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Laïcité : Jean-Louis BIANCO rétablit des vérités sémantiques sur un terme si souvent instrumentalisé

« On a dit tout et son contraire sur le terme « laïcité ». Un mot galvaudé de toute part que l’ancien ministre de François MITTERRAND Jean-Louis BIANCO a placé au centre des débats lors de sa venue à Auxerre pour y rencontrer les enseignants de l’Yonne… ». « On a dit tout et son contraire sur le terme « laïcité ». Un mot galvaudé de toute part que l’ancien ministre de François MITTERRAND Jean-Louis BIANCO a placé au centre des débats lors de sa venue à Auxerre pour y rencontrer les enseignants de l’Yonne… ». Crédit Photos : Capucine VIGEL.

A l’initiative de Gildas AUBRY de MARAUMONT, vice-président de l’Observatoire de la laïcité dans l’Yonne et du proviseur, Capucine VIGEL, secrétaire départementale d’Indépendance et Direction, Jean-Louis BIANCO, ancien président de l’Observatoire de la Laïcité, dissous en juin 2021, est venu à la rencontre des personnels de direction, des CPE et des enseignants de l’Yonne. Il est intervenu sur les « mots de la laïcité » : un terme manipulé, déformé, instrumentalisé de toute part, qui pollue la compréhension et surtout déforme la réalité.

 

TRIBUNE : Voilà, le débat est lancé. Sans reprendre en détail le cadre historique, ni les principes fixés par la loi du 09 décembre 1905 que la Cour européenne des Droits de l’Homme considère depuis 2008 comme « la clé de voûte de la laïcité française », Jean-Louis BIANCO a proposé une réflexion autour des multiples interprétations de la laïcité que certains auteurs affublent de qualificatifs pour mieux la cerner : positive, ouverte, inclusive, multiculturelle pour n’en citer que certains.

Illustrant la laïcité « adjectivée », l’orateur est revenu sur le sens de ce terme en visitant la réalité pour analyser les faits. L’adjectif oriente la conception de la laïcité et peut l’éloigner du droit.

Or, seul le droit pose un cadre commun à tous. L’effort de compréhension sémantique s’impose à tous afin de s’éloigner du buzz médiatique et des tentatives d’utilisation diverse qui est faite de ce principe républicain.

 

 

La laïcité ne peut être réduite à de l’anticléricalisme…

 

La laïcité repose sur trois piliers : la liberté de conscience et celle de manifester ses convictions dans les limites du respect de l’ordre public ; la séparation des institutions publiques et des organisations religieuses ; l’égalité de tous devant la loi, quelles que soient leurs croyances ou leurs convictions.

Fort de ce bref rappel, pourquoi cette question ? La laïcité garantit aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d’expression de leurs croyances ou de leurs convictions.

Le fondement même de la laïcité est la liberté : de conscience, d’expression, d’accomplissement. En aucun cas, la laïcité ne peut être réduite à de l’anticléricalisme qui reste chez certains une posture antireligieuse. Mais, à contrario, elle ne peut pas non plus être un fourre-tout de tolérance semant la confusion et le désordre.

Après deux heures riches d’échanges, l’assemblée s’est retirée sur une citation de Condorcet : « Nous ne demandons pas que les hommes pensent comme nous, mais nous désirons qu'ils apprennent à penser d'après eux… ». A méditer !

 

Capucine VIGEL