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Des médailles comme s’il en pleuvait au 38ème concours « Un des Meilleurs Apprentis de France » dans l’Yonne
février 03, 2024A l’instar du célèbre éditorialiste de « BFM TV », il ne se départit jamais de sa fameuse écharpe d’un rouge flamboyant, le président départemental de la Société des Meilleurs Ouvriers de France de l’Yonne, Marc LABARDE ! Un signe de référence, peut-être, qui traduit le dynamisme et l’enthousiasme du personnage. Surtout lorsqu’il intervient en qualité de maître de cérémonie du 38ème Concours « Un des Meilleurs Apprentis de France » lors de la remise des prix, survenue sous les voûtes séculaires de l’abbaye Saint-Germain à Auxerre…
AUXERRE: Il explique les règles du jeu, le Monsieur Loyal, d’un soir. Pragmatique, clair et concis dans ses propos. Logique, en somme, pour l’ancien MOF (Meilleur ouvrier de France) en conseil en solutions énergétiques. Marc LABARDE jubile vis-à-vis de la qualité de cette soirée, accueillie devant un parterre bien rempli de parents, tuteurs et apprentis, qui d’ici peu vivront avec le cœur battant la chamade le déroulé de cette cérémonie, bien huilée. Une trente-huitième édition, dans le département de l’Yonne. Mais, seulement la seconde qui a les honneurs de la fameuse abbaye Saint-Germain, devenue le carrefour idoine de bon nombre d’évènements culturels et intellectuels, désormais.
Dans l’assistance, on repère des visages connus. Le patron du CFA Bâtiment Gérald JAFFRE, le tourbillonnant Maxime LAUZET en charge de la communication au sein du CIFA de l’Yonne qui ne cesse de faire des allers retours entre la scène pour y recevoir des prix – ceux des apprentis qui n’ont pu se déplacer à la cérémonie – et la salle. Lilian GARCIA, directeur du centre de formation icaunais, n’est pas loin, non plus. Il y a aussi la gracile Hélène DECULTOT, en charge de la gestion du CFA La Brosse. La présence de lauréats dans la catégorie professionnelle des palefreniers soigneurs en surprendra plus d’un dans la salle, à commencer par la secrétaire générale de la préfecture, Pauline GIRARDOT. Chez les élus, Emmanuelle MIREDIN, pour la Ville et l’Agglo de l’Auxerrois et Isabelle JOAQUINA, conseillère départementale, seront invitées à gravir les quelques marches les menant sur l’estrade afin d’y distribuer médailles et diplômes. Même le président-maire auxerrois, Crescent MARAULT y sera de sa partition officielle, passant un long moment à féliciter et à distinguer les jeunes apprentis, tout auréolés de leurs succès. Côté média, et toujours à l’affût de la moindre information lui permettant d’étayer son futur papier, notre confrère de « L’Yonne Républicaine » Jean-Luc TABOUREAU s’en donne à cœur de joie à la collecte des témoignages de jeunes gens, accompagnés pour la plupart de leurs familles.
Mais, de quoi s’agit-il exactement lorsque l’on parle de concours « Un des Meilleurs Apprentis de France » ?
Représentant onze métiers différents, recevant la bagatelle de 46 breloques et diplômes officiels au cours d’une cérémonie sans temps mort et pas trop longue, jeunes filles et jeunes garçons – il y aura même des adultes – incarnent la transmission des savoirs et la valorisation des métiers manuels. Des lauréats quand ils touchent l’or du Graal national sont considérés comme le vivier naturel des futurs MOF, ces Meilleurs Ouvriers de France, au devenir professionnel assuré. Précisons que pour cette trente-huitième édition, plus de 6 500 dossiers de candidatures, au niveau de l’Hexagone, avaient été déposés !
Du petit lait pour un Marc LABARDE, qui excelle dans la mission qu’il s’est confiée.
« Pour la première fois, cette année, nous sommes fiers d’avoir organisé et fédéré les établissements, les centres de formations, formateurs maître d’apprentissage, employeurs et parents afin de faire concourir cent jeunes dans 46 métiers » expliquera-t-il en guise d’amuse-bouche.
L’appel des candidats se fit en respectant les us et coutumes de l’animation, avec solennité, par métier et par ordre alphabétique. Des moments ponctués par la prise de vue photographique, afin d’immortaliser ces instants de pur bonheur pour les lauréats.
Les résultats (départemental et régional)
BEZOUT | Remi | 2023 | Couverture bâtiment Bronze | ||
BONIN | CLARA | 2023 | Palefrenier or et argent | ||
BORDEAU | Shana | 2023 | Coiffure Femme argent | ||
CONSTANT | SUZANNE | 2023 | Palefrenier soigneur or et argent | ||
DE MONGE DE FRANEAU | NATHAN | 2023 | Installateur thermique or et or | ||
DELHAYE | Clea | 2023 | Esthétique, Cosmétique, parfumerie bronze | ||
DOS SANTOS RIBEIRO | Mathys | 2023 | Jardins et espaces verts bronze | ||
FAUVERNIER | Antoine | 2023 | Zinguerie or et argent | ||
FERNANDES FERREIRA | ESTELLA | 2023 | Esthétique, Cosmétique, parfumerie argent | ||
FOURNIER | Felicia | 2023 | Employé de vente or et or | ||
GOULET | ALEXIS | 2023 | Jardins et espaces verts bronze | ||
GRILLOT | ORNELLA | 2023 | Palefrenier soigneur argent | ||
HERAULT | ENZO | 2023 | Couverture bâtiment bronze | ||
HERAULT | Camille | 2023 | Coiffure Femme bronze | ||
JAVORCEK | LORENZO | 2023 | Installateur thermique or et argent | ||
KAPP | ROMAIN | 2023 | Jardins et espaces verts or et or | ||
KIRCHGESSNER-DUPIN | Oceane | 2023 | Esthétique, Cosmétique, parfumerie bronze | ||
LAFOSSE | Lelio | 2023 | Couverture bâtiment | ||
MAES | Lisa | 2023 | Esthétique, Cosmétique, parfumerie bronze | ||
MECA | Isalina | 2023 | Esthétique, Cosmétique, parfumerie bronze | ||
MICOREK | Nathan | 2023 | Maçonnerie or et argent | ||
MIROFF | Elisa | 2023 | Esthétique, Cosmétique, parfumerie argent et argent | ||
MORENO | VICTORIEN | 2023 | Jardins et espaces verts argent et argent | ||
NICOLAI | Romain | 2023 | Boulanger argent | ||
PERROT | Maxence | 2023 | Boulanger or et or | ||
QUAAK | LEIA | 2023 | Palefrenier soigneur or et argent | ||
ROGER | Lenny | 2023 | Jardins et espaces verts or et argent | ||
SALIN | Chloe | 2023 | Coiffure Femme argent et argent | ||
SCHNEIDER | Kellyne | 2023 | Esthétique, Cosmétique, parfumerie bronze | ||
SKABSKI | Lena | 2023 | Esthétique, Cosmétique, parfumerie bronze | ||
TOURNEAU | Théo | 2023 | Couverture bâtiment argent | ||
TRECHE | Maël | 2023 | Restaurant : Art de la table et du service argent | ||
VIEL | Nathan | 2023 | Boulanger bronze | ||
LUBOUE | Camille | 2023 | Palefrenier soigneur argent | ||
Bollea | Molie | 2023 | Palefrenier soigneur argent |
Thierry BRET
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L’amour sauveur de l’entreprise ? Paul FONTAINE, coach de vie atteint de mucoviscidose, en prêche les vertus…
janvier 31, 2024Il a une pêche d’enfer, Paul FONTAINE. Sans mauvais de jeu de mots, ses ressources dans lesquelles il puise toute cette énergie si communicative – son moteur ! – ne sont pas prêtes de se tarir ! Qui l’aurait cru, pourtant ? Conférencier et coach professionnel, atteint de la mucoviscidose – la même pathologie qui a emporté jadis le surdoué de la chanson Grégory LEMARCHAL -, ce Jurassien au petit accent méridional vient d’être retenu parmi les onze mille privilégiés qui porteront la flamme olympique à l’été 2024. Sa visite au groupe scolaire Saint-Joseph-la-Salle aura redonné du tonus à des étudiants qui parfois en ont grandement besoin !
AUXERRE : La musique est assourdissante. Elle ne manque pas de punch ! L’idéal pour prendre une grande respiration, se rasséréner avant de pratiquer quelques exercices respiratoires et méditatifs fort utiles pour mieux se vider l’esprit. Face à l’orateur qui n’a pas encore prononcé la moindre parole, les étudiants du BTS Commerce international du groupe lassalien Saint-Joseph, accompagnés de leurs enseignants et de leur responsable, Céline MARTI, semblent jouer le jeu sans trop ergoter. Sauf, peut-être parmi les derniers rangs…Un peu rigolard et limite tapageur.
Nonobstant, le calme revient très vite dans la salle où se déroule la conférence. Un visuel de Paul FONTAINE en mode sportif de l’extrême crève l’écran.
Casque fixé sur la tête, le quadragénaire – il ne fait vraiment pas ses quarante ans ce jeune homme ! – regarde la ligne d’horizon de ses yeux sombres. Originaire du Jura, l’intervenant du jour n’est pas un personnage ordinaire. Lui qui se définit comme un coach de vie – et Dieu sait qu’elle lui a bien fait endurer sa présence sur Terre – multiplie les exploits, entre la pratique de sports de l’extrême et de paris fous (ascensions du Mont-Blanc, du Kilimandjaro, la traversée des Alpes, marathons à répétition…) et les cycles de conférences qu’il distille aux quatre coins de l’Hexagone.
La mucoviscidose ? On en meurt en France
Soit auprès du milieu professionnel, toujours féru de cette résilience dans l’effort et de l’aptitude à l’endurance. Comme auprès des plus jeunes, lycéens et BTS, qui peuvent profiter de ses grandes leçons de sagesse et de vérité. Le civisme, en plus !
Né avec la mucoviscidose, Paul FONTAINE vit avec. En essayant de s’y accommoder le plus possible. Une pathologie où tout le monde ne possède pas les mêmes chances face à ses effets dévastateurs.
« On en meurt jeune, aussi, dit-il avec le timbre de la voix un peu voilé. Sept mille personnes sont atteintes en France à l’heure actuelle… ».
Toutefois, loin de sombrer dans le pathos et le misérabilisme, le trépidant quadra possédait il y a peu encore 55 % de capacité respiratoire. Suffisant pour vivre pleinement son existence ?
« Cette maladie est une chance, assène-t-il au jeune public un peu médusé par cet aveu saisissant, c’est une opportunité extraordinaire, un vrai catalyseur de vie qui me mène vers le bonheur… ».
70 % de capacité respiratoire grâce à une trithérapie américaine
Mieux que la méthode Coué, tous les psychologues et autres psychanalystes réunis, le système FONTAINE coule comme de l’eau de roche si limpide, si fraîche à satiété !
Le garçon souhaite vivre sans limite, multipliant les challenges sportifs, dans un esprit bienveillant, où sagesse s’accorde avec bonté et amour. Beaucoup devraient s’en inspirer. Surtout dans le camp des valides et des nantis !
Pourtant, aérosols, séances de kiné, soins digestifs se multiplient chaque jour à cause des sécrétions du corps, ce mucus envahissant et perturbateur plus épais chaque jour.
« Le sport me permet de cracher, de tousser et de nettoyer mes poumons ! ». Et voilà, la recette ! Tellement, simple.
Jusqu’à 26 ans, vivant dans le déni, il sort de sa colère par le biais de l’écriture. Sur le dépassement de soi. Dans un journal. Il lui fallait se mettre en action et être acteur de sa santé.
Inspiré par Philippe CROIZON et Arnaud CHASSERY – le parrain du groupe scolaire Saint-Joseph natif de Joigny -, Paul raconte son histoire, sans pudeur. Parlant du sport, la plus vertueuse des disciplines, participant quatre fois au Marathon de Paris.
Avec « Ensemble aux Sommets », il a gravi le Mont-Blanc en juin 2018 avec seulement 50 % de capacité respiratoire. Prouvant que l’on peut repousser ses limites jusqu’à son paroxysme.
« Une trithérapie américaine me permet désormais d’augmenter ma capacité respiratoire à 70 % ! ».
Partager l’amour autour de soi : la plus belle des vertus…
Parmi les messages : être vrai avec ses peurs, ses croyances et ses valeurs en travaillant sur soi. « Choisir l’amour, comme dans le « Petit Prince », en citant l’œuvre de Saint-Exupéry.
Créer des liens, partager des valeurs fortes en se reliant à l’autre, lui permet, tout en se mettant à nu, de se livrer pour mieux s’améliorer. Mais, est-ce que le monde économique est prêt à accueillir ces messages qui feraient penser au monde juvénile des « Bisounours » ?
« L’amour est difficile à cerner dans le monde actuel, souligne-t-il, l’amitié, c’est de l’amour et il nous faut la partager pour changer les choses… ».
Paul FONTAINE, chantre de l’Amour avec un grand A, y compris dans l’entreprise, à l’école et dans la société ?
En tout cas, les étudiants de Saint-Joseph n’ont pas été hermétiques aux propos de ce philosophe sportif et sympathique – il a toujours le sourire aux lèvres ! – après un premier atelier consacré aux valeurs, celles qui guident leur vie.
En avril, un temps d’échange sera alors proposé en connexion avec la nature et soi-même. Récemment, le conférencier a prêché la bonne parole sur l’amour et ses vertus chez PEPSI. Finalement, vivre de sa passion et accessoirement en vivre financièrement sont parfaitement compatibles pour cet enfant de l’Amour, comme le chantait si bien Enrico MACIAS…
Thierry BRET
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Carrefour au féminin : la parité au travail est à la « FETE » même si les préjugés demeurent !
janvier 31, 2024Faire avancer l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes tout en montrant que d’autres métiers sont possibles par l’exemple : c’est l’objectif de l’association régionale « Femmes Egalité Emploi » (FETE), au travers d’actions pérennes comme le Carrefour des Carrières au Féminin de l’Yonne, dont la 26ème édition s’est tenue avec succès à Appoigny. Les allées de l’Espace culturel n’ont pas désempli de la matinée. Il y avait parfois de « l’embouteillage au carrefour » devant certains stands. A l’image de celui de la gendarmerie nationale, toujours très prisé des jeunes en quête d’avenir professionnel…
APPOIGNY : Barmaid, opticienne, tractoriste, soudeuse, notaire, grutière, commissaire aux comptes… Le champ des possibles s’est élargi au fil des années et tous ces métiers sont désormais accessibles au public féminin. Autant d’exemples de réussite aussi, à travers les témoignages de la soixantaine de professionnelles, présentes à Appoigny, qui ont toutes pour dénominateur commun, la passion de ce qu’elles font au quotidien.
Si le travail en viticulture s’est beaucoup féminisé ces dernières années, notamment en ce qui concerne la taille de la vigne, qui compte près de 40 % de femmes dans ses effectifs, le métier de tractoriste l’est encore beaucoup moins. Mais la passion et la volonté aidant, Lydia a su s’affranchir des obstacles et travaille aujourd’hui en qualité de chef d’équipe sur un domaine du Chablisien. Obligée de lutter parfois pour s’imposer : « j’ai eu des personnes en intérim qui ne m’acceptaient pas parce que j’étais une femme estimant qu’en tant que telle, je n’avais pas à donner d’ordres ! ».
Si le métier reste physique, la technique a su faire évoluer les outils pour l’adapter au plus grand nombre. Lydia voit même dans le fait d’être une femme, un atout supplémentaire recherché par nombre de domaines viticoles : « peut-être sommes-nous plus minutieuses que certains hommes, moins « brut de décoffrage » ! (Rires).
Sexisme et machisme ne sont pas morts !
Si le notariat a longtemps été l’apanage de la gent masculine, il s’est fortement féminisé ces vingt dernières années, au point que 60 % des études icaunaises sont désormais tenues par une notaire. Un chiffre dont s’amuse celle qui débuta dans le métier il y a une dizaine d’années, mais à qui la déontologie interdit de préciser son nom, pour éviter toute forme de publicité : « il faudra peut-être un jour inventer un Carrefour des carrières au masculin, de sorte de faire revenir un peu plus d’hommes dans la profession… ». Elle aussi voit le fait d’être une femme comme un atout professionnel : « plus de rigueur, plus de mémoire, plus d’ordre… Il y a des hommes qui peuvent aussi en avoir, mais ce n’est pas la majorité de l’espèce ! ». (Rires).
Autre vocation, autre métier, celui de barmaid, jusque-là peu féminisé reconnaît dans un sourire Andréa dont la détermination lui a permis de s’imposer en dépit des préjugés : « il faut savoir se faire respecter face à cette forme de sexisme, pas forcément malveillant, mais que l’on ressent au quotidien, avec l’image de la petite minette derrière son bar… ».
Un stéréotype devenu un atout : « il est plus rassurant pour une femme dans un bar, de s’adresser à son homologue ». A ses côtés, Mélanie, entrée toute jeune dans l’univers de la cuisine, a dû elle aussi batailler pour trouver sa place : « c’était normal à l’époque pour une femme d’être dans sa cuisine à la maison, mais pas dans un restaurant ».
Avec la difficulté supplémentaire de commander à seulement 22 ans une brigade : « cela a été très dur au début, les collègues ne me prenaient pas au sérieux, avec ce double handicap d’être à la fois jeune et une femme. Il faut aussi supporter beaucoup de petites réflexions au quotidien. J’ai fait au total trois entreprises et de ce que j’ai pu voir, considère que le sexisme et le machisme ne sont pas morts… ».
La tactique féminine des gendarmes dans le recrutement !
S’il est un domaine où l’on ne s’attend pas forcément à rencontrer une femme, c’est bien celui des grues et engins de chantier ! Ancienne aide-soignante, Hatika CHEMLALI a dû, suite à un accident de travail, se reconvertir à l’âge de 42 ans. Fascinée depuis toujours par cet univers ô combien masculin, c’est tout naturellement qu’elle s’est dirigée vers le métier de grutière, où l’accueil, passée la première surprise, fut des meilleurs : « contrairement à ce que l’on pense, les hommes ne sont pas forcément des brutes. J’ai trouvé en arrivant, beaucoup de bienveillance, d’esprit d’équipe, que je n’avais jamais rencontrés du côté des femmes, dans le monde du soin et de la santé… ».
Un métier physique bien sûr, reconnaît-elle d’un sourire, mais sa détermination est sans faille et la passion aidant, elle pourrait bien faire des émules, à voir le nombre de visiteuses faisant une halte à son stand. Autre métier plébiscité, celui de gendarme, avec comme chaque année, un stand pris d’assaut tout au long de la matinée. Référente recrutement en poste à Joigny, la cheffe REVENU ne s’en étonne même plus : « depuis une dizaine d’années, le métier s’est énormément féminisé. A Joigny, nous sommes neuf femmes pour vingt gendarmes et avant, à Migennes, près du tiers des effectifs… ».
Il n’en a pas toujours été de même : « il est vrai qu’il y a treize ans, quand je suis arrivé dans le métier, c’était beaucoup plus compliqué, c’était la vieille époque, la vieille gendarmerie… ». (Rires).
Là encore, une vie professionnelle guidée par une passion apparue lorsqu’elle était encore une enfant : « à douze ans, je savais déjà vouloir devenir gendarme, mais surtout pas policière car je ne voulais pas travailler en ville, mais être plus en contact avec la population … ».
Un sens de l’humain qui n’est pas sans effet sur le quotidien : « même si c’est avant tout une question de personne et pas de sexe, le fait d’être une femme apporte auprès du public un côté un peu plus rassurant… ».
Chargée de mission et coordonnatrice de l’association FETE, Claire DUCHET a salué à l’heure des discours, les intervenantes présentes tout au long de la matinée : « grâce à votre parcours, à votre expérience, vous avez pu faire comprendre aux jeunes filles, aux femmes, que toutes les voies sont possibles, qu’il faut qu’elles s’ouvrent vers d’autres choix que ceux vers lesquels elles se dirigent massivement… ».
Un travail de longue haleine à mener le plus en amont possible ponctue la sénatrice Dominique VERIEN, présidente de la Délégation aux Droits des femmes « des actions sont menées en ce sens au sein des collèges mais il est parfois déjà trop tard, quand on sait que la rupture en maths entre filles et garçons commence à se dessiner entre le CP et le CE1… ».
Dominique BERNERD
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« Rendez-nous la réserve parlementaire ! » : André VILLIERS mettra tout en œuvre en 2024 pour y parvenir…
janvier 31, 2024Ah, la réserve parlementaire ! Tel un serpent de mer ne fréquentant pas les Sargasses, c’est un sujet mouvant et iconique qui revient sans cesse dans la bouche du député de la deuxième circonscription de l’Yonne, le populaire André VILLIERS – il suffit pour cela d’observer le nombre de places occupées par le public pour pouvoir en juger lors de la cérémonie des vœux accueillie à Nitry ! Logique, car l’élu de l’Yonne aux couleurs Horizons est le dépositaire d’une proposition de loi, avec ses homologues Dino CINIERI (LR) et Frédéric DESCROZAILLE (Renaissance), afin de la restaurer. L’un des items qui fut abordé par le très prolixe parlementaire devant des élus locaux qui n’en attendent que les louables retombées !
NITRY : Impayable Jacqueline PERRET ! Elle l’affirme sans ambages et avec la désinvolture qui est sienne, devant un public hilare : « ah, voilà un sujet qui m’intéresse ! ». Elle n’est sans doute pas la seule à tendre l’oreille parmi la copieuse assistance d’élus et de personnalités institutionnelles qui écoute religieusement le député de la circonscription, André VILLIERS, déroulé ses vœux.
Il nous a promis une heure et quart de discours ; ce sera finalement un peu moins au compteur, ce qui est plutôt rare ! On nous l’aurait donc changé côté ponctualité orale ?!
Madame le maire de Nitry se dit passionnée par l’une des séquences abordées par le parlementaire qui excelle toujours dans le maniement du verbe et des mots. Ne serait-ce que pour expliquer en quoi consiste son travail sous les ors du Palais Bourbon, là où siège l’Assemblée Nationale.
Parmi ses mantras préférés : un serpent de mer qui depuis 2017 louvoie dans les eaux du pouvoir, la réserve parlementaire !
Or, on le sait, bon nombre de députés et sénateurs sont favorables à son retour afin d’en faire bénéficier les territoires dont ils sont issus. Six ans après sa disparition – était-elle réellement fondée ? -, cette fameuse réserve qui devait satisfaire moult élus locaux dans les grandes heures de sa distribution est attendue comme le Messie par certains de nos édiles !
Une manne précieuse pour les collectivités rurales…
En 2017, députés et sénateurs étaient accusés de tous les maux avec l’usage de cette pratique courante, qui aura au demeurant contribué à pas mal de réalisations structurelles dans les collectivités rurales.
« C’était une enveloppe de 130 000 euros annuels, à la disposition des parlementaires, explique doctement André VILLIERS, permettant d’intervenir dans de très nombreux dossiers locaux. Grâce à des procédés rapides et simplifiés, à la demande d’un maire… ».
De 2008 à 2011, André VILLIERS, succédant à Henri de RAINCOURT au Sénat – l’élu du Gâtinais prenait alors le maroquin de ministre en charge des relations avec le Parlement, puis l’Outre-Mer – administrera cette réserve parlementaire. On doit à François BAYROU la suppression de ladite réserve en 2017 lors de son très court passage au gouvernement.
« Pendant cinq ans, j’ai eu de très nombreuses demandes de maires de la circonscription mais aussi de présidents d’associations, explique André VILLIERS, pour des besoins de fonctionnement quotidiens ou de petits budgets… ».
Sa suppression inopinée il y a sept ans ne serait-elle pas en partie à l’origine des malaises budgétaires observés à l’heure actuelle par les collectivités rurales dans un contexte conjoncturel fort complexe ?
Individuellement, puis rejoint par deux autres députés, le parlementaire de l’Yonne déposera une proposition de loi. Dans une version modernisée, certes, plus encadrée. Sachant que l’un des soutiens de l’élu icaunais, le Renaissance Frédéric DESCROZAILLE, avait à l’époque voté en faveur de la dissolution de la réserve parlementaire !
Trouver le groupe qui appuiera la proposition à l’Assemblée…
« Ils sont nombreux à se repentir de la situation, s’amuse l’orateur avec son air goguenard, beaucoup de parlementaires nous ont rejoints : on dénombre plus de trois cents signataires en faveur de cette proposition de loi ! ».
Mais, les élus du MoDem – suivant leur chef de file François BAYROU ! – restent de marbre et rivés dans leurs bottes, se refusant à accréditer le retour de cette pratique jugée un peu trop « clientéliste » à leur goût.
« Nous sommes dans la possibilité de faire passer ce texte, insiste André VILLIERS, même si ce n’est pas gagné ! Le texte est parti au Sénat et plébiscité à 248 voix… ».
Puis, un brin amusé, l’orateur d’ajouter : « les sénateurs ont une propension à remettre au goût du jour la réserve parlementaire ; n’oubliez pas que ce sont les grands électeurs qui les désignent au Palais du Luxembourg ! ». Dont acte !
Dans le cadre de la navette, le texte revient à l’Assemblée nationale. Mais, il y aurait un hic, selon l’élu agriculteur. La présidente de l’Assemblée Yaël BRAUN-PIVET a reçu les trois signataires, porteurs de la proposition de loi, en étant ni pour ni contre. Une manière d’honorer l’esprit présidentiel du « en même temps » !
Or, pour la faire entériner, il serait judicieux de s’appuyer dans le cadre d’une niche parlementaire sur un groupe constitué. « Nous recherchons aujourd’hui un groupe susceptible d’inscrive à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale le retour de la réserve parlementaire… je ne désespère pas ».
Il serait donc judicieux que la présidente du perchoir hexagonal regarde plutôt vers l’avant et ne s’arcboute pas sur une position décidée il y a sept ans de cela, estime André VILLIER. Rappelons qu’à l’époque cruciale du vote de 2017, elle s’était opposée à ce dispositif qui venait en aide aux collectivités locales. Peuvent-elles s’en passer aujourd’hui au vu du délicat contexte économique que nous traversons ?
Thierry BRET
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Le monde agricole en ébullition : le bras de fer continue
janvier 27, 2024Ca barde sec dans les fermes et les exploitations tricolores ! Depuis une huitaine de jours, la France des villes se sera donc souvenue qu’il existait bel et bien une France des champs, et celle-ci le fait savoir. Une France agricole qui ne doit pas être seulement honorée, une fois l’an, lors de l’incontournable évènement version image d’Epinal de la filière, soit le Salon international de l’Agriculture, accueilli en février à Paris.
En l’espace de quarante-huit heures, le ton protestataire a donc bien changé à travers l’Hexagone. Exit la signalétique qui se retrouve tête-bêche à l’entrée des villages – une action symbolique sans doute trop gentillette et puérile pour inquiéter les pouvoirs publics ! -, place dorénavant à de vraies opérations coups de poing, réalisées dans un esprit pacifique et bon enfant, à l’aide de tracteurs et autres matériels agricoles, servant à mieux gêner la circulation.
Surtout autoroutière, soit dit en passant. Cela tombe bien : juste avant la prochaine hausse habituelle de 3 à 5 % des tarifs pratiqués dès le portique du péage franchi sur ces voies à très grande vitesse ! Qui prendra en charge, par ailleurs, les dédommagements du manque à gagner de ces sociétés privées qui appliquent avec une arithmétique méthodique et dans la quasi indifférence générale les hausses annuelles comme si de rien n’était ?! Bing, ça tape dur sur leurs chiffres d’affaires ! Personne ne sortira de mouchoir pour la perte sèche !
Plus de 600 agriculteurs passés de vie à trépas en 2023…
Mais, là, n’est pas le débat. Cela fait déjà plusieurs mois que le monde agricole dénonce les incohérences gouvernementales, surtout l’absence de cohésion dans leurs discours et dans les actes, au sujet des grands items qui réglementent la filière. Deux syndicats, entre autres, sont montés au créneau de la revendication depuis l’automne : la puissante FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) et les JA. De jeunes agriculteurs qui prennent de plus en plus d’importance dans la sphère paysanne hexagonale et qui osent se montrer.
Chacun de nous a encore en mémoire cette fameuse action « On marche sur la tête ». Un slogan empreint d’humour pour une opération qui n’en manquait nullement : retourner les panneaux indicateurs des entrées de village dans les territoires ruraux mais aussi en agglomération !
Ce sont les apprentis automobilistes qui ont dû se poser quelques questions à chaque bourgade traversée en compagnie de leur moniteur d’auto-école ! Ce n’était pas inscrit dans le Code de la Route !
Déjà, à cette période, FNSEA et JA exigeaient des mesures concrètes, fortes, visibles pour sortir de leur marasme et de l’ornière ces milliers d’exploitations en pleine déshérence sociale. Une gabegie innommable qui a coûté l’existence à plus de 600 agriculteurs en 2023, passés de vie à trépas après leurs suicides. Eloquent…
Trois axes prioritaires prévalaient donc parmi les revendications exprimées par des agriculteurs déjà en colère : rendre sa dignité à l’agriculteur (souvent traité de pollueur du fait de l’utilisation de produits phytosanitaires), mieux rémunérer le fruit de leur travail (un fait avéré déjà pointé du doigt avec le fameux texte de loi EGALIM appliqué par quasiment aucune grande enseigne de la distribution) et le rétablissement des conditions acceptables dans l’exercice du métier.
Le GNR : le minimum vital que l’on pouvait nous accorder !
Et là, sur ce sujet si brûlant, les manifestants de la campagne profonde en ont à foison des arguments vindicatifs à réclamer ! A commencer par l’accumulation de ces normes édictées parfois en dépit du bon sens (400 000 à l’échelle de la France et l’UE réunies) qui perturbent à n’en plus finir le quotidien de ces travailleurs oubliés de tous, qui multiplient le nombre d’heures de boulot par semaine afin de mieux nourrir la planète !
Oui, mais voilà, de tout cela on parlait déjà il y a trois mois ! Et même avant puisque la problématique agricole, talon d’Achille dans le système économique français, ne remonte pas d’hier, mais de plus de vingt à trente ans !
Dans sa première intervention en qualité de Premier ministre plutôt néophyte sur ce domaine – on peut reconnaître sans vergogne que Gabriel ATTAL a tout de même bien potassé ses dossiers avant de se rendre en Haute-Garonne pour y rencontrer de visu les représentants des délégations syndicales qui tenaient l’un des barrages, érigé sur une portion d’autoroute – a tenté de répondre aux besoins urgents et immédiats de la filière professionnelle.
Notamment sur le volet du GNR, le Gazole Non Routier, qui se verra donc amputer jusqu’à nouvel ordre de son augmentation de taxe initiale. « C’était le minimum vital qu’il pouvait nous proposer », aura confié à l’issue de la prestation un brin laconique, un syndicaliste gréviste à Nitry sur l’A6 ayant écouté les propositions ministérielles.
Et après, pourrait-on dire ? L’intervention de Gabriel ATTAL aura-t-elle convaincu celles et ceux qui bloquent les accès autoroutiers et se relaient pour entretenir la flamme nourrie des braseros ? Il semblerait que non, au moment où se rédigent ces lignes.
Pire, les représentants de la Confédération Paysanne évoquent désormais la possibilité pour les grévistes de se rendre à Rungis, plaque tournante de tous les circuits de distribution alimentaire de notre pays, pour y mettre la pagaille ! Et ce, dès lundi !
Bref, si la souveraineté alimentaire à la française semble bien avoir du plomb dans l’aile en ces derniers jours de janvier, il se pourrait bien, avec une telle action devant se prolonger durablement si l’Etat ne lâche pas sérieusement la bride, que tout le pays ait à souffrir de ce blocus, notamment sur les étals de la GMS ! Avec, à prévoir des rayonnages vides et une hausse des prix répercutés aux consommateurs, une tradition cocardière en somme…
Thierry BRET
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