Il ne fait pas bon prendre un verre, histoire de se désaltérer à l’heure de l’apéritif, sur le parvis de la basilique Marie-Madeleine, haut-lieu du patrimoine spirituel de la « Colline Eternelle » ! Après le coup de chaleur pour gravir avec peine et à pied l’unique voie d’accès de Vézelay menant au célèbre édifice, fleuron de l’art roman, c’est le coup de bambou, côté tarifs, si l’on désire tremper ses lèvres dans un verre contenant une salvatrice boisson !
VEZELAY : Les voies du Seigneur sont impénétrables, dit-on avec une certaine religiosité. Mais là, dans le cas présent, le coup du sort semble être fatal aux pauvres consommateurs que nous sommes. Celles et ceux qui sont désireux d’étancher leur soif et profiter du point de vue en toute sérénité, permettant de contempler l’immense portail de la magnifique basilique qui renferme dans sa crypte les reliques de la sainte, ayant donné son nom à l’édifice multiséculaire.
Il faudra, en effet, débourser pas moins de 9 euros (fichtre !) chez l’unique établissement ayant pignon sur rue sur le parvis de la basilique, accueillant touristes et pèlerins, pour la dégustation, à titre d’exemple, du fameux apéritif, « sanctifié » régulièrement dans nos colonnes par notre chroniqueur gastronomique Gauthier PAJONA – le célèbre « Américano », breuvage à l’amertume délicatement prononcée -, et encore, au vue de la quantité servie du précieux liquide dans sa version minimaliste avec moult glaçons et zestes d’orange, le mot dégustation prend ici une dimension presque « quasi mystique » !
Qui parle de baisse des prix et d’inflation maîtrisée dans ce pays à l’heure où le tourisme est à son paroxysme estival !?
Et si en plus de cela, la dose proposée à la consommation par l’estaminet se résume à la portion congrue au fond du verre, pas si sûr que les gogos que nous sommes tous se laisseront piéger deux fois de suite dans le même endroit !
A moins que les prières adressées à Marie-Madeleine ne viennent changer les règles du jeu de ce commerce d’attrape-touriste, exagérément inflationniste qui se répand comme de la mauvaise herbe dans les sites réputés par leur fréquentation…
Thierry BRET
Huit cents. Pas un de plus, pas un moins. Mais, au bout du compte, c’est une collection d’objets hétéroclites et insolites de par leur diversité et leur provenance qui est présentée là. Phileas peut donc endosser le titre honorifique de « sauveur » - le Messie dans le langage divin ! – de ces innombrables cadenas, accrochés çà et là sur le Pont des Arts de la capitale hexagonale, arborant autant de messages d’amour éternels, entrelacés et gravés dans le métal. Une exposition à découvrir au Musée Romain Rolland de Clamecy jusqu’au 13 août prochain…
CLAMECY (Nièvre) : Phileas FIQUEMONT est un « sauveur ». Presque au sens « biblique » de l’expression ! Un « Messie » des temps nouveaux qui est venu au secours de ces centaines de cadenas – objets ô combien ordinaires – accrochés sur les grilles du Pont des Arts de Paris par une myriade de touristes venus des quatre coins de la planète pour y clamer leur amour. Amour de l’autre, l’être aimé(e) dont la pose de ce petit objet si familier qui aide à protéger des secrets et son territoire en obstruant toute tentative de pénétration dans la vie intime.
Lors de ses diverses pérégrinations sur le fameux pont parisien, Phileas s’est ému de la situation d’alors : enlever tous ces objets mémoriels le plus vite possible qui garnissaient le Pont des Arts ; c’était le choix de l’équipe municipale. En juin 2015, le garçon, originaire de l’Yonne, coach et artiste dans sa tête et son cœur, a pu en prélever huit cents exemplaires. Une paille alors que la fameuse construction enjambant la Seine en accueillait plus d’un million de ces cadenas.
Aujourd’hui, il écrit la suite de l’histoire, si pittoresque et atypique qui fit la une des médias de la planète, en exposant ses « trophées ». Ces cadenas de l’amour, sauvés par Maître Phileas – le prénom idoine pour vivre de pareilles aventures qui n’auraient pas déplu à Jules VERNES – sont dévoilés pour la première fois sous les projecteurs médiatiques dans des compositions que l’artiste, vivant depuis peu à Armes, souhaite partager.
Ils sont accueillis au Centre culturel du Musée Romain Rolland de Clamecy jusqu’au 13 août. Le public y découvrira des œuvres présentant des fragments de grilles, identiques à celles d’origines, proposant un flash-back sur le Pont des Arts à l’époque. Nous aurons l’opportunité d’en reparler…
En savoir plus :
Exposition Les Cadenas d’Amour de Paris sauvés par Phileas
Du 01er au 13 août
Musée Romain Rolland de Clamecy
De 15h à 19 h
Renseignements : www.cadenasdamour.paris
Instagram @cadenasdamourparis
Facebook @cadenasdamourparis
Thierry BRET
Pour nombre d’Auxerrois, le maréchal DAVOUT n’évoque tout au plus qu’un boulevard, souvent engorgé aux heures de pointe. Sans même imaginer que depuis plus d’un siècle, un musée illustre la mémoire du natif d’Annoux, non loin d’Avallon. Lui qui fut l’un des plus fidèles de l’Empereur. Située dans l’ancien Palais des comtes d’Auxerre, juste derrière la mairie, la salle d’Eckmühl regroupe depuis 1882 un ensemble de collections léguées à la ville par sa fille, Louise-Adélaïde de BLOCQUEVILLE.
AUXERRE : A ces collections permanentes est venue se greffer cet été une exposition retraçant l’enfance et le parcours militaire de celui qui fut aussi duc d’Auerstaedt et prince d’Eckmühl. Détracteurs de Napoléon et de l’Empire, s’abstenir ! Pour tous les autres, ces deux expositions sont à consommer sans modération.
Est-ce son caractère tempétueux, voire « difficile », qui valut à Louis-Nicolas DAVOUT le surnom élogieux de « Maréchal de fer », ou n’était-ce que le pendant de celui donné à l’ennemi juré, anglais de son état, le duc de WELLINGTON, alias le « Duc de fer »… ? Qu’importe, l’histoire tranchera !
Mais pour le commissaire de l’exposition et président de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, Alain CATTAGNI, une chose est certaine : « ce fut l’un des plus grands soldats de France, pas loin de penser que ce fut même le premier, réunissant toutes les qualités de stratégie et d’organisation militaire, un très grand homme… ». A tel point dit-on, que l’empereur en était un peu jaloux !
L’incroyable parcours d’un jeune homme de 23 ans promu général !
Né « d’AVOUT » en 1770, (une particule envolée prudemment à la Révolution !), issu d’une noblesse d’épée peu fortunée, le jeune Louis-Nicolas fut élève du collège bénédictin d’Auxerre, avant que ses aptitudes ne le fassent intégrer l’Ecole militaire supérieure de Paris. Promu général de brigade à seulement 23 ans, il fut de toutes les campagnes napoléoniennes, avant d’être élevé neuf ans plus tard à la dignité de maréchal d’empire par celui qui, devenu empereur, le considérait comme le meilleur d’entre tous.
Au fil des vitrines de l’ancienne bibliothèque d’Auxerre, restaurée et rouverte pour l’occasion, plus de 150 objets et documents témoignent du parcours du jeune maréchal, en une scénographie mêlant enfance familiale, fastes de l’empire et guerres napoléoniennes. Cahier du jeune écolier DAVOUT, parchemin signé de l’empereur lui octroyant le titre de duc d’Auerstaedt, chocolatière de campagne en vermeil (la guerre oui, mais en première classe !), malle de voiture, correspondances…, autant de vestiges précieux prêtés pour l’occasion.
Sans oublier les souvenirs liés directement à Napoléon comme ce lit portatif utilisé lors de la campagne de Prusse, dont la petite taille rappelle indirectement celle de l’empereur, ou cette assiette siglée « Manufacture de Sèvres », qui accompagna l’Aigle déchu dans son exil de Sainte-Hélène. Nul besoin de partager la chose militaire pour apprécier la visite, il suffit de se laisser guider par le fil de l’Histoire, celle avec un grand « H » !
En savoir plus :
Deux expositions à visiter conjointement :
1ère salle : « Salon de la guerre » dans l’ancienne bibliothèque d’Auxerre, jusqu’au 27 août prochain.
2e salle : « Salon de la paix » (ou « fastes de l’empire »), en la Salle d’Eckmühl (collections permanentes).
Du mardi au dimanche : de 10h à 12h30 et de 14h à 18h.
Entrée libre et gratuite
Place du Maréchal Leclerc à Auxerre.
Les plus :
Plus de 150 objets et documents sont exposés dont nombre d’effets personnels du maréchal DAVOUT.
L’érudition et la grande disponibilité de la guide accueillant le public lors de la visite de la salle d’Eckmühl.
Les moins :
Pas de climatisation adaptée aux collections présentées, que ce soit dans l’ancienne bibliothèque ou la salle d’Eckmühl et par temps de canicule, il fait vite chaud !
Une signalétique extérieure pour le moins discrète et des lieux pas faciles à trouver pour le touriste de passage, d’autant que la porte principale reste fermée et que la sortie est dissociée de l’entrée…
Dominique BERNERD
C’est l’une des plus importantes manifestations agricoles de la saison. Entre moments d’échanges, riches en contacts, et partage de convivialité. Une manière ludique, voire éducative, de renouer les liens avec la filière économique, d’en connaître les tenants et aboutissants, d’en comprendre les enjeux. Accueillie dans l’Avallonnais, la 28ème édition de la Fête de l’Agriculture, proposée par les Jeunes Agriculteurs 89, devrait battre des records de fréquentation les 12 et 13 août…
AVALLON: Les chiens de troupeau seront à la noce, c’est sûr, lors de cette énième déclinaison de la fameuse manifestation agricole départementale. Nos amis canidés, l’un des plus fidèles compagnons de l’homme, devront se mettre en évidence avec démonstrations à la clef. Sans doute, y aura-t-il obligation pour leurs maîtres de leur accorder une petite récompense sous forme de friandise ! Ces chiens qui ne manquent ni d’adresse ni d’agilité ne seront pas les seuls à interpeller les visiteurs.
Côté nouveautés, les JA 89, comprenez les Jeunes Agriculteurs, ont vu les choses en grand pour ces vingt-huitièmes retrouvailles estivales avec le grand public. Celui-ci aura droit à une découverte exceptionnelle, entre marchés des producteurs et exposition de matériel agricole d’aujourd’hui et d’hier : la présence de « tracteurs pulling ». Une activité qui est chapeautée par une fédération nationale officielle, apparue en 2004 et présente deux jours durant sur l’évènement icaunais concocté à Sainte-Colombe dans l’Avallonnais.
Du spectaculaire avec les démonstrations de tracteur pulling…
De quoi s’agit-il exactement ? La discipline originaire des Etats-Unis, – elle possède son propre championnat de France et des compétitions qui se développent un peu partout sur le Vieux continent –, consiste à tracter une remorque à masse variable le plus loin possible, soit une distance de cent mètres au maximum. Il est clair que la remorque accueille des charges lourdes, des godets, qui ralentissent le déplacement de l’engin. Tout est fait pour que ces épreuves soient le plus spectaculaire possible, et pour agrémenter le tout, la remorque atteint même une position de bêche entrant de plusieurs centimètres dans le sol ! La remorque homologuée doit pouvoir arrêter les meilleurs tracteurs avant les cent mètres. A titre indicatif, certaines catégories de tracteurs – des monstres de 4,5 tonnes – peuvent atteindre des vitesses astronomiques de…8 000 km/h !
En incluant cette démonstration à leur programme 2023, les Jeunes Agriculteurs 89 veulent créer la sensation parmi une population friande de nouveautés. Ils devraient y parvenir à coup sûr !
Une cinquantaine de professionnels issus de la filière ont confirmé leur présence durant ces deux journées festives comprenant moult animations. Venez nombreux !
En savoir plus :
Fête de l’Agriculture à Sainte-Colombe
Les 12 et 13 août
Organisée par les Jeunes Agriculteurs de l’Yonne
Programme du samedi et du dimanche :
Ouverture au public à partir de 14 heures, avec jeux pour enfants (châteaux gonflables, ferme pédagogique, balade à poney), marché de producteurs, démonstration de chien de troupeau, exposition de matériel agricole, présence des organismes professionnels agricoles, démonstration de moisson d’antan, de moissbatt-cross, de traine-cul, de tracteur pulling, de tonte de moutons. Dégustation de jambon à la broche à partir de 19h30 et soirée avec DJ.
Le dimanche : en sus, baptême d’hélicoptère.
Informations pratiques :
Entrée à 5 euros,
Gratuit pour les jeunes âgés de moins de 10 ans,
Soirée du samedi : entrée libre dans la limite de la capacité d’accueil.
Plus d’informations sur la page Facebook des Jeunes Agriculteurs 89.
Thierry BRET
Il n’est nul besoin de s’adonner au soufisme ou de vivre au rythme lent des caravaniers partant avec leurs dromadaires aux confins de la mythique Perse pour apprécier ce qui est proposé jusqu’au 23 juillet lors des « Quotidiennes » de Vézelay, haut-lieu du spiritualisme s’il s’en fut ! Mêlant musique baroque et sonorités puisant ses sources parmi les cultures sacrées et profanes d’Orient et d’Occident, ARGHA/NUN distille un langage poétique et envoûtant à découvrir à la basilique Marie-Madeleine comme à la Cité de la Voix. Du nectar à volonté…
VEZELAY : La grâce touche de son doigt salvateur, à la manière de la célèbre figuration peinte par Michel-Ange sur le plafond de la Chapelle Sixtine, la Colline éternelle en ce mois de juillet. Comme ce sera le cas fin août avec les fameuses Rencontres Musicales, évènement à biffer sur son agenda (du 24 au 27 août) à ne manquer sous aucun prétexte.
Une grâce aux accents orientaux, fleurant bon la fleur d’oranger et les épices odorantes qui titillent les narines. Mais, ici, dans la nef de la basilique Marie-Madeleine, point de départ des voyageurs cheminant avec leurs coquillages vers Compostelle, elle prend forme, cette semaine, sous les ravissantes notes égrenées par une formation cosmopolite, composée d’instrumentistes iraniens et français.
Nom de baptême – cela tombe bien comme allusion dans ce lieu sacré vénérant Marie-Madeleine ! – de cet ensemble : ARGHA/NUN (traduction persane, la nonne « Argha » ?). Le groupe invite le public à vivre une expérience sensitive puissante et onirique qui promet de dépasser cadres et frontières. Placée sous la direction musicale de Jérôme BERTIER – lui-même officiant à l’orgue, la formation accueille en son sein Luna SILVA et Camille BORDET, au mezzi, Shalab AZINMEHR, târ, setâr et chant, Mostafa TALEB, au kamâncheh.
En savoir plus :
Les Quotidiennes de Vézelay du 18 au 23 juillet 2023 (sauf 22 juillet)
16h basilique
17h Cité de la Voix
Gratuit, sans réservation.
À Vermenton, samedi 22 juillet 2023
20h église Notre-Dame
Gratuit, sans réservation.
Thierry BRET