Opérationnel depuis 2009, le GIP Massif central fédère les actions communes de quatre conseils régionaux, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne Franche-Comté, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, ayant des intérêts sur le territoire du Massif central. Autorité de gestion du FEDER (Fonds européen de développement régional) qui intervient pour soutenir les projets émergents, le GIP Massif central assure le développement de ce territoire couvrant ces différentes régions. Depuis le 11 juillet, sa présidence est revenue au vice-président du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté en charge de la forêt, de la filière bois et de la montagne, Sylvain MATHIEU…
CLERMONT-FERRAND (Puy de Dôme) : Succédant à Carole DELGA, présidente de la région Occitanie qui était en poste depuis avril 2016, Sylvain MATHIEU occupe depuis le 11 juillet dernier le fauteuil de président du GIP Massif central.
Dans le cadre d’une présidence tournante entre les quatre régions adhérentes à cet organisme, le vice-président du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté en charge de la forêt, de la filière bois et de la montagne a hérité de cette nouvelle fonction lors de l’assemblée générale élective proposée dans les locaux de l’Hôtel de région de Clermont-Ferrand.
L’exécutif sera articulé autour de l’élue icaunaise Muriel VERGES-CAULLET, conseillère régionale de Bourgogne Franche-Comté, nommée première vice-présidente et Nathalie DELCOUDERC-JUILLARD, conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine, seconde vice-présidente.
Le flambeau sera repris au terme de ce mandat par les représentants de la cette dernière région dans deux ans.
Du 16 au 20 juillet, les membres du jury départemental du Concours de Fleurissement ont parcouru de nombreux kilomètres pour examiner avec grand intérêt les plantations et embellissements des communes icaunaises, inscrites à ce challenge annuel. Organisé par Yonne Tourisme sur délégation du Conseil départemental de l’Yonne, ce concours prendra son terme définitif cet automne à l’annonce des résultats officiels, récompensant les localités susceptibles d’obtenir le label Villes et Villages Fleuris…
AUXERRE : Chaque année, bon nombre de collectivités de notre territoire concourent à cet événement synonyme de valorisation du patrimoine paysager. Elles ne sont pas les seules. Les particuliers les rejoignent aussi dans cette démarche citoyenne et environnementale.
Dirigé par Anne JERUSALEM, présidente de l’agence de développement Yonne Tourisme, le jury composé d’élus et de personnalités qualifiées ainsi que de professionnels du tourisme et de représentants de sociétés horticoles locales, ont visité courant juillet les communes engagées dans ce challenge très prisé.
Ces rencontres furent importantes pour prendre le temps d’échanger de façon privilégiée avec chacune des municipalités en lice pour ce concours devenu traditionnel. Sachant que le fleurissement des particuliers est désormais jugé sur photo.
Concernant le concours destiné aux communes, le jury a évalué différents critères pour établir son classement. Le patrimoine végétal et le fleurissement mais aussi la gestion environnementale, la qualité de l’espace public et la pertinence des aménagements paysagers entraient en ligne de compte à l’instar de leur gestion ou encore de leur animation, voire de la promotion de la démarche.
96 dossiers de candidature pour cette édition 2018…
L’harmonie générale des embellissements, la qualité, le volume et la diversité des plantes et fleurs utilisées interpellent en revanche les jurés dans le cadre du concours réservé aux particuliers. Leur sensibilité englobe aussi l’utilisation des arbres et des arbustes. Anne JERUSALEM n’a pas caché sa satisfaction d’avoir présidé ce jury 2018 dans lequel, compte désormais parmi ses membres, des agents techniques de communes labellisées.
« La mobilisation des villes et villages de l’Yonne reste toujours aussi importante sur ce dossier de l’embellissement et du fleurissement de leur cadre de vie, constatait l’élue vice-présidente du Conseil départemental avec enthousiasme, 96 d’entre eux ont posé leur candidature à l’obtention d’une première fleur ou d’une fleur supplémentaire dont huit nouvelles communes engagées cette année… ».
Parmi les innovations cette saison : il y avait la mise en place d'une tournée spécialement réservée aux campings participant au Prix de la Fédération départementale de l'Hôtellerie de Plein Air.
Dix kilomètres de balade entre les sites éoliens de Forterre et de MIGE devraient normalement suffire pour que les participants de cette randonnée un peu particulière découvrent, commentaires à l’appui, les arcanes de la transition énergétique telle qu’elle est vécue dans la Communauté de communes de Puisaye Forterre. Gratuite, cette manifestation a pour objectif de faire toute la lumière sur les projets énergétiques participatifs et citoyens…
TOUCY : Joindre l’utile à l’agréable. Un adage qui fait florès dès qu’il s’agit d’expliquer les grands enjeux de société qui se présentent à nous. Dans le cadre de son programme d’animation « TEPOS », la Communauté de communes de Puisaye Forterre organise ce samedi 04 août une randonnée pédestre, un peu spéciale certes, autour d’une thématique qui sera consacrée aux énergies.
Non pas celles produites lors d’un exercice physique en marchant mais bel et bien celles qui nous entourent à travers la campagne et qui prennent la forme de ces champs éoliens aux capacités de production de plus en plus puissantes en mégawatts.
Alliant convivialité et recherche de renseignements instructifs, cette randonnée devrait titiller les esprits des plus curieux, petits et grands. C’est-à-dire celles et ceux qui désirent en savoir davantage sur les vertus positives de la transition énergétique favorable à la sauvegarde de l’environnement et à la protection de l’humanité et des espèces vivantes.
Des explications précises avec les experts de l’association Le VARNE…
Ce sont les représentants de l’association « Le VARNE », experts en la matière, qui assureront les séquences animations de ce périple insolite et des plus sympathiques d’un site éolien à l’autre.
Plusieurs étapes ponctueront ce parcours initiatique à travers les champs. Il y sera question de biodiversité, de ressource en eau (sujet ô combien d’importance en cette période de canicule et de forte sécheresse) mais aussi de profiter de la vision de ces paysages bucoliques et d’évoquer, sans aucun doute, la faune et la flore.
Le point de ralliement de cette épopée dans la nature, terme de ce cheminement judicieux, sera la salle des fêtes de Migé, où aux alentours de 17 heures, un verre de l’amitié réunira l’ensemble des participants qui le désirent. Ils profiteront encore d’un échange, sans doute nourri de nombreux arguments et avis, sur « les projets d’énergies renouvelables participatifs et citoyens ».
Côté logistique, la Communauté de communes de Puisaye Forterre fera bien les choses : elle prévoit la mise à disposition d’un mini bus pour réacheminer les conducteurs automobiles et motorisés à leur point de départ.
La randonnée spéciale énergie en pratique : rendez-vous à 14 heures sur le site éolien de Forterre (1,5 km après Usselot en direction de Merry-Sec sur la D85). Participation gratuite. Prévoir de quoi s’hydrater. Renseignements à la Communauté de communes au 03.86.74.19.50. E-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Conseillère régionale déléguée aux relations franco-suisses et à la solidarité internationale, Liliane LUCCHESI a pris part aux débats du 16 juillet organisés par ONU Habitat et le département des affaires économiques et sociales du Secrétariat des Nations Unies, consacrés aux collectivités. Aux côtés d’autres représentants de collectivités territoriales, l’élue régionale est intervenue pour expliquer la contribution des autorités locales lors de la mise en œuvre d’objectifs se rapportant au développement durable…
NEW-YORK (Etats-Unis) : Elue du groupe « Notre région avance La Gauche Unie », originaire du Doubs, Liliale LUCCHESI s’est rendue à New-York en début de semaine afin de prendre part aux travaux du Forum politique de Haut Niveau de l’Organisation des Nations Unies (ONU).
Instance intergouvernementale, ouverte aux acteurs non-étatiques, cet organe assure le suivi du nouveau programme de développement, « L’Agenda 2030 », qui s’articule autour de 17 objectifs de développement durable. Il a été ratifié par les 193 pays, membres de l’ONU. Son but est de mettre un terme à la pauvreté et de lutter contre les inégalités et injustices tout en faisant face aux bouleversements climatiques. Dans l’absolu, ce concept s’adapte aussi bien aux pays développés qu’aux pays émergents. C’est ce qui le différencie des précédents et en fait sa valeur ajoutée.
Un Forum annuel pour faire le point sur l’avancement des objectifs…
Réuni une fois par an au siège des Nations Unis au sud de Manhattan à New-York, ce forum reconnaît le rôle des autorités locales dans l’élaboration des politiques publiques au plus près des attentes des populations et des territoires. Plusieurs collectivités territoriales ainsi que des réseaux de collectivités français ont été conviés à cette session 2018 par l’Etat. Parmi lesquels : Cités Unies de France, Régions de France ou encore l’Association des départements de France.
La présence de la région Bourgogne Franche-Comté ne souffrait d’aucun complexe en ces lieux. En effet, depuis deux ans, ce territoire est l’un des rares à s’être réellement mobilisé en faveur du programme « L’Agenda 2030 », par le biais de sa politique internationale. Ce déplacement aux Etats-Unis de Liliane LUCCHESI aura permis de valoriser les politiques publiques de la Région mais aussi de partager et d’échanger des expériences avec des collectivités étrangères.
Le rôle des collectivités locales est essentiel…
A ce titre, les axes prioritaires de la Bourgogne Franche-Comté sont éclectiques. L’application de L’Agenda 2030, mis en œuvre à l’échelle locale, impactera le quotidien et la vie des populations. Tant au niveau de l’emploi que dans l’émergence de nouveau modèle de développement plus durable sans omettre la consolidation des valeurs de la fraternité par le renforcement des solidarités humaines et territoriales.
Comme devait le préciser l’élue régionale à la tribune de l’ONU, « le rôle joué par les collectivités locales apparaît comme essentiel car au plus près des citoyens ».
En totale cohérence avec les orientations de l’ONU, les actions portées par ces collectivités locales et territoriales relèvent les défis sociaux, économiques et environnementaux en menant des politiques publiques au service des enjeux de développement durable.
Promis à un très bel avenir parmi les sphères huppées des milieux bancaires et de la finance, ce personnage atypique, ex-membre d’un Lions Club, a connu une existence des plus hasardeuses, vivant de terribles déboires personnels et professionnels. Des épreuves lourdes à supporter au-dessus de la tête d’un seul homme, peut-être tombées du ciel pour faire croître sa foi et optimiser ainsi sa rencontre avec Dieu. Généreux et altruiste, Jean-Paul ALLOU se définit également comme un homme de partage. Après son précédent ouvrage, « Tous les banquiers ne finissent pas en prison, moi c’était dans la rue », où il narre ses errances de néo-précaire livré à la rue, il a décidé de témoigner sur à un tout autre parcours du combattant qu’il a vécu : la perte d’un être cher, ravagé par la maladie. Son dernier opus se nomme « Cancer, de l’espoir à l’espérance… ». Il est publié dans la collection TOTUS aux éditions du JUBILE…Interview.
AUXERRE : « Nouvel opus avec la sortie de ce livre, « Cancer de l’espoir à l’espérance » qui nous éloigne du monde de la banque et de ces vicissitudes, puisque c’était le thème du précédent ouvrage. Pourquoi avoir choisi ce thème très intime cette fois-ci ?
Durant l'accompagnement de mon épouse, dans un service d'oncologie, j'ai tenu un journal ; une sorte de chronique d'une mort annoncée. Après la sortie de « Tous les banquiers ne finissent pas en prison... », je me suis dit que je devais poursuivre mon témoignage. Les aventures en elles-mêmes sont banales et arrivent, hélas, à beaucoup de monde. C'est ce qu'on fait des drames de la vie qui me semble le plus important. Le thème de l'accompagnement et de la mort doit sortir de l'intime pour être partagé : le témoignage peut parfois déculpabiliser mes contemporains de la peur de la mort, du sentiment de soulagement de la perte de celui ou celle qui souffre, de vouloir vivre dans la dignité d'une souffrance offerte et en refusant l'euthanasie…
« Je n’ai plus voulu me battre et j’ai sombré… »
Votre chemin de vie est à la fois bosselé mais aussi riche en expériences diverses vécues au gré d’un cheminement intellectuel profond. Comment analysez-vous votre existence à plus de 60 ans ?
« A 60 ans, on devient jeune. Le problème c'est que c'est trop tard ! » disait Picasso. C'est vrai, le cheminement intellectuel et spirituel enracine mon existence et me permet de plus en plus de poursuivre ma route avec paix et sérénité. La richesse de ma vie demeure dans mon cœur : c'est tous ceux que j'ai rencontré et qui m'ont tant apporté, les femmes et les hommes de bonne volonté comme mes ennemis. La vraie richesse est dans les rencontres. Je crois que les êtres et les événements sont comme on les voit...
Comment un spécialiste de la finance et des milieux bancaires peut-il être amené un jour à vivre dans la rue ?
A force de prêter à 10 % j'ai fini par prêter à rire ! Un jour, tout simplement j'ai décidé de baisser les bras. Face à l'adversité et au divorce que je ne souhaitais pas, je n'ai plus voulu me battre. Je ne devais cette situation qu'à moi et je n'en voulais à personne. Ma vie s'écroulait une nouvelle fois…
Que retenez-vous de cette descente aux enfers ? Y avez-vous puisé une force intérieure au fond de vous-même ?
Ma foi et ma culture contribuent à mon sauvetage. Ma foi, car elle me permet de maintenir un contact avec Dieu dans la prière et ma culture car elle m'autorise à mettre les mots sur ma détresse. Je comprends progressivement ce qui se passe en moi et dans ma vie. Et puis, je me suis dit : quel est le sentiment le plus beau et le plus fort ? L'amour bien sûr ! L'amour peut-t-il faire souffrir ? Non, évidemment, c'est l’ego qui a mal ! Alors ? J'ai travaillé sur moi, appris à lâcher prise et à apprivoiser ma colère. Il m'a tout de même fallu deux ans dans la cellule d'un monastère pour prolonger ma résilience !
Une starisation éphémère grâce au relais des médias…
Le précédent livre, « Tous les banquiers ne finissent pas en prison, moi c’était dans la rue » vous a propulsé sous les projecteurs médiatiques. De quelle manière aborde-t-on ce passage de la pénombre au retour en grâce vers la lumière ?
Tout d'abord un immense merci à Delphine MARTIN, journaliste à France Bleu Auxerre. C'est son interview qui me sauve de la rue ! Un remake de « Boudu sauvé des ondes »… Je me suis préparé à ces courts instants où on peut croire que l'on est une vedette ! Cette période de médiatisation fut riche en émotions et en contacts avec des journalistes et des animateurs télé (je peux faire la différence). Après la rue, les spots, les maquilleuses, je me disais : reste toi-même, apprends à goûter l'instant présent. Cette longue suite d'instants très éphémères ! Après les émissions, mise à part les demandes en mariage, j'ai reçu de nombreux témoignages d'amitié, des demandes d'aides, des questions sur des problèmes financiers, des personnes en détresse qui demandaient une aide morale…
Sociologiquement, pourquoi lorsque l’on atteint la soixantaine le monde professionnel vous tourne le dos ?
J’ai pris la décision momentanément de tourner le dos au monde professionnel. Un court instant mais suffisamment pour que le monde du travail me considère. Je cite : trop expérimenté, trop diplômé, surqualifié, et cerise sur le gâteau, pas d'expérience dans le secteur. Là est le véritable mal. Après mon passage sur France Info, un fou génial me tend la main et me propose le poste de directeur de son bowling à Nancy. L'entretien d'embauche est exemplaire à plus d'un titre : quinze minutes pour la visite, dix pour la nature du travail (animation d'un lieu de loisirs, management d'une équipe de 35 salariés) et pour conclure (je cite le boss), « M'sieur ALLOU, en lisant votre CV, je suis impressionné par votre expérience et vos diplômes. Je me dis, ce gars-là est largement capable de gérer mon affaire, mais je n'en sais rien et vous non plus, alors vous commencez quand ? ». Avec un « pro » du recrutement, je n'avais aucune chance : aucune expérience dans le secteur du loisir alors que ce qui est demandé est conforme à mon expérience de manager et de gestionnaire. C'est juste la mise à l'épreuve que demandent les anciens qui veulent travailler ! De plus, c'était sans risque pour le recruteur !
Lors de votre période sous les ors de la société, vous étiez président d’un club service, un Lions. Avez-vous profité de la solidarité, voire de cette fraternité qui émane au sein de ces structures durant les moments délicats de votre vie ?
J'appartenais à deux associations connues pour leurs capacités d'entraide et de fraternité. C'est moi qui est fermé la porte à tout contact. Durant la médiatisation, beaucoup me l'on reproché à juste titre ! C'est ceux que je n'attendais pas, qui, croisant ma route, m'ont tendus une main généreuse. Je pense à des membres d'un autre club service les « KIWANIS », notamment à Auxerre et Nancy ! Ceux qui pouvaient faire quelque chose l'ont refusé : certains membres de ma famille, le curé du coin… Encore une fois, ni colère ni rancœur, je leur pardonne.
Votre parcours de vie est-il impacté par la malchance ou le mauvais sort qui s’acharne au-dessus de votre tête ou est-ce finalement un chemin initiatique qui vous a permis de grandir ?
J'aime assez l'idée du « chemin initiatique ». Chance, malchance qui peut le dire ? Il faut lire ou relire les « contes des Mille et une nuits ». Le fait d'avoir pu survivre à quelques épreuves majeures dans la vie d'un homme, je peux dire que j'ai eu la chance pour certains et la grâce pour d'autres, de vivre tout cela. On génère notre malheur par nos attachements : les personnes, les idées et biens matériels. Leur perte devient le combat entre soi et soi. Je l'ai mené mais avec l'aide de Dieu.
« Que ceux qui s’insurgent sur la crise migratoire commencent à prendre un malheureux chez eux…"
Que faites-vous lorsque vous croisez un malheureux dans la rue ?
Le plus souvent, je m'assois près de lui et je lui parle en le tutoyant amicalement. Je ne leur dit rien de mon passé : je veux que mes frères de galère me reconnaissent pour tel… Même quand on n'a pas d'argent, on peut toujours faire quelque chose : écouter, mettre en contact, parfois secouer la personne. Un jour, en plein hiver, je croise ainsi une jeune femme faisant la manche. On se parle, je prends son écriteau et commente : qu'est-ce qu'on en a à faire que tu prennes la monnaie et les tickets resto ! Tu ne prends pas la carte bleue ? Et elle de répondre du tac au tac : si mais uniquement avec le code. C'est ça qu'il faut que tu écrives ! C'est ainsi qu'elle fit sourire les passants en augmentant grandement le volume de ses collectes. J'ai pu également constater que les ingrédients qui mènent à la rue sont toujours les mêmes et ce, quel que soit l'âge, la condition sociale ou le niveau de culture. Ils ont pour origine : la rupture affective, la perte du travail, les portes des amis qui se ferment. Puis, on tourne le dos à tout le monde et on arrive sur le trottoir !
La crise migratoire fait régulièrement la une de l’actualité. A ce titre, l’Europe connaît une crise sans précédent sur ce sujet. Quelle attitude avoir vis-à-vis des migrants ? Comment solutionner ces flux qui désolidarisent l’opinion publique et accroissent les poussées de nationalisme ?
Cette situation provoque de la division en France et en Europe. Sans vouloir jouer les Cassandre, nous n'avons encore rien vu en matière de migrations. Je pense surtout aux migrations climatiques dans le monde, y compris en Europe ! Je suis certain que les catastrophes naturelles seront à l'origine des bouleversements sociologiques et de la faillite du système bancaire et financier de la planète… Les migrants sont des pauvres venus d'ailleurs et méritent une attention particulière, emprunte d'humanisme ou de charité dans le sens chrétien. Loin des « si j'étais au gouvernement, je ferais ceci ou cela… ». L'action individuelle reste la plus efficace. Il est plus simple de vouloir changer les autres que de se changer soi-même ! A l'échelon individuel, on peut tous agir en aidant la «veuve et l'orphelin» sans se demander «s'ils sont dignes et de bonnes meurs » ! Quant à ceux qui s'insurgent en clamant qu'il faut accueillir tout le monde, qu'ils commencent par prendre chez eux au moins une personne, le Vatican en premier…L'abbé Pierre disait : « chaque fois qu'il y a eu une guerre, on a trouvé la monnaie pour produire des armes, alors considérons que nous sommes en guerre contre la pauvreté et la détresse ! ».
Ce nouveau livre apporte un angle nouveau sur votre personnalité : cette résilience qui vous permet de tenir. Comment peut-on survivre au départ d’un être aimé ?
Sans la foi je n'y serais pas arrivé tout seul. Le contexte m'a permis de réagir vite. Mes enfants encore jeunes, mon métier et surtout les volets d'animateur de stages et de maître de conférences m'ont permis de ne pas me regarder le nombril. J'ai dû apprendre à « faire mon deuil » et à sortir de la culpabilité et de la victimisation. Le titre du livre porte des éléments de réponse : l'espoir, pour la part d'humanité que ce terme contient, on veut y croire. On y croit avec l'être aimé, puis face à l'inéluctable, l'Espérance est à prendre dans le sens chrétien : la résurrection. « Je crois en la résurrection de la chair », c'est le credo de Nicée que récitent tous les chrétiens à la messe. Je prends le verbe « croire » dans sa double acception : je crois, j'affirme, je crois, je doute…« Il faut que la vie nous arrache le cœur, si non ce n'est pas la vie » dit Christian ROBIN.
Un triste fait divers, concernant une jeune femme qui n’a pas été prise au sérieux par une opératrice médicale au CHU de Strasbourg, a conduit à sa perte. Le monde médical est-il trop enfermé dans sa bulle et manque d’humanité selon vous ?
Les médecins que j'ai côtoyés en oncologie étaient concentrés sur la maladie et non sur le malade. La hiérarchie laisse le soin au personnel soignant de s'occuper de la famille. Les centres de soins palliatifs avec des précurseurs comme Kubler ROSS, le Docteur ABIVEN ou Marie de HENZEL ont fait découvrir que la maladie est l'affaire de tous : le malade en premier, la famille et tout l'entourage, les médecins et tout le personnel soignant. Je crois que les restrictions budgétaires dans les hôpitaux comme ailleurs, contribuent grandement à la déshumanisation de toute l'économie de services, publiques et privés.
« Tomber est permis, se relever est ordonné… »
Perdre son épouse est une immense catastrophe comme pour chaque être cher qui s’en va. Ce livre représente-t-il un exutoire qu’il fallait écrire ?
Au départ, c'est un journal que j'écris et on peut parler d'exutoire. Le désir de témoigner, c'est autre chose. Pouvoir dire comment je suis sorti des catastrophes de ma vie et la volonté de transmettre quelques « outils » s'imposait naturellement. Je suis doublement prudent : prudent dans la transmission car si j'en crois « l'Ecclésiaste », il est vain de vouloir transmettre quoique ce soit. Tout passe dans le vent sauf l'amour, et prudent par rapport à « l'écriture thérapie ». La thérapie doit contribuer à guérir. Or, si mon système de pensée, donc d'écriture, est négatif, je risque de m’entraîner tout seul vers le bas et la déprime. Il faut des clefs qu'on ne possède pas naturellement.
Dans la préface de l’ouvrage, vous citez un proverbe russe : « tomber est permis, se relever est ordonné… ». Qu’est-ce que cela vous inspire réellement ?
« Tomber » c'est humain et naturel, se relever est un combat. Je le relie au discours des béatitudes du Christ. Socrate soulignait en son temps le paradoxe suivant : si la recherche du bonheur est commune à tout homme, les moyens pour y parvenir n'ont rien de naturel. Il présente le bonheur comme un combat spirituel. Le Christ, dans son discours, propose le bonheur dans les conditions les pires de l'existence, c'est toute l'itération des « bienheureux les pauvres », bienheureux les affligés »…La quintessence du paradoxe esquissée par Socrate. Mais attention, pour y arriver, il faut l'aide de Dieu… Finalement, la quête du bonheur, c'est sans doute du bonheur...
Vous vous êtes demandé un jour pourquoi vous avez vécu l’ensemble de ces drames successifs (chômage, misère, deuil…). Et puis, il y a cette révélation divine : la force de Dieu. Expliquez-nous ?
J'ai fait quelques années de théologie et je suis tombé en admiration pour le récit de Job (« Le Livre de Job » dans l'ancien Testament). Ici encore, il n'y avait pas de hasard. Je crois qu'il existe une certaine pédagogie de Dieu pour nous faire comprendre ce que l'on doit comprendre. Pour que je perde le plus important, c'est à dire l'idée que j'avais de Dieu, que je ne cherche plus à l'instrumentaliser, la belle idée que j'avais de moi, les idées plus génériques sur la foi, la religion, la politique… il fallait que je perde d'abord tout ce que je croyais être l'essentiel : l'être cher, les souvenirs, les biens matériels...Au cours de mes deux années chez les moines, j'ai pu dire comme Job : « Dieu donne, Dieu reprend, loué soit Dieu » et surtout : « avant je ne te connaissais que par ouïe dire, maintenant je sais que je t'ai vu »…
Qu’elle est la place du Créateur dans votre existence aujourd’hui, vous qui fréquentez abondamment les monastères ?
Je poursuis ma quête du bonheur, avec Dieu : je prie tout simplement. Le fruit de la prière, c'est la foi. Je le répète sans cesse à tous ceux qui veulent croire : priez ! Même et surtout si c'est pour dire qu'on n'est pas d'accord, qu'on est révolté contre la situation, contre Lui… Au sein de l’Église, après avoir été formé à faire du catéchisme, préparer les couples au mariage, au baptême, à l'animation liturgique, à la célébration des funérailles, je n'avais jamais été enfant de chœur. Je comble ce manque et je suis « servant de messe » à l'abbaye du Thoronet ! Le prêtre qui me forme est très patient avec son « Gaston Lagaffe » de thuriféraire : enfumage de la sacristie, pas de fumée, trop d'encens… Pas assez ou trop de vin dans le calice, pas assez d’hosties, oubli de l'eau dans la burette, serviettes non appropriées, erreur dans les textes du jour ou dans ceux de la liturgie eucharistique… Bref, si cela ressemble à un chemin de croix, je contribue largement à la sanctification de mon curé !
Pourtant, Dieu possède aussi ses faces sombres : cela ne vous gêne pas ?
Je ne vois pas à quoi vous pensez. La vie du Christ n'est que lumière, c'est la seule religion monothéiste qui donne la première place à la femme : Marie la mère du Christ et même Marie-Madeleine priment sur les apôtres. Ce que les hommes font de tout cela, c'est autre chose ! Je suis très « réac » face aux dogmes de l’Église. Dieu, dès la création a fait de moi un homme libre. Alors je prends des libertés avec cette liberté offerte ! Maintenant, si vous faites allusion à l'Inquisition, aux croisades, aux procès d'animaux et leur cortège d'instructions, de jugements et d'exécutions des pauvres bêtes (En 1789, les révolutionnaires avaient tout de même guillotiné un perroquet qui criait « vive le roi ») : vous commettez un crime de lèse culture. On n'a pas le droit de juger l'histoire à l'aulne de ce que l'on sait aujourd'hui, en omettant volontairement d'occulter le contexte de chaque histoire. J'ai lu la Bible et les quelques 350 pages des évangiles canoniques. Je me suis risqué aux 70 volumes de la « Somme » de Saint-Thomas d'Aquin et lorsque j'ai découvert que les commentaires de ladite « Somme » représentaient plus de vingt mille titres, je suis revenu aux quelques centaines de pages des Évangiles. 615 commandements constituent des prescriptions pour le quotidien des Juifs pratiquants, des centaines de Sourates doivent être rigoureusement suivies par les Musulmans ; pour les chrétiens c'est simple, la volonté de Dieu signifiée se résume à Dix commandements (ceux de Moïse) auxquels le Christ en rajoute un : « Aimez-vous les uns les autres » et pour le reste ? Débrouillez-vous. Vu sous cet angle, la liberté peut être difficile à vivre...
« J’ai plusieurs projets en préparation dont une histoire mondiale de la banque… »
Dans la préface qu’il vous accordée, Monseigneur Dominique REY évoque « l’humanisme exclusif qui peut se révéler être un humanisme inhumain ». Qu’en pensez-vous ?
J'ai croisé la route de Monseigneur REY grâce au journaliste Olivier DELACROIX. Il avait réalisé un reportage sur mon histoire dans la rue (« Dans les yeux d'Olivier » sur France 2). J'en profite pour dire qu'un reportage sur ma vie aujourd'hui sera diffusé en septembre prochain (toujours dans les « Yeux d'Olivier »). Dominique REY évoque « l'humanisme inhumain » dans le cadre d'une citation du Père Henri de Lubac. De Lubac fut un grand théologien Jésuite (devenu cardinal après avoir été mis à l'index par Rome). Il combat, dans son œuvre majeur « Le drame de l'humanisme athée », Nietzsche, Feuerbach et Marx. L'humanisme pour l'humanisme, au nom d'une idée humaine, d'un dogme ou d'un rite pour le rite peut devenir inhumain s'il n'y a pas d'amour. Ce qui est mis en avant par Monseigneur REY, c'est juste l'amour du prochain…
Publié aux Editions du Jubilé, ce livre entraînera-t-il de votre part un cycle de témoignages à distiller auprès des publics en souffrance mais aussi vers les biens portants ?
Oui, je travaille sur des cycles de conférences destinés à des publics en souffrance et en recherche mais aussi pour tous les insatisfaits de la vie. Des rencontres pour partager et apprendre des autres. Je travaille également sur des conférences-débats organisées avec des mutuelles de santé en associant des médecins, des personnels soignants, des associations, sur des thèmes comme : l'euthanasie, l'accompagnement des mourants, faut-il tout dire au malade, à la famille ? ...
Le prochain livre témoignage est entre les mains du comité de lecture d'une maison d'édition (Les Editions du Jubilé), il traitera de mon expérience vécue durant deux années chez les moines !
Sur quel registre travaillez-vous aujourd’hui parmi vos projets ?
Le mois prochain sortira mon sixième recueil de poésies « Salauds d'pauvres ». Il s'agit de poèmes que j'ai écrits quand j'étais dans la rue. En cours d'achèvement de l'illustration, un livre co-écrit avec Françoise COLAS, « Animalement vôtre ». C’est un recueil humoristique de proverbes et citations à caractère animalier. Un ouvrage qui me tient particulièrement à cœur sera consacré à une histoire de la banque et cela représente plus d'un an de travail ! De 3500 avant J.C. (création de la première banque) à nos jours, cela mérite une attention particulière. Enfin, je profite de cet entretien pour lancer par votre intermédiaire, une bouteille à la mer : ce livre que je souhaite écrire nécessite une rencontre avec la responsable de l'UNESCO, Audrey AZOULAY. Cela fait plus de vingt ans que je souhaite rencontrer un responsable de l'Unesco...Si l'un de vos lecteurs peut intercéder en ce sens...
Selon vous, peut-on avoir été dans une existence et être de nouveau ?
Ce que l'on a été est mort. Pour ce que l'on deviendra, je ne suis pas devin… Alors, oui on est un homme nouveau chaque fois que l'on se remet en question, dans ses idées ou ses jugements, son mode de vie et ses habitudes. Le chrétien est un homme nouveau chaque fois qu'il reçoit le sacrement de réconciliation (la confession), après un temps « d'adoration du Saint-Sacrement », après l'écoute de l’Évangile ou après l'eucharistie lors de la messe. C'est juste vivre l'instant présent. Être un homme nouveau, instant après instant…
Enfin, je suis tenté par cet ultime conseil donné par Voltaire : « Si vous vous voyez un banquier sauter par la fenêtre, suivez-le c'est qu'il y a de l'argent à prendre ! ».