La durée de ce « deal » économico-sociétal entre les deux organismes court sur deux exercices : 2025/2027. Une goutte d’eau à l’échelle du temps, certes, mais une période suffisamment longue pour décliner des axes de partenariat palpables et efficients sur le terrain. D’autant que dans le cas présent, il s’agit bel et bien d’un renouvellement ! Les origines de ce contrat de service, justifiant la présence des signataires de France Travail et de l’UIMM Nièvre/Yonne, remontent à 2018. On ne change donc pas une formule qui gagne, entre les deux partenaires, on ne fait que l’améliorer au fil des ans…

AUXERRE : Optimiser le besoin de recrutement et de formation de la filière industrielle. C’est la raison d’être de ce nouveau contrat de service, paraphé en fin de semaine dernière, entre les représentants régionaux/départementaux de France Travail et ceux de l’UIMM Nièvre/Yonne. Nouveau contrat ? Tout est relatif, en effet, car entre les deux signataires, l’hyménée date depuis 2018 ! Preuve que les choses quand elles se révèlent efficaces peuvent devenir pérennes…

On l’aura donc constaté dans les locaux de l’usine FRUEHAUF au détour de griffes officielles apposées sur un document papier : le temps est au beau fixe entre les deux partenaires. Normal, il en va de la redynamisation des emplois durables dans le secteur industriel (et plus spécifiquement de la filière métallurgique), là où les salaires sont supérieurs à la moyenne nationale.

Pour résoudre la sacro-sainte problématique de recrutement dans le secteur de l’industrie, les deux partenaires ont décidé d’unir leurs forces de frappe, afin d’arriver à leurs fins. Pourquoi ? Parce qu’il apparaissait indispensable de renforcer leur collaboration. En mutualisant leurs opérations spécifiques comme par exemple dans les secteurs de la défense, de l’aéronautique, de l’automobile, entre autres, où les besoins en main d’œuvre qualifiée sont importants. On pense notamment aux métiers de soudeur, de chaudronnier, de technicien de maintenance ; des postes difficiles à pouvoir pour les entrepreneurs alors que les besoins sont immenses. Compte tenu des carnets de commande.

Une ambition modeste mais déterminée…

C’est le premier des quatre axes de partenariat qui a été retenu dans l’application de cette stratégie. Il s’appuie sur l’identification des métiers prioritaires.

Au-delà de ces métiers en tension, valoriser les jobs offerts dans la filière industrielle auprès des plus jeunes mais également des demandeurs d’emploi est devenu une nécessité à l’heure où le retour de l’industrialisation du pays est en marche.  

« Pour ce faire, nous nous appuyons via des forums et salons dédiés à l’emploi et à la formation, précise Claude VAUCOULOUX, délégué général de l’UIMM Nièvre/Yonne, il est impératif que ceux qui offrent de l’emploi industriel puissent se retrouver avec ceux qui en cherchent. Nous avons une ambition modeste autour de ce contrat de service mais elle est déterminée… ».

Une mise en synergie des moyens de France Travail et de l’UIMM en se retroussant les manches, en quelque sorte !

Autre strate déclinée à travers ce contrat de service : la préparation des candidats. Elle se fera par le prisme de parcours découverte et de formations adéquates. Reste, en dernier point, la facilitation du recrutement. Des dispositifs adaptés seront ainsi proposés par les services de France Travail qui ne sont jamais à court d’idées pour faciliter le recrutement des entreprises.

Nouveau directeur régional Bourgogne Franche-Comté, Stéphane BAILLY le confirme dans sa prise de parole : « nous allons inclure la pré-sélection des candidats et la promotion d’actions de formations en entreprise comme la POE, soit la Préparation Opérationnelle à l’Embauche ».

Mais, il existe d’autres outils dont les recrutements assurés par la méthode de la simulation, chère à Yves HUTIN, directeur départemental France Travail dans l’Yonne.

Des embauches proposées le plus souvent en CDI

Statistiquement, la filière industrielle a le vent en poupe en Bourgogne Franche-Comté. 17 % des offres d’emploi à pourvoir et identifiées par France Travail concernent cette filière ! Un chiffre prégnant dans l’Yonne, également où en juin dernier, ce secteur employait plus de 2 400 collaborateurs au sein de 770 entreprises. Soit 10,1 % de l’ensemble des métiers du département contre 8,3 % dans la Nièvre avec un peu plus de mille emplois.

Côté hexagonal, il faut savoir que 92 % des salariés de la filière industrielle bénéficient d’un CDI. 50 % des embauches de plus d’un mois s’effectuant avec ce type de contrat.

A date, et cela fut confirmé par Claude VAUCOULOUX, plus de 200 postes sont actuellement à pourvoir en territoire icaunais dans ce secteur d’activité. Directrice territoriale de France Travail Nièvre, Sandrine MASSON ajoutera que son département de prédilection depuis sa nomination à l’été 2024 propose aujourd’hui 800 postes dans l’industrie à pourvoir de suite.

Quant à la féminisation, elle ne concerne pour l’heure que 22 % des salariés du secteur en zone BFC. Mais, l’objectif, selon Claude VAUCOULOUX, serait de passer le cap de 35 % au niveau régional d’ici peu.

Une communication plus incitative

Les métiers de la métallurgie possèdent une meilleure notoriété auprès des plus jeunes et des demandeurs d’emploi qu’auparavant. On doit cela à la diversification des outils de communication, mis en œuvre par l’UIMM Nièvre/Yonne. Outre un site spécifique (My industry), la structure institutionnelle met à la disposition du public un magazine sur les femmes en emploi dans l’industrie de l’Yonne (la diffusion sera effective d’ici la fin 2025), des vidéos baptisées « C’est dans la boîte », des capsules spéciales apprentissage, des portraits de dirigeants industriels icaunais. Un cycle de rencontres entre le grand public, des chefs d’entreprise et des demandeurs d’emploi sur des thématiques particulières telles que l’hydrogène est également proposé.

Naturellement, pour corroborer ce partenariat, France Travail n’est pas en reste en s’engageant davantage aux côtés des recruteurs, à l’aide d’un florilège d’outils et de méthodes permettant aux entreprises de recruter autrement ou en prospectant de manière amplifiée. Bref, quand on vous disait que ce n’était pas un mariage de raison entre ces deux-là !

Thierry BRET