armer de patience en attendant des jours économiques meilleurs (peut-être ceux du mois de janvier 2026 ?) avant de se souhaiter les vœux, dans la plus pure tradition républicaine autour de la gougère et du verre de vin blanc, sur le bassin de l’Auxerrois en compagnie des élus de la collectivité.
Les vœux 2025 viennent d’être annulés à la suite d’une décision prise par le Président-Maire du secteur géographique, confirmée par la publication d’un communiqué officiel, daté de ce dimanche. A l’instar de ce que Crescent MARAULT avait décidé en…2023 ! Preuve que si les années se suivent et ne se ressemblent pas forcément, sur l’Auxerrois, en revanche, les années impaires ne sont pas synonymes de célébration officielle de ce passage temporel parfois attendu et espéré par les administrés !
Des raisons « énergétiques » en 2023, des raisons économiques en 2025
Entre 2023 et 2025, seules les raisons de cette suppression divergent. Il y a deux ans, la motivation d’annuler et de reporter à l’année suivante l’évènement traditionnel permettant de remettre les compteurs à zéro au niveau du calendrier reposait sur des considérations « énergétiques ». Cette fois-ci, ce sont des raisons économiques qui poussent la collectivité territoriale à revoir sa copie ! Il est même question d’incongruité, voire de décence, à maintenir ces vœux programmés le 16 janvier prochain eu égard à la situation actuelle.
L’édile de l’Yonne s’en explique dans ses écrits : « Nous, élus de terrain, devons restés à l’écoute de nos habitants. Je préfère consacrer ces heures de préparation des vœux à l’accomplissement des projets dont quelques-uns s’achèvent… ».
A l’origine de cette décision, l’évocation des citoyens rencontrés par Crescent MARAULT au gré de récents échanges publics dans les quartiers qui s’inquiètent de la situation inédite vécue dans l’Hexagone. L’absence d’une majorité parlementaire ayant pour conséquence les incertitudes pesantes autour de la constitution d’un gouvernement – il n’est toujours pas nommé par le nouveau Premier Ministre François BAYROU au moment où se rédigent ces lignes – et un budget 2025, loin d’être validé.
« Cette situation confronte les particuliers et le monde économique à une absence de visibilité qui empêche de se projeter et aux entreprises d’investir, argumente Crescent MARAULT. J’ai entendu les entrepreneurs m’avertir que la conjoncture est moins favorable, plus complexe en matière de croissance, même localement… ».
D’autres occasions de se retrouver en 2025…
Des incertitudes qui se transforment obligatoirement en une forme d’anxiété, bien compréhensible, qui perturbe les milieux économiques du centre Yonne et d’ailleurs.
Bref, l’heure est donc à l’austérité et au serrage de ceinture y compris dans les collectivités locales qui devront elles-aussi contribuer à leur manière à l’effort d’épuration de la dette publique de l’Etat qui atteint des sommets vertigineux, pour ne pas dire abyssaux, avec plus de 3 000 milliards d’euros ! On connaît les coupes sombres qui font faire du mal aux budgets de la Région ou du Conseil départemental.
Si l’an passé, l’Auxerrois avait accueilli avec faste la cérémonie des vœux sous le prisme des futurs Jeux Olympiques de Paris, en proposant un show à l’américaine de premier choix en présence de l’impayable Nelson MONFORT et des sympathiques dirigeants du Racing 92, prompts à organiser deux belles rencontres rugbystiques du Top 14 à l’Abbé Deschamps au mois de mai suivant ; en 2025, ce sera donc une année de disette pour les amateurs de bons vœux, de surprises et de joyeuses réceptions, à l’image de la morosité ambiante qui sévit au-dessus des têtes des habitants de ce pays depuis trop longtemps déjà.
Pour autant, Crescent MARAULT et ses équipes se veulent rassurants sur l’avenir à court terme : « Nous aurons d’autres occasions en 2025 de nous retrouver et de continuer à échanger… ». Avec peut-être le verre à la main et la gougère dans l’autre mais sans les grandes résolutions propres à une manifestation festive de début d’année !
Thierry BRET