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La semaine 09 par monts et par mots… : la souveraineté alimentaire se défend dans les villes avec les agriculteurs
mars 01, 2024Sont-ils entendus lorsque les cohortes de tracteurs pénètrent dans le cœur des villes, pour rejoindre tel ou tel bâtiment officiel de l’Etat ? Nonobstant les paillettes franciliennes du célèbre Salon, le monde agricole n’en peut plus de vivre une situation complexe au niveau économique qui semble inéluctable au fil des ans. Le faire savoir auprès des consommateurs que nous sommes n’est-il pas la meilleure campagne de communication qu’il soit ? Sans doute, pour mieux interpeller les consciences en matière de souveraineté alimentaire…
Lundi
« Moi y’en a vouloir des sous ! ». Jean YANNE avait fait en son temps de cet appel, un film à succès. Un titre repris hier soir au journal de TF1 par le « grand argentier » du gouvernement, Bruno LE MAIRE, obligé de revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour l’année 2024. Annonçant dans le même temps un plan d’économies de dix milliards d’euros, dont un milliard sur le dos de « MaPrimeRenov », le dispositif d’aide à la rénovation énergétique pourtant glorifié en son temps par l’exécutif. Pas grave, la neutralité carbone et le changement climatique attendront !
Mardi
Selon une récente étude de l’ONG, « Transports et Environnement », la taille des voitures neuves augmente d’un centimètre tous les ans. Plus de la moitié des modèles en vogue vendus en 2023 excède les 180 cm de large, taille minimum des places de stationnement sur la voie publique dans les grandes villes. On imagine déjà les contorsions pour s’extirper du véhicule, bonjour le lumbago ! Le parking de l’Arquebuse à Auxerre ne semble pas concerné : il y a longtemps que les automobilistes ont pris pour habitude d’utiliser trois places pour une seule voiture, la faute à ces foutus piliers de béton empêchant toute manœuvre…
Mercredi
« Noirs de barbe et de nuit, hirsutes menaçants… ». Vous étiez « vingt et trois » et vos gueules, placardées sur une affiche rouge s’affichaient dans les rues de Paris en cet hiver 1944. Des visages sortis de l’oubli quelques années plus tard par Louis ARAGON, magnifiés par la musique et la voix du grand Léo. Il aura fallu 80 ans pour qu’à travers cette « panthéonisation » de Missak MANOUCHIAN accompagné de sa « douce Mélinée », la République ne vous honore. Juifs, polonais, espagnols, italiens, vous étiez « vingt et trois à crier la France en s’abattant », vingt et trois apatrides rêvant d’un pays qui se refusait à vous. Rouge était votre drapeau, rouge-sang à jamais vos noms gravés dans notre mémoire…
Jeudi
Pas tous les jours que les tracteurs défilent dans Auxerre ! « Agriculteurs en colère », deux mots associés qui feraient presque pléonasme, tant la profession affiche depuis longtemps déjà son mal-être. A l’issue de plusieurs semaines de mobilisation à travers le pays, le soutien des Français ne faiblit pas, avec 85 % de sondés favorables au mouvement de contestation. Par-delà ce véritable « cri d’amour » adressé au monde paysan, quelques voix discordantes se font entendre au travers des réseaux sociaux : c’est un univers où l’on ne « prend jamais de vacances », où l’on travaille « 60 heures et plus par semaine », où « l’on se paie un salaire de misère », où le taux de suicide est particulièrement élevé, où l’on souffre d’un manque de notoriété et de reconnaissance. Comment expliquer alors qu’en dépit de toutes ces difficultés, l’on continue à se transmettre au fil des générations, les exploitations au sein de la cellule familiale ? La préservation du patrimoine aurait-elle plus d’importance que de profiter de la vie ?
Vendredi
Depuis près d’une semaine, la dépouille d’Alexeï NAVALNY repose toujours à la morgue de Salekhard, charmante colonie pénitentiaire à cheval sur le cercle polaire. Sa mère, Lioudmila NAVALNAYA a enfin eu accès au corps de son fils, mais elle est victime d’un chantage des autorités lui imposant des funérailles en catimini, à l’abri des regards. L’ignominie « poutinienne » jusque par-delà la mort…
Samedi
Les partisans du « Frexit » ne désarment pas, à l’image de ces sympathisants de « l’Union Populaire Républicaine » installés Porte de Versailles, devant les grilles du Salon de l’Agriculture. Reste à savoir s’ils feront beaucoup d’émules dans le milieu agricole, quand on sait que la PAC représente plus d’un tiers du budget de l’Union Européenne et qu’à ce titre, la France est prévue recevoir 45 milliards d’euros sur une enveloppe globale de 264 milliards d’euros allouée aux états membres pour la période 2023-2027. Il va falloir encore un peu de patience à François ASSELINEAU, avant d’espérer dormir à l’Elysée !
Dimanche
Que voilà un proverbe plein d’avenir et fleurant bon les iles ! Au SIA, le pavillon des produits et saveurs d’Outre-Mer rencontre toujours un grand succès auprès des visiteurs. A consommer avec modération bien sûr, mais bénédiction papale garantie !
Dominique BERNERD
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Pérennisation des emplois : la CCI de l’Yonne cherche à identifier les potentiels repreneurs d’entreprises
février 29, 2024Le message est limpide. Le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Yonne, Thierry CADEVILLE, a profité de la visite des membres du club des Positives Entreprises chez l’industriel ERTOP à la mi-journée pour le rappeler. Les futurs repreneurs d’entreprises sont priés de se faire connaître dès que possible auprès des services de la chambre consulaire départementale. L’enjeu est clair : il faut préserver les emplois…
JOIGNY: Le chiffre a été annoncé en guise de préambule à cette passionnante découverte de la société industrielle ERTOP par le club des Positives Entreprises, ce jeudi aux alentours de midi. Environ 1 500 entreprises répertoriées au registre de la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Bourgogne Franche-Comté seront à reprendre au cours de cette année 2024. Dont deux cents de ces structures implantées pour le seul territoire de l’Yonne. Un chiffre important qui a fait dire à Thierry CADEVILLE, président de la CCI 89, qu’il était impératif d’identifier des repreneurs potentiels dès que possible.
« L’enjeu est simple, devait-il déclarer, il s’agit de conserver les emplois et de valider au plus vite les projets de reprise par nos équipes… ».
Puis, le responsable de la chambre consulaire d’interpeller une assistance composée en très grande majorité d’entrepreneurs : « si vous avez des repreneurs potentiels parmi vos relations, adressez-les à la CCI de l’Yonne ! ».
Un message qui a été entendu par l’auditoire. L’objectif de la chambre départementale est ainsi de faciliter l’accès aux dossiers de cession et de reprise d’entreprises d’éventuels acquéreurs. De les orienter également vers les connaissances ad hoc, inhérentes à ce sujet. Capital à l’avenir afin de pérenniser les emplois.
Thierry CADEVILLE glissa, parmi ses propos, un court laïus sur le passeport « Reprise » que d’autres établissements consulaires ont déjà mis en place dans certains départements de l’Hexagone. Un passeport qui pourrait peut-être voir bientôt le jour dans l’Yonne ?
Thierry BRET
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Le chiffre treize l’installe dans le fauteuil d’édile : Cyril CHAUVOT succède à Jean-Luc LIVERNEAUX à la mairie de Gurgy
février 29, 2024« Moi, je respecte mes engagements ! ». En guise de profession de foi, le nouvel élu de Gurgy, âgé de 42 ans, ira droit au but dans sa présentation d’avant scrutin. Comme le chef d’entreprise qu’il est ! C’est sans l’ombre d’une surprise et avec un total de treize voix sur dix-neuf que Cyril CHAUVOT a été désigné comme successeur de Jean-Luc LIVERNEAUX à l’issue d’un vote où devaient s’affronter trois prétendants à la fonction d’édile…
GURGY : « Je serai toujours présent et à l’écoute des gens, et ceux qui me connaissent savent que je suis un homme de valeurs : avec mon équipe, nous allons pouvoir faire des choses… ». S’exprimant à haute voix, face à un parterre composé de plus d’une centaine de personnes, Cyril CHAUVOT a rendez-vous avec son destin. Celui qui va le propulser d’ici quelques instants, le temps d’un court scrutin sans surprise aucune, dans le fauteuil de maire de la commune périphérique d’Auxerre. Toutefois, avant que le verdict du vote ne soit rendu définitif par les assesseurs de la soirée, le futur maire devra encore livrer bataille face à deux autres candidats, le premier adjoint en lice de l’ère LIVERNEAUX, Yves NAULLEAU – il ne récoltera in fine que quatre voix favorables – et l’ancienne conseillère régionale et maire de Gurgy, qui aura tenté un surprenant come-back, Aurélie BERGER. Un come-back qui ne fut guère convaincant en bout de course puisque la prétendante n’obtint au final que deux voix.
Les dix-neuf conseillers municipaux donnèrent une large majorité de leurs suffrages (treize voix) à Cyril CHAUVOT – il était déjà présent aux côtés de son prédécesseur – au terme de ce seul et unique tour de vote, qui se révéla donc sans surprise. Un vote qui fut animé dans sa partie protocolaire par le doyen du conseil municipal, Michel PANNETIER.
Etre un maire exemplaire à l’écoute de tous
Détendu, serein, Cyril CHAUVOT prit la parole à peine le résultat du vote connu. « Je remercie les membres du conseil municipal qui m’ont apporté leur confiance, soulignera-t-il, le but est d’aller dans la même direction, au service de notre village... ».
Le nouveau maire salua la présence dans la salle de quelques amis et soutiens, venus de l’Auxerrois, pour assister à cette élection qui consistait à désigner un nouveau maire afin de remplacer le sortant démissionnaire, Jean-Luc LIVERNEAUX. Ce fut le cas du président départemental du MoDem de l’Yonne, Pascal HENRIAT, assis parmi l’assistance aux premières loges.
« Je m’engage à un être un maire exemplaire à l’écoute de tous, renchérit Cyril CHAUVOT, soucieux du bien-être de chacun. Je développerai des projets ambitieux pour notre commune, car c’est important. Ensemble, nous pourrons faire de belles choses dans cette commune… ».
Le choix des quatre adjoints fut une simple formalité ensuite. Nathalie BARDIN, Eric LENOIR, Laëtitia DA SILVA et Jean-Luc LIVERNEAUX furent confirmés dans leurs nouvelles fonctions. Le maire élu peut désormais se mettre au travail…
Thierry BRET
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Salon international de l’Agriculture : l’Yonne affiche les couleurs de son savoir-faire artisanal
février 29, 2024Chaque année, les visiteurs du Salon de l’agriculture participent à leur manière à un « tour de France », celui des produits du terroir. Avec pour seuls cols au programme, ceux des vins et bières à déguster ! Une balade au fil des régions qui ne se limite pas à l’élément liquide, à en juger par la diversité d’acteurs icaunais, venus présenter l’excellence de leurs produits et leur savoir-faire…
PARIS : En ce premier jour, les allées du hall 3 affichent déjà complet, quelques heures à peine après l’ouverture du Salon au public. Une ambiance bon enfant, bien loin des violences de la matinée et du climat quasi insurrectionnel ayant accompagné la visite présidentielle dans le hall voisin, dédié à l’élevage, devenu un temps forteresse inaccessible et interdite aux visiteurs. Ici, la fête et la convivialité sont au programme, rythmées par quelques « chorales » improvisées qui, faute de justesse dans le chant, ont le mérite d’être entendues de loin ! Les stands de l’espace Bourgogne-Franche-Comté sont encore légion cette année, parmi lesquels plusieurs représentants icaunais venus faire découvrir les trésors gustatifs du terroir départemental…
Plus de cinq ans déjà que Coralie et Sébastien FOUQUET se sont lancés dans l’aventure de la vente directe de glaces artisanales fabriquées avec le lait de l’exploitation familiale. Un choix dicté par le besoin de se diversifier face à des prix du lait peu rémunérateurs : « c’est quand même l’une des rares professions où l’on ne fixe pas soi-même le prix sur la facture ! ». Une activité synonyme de travail supplémentaire mais, précise Sébastien, le jeu en valait la chandelle : « c’était le bon moment pour cela et de toute façon, dans la vie, il ne faut jamais attendre, ni compter sur les autres… ». Une philosophie payante rajoute Coralie : « on a fait des glaces pour valoriser le lait de la ferme et nous sortir un peu la tête de l’eau… ». Des glaces et sorbets confectionnés avec du lait bio, que les premiers visiteurs de la matinée semblent déjà bien apprécier. L’occasion pour les plus gourmands d’emporter avec eux un « petit bout » de Puisaye et leur donner pourquoi pas, l’envie d’un premier séjour, sur les pas de Colette…
Du nucléaire à la production maraîchère, il n’y a qu’un pas…
A quelques pas de là, mais dans un tout autre registre, le stand de « La Jovinienne », une conserverie artisanale de fruits et légumes basée à Saint-Julien-du-Sault, créée par Maxence LORENCKI et Hugo FREDERICH. Deux néo-ruraux qui ont fait le choix de privilégier l’art de vivre aux lumières de la capitale : « en fait on voulait quitter Paris et l’on a profité d’un déménagement collectif avec d’autres amis, pour s’installer près de Joigny, qui est en « plein boum » ». Un compliment ne pouvant que ravir un certain Nicolas SORET… ! Une reconversion pour le moins inattendue, quand on sait que l’un était ingénieur dans le nucléaire et le second, ingénieur de recherche au Centre National des Arts et Métiers. C’est leur première participation au Salon et l’occasion d’expliquer aux visiteurs, dégustations à l’appui, ce que peut-être une production artisanale à dimension humaine : « nous nous engageons notamment à ce que 70 % des fruits et légumes utilisés, proviennent d’exploitations situées à moins de 70 kilomètres de notre atelier… ». Tartinades, confitures, plats préparés, sauces et condiments… Le menu est éclectique et sera sans nul doute apprécié des amateurs.
L’Yonne, « l’autre » pays de la bière ? C’est à croire, à en juger par les produits de belle facture présentés par plusieurs micro-brasseurs icaunais. Pour eux aussi, l’aventure résulte d’une reconversion : native de Romilly-sur-Seine, Aurélie était bibliothécaire et son compagnon Dimitri, auxerrois d’origine, monteur vidéo de profession, alors rien de plus normal que de s’installer à mi-chemin, à Sormery, aux limites de l’Yonne et de l’Aube ! « On voulait être en forêt et à ce titre, la commune nous convenait parfaitement ! ». (Rires) Un peu plus de cinq ans d’activité au compteur, pour une production annuelle de 500 hl faisant la part belle aux produits locaux : céréales du groupe Soufflet, maraîcher de Ligny-le-Châtel, miel de Pont-sur-Yonne, pain bio d’Aigremont…, autant de bières artisanales d’exception proposées favorisant le circuit court. Et toujours de nouveaux projets pour étoffer une carte déjà multiforme, comme ces bières à venir aux pleurotes et à la rhubarbe. Déjà beaucoup de monde sur le stand en ce premier jour d’ouverture au public, mais Aurélie se veut prudente : « on sait bien, comme disent les agriculteurs, que c’est à la fin qu’on compte les bouses ! ». (Rires)
Très chers acteurs qui gravitent autour de la sphère agricole
Fortes de leur expérience dans le monde viticole, Karine ABALTI et Odile VAN DERMOERE se sont elles aussi lancé dans l’univers de la brassiculture, avec pour spécificité, des bières artisanales au moût de raisins. Des « bières de vigne » concoctées à partir de moûts de chardonnay ou pinot noir en provenance des vignobles chablisiens et d’Irancy. Pour leur seconde participation, les deux associées de « La Vaugermaine », resteront toute la semaine à Paris, auréolées de la médaille d’or qu’elles viennent de décrocher pour leur bière éponyme au récent concours d’Avignon : « l’an passé, nous n’étions venues que pour trois jours et le lundi en repartant, on avait les « boules », il y a une telle ambiance ici ! ». C’est un axiome bien connu des amateurs éclairés : bière et fromage font mariage heureux ! Pour preuve le stand voisin où officie Valentin FERNANDEZ, de la Ferme du Val d’Auré à Bouilly, derrière sa pyramide de tommes, soumaintrain et autres saint-florentin fermiers. L’occasion de faire connaître à un public citadin des fromages d’exception encore trop méconnus du plus grand nombre, tout en affichant une positivité dans le propos, inhabituelle par les temps qui courent : « c’est vrai, la période n’est pas évidente, le métier agricole non plus, mais il faut reconnaître que l’on fait ça aussi parce que c’est ce qui nous plaît. Nous sommes là pour montrer que l’on peut passer un bon moment et les gens en ont bien besoin, qu’ils soient agriculteurs ou pas… ». Le jeune producteur laitier se refuse à considérer la grande distribution comme seule responsable du malaise agricole : « on incrimine les grandes surfaces, mais je ne pense pas que tout soit de leur faute, le problème est plus profond que cela… ». Citant notamment de multiples acteurs gravitant autour de la sphère agricole, « qui ne servent pas toujours à quelque chose et nous coûtent très cher… ».
Vézelay, Guédelon, on ne connaît pas !
Un fumet des plus tentants s’échappe du « Bar à escargots », déjà pris d’assaut à l’heure de l’apéro. Le stand de Dominique ROUYER, héliculteur à Armeau rencontre une nouvelle fois le succès escompté et il faut jouer des coudes pour espérer déguster ce qui reste encore l’un des symboles de la gastronomie bourguignonne. De quoi pour le maître des lieux et avec la complicité du regretté Henri VINCENOT se forger un destin de « Pape des escargots » !
Si l’Yonne n’est pas un département chevrier de référence, quelques belles pépites sont à découvrir, à l’image des fromages de Claire GENET, présente pour la troisième fois consécutive Porte de Versailles sur son stand aux couleurs de la « Ferme d’Ultéria ». Pas toujours facile de combiner avec les contraintes de l’exploitation, alors que la saison des naissances bat son plein et le séjour sera écourté d’autant, quatre jours seulement. « Je me suis arrêtée là car j’adore les fromages de chèvre, mais non, désolée, je ne suis jamais allée dans l’Yonne, je ne connais pas du tout ce département…». Catherine, 71 printemps, est venue de l’Oise et confesse dans un sourire ses lacunes : Vézelay ? Guédelon ? « Jamais entendu parler ! ». Si l’Yonne a encore du pain sur la planche pour améliorer auprès de certains sa notoriété, nul doute que les producteurs présents au SIA y contribuent chaque année un peu plus. Une présence qui mériterait presque d’être reconnue « d’intérêt public » !
Dominique BERNERD
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Il était l’Yonne incarnée : Jean-Pierre SOISSON, dernier des « ducs de Bourgogne », tire sa révérence à 89 ans
février 28, 2024C’était la joie de vivre personnifiée. Le mot juste et empathique pour toutes celles et ceux qui croisaient un jour son chemin, le sourire aux lèvres, la poignée de main franche et le tutoiement facile. Un personnage de la sphère politique comme on en fait plus. De la race des seigneurs, des vrais qui ont le cœur sur la main et qui défendent becs et ongles leurs convictions. JPS n’est plus. Un trublion de la vie publique qui aura tout connu ou presque. Ministre, député, maire, président de Région. La nouvelle est tombée lapidaire, mardi en début de soirée. Le « Vieux lion » s’en est allé. Presque sur la pointe des pieds…
AUXERRE : La nouvelle circule sur la toile. Il n’est guère que vingt-deux heures passées quand les premiers éléments informatifs sont relayés massivement via les notifications des médias sur les smartphones. Avec leur petite sonorité d’usage qui ne cesse de retentir, comme synonyme de l’annonce d’une nouvelle importante et sérieuse. Une première lecture et l’info est déjà bien ancrée dans les neurones. L’ancien député-maire de la Ville d’Auxerre, Jean-Pierre SOISSON, nous a quittés. Une information qu’il s’agira de vite confirmer en se précipitant sur l’une des chaînes en boucle du paysage audiovisuel français en quasi simultanée. Bingo ! LCI et BFM TV ne tardent pas à réagir aux énièmes notifications numériques. La phrase est toute aussi courte mais suppose sans équivoque la même signification. L’ancien ministre de Giscard et de Mitterrand n’est plus. A l’âge de 89 ans. Un clin d’œil malicieux de Jean-Pierre, en guise d’ultime pirouette, à ce chiffre, hautement symbolique, et cher à ce territoire de l’Yonne dont il vantait tant les louanges lors de ses apparitions publiques, y compris dans les cénacles de l’Etat à Paris !
Disparaître à 89 ans alors qu’il était l’incarnation même de ce département 89, celui de l’Yonne, pourrait paraître tel un joli pied de nez à l’adversité et à la mort ! Sacré Jean-Pierre ! On sait dès cet instant qu’il nous manquera pour longtemps. Lui et sa plume unique. Lui et sa verve légendaire. Son érudition, aussi. Capable de tenir la distance sur une intervention oratoire, sans lecture de notes, en y mettant de la vie et de l’émotion, et surtout de l’intérêt. Un électron libre, dans sa tête, qui n’aura jamais pratiqué l’art de la langue de bois. Un grand monsieur de la politique hexagonale, comme ont pu l’être des figures de la Vème république qui possédait cette aura et cette présence quasi magnétique. Un Edgar FAURE. Un Gaston DEFERRE. Un Pierre BEREGOVOY. Un Raymond BARRE.
On le savait frappée par la maladie depuis plusieurs années déjà. Un cancer. Il peinait à marcher quand on le croisait au détour d’une rue ou d’une manifestation. Mais, si sa silhouette s’était quelque peu recroquevillée, l’esprit, quant à lui, était toujours fécond et brillant. Les idées claires et lumineuses. A l’identique de ses écrits. Des livres sur l’histoire, « Charles le Téméraire », « Marguerite duchesse de Bourgogne », « Charles Quint » ou encore « Saint-Germain d’Auxerre ». Mais, aussi des réflexions politiques « Politique en jachère » ou « Hors des sentiers battus ». Un truculent « Voyage en Norvège », aussi, publié en 1994 à mettre en toutes les mains.
Naturellement, ce mercredi, les réactions sont nombreuses. Hexagonales comme régionales. Départementales comme locales. On n’est pas impunément un homme politique de rayonnement national, plusieurs fois ministres et six fois députés, élu à la tête de la municipalité d’Auxerre durant tant d’années sans laisser de traces. Ni de commentaires le jour où l’on quitte ce monde. Certains l’auront traité de caméléon de la politique, d’autres de dinosaure. D’opportuniste ou de clairvoyant, toujours est-il que Jean-Pierre SOISSON n’aura laissé personne indifférent, pour celles et ceux de ses amis ou adversaires qui auront eu la chance de le côtoyer de près durant toutes ces décennies.
Thierry BRET
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