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Trop de numérique : les addictions crèvent l’écran…
novembre 03, 2023Sommes-nous tous désormais intoxiqués et dépendants à la technique ? Oui, ce n’est plus un fait établi, c’est une certitude avérée ! D’ailleurs, une étude mené par le centre de recherche de l'institut Rafael en partenariat avec l'observatoire Santé PRO BTP, l’atteste, chiffre à l’appui : 97 % de nos compatriotes estiment consacrer beaucoup trop de temps aux ordinateurs et aux écrans, en règle générale !
Ouf, voilà enfin une once de jugeote mais cela ne change rien à la problématique du reste ! C’est bien de le reconnaître mais cela n’évite absolument pas cette incurie qui n’est autre qu’une intoxication qui vire à l’indigestion totale, pour ne pas dire à l’addiction complète !
Pensez donc ! Dès potron-minet, quand il ne s’agit pas de la nuit entière – aussi blafarde qu’un écran 22 pouces où les images auraient totalement disparu – et pour le reste de la journée, certaines et certains de nos semblables – ce n’est pas possible, « elles » et « ils » ne nous ressemblent pas à ce point- là ! – vivent, respirent, mangent, travaillent, dorment (s’ils le peuvent encore malgré les maux de tête, les brûlures dans les rétines et des insomnies à n’en plus finir), raisonnent, se meuvent…en technologie numérique !
Purée, cela fait peur ! La France des cerveaux est devenue au fil des décennies la France des robots et des accros qui ne peuvent rien faire ni dire ni agir ni penser sans se soumettre à leur écran d’ordinateur, de tablette, de smartphone, voire encore de leur téléviseur pour les plus anciens d’entre nous. Puisque on le sait, les trentenaires et autres « milléniums » se passent très volontiers de cet ustensile de distraction que l’on appelait jadis une télévision ! C’est vrai, chez certains de ces ados totalement immergés dans leur monde virtuel, une télé n’est autre qu’un Minitel mais en plus grand ! Vu et entendu : aïe, aïe, aïe, bonjour les neurones !
L’addiction numérique poussée vers l’absurde !
C’est pourtant vrai, qu’il est très agréable de se lever le matin en posant le pied gauche de préférence sur le parquet de sa chambre en vérifiant immédiatement s’il y a toujours de la connexion sur le portable – on ne sait jamais, la nuit, certaines entités fantomatiques pourraient se nourrir de cette énergie pour subsister dans leurs hantises ! – afin de découvrir le flot d’informations nébuleuses et mortifères qui inondent à grands coups de notifications sonores ledit appareil, de consulter les yeux encore embuées de sommeil ses messages mails et SMS qui la plupart du temps sont soit un rappel à l’ordre intrusif de votre vie professionnelle qui vous tend les bras pour les heures à venir, soit ne servent strictement à rien, au niveau informatif avant de se mouvoir, encore vêtu de son pyjama, vers la cuisine pour y prendre son petit-déjeuner !
Remarquez, vous n’avez pas encore franchi la porte de la cuisine que déjà vous vous précipitez vers l’écran du téléviseur dans le salon, cette fois, avant d’en allumer l’une des chaînes en boucle pour mieux pouvoir se gorger d’immondes nouvelles venues des quatre coins de la planète, mauvaises comme de bien entendu à grand renforts de meurtres, assassinats, attentats, guerres, menaces nucléaires, destruction des peuples, catastrophes naturelles, et qui pourraient vous donner la nausée avant d’avaler thé ou café. Dans la salle de bains, on sera accompagné de sa tablette pour y vivre les ultimes péripéties de sa série sur Netflix ou Disney + en cours.
Dis « Monsieur Apple ou Samsung, tu ne pourrais pas les faire waterproof tes tablettes, ordinateurs et autres portables pour que je puisse en profiter à loisir sous la douche ?! »…
Et ceci n’est que le début de la journée, évidemment.
Un monde dépourvu de supplément d’âme
Inquiétant, n’est-ce pas ? Mais, malheureusement, cette sinistre réalité est vécue par 97 % des Français qui considèrent passer trop de temps devant les écrans. Même si – cela pourrait nous rassurer quelque peu – 92,5 % de la population hexagonale possède un accès à Internet.
Moralité, il ne reste plus grand monde dans ce pays qui ne soit pas encore contaminé par le virus numérique qui se répand plus vite que notre ombre et la COVID réunies !
Bon, soyons sérieux. A l’heure où la 5G se propage progressivement dans les grandes agglomérations, à l’heure où la nécessaire fibre optique gagne de plus en plus terrain sur l’ADSL, à l’heure où l’intelligence artificielle est capable de ressusciter et purifier la voix de John LENNON pour en faire, associée aux prestations vocales et instrumentales de ses trois autres complices, l’ultime tube des BEATLES à paraître en 2023, à l’heure où les progrès scientifiques puisent leurs ressources dans les miracles de la technologie et des DATA, il serait inconvenant de faire la fine bouche devant tant de prouesses, indispensables à l’humanité.
Toutefois, l’accélération de l’incivilité, de l’individualisme, de la permissivité imputable à l’existence de ces mondes connexes – metaverse – et virtuels ne peuvent qu’engendrer si l’on n’y prend pas garde vers le déclin de la pensée et de l’intellectualisme. La chaleur humaine et la relation à l’autre, aussi. Bref, un monde dépourvu d’âme…
Qu’il s’agisse de réseaux sociaux (« asociaux » serait le terme le plus approprié à utiliser au vu de ce qu’il en découle réellement au quotidien), de jeux de hasard faisant miroiter fortunes et gains à tous les étages, de jeux vidéo qui plongent ses aficionados vers des mondes imaginaires où ils sont parfois les héros surarmés et immortels tuant tout ce qui bouge, des jeux d’argent en ligne où l’appât du gain attire jusqu’aux allocataires du RSA… : il y a manifestement danger à trop les pratiquer.
Pourtant, la France n’est que le quatorzième pays de l’Union européenne à être pourvu en accessibilité à Internet. C’est dire si le problème addictif de l’usage des écrans est devenu mondial – cela concerne majoritairement les jeunes générations mais pas que – et affole dans leurs alcôves spécialistes de la santé, enseignants, éducateurs, psychologues, ainsi que les parents.
Ce n’est pas tout de constater qu’on use et qu’on abuse de trop d’écrans dans son quotidien, pour y accomplir diverses tâches. Il serait bon d’y ajouter aussi de salvateurs remèdes et sortir de cette frénésie absurde où même les vieux couples se retrouvant dans une salle de restaurant passent plus de temps à pianoter sur leurs smartphones austères et froids sans se dire un mot, que de simplement se parler et se conter fleurette. Où est donc le romantisme d’antan ?!
Ces comportements numériques, addictifs, voire totalement maladifs pour certains ne sont finalement que le reflet de notre société actuelle, dite « civilisée », faite de désamour et de déshumanisation. Un précipice vers l’abîme…
Bonne lecture : moi, je retourne devant mon écran pour y rédiger l’article suivant !
Thierry BRET
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Et si vous financiez le terrorisme à votre insu ? Les révélations de Nathalie GOULET (UDI) font froid dans le dos
novembre 03, 2023C’est un véritable pavé dans la mare qui nous est proposé de découvrir. Au bout des 448 pages de cet opus publié en 2022, on en aurait presque des frissons dans le dos, tant la réalité nous dépasse, nous autres pauvres mortels. Tout savoir sur le financement occulte, ou pas, du terrorisme à travers un abécédaire bien ficelé. Un sujet brûlant qui revient en tête de gondole de l’actualité en ces moments troubles, entre la série d’attentats perpétrés en Europe par des loups solitaires radicalisés et la nouvelle guerre au Moyen-Orient. Invitée de l’UDI 89, la sénatrice Nathalie GOULET, auteure de ce livre, aura tenu en haleine un auditoire, certes peu nombreux, mais passionné par une thématique à fleur de peau…
APPOIGNY : Elle n’a pas froid aux yeux, la sénatrice de l’Orne, Nathalie GOULET. Et sa relative désinvolture lors de ses prises de parole face au public n’en enlève rien de sa témérité. Ni de son courage. Elle qui a osé enquêter et publier un vrai brûlot, empli de vérités, sur l’un des sujets majeurs de ce siècle : le terrorisme et ses multiples moyens de financement. A terme d’une très longue investigation, la pensionnaire du Palais du Luxembourg – elle a renouvelé son bail en juin dernier pour un troisième mandat – révèle des choses qui sont inquiétantes, surprenantes, pour ne pas dire édifiantes !
Son livre, se présentant sous la forme d’un copieux abécédaire, traite du financement – des financements devrait-on dire pour être exact – du terrorisme. Un passage en revue détaillé, contenant moult exemples, des principaux stratagèmes financiers qui sont utilisés par les terroristes afin de continuer leurs combats à travers la planète. Surtout contre l’Occident. Car, ici comme ailleurs, le nerf de la guerre – sans jeu de mot, bien sûr ! – c’est l’argent !
Contribuons-nous à financer le terrorisme sans le savoir ?
Parmi les items qui animent d’ordinaire le travail de cette vaillante sénatrice au quotidien avec les élus de proximité de son territoire normand : la défense de la ruralité, la maîtrise de la dette publique. Mais, il y a aussi la sécurité et la lutte contre la fraude sociale et fiscale. Des domaines qui ne pouvaient que la faire basculer intellectuellement vers la réflexion menant à la lutte contre le terrorisme.
Au fil de la causerie, devant un parterre d’élus et de sympathisants de l’UDI de l’Yonne, organisatrice de ce rendez-vous qui aurait mérité plus ample présence parmi le public, Nathalie GOULET nous estomaque. Ses révélations frappent au foie. Bing, et cela fait mal à attendre avec cette lancinante question : « et si vous financiez le terrorisme à votre insu ? ». Même son homologue, Dominique VERIEN qui anime la conférence semble ébranlée par tant d’arguments.
Même la crypto-monnaie est dans le collimateur
Aujourd’hui, les réseaux terroristes qui développent de plus en plus la pratique des attentats low-cost, peu coûteux en moyens humains et financiers, s’appuient sur le commerce d’objets d’art, les cagnottes en ligne, la contrefaçon, les crédits à la consommation (ben, voyons dirait ZEMMOUR !), le trafic en tout genre, même celui du chocolat dans la bande de Gaza, à l’épicentre de l’actualité depuis le 07 octobre. Des canaux d’alimentation financiers qui sont devenus insoupçonnables pour le grand public mais qui se révèlent très fructueux pour faire tourner la pompe à fric à plein régime afin d’acheter les armes et faire fonctionner le système logistique. Un constat de la part de la parlementaire : « Remonter jusqu’aux réseaux organisés n’est pas une mince affaire… ».
Comment alors endiguer ce phénomène mouvant et opportuniste ? Comment lutter avec efficience contre la fraude ? Que faire contre l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent ?
Réponse de l’intéressée : « la question du financement est centrale. Même si on est passé d’un terrorisme d’état voyou au terrorisme low-cost. A titre d’exemples, celui du 14 juillet à Nice aura coûté la simple location d’un poids lourd. Celui du Bataclan est estimé à 8 000 euros. Certaines mosquées pratiquent sous la forme de dons obligatoires le blanchiment d’argent. N’oublions aussi que la crypto-monnaie est sous la loupe des observateurs depuis 2020, car ce système finance lui aussi le terrorisme… ».
Les aberrations de l’Europe sur les notions de radicalisation
On aura donc compris qu’en multipliant les activités illicites, le fléau de ce siècle (mais aussi du précédent) se nourrit de la délinquance financière à haute dose. Et qu’il est temps de tirer la sonnette d’alarme à l’échelle mondiale.
« Il faudra prendre un jour ou l’autre les mesures qui s’imposent, ajoute Nathalie GOULET, il est nécessaire que les lois soient appliquées et que le respect du droit républicain (laïcité) ne soit plus bafoué… ».
Quid alors du droit d’asile en ces périodes troubles de grande mutation civilisationnelle ? « Je vous rappelle que des migrants accueillis dans des camps de réfugiés en Grèce en attente de déplacement vers l’Europe ont applaudi à la connaissance des massacres perpétrés par le Hamas sur le sol d’Israël… ».
Un débat passionnant et passionné qui fut proposé là, à l’initiative de l’UDI 89, qui aura révélé la méconnaissance du plus grand nombre envers ces trafics et autres moyens de blanchiment d’argent, sans omettre les aberrations existantes en Europe (et en France) sur les notions de radicalisation. Pas de quoi nous rassurer, en vérité !
Thierry BRET
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P.I.G.S. (littéralement, « porcs » en anglais) est un acronyme utilisé pour la première fois en 2008 par quelques journalistes britanniques et américains, spécialisés en finances ou en économie, pour désigner quatre pays de l'Union européenne : Portugal, Italie, Grèce et Espagne (Spain) en version anglaise. Ce que peu de « citoyens » savent, c’est qu’elle répondrait en réalité au désir des grands centres d’affaires anglo-saxons de dévier l’attention tout au long des années 2009 et 2010 sur la situation financière et fiscale, plutôt délicate du Royaume-Uni et des Etats-Unis.
TRIBUNE : En effet, déclenchée aux Etats-Unis en 2007-2008, la crise des « subprimes » trouve son origine dans un excès d'endettement des particuliers américains. Du fait de l'interdépendance économique et financière entre les pays, elle s'est rapidement propagée au monde entier…
La crise de 1929 et la grande dépression sont là pour nous rappeler que ce n’est pas la première fois que nous vivons un monde de « cochon », sous influence outre-Atlantique.
Nos amis européens du Sud, vexés ont dû ravaler leurs « échines » et ne pas faire leurs têtes de cochons, car trop dépendants de dettes, ils allaient griller en BBQ sauce US, UK et EU…avec pour allume feu, leurs maisons de pailles.
A grand renfort de sacrifices et de remboursements, les P.I.G.S. ont malgré tout réussi à construire leurs maisons de terre, pendant que les loups vivaient leurs « BREXIT » sous un air de « TRUMPINETTE » !
Pendant que la Grèce, sous influence allemande, remboursait sa dette à l’Union européenne, les ports de Méditerranée passaient sous influence chinoise. L’Italie et l’Espagne sont devenues les cibles de la route de la soie. En décembre 2018, à la suite de la visite du président Xi JINPING au Portugal et de la signature d’un « Memorandum of Understanding » avec la Chine, le Portugal a officiellement rejoint le projet chinois.
De briques en briques, les P.I.G.S construisent à nouveau leurs maisons de pierres et les grands méchants loups, agressés par les B.R.I.C.S ont quitté les vertes prairies de l’Europe du Sud. La croissance du PIB en % du Portugal de l’Espagne et de l’Italie varie de 5,5 % à 6,7 %…En 2023, le Portugal prévoit un excédent public de 0,8 % de son PIB.
A fin 2022, la dette publique grecque qui avait atteint 206 % du PIB en 2020, est retombée à 170 %. Alors que l’Europe du Nord au Sud va mal, est-ce que les H.A.L.Ö.U.F ne vont-ils pas remplacer les P.I.G.S ?
H (Hongrie) sanctionnée par l’Europe pour l’empêcher de prendre la présidence européenne.
A (Allemagne) qui en 2023 est la grande économie développée la moins performante du monde.
L (Luxembourg) ou l'impact de la guerre en Ukraine exacerbe les pressions inflationnistes, ainsi que les pénuries de main d’œuvre.
Ö (Österreich) pour reprendre le « Spain » que les Britanniques n’ont pas pu traduire en français et où le taux de chômage ne cesse d’augmenter depuis 2011.
U (UK) qui ne cesse de s’enterrer dans son BREXIT.
F (France) qui avec plus de 130 milliards de déficit est en voie de dépasser la Grèce…
PIGS ou HALÖUF ?
Comme le citait Lionnel LABOSSE, on ne sait pas si c’est du « lard » ou du « Halouf » ! En tous cas la « BOSSE », les Français la porte bien et nos chefs d’entreprises bourguignons exportateurs sont tous lourdement concernés…
Didier MERCEY
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Rodrigo ARENAS, un député LFI à cœur ouvert : « la paix, sous l'égide de l’ONU, est la seule issue possible au conflit... »
octobre 29, 2023Député LFI de la dixième circonscription parisienne, fils de réfugiés chiliens, Rodrigo ARENAS est membre à l’Assemblée nationale de la Commission des Affaires culturelles et de l’Education. Il fut aussi avant cela, co-président de la FCPE, première fédération de parents d’élèves. Dès le début de l’attaque du Hamas contre Israël, il s’est démarqué d’autres collègues députés Insoumis, en dénonçant dans un courrier interne, «les crimes abominables commis par les combattants et les terroristes du Hamas». Une mise au point confirmée par sa présence avec « SOS Racisme », le surlendemain de l’attaque contre Israël, à la marche organisée à Paris, pour dire « non au terrorisme » en défenseur de l’école de la République et d’une paix sous couvert de l’ONU entre Israël et les Palestiniens…
INTERVIEW : Par-delà les discours de circonstance pour dénoncer ce qui vient d’arriver à Arras, quelle est votre position sur l’assassinat, une fois encore, d’un professeur dont le seul crime était de faire son métier ?
Je vais laisser la démagogie aux démagogues. En fait, il y a plusieurs choses qui rentrent en ligne de compte, l’école ne peut pas tout et cela, il faut l’accepter. Ce terroriste, on peut l’appeler comme ça au vu de ce qui s’est passé à Arras, est arrivé en France tout jeune et il est passé par cet établissement. A un moment donné, on voit bien comment influent l’environnement, la cellule familiale, les fréquentations… Quand vous avez un enfant qui rentre dans une déviance, on voit bien que l’école n’est pas capable de traiter ça, cela va au-delà de ses compétences…
Comment justement, parvenir à « rattraper » un potentiel terroriste ?
C’est ce vieux débat qu’il y eut entre Jean-Paul SARTRE et Albert CAMUS, où le premier disait dès 1973 que le terrorisme était la seule arme des opprimés. Ils se sont affrontés à ce sujet, mais SARTRE a travaillé sur le sujet avec un philosophe juif, pour parvenir sept ans après à reconnaître qu’il s’était trompé. Tout cela est un long chemin et si même SARTRE met du temps pour le parcourir, imaginez un enfant ou un jeune ! Il faut accepter de donner du temps pour cela, le problème étant que l’éducation, ce n’est pas « Twitter » : ce n’est pas un réseau social…
Comme après chaque attentat, le risque de récupération politique est grand…
A un moment donné, j’appelle mes collègues à arrêter de surfer sur l’opinion et de faire peur aux gens. On a en France un service de police digne de ce nom, des services de renseignement aussi, en revanche, on voit bien, comme avec les fichés « S », que les effectifs ne sont pas en nombre. Mais, cela ne veut pas dire qu’ils sont inefficaces…
Civils israéliens assassinés d’un côté, populations palestiniennes bombardées de l’autre : comment vous situez-vous ?
En fait, à bientôt cinquante ans, je fais partie d’une génération qui a milité pour la paix entre Israël et la Palestine. J’ai été un fervent soutien du processus de paix signé en 1993. Cette époque, cette mémoire, ne représentent pas l’histoire pour les moins de vingt ans, il faut accepter aussi cette question de génération… Peut-on imaginer, que l’on vive en Israël, à Gaza ou dans les territoires occupés, pendant plusieurs générations, dans une situation où tous les jours il y a des morts, ce que cela peut produire ? Moi ce que je dis, c’est que l’issue ne peut être que pacifique et internationale. Mais pour faire la paix, il faut être deux et que chacun accepte des concessions. Le problème aujourd’hui est que l’on a un gouvernement israélien, par la voix de son premier ministre, qui ne veut pas faire la paix et en face, un groupe armé qui s’appelle le Hamas, qui à mon sens n’est pas une armée de libération nationale, mais issu des Frères musulmans, qui veut imposer un état islamique aux antipodes de mes valeurs. Et qui a les moyens financiers et militaires pour organiser ces attentats. Ce n’est pas une guerre, une guerre c’est contre une armée, pas contre une population désarmée… Nier aujourd’hui que cela soit lié à un processus historique sur plusieurs décennies, c’est être borgne. Il y a de la souffrance, des gens sont en train de crever, mais cette solution est une impasse politique, à la fois pour les Israéliens et les Palestiniens…
Quel peut-être le rôle de la France dans ce conflit ?
Je pense que nous avons un rôle à jouer, même si l’on est « tricard » au Liban et que la diplomatie française, avec Emmanuel MACRON, ait vu diminuer ses moyens. Mais par contre, nous avons les moyens de peser, dans le cadre de l’ONU, en soutenant son président, António GUTERRES. Il est là notre rôle, de soutenir ceux qui sont au-dessus de la mêlée et ont les moyens de faire une intervention menant à la paix, mais cela va prendre du temps. Je ne dis pas qu’il faut choisir un camp, car le seul camp, c’est celui de la paix. Mais force est de constater que la France dans tout ça, elle est absente…
Pour en revenir à l’école, diriez-vous qu’elle est aujourd’hui à deux vitesses ?
Vous avez aujourd’hui un gouvernement, parce que c’est son projet, qui abime l’école publique, son image et les moyens qu’elle a pour fonctionner, en privilégiant le privé, y compris les écoles hors contrat avec l’Etat. C’est pour cela que je parle même d’une école à « trois vitesses ». Jusqu’à présent, public ou privé, les enseignants étaient payés avec l’argent public. Aujourd’hui, ce n’est plus tout à fait ça, avec une partie de la population faisant sécession, ayant suffisamment de moyens pour le bâti, les profs, les contenus, etc., qui construisent une école à leur image où cultiver l’entre soi. Ils n’en ont rien à faire de la République ! Clairement, aujourd’hui, pour pouvoir sauver l’école, il faut lui réserver 100 % des fonds publics et je suis partisan de la suppression des subventions aux écoles privées puisque nous n’avons plus les moyens de les entretenir. On nous explique qu’il n’y a plus d’argent, mais par contre, on en aurait assez pour payer les écoles faisant une sélection d’entrée, là où le service public a obligation d’accueillir tout le monde mais sans les moyens de le faire. On ne peut plus continuer comme ça…
L’école est-elle encore un ascenseur social à vos yeux ?
Du fait de l’inégalité scolaire et des inégalités sociales, on arrive in fine à ce que l’école française soit devenue, ce n’est pas moi qui le dit, mais les statistiques, la plus inégalitaire d’Europe. Ce rêve de méritocratie républicaine permettant quand on est mal né, de parvenir à l’élite de la nation par le biais de l’école, ce n’est plus vrai ! Le mythe sur lequel reposait l’école est interrogé par la réalité. On fait partie d’une génération qui croyait à l’ascenseur social, cela faisait notre culture commune. Aujourd’hui, plus personne n’y croit. Quand vous abimez le socle philosophique et idéologique sur lequel repose l’école et bien vous êtes en crise… On a trois ministres de l’Education nationale qui se sont succédés, qui viennent du privé et pas n’importe lequel, « Stanislas » pour l’un, « Ecole Alsacienne » pour les deux autres, les gamins « mal nés », ce n’est pas leur business ! Et d’ailleurs, il n’y a qu’à voir l’entourage d’Emmanuel MACRON pour s’en convaincre…
Propos recueillis par Dominique BERNERD
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Proche-Orient : l’irréversible embrasement…
octobre 29, 2023Une poudrière. Prête à exploser. A s’enflammer et à se répandre incandescente à la moindre étincelle, bien au-delà des frontières des belligérants. Entraînant dans son sillage son lot funeste de milliers de morts et autant de blessés. D’innocentes victimes, confrontées au quotidien à la dure réalité de la guerre qui prend ses racines au tréfonds d’une haine sans nom, plusieurs fois séculaires…et inéluctable.
Entre les Palestiniens et les Israéliens, le torchon ne brûle pas d’hier. Le feu nourricier de cette vindicte farouche entretenu tel le « Buisson ardent » de Moïse, à la limite du supportable après les actes perpétrés le 07 octobre dernier sur le sol d’Israël, se consume depuis trop longtemps entre ces deux peuples.
Profond, irréductible, immuable, presque éternel. « Eternel », voilà un étrange mot que celui-ci quand on évoque cette terre dite « Sainte » qui a engendré deux des grandes religions monothéistes. A croire que Dieu, quel que ce soit les attaches spécifiques selon les rites et traditions où on le vénère en qualité de croyant, en aurait presque oublié de bénir ces lieux afin de mieux les préserver du pire…
Après une telle tuerie, le pardon est-il possible ?
Le pire est toujours à venir, dit-on. Sans doute, cela est-il vrai. Pour les 1 400 malheureuses victimes, la plupart vivant dans des havres de paix – ces kibboutz communautaires rappelant la grande période du « Flower Power » américain où tout n’était que « peace and love » dans un grand élan d’humanisme -, prises par la mort et son visage tragique et injuste au petit matin de ce samedi 07 octobre – le 11 septembre, désormais, de l’Etat hébreu -, combien de victimes corolaires seront écrasées par effet gigogne par les frappes aveugles de Tsahal qui a pour habitude de pratiquer la loi du Talion et son fameux adage plus que jamais d’actualité : « œil pour œil, dent pour dent » ? Cinq mille, sept mille, dix mille ? Plus encore ?
Des femmes, des enfants, des adolescents, des vieillards, des adultes. Tous anéantis par des milliers d’obus et de missiles balancés sans relâche, jour après jour, qui auront blanchi leur nuit de la lumière blafarde de mort.
Oui mais, voilà. Israël, état souverain et démocratique, est en droit de se défendre face aux agressions. Surtout quand celles-ci sont cruelles, inhumaines, barbares, d’un autre temps, inimaginables.
Bébés décapités, fœtus extraits des corps de leurs mères éventrées, personnes handicapées mutilées à vif, personnes âgées calcinées de leur vivant, parents exécutés froidement sous le regard de leurs enfants, viols à répétition, carnages à n’en plus finir dans les kibboutz …comment cela est-il pardonnable ? En acceptant, tel Jésus, de tendre la joue gauche après la joue droite s’il avait été giflé violemment ?
Une frénésie de violences belliqueuses aux quatre coins de la planète…
Vu de notre prisme cocardier de petit Français privilégié, vivant dans notre confort tranquille, de nos problématiques et tracasseries administratives et inflationnistes, et surtout la hantise de l’invasion des punaises de lit, le grand buzz de cet automne 2023, il est impossible de juger le contexte. D’en esquisser avec objectivité les tenants et les aboutissants…
Tout juste, faut-il garder la tête froide et suffisamment de discernement pour bien analyser les choses afin d’essayer d’y voir plus clair, de comprendre les enjeux des uns et des autres, et surtout de s’intéresser aux inévitables conséquences que cette nouvelle poussée de fièvre et de violences va engendrer dans l’Hexagone, ainsi que sur le Vieux Continent.
Pour ne pas dire, la planète toute entière qui n’avait pas besoin de cela dans une conjoncture sentant déjà le souffre du nucléaire et de la guerre ouverte aux portes de l’Europe, avec le conflit opposant Russes aux Ukrainiens. Quand ce ne sont pas les Chinois qui s’agitent avec frénésie du côté de Taïwan ou de la Corée du Nord qui s’amuse régulièrement à nous faire peur en balançant en veux-tu en voilà des missiles balistiques intercontinentaux à titre d’essais qui pourraient nous amener tout droit vers l’Apocalypse !
Des points de vue à géométrie variable…
Car, manifestement, ce conflit peut aussi s’exporter en France comme ailleurs dans le monde, au-delà de ses appréciations partisanes, selon que l’on soit pour un camp ou pour un autre, on l’aura bien vu ces jours derniers dans de nombreuses métropoles qui accueillent des manifestations, plus ou moins interdites. Un casse-tête de plus pour une administration parfois dépassée par les évènements…
Bien sûr, le Hamas n’est pas un « mouvement de résistance » comme les autres - la fameuse citation conspuée même par son propre camp et prononcée à la légère par la députée de La France Insoumise Danièle OBONO qui aura perdu une occasion de se taire et a provoqué le courroux de Gérald DARMANIN qui l’attaque en justice ! – mais qui pratique avec délectation des actes de terrorisme, proches de la boucherie.
Quoi qu’en pense et quoi qu’en dise un Recep Tayyip ERDOGAN décapant et imprévisible, qui à sa grande habitude en sa qualité de président de la Turquie, souffle le chaud et le froid, entre Orient et Occident, entre OTAN dont il est membre actif avec le net soutien des Américains qui y ont déployé plusieurs bases militaires et « ami » indéfectible de la Russie du « grand démocrate » Vladimir POUTINE, entre Tel-Aviv dont il cherche les faveurs économiques et les marchés consuméristes afin d’y écouler ses produits, et le Hamas, dont il a reçu il y a peu dans son palais présidentiel à Ankara l’une des têtes pensantes de cette entité qui possède aussi sa branche politique. Un grand écart de pensée à géométrie variable, digne du détroit du Bosphore, ne trouvez-vous pas ?!
Au même titre que jadis, l’ETA ibérique ou l’IRA nord-irlandaise savaient jeter le trouble en représentativité conventionnelle et groupuscules armés de l’ombre, appliquant leur stratégie à grand renfort d’attentats et autres actions spectaculaires, laissant moult cadavres et familles en pleurs sur les lieux de leurs exactions.
Dans le genre, « faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais », il y a mieux, en vérité !
Un conflit impitoyable sur fond de territorialité et de religiosité…
Reste, que la France qui a enregistré la perte de 35 de ses ressortissants après cette macabre matinée du 07 octobre, est aussi en première ligne de cette poussée de tension avec ce nombre d’otages si important, prélevés à leur liberté. Une dizaine de nos compatriotes, possédant parfois la double nationalité franco-israélienne, croupissent depuis trois semaines dans les geôles des kidnappeurs, terrés comme des taupes dans l’immense réseau de souterrains dont Gaza City est l’épicentre.
Cela explique le récent déplacement du Président de la République Emmanuel MACRON à Jérusalem et l’omniprésence de la ministre des Affaires étrangères, Catherine COLONNA, mobilisée sur le sujet.
Aujourd’hui, des familles attristées – elles sont plus de 220 de toutes identités nationales confondues – espèrent un retour au calme et une intervention « raisonnée » de Tsahal, l’armée de l’Etat hébreu, afin de préserver le sort des otages. Des enfants, des ados, des femmes, des vieux, des hommes. Des personnes ordinaires embarquées dans une opération extraordinaire…
La question est la suivante : que pèse véritablement la vie de 220 otages même aux origines planétaires différentes dans ce conflit ouvert et impitoyable de cruauté de part et d’autre, sur fond de territorialité et de religiosité qui remonte aux calendes grecques entre les Juifs et les Arabes ?
La réponse, candide, pourrait presque nous être suggérée par l’une des chansons d’Alain SOUCHON, « Et si le ciel était vide… ». Cela changerait peut-être la donne à tout cela, non ?
Thierry BRET
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