Particulièrement humain et profondément chaleureux. C’est en ces termes élogieux que l’on pourrait qualifier le discours prononcé par le président de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises de l’Yonne (CPME), Didier BARJOT, lors de la traditionnelle cérémonie des vœux à laquelle ont assisté les adhérents du syndicat patronal en attente du successeur de François ASSELIN, au plan national – ce sera ce mardi 21 janvier -, dans les celliers de la préfecture à Auxerre. Des vœux partagés avec les représentants de la Fédération Française du Bâtiment et de son antenne départementale…
AUXERRE: Une assistance nombreuse. Une centaine de personnes, voire un peu plus, bénéficiant de ce cadre architectural de très belle facture que sont les celliers de l’hôtel de la préfecture auxerrois. Un bâtiment copartagé avec le Conseil départemental de l’Yonne qui y accueille son siège et les bureaux de son président. Une pensée furtive pour feu Patrick GENDRAUD, trop tôt disparu et que l’on regrette déjà. Un personnage clé de la vie politique départementale qui avait fait de l’attractivité économique l’une de ses priorités. A l’instar du préfet Pascal JAN, représentant de l’Etat.
L’attractivité économique ? Forcément, il en sera question dans l’exercice du jour – du soir devrait-on dire ! – avec cette séance de vœux, sise en ces murs, en présence de la CPME (Confédération des Petites et Moyennes Entreprises de l’Yonne) et son alter ego, dans la branche du bâtiment, la FFB 89, la Fédération Française du Bâtiment, en mode icaunaise, avec son représentant, Cyril CHARETIE, qui réitérera l’exercice d’ici quelques jours lors de la cérémonie des vœux regroupant l’UIMM, le MEDEF et la Maison de l’Entreprise. Ce sera le 23 janvier à partir de 18h30, avec la bénédiction de l’éditorialiste, Christophe BARBIER ! Nous reviendrons donc d’ici quelques jours sur les propos du président de la FFB 89…
La santé mentale et la pression vécue par les dirigeants : les priorités
Mais, attardons-nous davantage sur les messages forts qu’aura adressé à ses fidèles adhérents, le président de cette Confédération des Petites et Moyennes Entreprises au cœur de l’actualité. Demain, sera connu en effet le successeur du charismatique et médiatique François ASSELIN qui passera le relais au niveau hexagonal. Une passation des pouvoirs qui se fera dans les valeurs et les objectifs qui sont chers à la grande maison du syndicalisme patronal, comme le stipulera dans son discours un Didier BARJOT, à l’aise avec la fonction dont il a hérité voilà maintenant un an.
Un président départemental qui a parmi ses grands sujets de préoccupation actuels l’isolement des chefs d’entreprise, confrontés parfois à eux-mêmes, et à leur problématique de santé mentale.
« D’ici peu, insistera-t-il, l’Yonne pourra proposer le dispositif « Casque Bleu » - on se croirait presque en présence avec les forces d’interposition de l’ONU ! – sous l’impulsion de la CPME 89. Ce système va regrouper de nombreux partenaires de tout horizon et permettre à un chef d’entreprise d’être accompagné tant au niveau administratif que psychologique lorsqu’il rencontre des difficultés… ».
On n’en saura pas davantage sur le dispositif, malheureusement. Mais, une chose est sûre : grâce à ce « Casque Bleu », la CPME de l’Yonne devrait répondre à des priorités dans les semaines à venir. Supprimer en réduisant la pression qui s’accentue sur les dirigeants de sociétés.
Autre item qui interpelle tout particulièrement le responsable de la CPME de l’Yonne, l’égalité entre les femmes et les hommes, notamment dans le domaine de l’emploi.
« En tant qu’employeurs, il est de notre devoir de promouvoir l’équité et de garantir des opportunités égales et de garantir la diversité… ».
Un discours qui prendra vite l’apparence de celui de politique générale que distillerait le président en pensant à la nouvelle année et à ses perspectives.
La présence de la CPME dans les grandes instances et organisations
« En 2025, nous souhaitons – il y ajoute volontiers son équipe qui travaille à ses côtés – également renforcer l’information et la formation pour nos adhérents, poursuit l’orateur au pupitre posé dans l’un des angles de cette salle emblématique quant à son esthétique patrimoniale, mais toujours aussi difficile à sonoriser, il nous faut aussi consolider les liens entre les membres de notre structure, tout en développant des évènementiels avec nos partenaires dont je remercie la présence… ».
Et de se référer aux représentants du groupe VYV, de la Banque Populaire de Bourgogne-Franche-Comté, de la Caisse d’Epargne du même secteur géographique, de GROUPAMA Paris Val-de-Loire ou encore de la Banque de France.
Naturellement, Didier BARJOT ne put s’empêcher d’évoquer les mandataires de la CPME 89. « Ce sont des chefs d’entreprise qui, bénévolement, donnent de leur temps pour représenter leurs homologues et leurs intérêts. Aujourd’hui, nous avons des représentants dans toutes les grandes instances et organisations comme les prud’hommes, le Tribunal de Commerce, l’AIST médecine du travail, la Caisse des Allocations Familiales (CAF), l’URSSAF ou la CPAM, la Caisse Primaire de l’Assurance Maladie… ».
Une fierté, non feinte chez l’intervenant du jour. Preuve que la CPME est devenue au fil du temps un acteur incontournable du développement économique local.
« Cette année, continua Didier BARJOT, nous porteront haut et fort la voix des entrepreneurs auprès des institutions locales, des collectivités, et des partenaires sociaux… ».
Le CIFA d’Auxerre doit rester sous pavillon départemental !
A cet instant précis de son allocution, le président du syndicat patronal souligna l’importance du CIFA de l’Yonne, implanté à Auxerre. « Ce centre de formation d’excellence doit impérativement rester dans le giron départemental…Nous travaillons aussi avec les établissements qui proposent des formations post-bac et en alternance qui sont en lien avec les entreprises de notre territoire et de nos adhérents… ».
Une phrase, lourde de sens, pour le responsable de la CPME ; démontrant ainsi avec ses propos qu’il est crucial que les décisions politiques tiennent compte de la réalité du terrain et des besoins spécifiques des petites et moyennes entreprises implantées sur le territoire.
« Il est grand temps de regarder l’avenir, clama Didier BARJOT, et faire que cette année 2025 soit celle de la concrétisation des projets et chantiers initiés en 2024… ».
Quant aux rendez-vous habituels, ils se prolongeront au cours des douze prochains mois. On pense, notamment, à ce fameux « Pôle Femmes » de la CPME qui a su faire ses preuves dès sa création. Ou encore les traditionnels « Bistros PME », avec de nouvelles dates à découvrir bientôt.
Bref, on l’aura compris : 2025 devrait être l’année de la solidarité entrepreneuriale parmi cette communauté de chefs d’entreprise qui développe de plus en plus de synergies et de collaborations. La vraie force d’un réseau, en somme !
En savoir plus :
L’équipe qui entoure le président Didier BARJOT sur la photographie se compose de Peggy PRINCE, secrétaire de l'association, Emma REMY, présidente de la section Service, Ghislaine MOREAU, présidente section Commerce, Philippe SERRANO, trésorier et Sophie BILLON, chargée de développement. Il manque Karim BOUCHROU, le président de la section industrie et le responsable de la section artisanat.
Thierry BRET
Dans cet antre de la Rue du Pont à Auxerre, leur auguste prédécesseur fut le regretté cuisinier Jean-Pierre SAUNIER « Le Rendez-Vous », sorte de convivial parrain de la cuisine auxerroise de terroir, quarante années durant. Il est parti la semaine dernière rejoindre de grands noms de la gastronomie hexagonale, à l’instar de Bernard LOISEAU, Paul BOCUSE ou encore la fameuse « Mère BRAZIER » au paradis des cuisiniers...
AUXERRE : Apprendre une bonne nouvelle après le départ de Jean-Pierre SAUNIER pourrait être interprété comme l’un de ses derniers signes adressés à de jeunes collègues méritants. Un coup de pouce à la SAUNIER en quelque sorte !
On ne peut que féliciter ces restaurateurs à la tête de de cette table prometteuse, au service pro et souriant. Nous y avions apprécié une cuisine inspirée, aux cuissons précises, en avril 2024 dans le cadre de cette chronique culinaire...
Sur 175 000 points de restauration en France, seuls moins de 10 000 méritent aujourd'hui la noble appellation de restaurants. Ces endroits où l'on cuisine sur place des produits bruts (épluchage des légumes, lever les filets d'un poisson entier, faire des fonds de sauce avec des os de viande et des légumes...).
Notre pays est envahi, année après année, de chaînes de restauration, et force est de reconnaître hélas que l'art de vivre à la française est un peu en train de se barrer en sucette !
Un très récent déjeuner en ce mois de janvier confirma cette belle impression d'avril 2024 laissée par le « Sarment » : un carpaccio de Saint-Jacques bien fraîches, suivi par de délicieux et originaux gnocchis au parmesan (clin d'œil à la cuisine niçoise, et à sa voisine transalpine !) nous régala ce midi-là, Rue du Pont.
C'est aussi une bonne nouvelle de s'apercevoir que le Michelin - comme il n'y a encore pas si longtemps d’ailleurs ! - se souvient un peu, des routes menant dans l'Yonne !
Sortie du palmarès Michelin 2025 depuis Metz, le 31 mars prochain. Avec à la page « Auxerre », une mention gourmande des plus mérités pour « Le Sarment » auxerrois. C'est notre bonne nouvelle de ce début d'année ! Il y en aura d'autres, c’est certain !
Gauthier PAJONA
Nos amis agriculteurs multiplient les actions revendicatives, barrages routiers, déversement de fumier devant les préfectures… Personne ne semble s’émouvoir de la situation désastreuse de l’agriculture française. Emmanuel MACRON, pas plus que les ministres, n’ont mis en place des actions pérennes aux fins d’une quelconque amélioration de la situation ! Des effets d’annonce pléthoriques, des engagements non tenus… Pourquoi la classe politique se désintéresse-t-elle de la crise agricole et de la détresse des agriculteurs ?
TRIBUNE: Quelques chiffres nous laissent songeur : campons l’horreur du contexte. 30 % des agriculteurs vivent en dessous du seuil de pauvreté et on enregistre dans le secteur un suicide tous les deux jours ! Ajoutons à cela, 1 288 défaillances d’entreprises agricoles en 2023. Dans les années 60, on comptait en France 2,5 millions d’exploitants agricoles ; ils ne sont plus qu’1,3 million en 1980 et en 2021, 500 000 exploitants pour 389 000 exploitations. Ils représentent 1,5 % des actifs !
Ces dix dernières années, la profession d’agriculteur a perdu près de 20 % de ses effectifs, et d’ici 2030 plus de la moitié d’entre eux devraient partir à la retraite. Ne parlons pas des exploitations qui disparaitront à cause du suicide d’exploitants au bout du rouleau et par faillite !
En conséquence, nos paysans ne représentent rien comme poids électoral. De là à penser que les dirigeants politiques ne sont intéressés que par leur pouvoir et n’agissent que par démagogie en gratifiant les électeurs les plus nombreux, il n’y a qu’un pas. En tout cas, les mauvaises langues le disent et les complotistes le pensent… Un cercle vicieux se dessine : les hommes politiques se désengagent du monde rural – les médias en parlent assez peu – les citoyens se désintéressent complètement des appels de détresse des agriculteurs…
Les contraintes démentielles imposées à notre agriculture
Il y avait, voici une vingtaine d’années, un Code Rural fort de 750 pages ; aujourd’hui, il en compte 3 500 ! Ajoutons que sur dix nouvelles normes, neuf viennent de l’Europe. Partant du principe que nul n’est censé ignorer la loi, nos travailleurs de la terre sont exposés et n’ont pas les moyens de se payer des avocats et autres juristes, pour affronter sereinement un tel dédale de lois en tout genre. Les normes européennes concernent des domaines variés : traitement des cultures, gestion de l’eau, protection animale, droit du travail, urbanisme, PAC, … cerise sur le gâteau, il existe désormais le « Green Deal », un aspect contraignant, pour ne pas dire terrifiant : l’objectif de réduction de 55 % dès d’ici à 2030 et celui de neutralité climatique d’ici 2050 ! Un agriculteur passe entre 9 heures et 15 heures par semaine à remplir des formulaires… En vingt ans, la France est passée du 2ème rang au 5ème du rang des exportateurs mondiaux de produits agricoles.
Un petit exemple pour illustrer la problématique imposée par des technocrates qui proclament aimer la campagne, comme tout bon touriste. Le paysan, lui il aime la terre ! La France s’est fixée pour objectif de planter 50 000 km de haies, d’ici 2030. Une belle initiative, mais ces plantations sont soumises jusqu’à 14 règlementations différentes… La France, surnommée le pays aux 400 000 normes, jouent à l’intégrisme « vert », généralise les normes européennes et les durcit. Qu’il s’agisse de l’alimentation animale, des nombreuses cultures, des délais de construction… et en plus, chaque ministère y va de son lot de nouvelles règlementations. Le travail agricole oscille du comique grotesque et démesuré poussé jusqu’à l’absurdité (ubuesque), à un pouvoir bureaucratique omniprésent, gangrénant tous les modes d’existence sociale (kafkaïen).
Les syndicats agricoles pressent le Premier ministre de faire des annonces
François BAYROU a reçu les syndicats agricoles la veille de son discours de politique générale, le mardi 14 janvier, devant l'Assemblée nationale. Des discussions qui ont manqué de concret, selon les syndicats. La colère des agriculteurs qui s’exprime depuis un an ne se calme pas en raison de l’instabilité politique. Du côté de la Coordination Rurale, le Premier ministre ne doit pas attendre de ce grand rendez-vous du monde agricole que représente le Salon de l’agriculture. Sa présidente, Véronique LE FLOC’H souhaite des annonces rapides et pourquoi pas dès le discours de politique générale du premier Ministre.
« Nous espérons entendre les revendications, ou celles du moins qui ne coûtent rien à l'État. Le salon viendra très vite, c'est sûr, mais il n'y aura pas besoin d'appels à ce que les agriculteurs montent sur Paris, précise-t-elle, puisqu'ils pourront constater par eux-mêmes l'avancée ou la non-avancée des annonces du Premier ministre."
À la Confédération Paysanne, le Salon est une échéance importante, mais pas autant que les élections pour les chambres d'agriculture, car la porte-parole, Laurence MARANDOLA n'a pas obtenu grand-chose du chef du gouvernement. Et d’enchaîner : « il y a urgence pour enfin avoir des prix qui nous permettent de couvrir nos coûts de production et notre rémunération. Zéro réponse là-dessus… ».
Près d'un an après le début des grands blocages des autoroutes et à un mois des élections dans les chambres d'agriculture, la Coordination Rurale veut entamer un nouveau bras de fer : « la seule chose qui fera bouger l'Etat, c'est qu'on bloque Paris, si on les touche, là ils vont réagir ! ».
Mais où est donc passé le principe de subsidiarité ?
L’histoire nous montre encore une fois que nos gouvernants ne dirigent le pays qu’avec l’accord de Bruxelles et de Washington ; que notre souveraineté nationale se dilue dans les normes et diktats d’Ursula Von Der LEYEN. Leur faiblesse pousse les extrémistes à vouloir quitter l’Europe ! Ce n’est pas un « FranceXit » qu’il faut proposer mais un « BruxellesXit » !
Une Europe reconstruite avec les tenants de la volonté et des particularismes des pays qui la compose. Je pose deux questions à nos spécialistes de la technocratie : Nicolas SARKOZY a ratifié mais pas signé le traité de Lisbonne, est-on endroit de ne plus l’appliquer ?
Que fait-on du principe de subsidiarité : le principe selon lequel une action n'est menée au niveau de l’UE que si cela s'avère plus efficace que l’action isolée d’un pays de l’UE au niveau national, régional ou local. Pourquoi ne le fait-on pour ainsi dire jamais jouer ? Nous invitons Gérard LARCHER à se pencher sur ces aspects, bien assis sur l’un de ses nouveaux fauteuils à 40 000 euros, soit le prix de 27 vaches laitières ou 175 tonnes de blés…
Un paysan commente ainsi une photo produite sur les réseaux sociaux. Il y a en arrière-plan un troupeau de vaches et en gros plan, une vingtaine d’œufs d’autruche : « pour les citadins ne sachant pas comment naissent les veaux, voici un nid de vaches. N'hésitez pas à demander à un agriculteur comment en trouver un quand vous serez en vacances chez nous ! ».
C’est signé Adri Jura Shoot (un paysan intervenant sur les réseaux sociaux). Encore un disciple de la chasse au dahu !
Jean-Paul ALLOU
« Son humanité et son sens du devoir laissent un vide immense…une empreinte indélébile dans la mémoire de notre territoire… ». Face à un public, nombreux et attentif à la moindre parole, debout dans une salle du « Skénet’eau » reconfigurée pour la circonstance, la conseillère départementale et édile de Monéteau Arminda GUIBLAIN a rendu un vibrant hommage au président du Conseil départemental de l’Yonne, décédé le 31 décembre dernier, Patrick GENDRAUD. Un préambule ô combien nécessaire devant ouvrir la cérémonie des vœux 2025.
MONETEAU : D’entrée de jeu, elle place la barre des ambitions de la commune à un certain degré de hauteur, l’oratrice du soir ! Malgré un contexte national et sociétal qui n’est guère propice à l’émancipation des collectivités territoriales. « Les contraintes budgétaires se multiplient, certes, mais nous devons continuer à avancer avec pragmatisme, détermination et créativité, déclare une Arminda GUIBLAIN plutôt à l’aise dans l’exercice et peu intimidée par une telle assistance dans la salle.
Préserver ce qui fait la force de la commune tout en préservant les attentes des habitants demeure la feuille de route de l’équipe municipale et de sa cheffe de file en 2025. « Un équilibre subtil, ajoute-t-elle, et nous y travaillons avec passion… ».
En lever de rideau et durant près d’une vingtaine de minutes, Arminda GUIBLAIN et les principaux élus de sa majorité dont Daniel CRENE en charge des finances se seront mis en scène via un script à l’occasion de l’enregistrement d’un moyen métrage, réalisé pour les besoins de cette cérémonie de vœux, et ayant le mérite de présenter concrètement sur le terrain et à divers endroits l’ensemble des chantiers et des réalisations effectués lors de l’exercice écoulé. Une excellente manière de visualiser les projets évoqués au fil de l’année.
Madame le maire prit soin ensuite de dérouler son intervention autour des cinq axes majeurs, véritable fil d’Ariane de l’action municipale menée en faveur des citoyens de la localité.
Une offre de commerce de proximité prévue pour 2025
Le premier axe fut le pôle de services de la Commanderie. « C’est un projet d’envergure et en bonne voie, le qualifia l’oratrice. Il occupe une place centrale du fait de son ambition. Il vise à transformer cet espace abandonné depuis 2016 en un lieu dynamique et utile à tous. Il accueillera notamment un commerce de proximité de 300 mètres carrés mais aussi des salles de réception, des espaces pour les associations, une station de lavage, une station-service. De quoi renforcer l’offre de services pour les habitants… ».
Les travaux ont, par ailleurs, débuté lundi de cette semaine. Accessible, moderne, en parfaite adéquation avec les règlements environnementaux en vigueur, le site sera complété, dans un deuxième temps, d’un pôle enfance, prévu au foyer communal actuel.
« Beaucoup d’entre vous attendent avec impatience l’ouverture d’un commerce de proximité, souligne Arminda GUIBLAIN, soyez rassurés ! Ce projet avance à grands pas ! ».
Elle ne manquera pas de saluer la présence de Jérôme CHAUFOURNAIS, gérant du Centre Edouard LECLERC, et de ses équipes : « ils travaillent activement pour permettre l’inauguration de ce site commercial d’ici la fin de l’année 2025 ! ».
Cerise sur le gâteau : un service de drive devant faciliter la commande et la réception des achats sera opérationnel ! Mais, pourquoi un tel délai ? La réponse ne tarda pas à venir dans la bouche de l’élue.
« Dès 2022, nous eûmes les premiers échanges avec l’équipe LECLERC, résuma-t-elle, puis en décembre 2023, nous procédâmes à la signature de l’acte de vente… ». Mais, c’était sans compter sur la présence d’amiante constatée dans l’ancien bâtiment qui sera ainsi entièrement réhabilité. En sus, la sécurité et la durabilité de la structure sont à l’étude en vue de la renforcer afin d’accueillir des panneaux photovoltaïques, tout en garantissant une isolation optimale.
« Nous voulions avant toute chose une démarche responsable et collaborative sur ce dossier, insiste Arminda GUIBLAIN, la priorité étant la protection de l’environnement… ».
Des panneaux photovoltaïques qui in fine faciliteront une autoconsommation permettant de réduire les charges. Côté financier, la commune est en contact étroit avec la Région, la préfecture, le Département et l’Agglo de l’Auxerrois afin d’obtenir des subventions. Toujours aussi précieuses dans l’édification d’un tel projet !
Poursuivre les investissements en maîtrisant les dépenses
Deuxième axe, alors abordé par l’interlocutrice : la préservation des services publics tout en respectant les contraintes budgétaires.
« Nous sommes pleinement conscients du contexte national dans lequel nous évoluons, précisa Arminda GUIBLAIN, les charges de fonctionnement augmentent alors que nos recettes stagnent, voire diminuent. Mais, malgré cela, nous nous sommes engagés à préserver la qualité des services publics que les habitants utilisent au quotidien… ».
Et de citer quelques exemples de services utilisés par la population : la crèche, le pôle culturel, du pôle enfance, des services administratifs et techniques, de la communication…
« En parallèle, nous continuons à investir pour l’avenir de notre commune tout en adaptant une gestion budgétaire rigoureuse, un équilibre essentiel pour garantir la qualité des services publics et réaliser des projets structurants qui améliorent la qualité de vie des habitants… ».
L’élue de l’Yonne évoqua ensuite l’enveloppe annuelle de 450 000 euros destinée aux travaux de la voirie. « Il nous faut sécuriser les infrastructures et les rendre fonctionnelles… ». Tout en évitant le gaspillage de l’argent public.
La gestion des déchets dans la commune, sujet sensible...
Le troisième axe concernait l’entretien de la commune, un vrai défi au quotidien mais qui s’apparente à une priorité.
« Nous souhaitons des espaces publics propres et agréables, renchérit Arminda GUIBLAIN, et surtout accueillants. Mais, l’interdiction des produits phytosanitaires modifient nos méthodes d’entretien… ».
Conséquences, de l’aveu même de l’élu, « nos trottoirs ne sont plus aussi nets qu’auparavant ! ».
« Nous mettons en place une gestion différenciée des espaces publics, poursuivit l’intervenante, cette méthode adapte le niveau d’entretien en fonction des zones tout en tenant compte des exigences écologiques et esthétiques… ».
Un cadre de vie qui s’en trouve nécessairement amélioré.
Dans le prolongement de l’item précédent, Arminda GUIBLAIN ne pouvait occulter la gestion des déchets de ses prérogatives importantes.
« C’est une question cruciale pour notre commune ! ». Opposée à la décision prise par l’Agglo en septembre 2023, l’élue accepta la décision du vote, au nom de la démocratie, tout en demeurant très vigilante sur l’application de ces changements de collecte à venir
« Le 03 octobre 2024, le conseil communautaire de l’Auxerrois a proposé une expérimentation sur sept communes volontaires, prévoyant un passage intégral au point d’apport volontaire pour notre commune dès 2025. J’ai bien évidemment voté contre cette proposition car elle prévoyait un déploiement prématuré pour notre localité… ».
Toutefois, en décembre 2024, lors d’un autre conseil communautaire, une nouvelle expérimentation a été proposée sur une observation plus longue, utilisant une méthode plus réaliste. Le déploiement étant différé après 2026 après que les résultats des expérimentations sur les sept communes volontaires soient connus.
« J’ai soutenu cette méthode. Elle offre une alternative réfléchie au déploiement massif voté en septembre 2023… ».
Quant à la création d’un centre de valorisation des déchets in situ, elle a été validée. « Ce projet répondra efficacement aux projets de développement de notre territoire, tout en offrant une solution d’avenir pour la gestion des déchets… ».
Des efforts à fournir avec l’aide de subventions
Enfin, le cinquième axe fut abordé : celui des travaux et de la nécessaire transition énergétique. D’importants investissements ont déjà été réalisés en 2024 sur la commune située au nord d’Auxerre. Notamment dans les écoles Jean-Jacques Rousseau et de la Commanderie pour un montant de 500 000 euros. Des chantiers qui auront été financés à hauteur de 60 % grâce aux subventions de l’Etat et du Conseil départemental.
« Ces efforts seront poursuivis, ajouta l’édile, mais il est parfois difficile de tout faire ! ».
La réfection de la toiture du château Paul Bert ou de l’église intègre les autres priorités à gérer urgemment. « Il nous faut faire des choix réfléchis tout en maîtrisant nos contraintes budgétaires… ». Un leitmotiv qui reviendra en boucle dans les propos de l’élue, devant saluer la mobilisation de son équipe ainsi que les agents municipaux. Entre bienveillance et continuité dans l’action.
Thierry BRET
Une haie d’honneur composée de toques blanches, émues jusqu’aux larmes. Celle des membres de l'Amicale des Cuisiniers de l'Yonne. Elle est placée à la sortie de l’église Saint-Pierre afin de rendre un dernier hommage à l’un des leurs, le regretté chef auxerrois, Jean-Pierre SAUNIER, survenu il y a quelques jours dans sa 73ème année, des suites d’une longue maladie. Un temps de silence, pesant. Puis, une salve d’applaudissements nourrie durant de longues minutes avant que le cercueil ne pénètre sous le regard attristé de tous les amis dans le véhicule mortuaire. Ainsi nous quitte cet amoureux de la vie, éternel épicurien jusque dans l’au-delà…
AUXERRE : Il y a foule en la très froide église Saint-Pierre. Les amis de toujours et ceux qui depuis 55 ans ont su apprécier à sa juste valeur la cuisine mitonnée aux petits oignons et toujours emplie de créativité par le défunt ; les figures emblématiques de la filière gastronomique icaunaise – on reconnaît Jean-Michel LORAIN, Jean-Luc BARNABET ou encore Eric GALLET parmi toutes les toques blanches présentes en nombre ce mercredi matin -, les fidèles d’entre les fidèles, c’est-à-dire les clients qui se sont régalés de ces recettes de terroir conçues au cordeau – ah, les fameux œufs en meurette ! -, au fil des multiples expériences de vie professionnelle du regretté personnage dont on honore la mémoire ce jour avec ses obsèques : Jean-Pierre SAUNIER.
Ah, les belles soirées avec « Gourmand’Yonne »
Quelques personnalités politiques du cru bravent les températures glaciales de ce petit matin blême comme peuvent l’être les cœurs si lourds de tristesse des participants à cette cérémonie religieuse. C’est le cas de Pascal HENRIAT, éternelle casquette de sport rivée sur la tête ou encore de Jean-Philippe BAILLY. Et puis, il y a les copains avec qui il partageait énormément de choses et de passions, pour certaines épicuriennes, à l’instar de notre chroniqueur gastronomique, Gauthier PAJONA, dont l’optimisme habituel est en berne en ce jour funeste.
Ah quelle était belle cette soirée festive où Jean-Pierre SAUNIER, en avril 2023, avait été plébiscité par ses pairs lors d’une réception concoctée par la structure associative « Gourmand’Yonne » et présidée par Jérôme JOUBERT, le chef du « Rive Gauche » à Joigny dont il était un digne représentant !
Pauvre Gauthier ! Muni d’un cabas pour faire les courses contenant un texte, une bouteille de vin rouge et un tablier, il n’aura pu dire au revoir comme il se devait à ce compagnon de table et d’amitié selon son propre rituel. Un texte ayant nécessité six heures de préparation et de rédaction en puisant dans sa collection de vieux guides Michelin où l’ami Gauthier aurait avec sa verve et son élégance habituelle rendu un hommage à sa façon qui aurait fait rire…Jean-Pierre ! Las, lors de la cérémonie, il a été « oublié » pour prononcer sa petite allocution à la tribune. Désarroi total de notre camarade épistolaire ! Ne t’en fais pas, Gauthier, de là-haut, Jean-Pierre SAUNIER a dû lire ton message d’adieu…il en rigole encore !
Un art culinaire apprécié de tous les Auxerrois
En guise de préambule, lors de cette cérémonie, une voix. Celle grave de Serge LAMA, interprétant l’un de ses titres datant de 1972, « Une île ». Le son envahit l’édifice de toute part, la foule recueillie écoute les paroles.
« Une île, entre le ciel et l’eau. Une île sans hommes ni bateaux. Inculte, un peu comme une insulte. Sauvage, sans espoir de voyage. Une île, une île… ».
Puis, les quelques mots de Claire, l’une des deux filles de Jean-Pierre avec Eve. La voix pleine de sanglots, elle prend son courage à deux mains pour parler : « tu as été le premier homme de ma vie, tu as toujours tout fais pour rester le plus grand. Tu vas rejoindre maman, car tu n’as jamais supporté son absence. Au revoir, papa, je t’aime… ».
Déchirant. C’est ensuite au tour de Patrick TUPHE, ancien adjoint de la Ville d’Auxerre du temps de Guy FEREZ, et président du FPETT, Fonds professionnel pour l’emploi dans le travail temporaire, de s’exprimer d’une voix forte. Il racontera les tranches de vie de Jean-Pierre SAUNIER depuis son arrivée à Auxerre.
« Son art culinaire était apprécié des Auxerrois car Jean-Pierre avait en lui cette rigueur et ce professionnalisme. Beaucoup de clubs d’amitié se sont réunis chez lui. Que ce soit au « Maxime » ou au « Rendez-Vous ». Ce restaurant eut valeur de renaissance pour lui et pour sa fille, Claire… Jean-Pierre a aimé sa vie, je crois. Comme je crois qu’il nous a quittés avec la volonté de le faire. Adieu mon ami, adieu notre ami… ».
Animé d’une belle espérance, généreux et garçon discret, aimant l’existence à pleine dent, Jean-Pierre SAUNIER venait fréquemment allumer un cierge dans la pénombre de la cathédrale Saint-Etienne ou à l’église Saint-Pierre, située à deux pas de son établissement qui régala tant de convives.
Ce chef charismatique au grand cœur nous aura proposés moult rendez-vous avec l’humain et les plaisirs de la gastronomie.
« Un être de lumière à la belle personnalité, comme le soulignera dans son homélie, le Père Joël RIGNAULT, il savait conjuguer la parole et la discrétion… ».
Un chef qui venait discrètement ouvrir et fermer l’église Saint-Pierre. Entre parole et silence, mais toujours dans le respect de l’autre. Jean-Pierre : tu nous manques déjà et nous n’oublierons jamais le moindre de tes « Rendez-vous » épicuriens, faits de profonde amitié…
Thierry BRET