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64 lauréats reçoivent leurs distinctions : si l’excellence a un prix, elle a aussi un nom, le CIFA de l’Yonne !
juillet 11, 2023L’exercice était bien rôdé et convivial. Il a permis de faire salle comble. La cérémonie de remise des prix au CIFA marquait comme le veut la tradition la fin de l’année scolaire. L’occasion de mettre à l’honneur devant un public conquis et admiratif les 64 lauréats récompensés cette année pour leur réussite aux examens ou au titre de « l’excellence citoyenne », pour leur comportement exemplaire tout au long de leur cursus. Une cérémonie ouverte par le tout nouveau président en titre de l’institution et fondateur des « Festins de Bourgogne », Didier CHAPUIS.
AUXERRE : C’est par une « standing ovation » qu’ont été accueillis dans la salle les héros du jour, avant que chacun ne reçoive sur scène le précieux document attestant de leur réussite. Ils étaient 64 cette année à être récompensés pour l’excellence du travail fourni. Certains ayant même connu le Graal en décrochant une médaille d’or au Concours national des Meilleurs Apprentis de France (MAF), à l’image de Léa ROUGIER, en BTS Métiers de l’Hôtellerie et de la Restauration, pour la plus grande fierté de son maître d’apprentissage, le chef étoilé bien connu, Jean-Michel LORAIN.
Difficile de citer tous les lauréats, mais comment ne pas évoquer Paul CHAMEROY, apprenti chez Gaétan QUILLIN, traiteur à Augy, qui réalise un double exploit en se voyant décerner la plus belle des médailles au Concours régional « Worldskills », après être arrivé troisième du Concours national MAF. Mention spéciale également pour Sophie FUNFROCK, classée « Major des majors » avec une moyenne générale de 16,7 sur 20. Elle aussi est en formation « Mention Complémentaire Cuisiniers de Desserts en Restaurant » (MCCDR). Que les épicuriens se rassurent ! Avec de tels résultats, il est certain que la relève dans les métiers de bouche est assurée.
Fier de transmettre aux jeunes générations…
Louis HONDERLIK avait 14 ans quand en 1962, il fit ses débuts d’apprenti en boulangerie, un parcours considéré alors un peu comme « voie de garage » : « à l’époque, on ne se posait pas trop de questions, il y avait du travail là, on y allait… ».
Son rêve de gamin était de devenir un jour « maître d’école », mais le destin en décida autrement : « j’avais les capacités pour poursuivre un enseignement classique, mais pas les moyens financiers, avec un père ouvrier agricole… ».
Cela ne l’a pas empêché de se découvrir une vocation, au point d’ouvrir sa première boulangerie quelques années plus tard à La Chapelle-sur-Oreuse, avant une seconde à Sens et y prendre sa retraite, il y a vingt-sept ans. Heureux de constater l’évolution qu’a su prendre la formation en apprentissage au fil des années : « vous savez, j’ai eu des apprentis à qui il a fallu réapprendre à compter ! ».
Fier également d’avoir su transmettre aux plus jeunes cette passion qui l’a toujours animé, s’appuyant pour cela sur une maxime qu’il a fait sienne : « Vous n’avez pas ce que vous aimez, aimez ce que vous faites ! ».
Sept années d’apprentissage et pléthore de formations…
Et sans nul doute, Romain PREVOST « aime ce qu’il fait », après sept années passées au CIFA. Une longévité récompensée par un « Prix spécial », qui n’est pas le résultat de redoublements successifs, mais bien d’un travail acharné qui l’a vu enchaîner pendant tout ce temps et depuis l’âge de 14 ans, diverses formations : deux ans en CAP pâtisserie, un an en « Mention complémentaire chocolatier, glacier confiseur », un an en CAP boulangerie, un an en « Mention complémentaire pains spécialisés », deux ans en BP Boulangerie. Décrochant au passage cette année le premier prix au concours du « Meilleur croissant de l’Yonne ». Excusez du peu ! Avis aux employeurs potentiels, Romain entrera dans la vie active à la rentrée prochaine et ne devrait pas rencontrer trop de difficultés à trouver un premier emploi !
La noblesse de l’apprentissage : le préfet en est convaincu !
Parmi les personnalités présentes, le préfet de l’Yonne Pascal JAN, déjà au rendez-vous l’an passé. Ne tarissant pas d’éloges lui non plus, sur le système de formation en apprentissage : « si l’on parle en terme de dépréciation par rapport au diplôme, il est certain que depuis ces dernières années, il y a eu un retour en grâce de ce type de formations, du fait notamment d’une prise de conscience sur la perte de tous ces métiers de proximité, boucher, charcutier, boulanger ou mécanicien, des métiers qui correspondent à une vraie réalité et je crois aussi que le regard des parents, comme de l’institution éducative, est aujourd’hui différent sur ce que représente l’apprentissage… ».
Une montée en gamme qui n’est pas sans rapport avec les débouchés professionnels proposés dorénavant à l’issue de la formation, que ce soit en terme de qualité ou de rémunération : « il est vrai que l’introduction d’une image plus dynamique, non dévalorisée par ce qui s’apparentait avant à un échec scolaire, a permis de faire modifier les choses… ».
Prenant pour exemple les nombreuses reconversions professionnelles apparues à l’ère post-COVID : « des adultes avec des situations très bien établies, n’hésitant pas à se lancer dans une activité manuelle plus proche de leurs rêves… ».
L’apprentissage aurait-il enfin trouvé ses lettres de noblesses ? Pascal JAN en est convaincu : « aujourd’hui, beaucoup empruntent une voie choisie et non subie comme c’était le cas auparavant et cela fait toute la différence… ».
Croisé également l’ami Gauthier PAJONA, venu sans doute peaufiner sa prochaine rubrique, mais qui ne décolérait pas : « contrairement aux années précédentes, le quotidien local a fait l’impasse sur les résultats des CAP ! Publiant ceux du BAC, du BEPC, mais oubliant les travaux manuels. J’ai appelé ce matin, personne n’a su me donner d’explication ! ».
Voilà cher Gauthier, le message est passé…
Dominique BERNERD
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La semaine 26 par monts et par mots… : un relent de l’été 2022 ? Les poubelles décorent les trottoirs à Auxerre !
juillet 09, 2023Décidément, les étés se suivent et se ressemblent dès que l’on parle de poubelles dans la capitale de l’Yonne ! Plusieurs d’entre elles ont obstrué cette semaine les trottoirs, déjà pas très larges du centre-ville, remémorant des souvenirs malodorants à certains des habitants inquiets. Mais, dans le cas présent, pas de panique ! L’embouteillage de ces conteneurs n’avait pas pour origine un nouveau conflit social de longue durée mais la participation des agents municipaux à un séminaire organisé par la collectivité sur une seule journée. Ouf, on l’a échappé belle…
Lundi
Le style paraîtra sans doute peu académique aux pisse-vinaigres mais les « Crazy Dunkers », une bande de copains originaires de la Loire, sont passés maîtres dans le basket acrobatique, enchaînant saltos et autres vrilles en se jouant des règles de la pesanteur… Michael JORDAN peut aller se rhabiller, ou alors s’acheter un trampoline !
Mardi
Les super yachts de luxe ont toujours la cote auprès des plus fortunés de la planète. Pas facile pour autant la vie de milliardaire, même quand on s’appelle Bernard ARNAULT et que l’on pèse la bagatelle de 229 milliards de dollars. Propriétaire du « Symphony », une coque de noix de 101 mètres de long, avec piscine à fond de verre, cinéma en plein air, sauna et jacuzzi, le plus riche des Français s’est vu interdire l’accès au port de Naples, pour cause de bateau trop long ! Dépassant de 26 mètres la limite autorisée par le nouveau règlement de la capitainerie maritime en vigueur. Refoulé comme un vulgaire migrant à Lampedusa… Misère, quand tu nous tiens !
Mercredi
Il avait pratiquement disparu des lisières des champs, considéré comme nuisible et condamné à mort à ce titre par l’agriculture intensive à grand renfort d’herbicides, ou pour reprendre le vocabulaire feutré en usage dans le monde agricole, de « produits phytosanitaires ». Mais le coquelicot semble faire son retour, à en juger par les taches « rouge baiser » qui se multiplient le long des routes. Le signe d’un renoncement à la maîtrise totale des mauvaises herbes et à une diminution des intrants chimiques ou une forme de résistance développée par ce pavot sauvage au fil des années… ? Pour mémoire, rappelons que depuis le Grenelle de l’environnement 2008, l’on en est déjà à la quatrième mouture du plan Ecophyto et que l’objectif de réduire de moitié l’usage d’herbicides et autres pesticides a été repoussé à l’horizon 2030 ! « Comme un p’tit coquelicot mon âme, comme un p’tit coquelicot »…
Jeudi
A la quasi-unanimité, les journalistes du « Journal du Dimanche » ont voté hier la prolongation de la grève entamée il y a tout juste une semaine, après la nomination à la tête du journal, de Geoffroy LEJEUNE, transfuge de l’hebdomadaire d’extrême droite « Valeurs Actuelles ». Une arrivée qui fait débat et fait peser selon la rédaction, de lourdes menaces sur l’indépendance éditoriale du « JDD ». Même la ministre de la culture, Rima ABDUL MALAK s’en est émue, assurant les grévistes de son soutien. Sans que l’on sache si elle partageait la même émotion en octobre 2019, quand son « patron », déjà président, donnait une interview exclusive à l’hebdomadaire brun foncé…
Vendredi
Depuis plusieurs jours, il y a comme de l’embouteillage sur les trottoirs auxerrois, où les poubelles jaunes semblent fleurir comme tournesols dans un champ sous le pinceau de Vincent Van GOGH. Participant et c’est bien leur droit, avec leurs autres collègues au séminaire organisé mercredi à Auxerrexpo par la Communauté d’agglomération et la ville d’Auxerre, les agents chargés de leur collecte, n’ont pu l’effectuer, contrairement à ce qui avait été annoncé dans un premier temps. Il a ensuite été demandé aux habitants de laisser leurs poubelles sorties en prévision d’un hypothétique ramassage ultérieur sans qu’une date soit fixée pour autant. Pour ensuite se raviser une nouvelle fois, appelant à les rentrer la nuit pour les ressortir au petit matin, au risque sinon de retrouver un tas de cendres le matin ! A ce jour, les « fleurs » jaunes n’ont toujours pas été cueillies…
Samedi
Il a 29 ans, jeune chef d’entreprise père de famille et habite Villeurbanne. Dans la nuit du 28 au 29 juin dernier, alors qu’un incendie se déclarait dans son immeuble, causé semble-t-il par des tirs de mortiers lancés par de jeunes émeutiers, il n’a pas hésité à se lancer au secours d’une habitante au péril de sa vie. La personne est saine et sauve, lui est depuis plongé dans un coma artificiel à l’hôpital Herriot de Lyon, après avoir été intoxiqué par les fumées et son pronostic vital est engagé. Peu d’échos dans les médias, n’évoquant que « quatre blessés légers », en guise de commentaires… Il se prénomme « Farès », qui dans la langue arabe, signifie « chevalier, valeureux comme un lion »…
Dimanche
Son regard bleu acier et sa haute stature témoignent d’aïeux venus du fond des âges, croisement des « pictes » à la réputation guerrière, des celtes d’Irlande et de quelques vikings en mal de terre inconnue… John a une « gueule » de cinéma et ce n’est pas le hasard qui l’a conduit à apparaître dans plusieurs films à connotation historique. « Scottish » jusqu’au bout du tartan, il est venu de ses Highlands jusqu’à Cravant pour participer à la commémoration des 600 ans de la bataille qui vit plusieurs milliers de ses compatriotes périr sous les murailles d’alors de la cité. Comme échappé d’une faille temporelle et toujours prêt à bouter l’ennemi « anglois », mais cette fois-ci, plus pacifiquement, en espérant de son vivant voir un jour l’Ecosse acquérir son indépendance. Après le Brexit, à quand l’« Exit » ?
Dominique BERNERD
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"Pierres Pôle et Compagnie" choisit de nouveaux horizons structurels en quittant « Le Sémaphore »
juillet 07, 2023Exit « Le Sémaphore », bienvenue au 17 de l’avenue Aristide Briand. L’association, porteuse du projet de régie de territoire sur le Tonnerrois emménagera le premier septembre prochain dans un nouvel espace, plus propice à assurer son développement et sa visibilité. Un plus pour la structure qui prône les valeurs de la solidarité, de la citoyenneté et du partage…
TONNERRE ; Au sortir de la période estivale, il sera impératif de quitter les locaux du « Sémaphore » d’ici le 31 août pour les salariés de l’association afin de pouvoir prendre possession de la nouvelle infrastructure sise au 17 de l’avenue Aristide Briand ; celle qui accueillera désormais les bureaux de « Pierres, Pôle et Compagnie ». La plus citoyenne des associations locales, positionnées sur les notions de solidarité et de partage a décidé de se donner de nouveaux horizons structurels.
Possédant à l’heure actuelle deux pièces faisant office de bureaux au sein du symbole de l’activité économique du bassin tonnerrois, les responsables de « Pierres Pôle et Compagnie » ont opté pour ce déménagement de fin d’été qui favorisera l’agrandissement de leur dispositif.
Des travaux assurés par les salariés durant le mois d’août…
La structure y occupera une aile située au rez-de-chaussée d’un bâtiment qualifié de très fonctionnel par Stéphanie MATHIEU, directrice de l’antenne de Tonnerre. Celle-ci en
a dévoilé les premières esquisses à la presse.
Toutefois, avant de prendre possession des lieux, des travaux de réfection s’y dérouleront durant le mois d’août ; un chantier qui sera assuré par les salariés de la structure.
Seules les équipes techniques inhérentes aux espaces verts – l’un des deux axes essentiels d’intervention de « Pierres Pole et Compagnie » avec le travail dans les vignes - resteront hébergées dans d’autres locaux, mis à disposition par la Communauté de communes Le Tonnerrois en Bourgogne et la Ville de Tonnerre.
Un changement d’air dont devrait profiter la structure en évolution depuis son ouverture en janvier dernier…
Thierry BRET
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L’eau et ses usages doivent être respectés : Pascal JAN invite les Icaunais à plus de sobriété pour lutter contre la sécheresse
juillet 05, 2023Un temps à ne pas mettre un préfet dehors. Ni un journaliste, d’ailleurs ! De sombres nuages barraient l’horizon, au-dessus de la Puisaye et de la Nièvre lointaines, vu depuis Auxerre. Il n’en fallait pas davantage pour comprendre que tôt ou tard un violent orage allait s’abattre sur…Mézilles, théâtre de la visite préfectorale du jour, consacrée à un contrôle du respect des restrictions des usages de l’eau sur le territoire de l’Yonne. Un comble alors que de grosses gouttes devaient copieusement arrosées les participants !
MEZILLES : Le soleil auxerrois a laissé la place à de lourds nuages noirs du côté de la Puisaye ! Pas sûr que les conditions météo, jusque-là favorables, ne se gâtent point d’ici la fin de l’après-midi. Invité surprise de la visite du représentant de l’Etat en terre de Puisaye, l’orage, menaçant, ne devrait pas tarder à se manifester.
Prévu initialement à 17h45, près du petit cimetière de la commune dirigée par Michel CARRE, le rendez-vous proposé par les services de la préfecture en pleine campagne s’en trouve quelque peu perturbé.
Près du point de ralliement, on ne voit alors que parapluies et coiffes pour tenter de se protéger des gouttes drues qui tombent en forte averse. Une atmosphère vivifiante qui ne semble pas affectée, outre mesure, le préfet de l’Yonne Pascal JAN, qui tout sourire, est en grande discussion avec les représentants de l’OFB, l’Office Français de la Biodiversité et ceux de la Direction départementale des Territoires (DDT) en mission de contrôle.
Un arrêté préfectoral en application depuis le 03 juillet…
Prévoyant, Monsieur le Préfet ? Pour sûr ! La petite pochette dépassant de sa veste grise, assortie à l’unisson avec sa chemise bleu outremer, confère une parfaite note d’élégance dans le « dress-code » du haut-fonctionnaire. Toutefois, celui-ci a pris soin de chausser des bottes qui lui permettront de s’aventurer sans crainte dans les prés alentours encore imperméables à l’eau de pluie. Des bottes qui ne quittent jamais le coffre de son véhicule.
« Dès le premier jour de ma prise de fonction (avril 2022), je me suis rendu auprès des viticulteurs de Chablis qui avaient subi les affres du gel, confie-t-il, il a fallu que je m’équipe pour aller au plus près du terrain… ».
Une anticipation très avisée que la secrétaire générale de la préfecture, Pauline GIRARDOT, devait appliquer pour les mêmes circonstances !
Mais, cette fois-ci, ce n’est pas des dégâts provoqués par le gel dont allait parler le préfet de l’Yonne. Plutôt de sécheresse – une blague après l’arrosage en règle des participants de ce point presse ! – et du respect des restrictions de l’eau sur le territoire. Un arrêté préfectoral, datant du 28 juin, est entré en vigueur à compter du 03 juillet.
« La situation de sécheresse continue à se dégrader, explique le résident de l’hôtel de la préfecture, il a fallu renforcer les mesures de restriction d’usage de l’eau sur certains secteurs du département… ».
Contrôle des installations pour prévenir les actes de malveillance…
En outre, plusieurs bassins voient leur alerte sécheresse renforcée en complément des restrictions prises le 13 juin dernier. C’est le cas de l’Armançon amont, du Serein, du Cousin, du Tholon, de l’Yonne moyenne et de la Cure.
Des mesures restrictives qui induisent nécessairement un certain nombre de vérifications, assurées par les services de l’OFB, l’Office Français de la Biodiversité et de la Direction Départementale des Territoires (DDT).
Comme le rappela Pascal JAN à l’issue de cette inspection quelque peu humide.
« L’objectif était de contrôler cet ouvrage hydro et puis d’en vérifier les vannes. D’évoquer aussi les conséquences d’un non-respect des normes, ce qui n’est pas le cas ici, devait-il préciser, mais aussi d’observer s’il n’y a pas d’actes malveillants sur ces ouvrages – une énorme pierre en obstruait précisément le débit de l’eau – qui pourraient engendrés des conséquences sur la biodiversité, les poissons, etc. ».
Au-delà de la vérification minutieuse de ces différentes structures qui facilitent la bonne régulation des cours d’eau – ce qui a été réalisé à Mézilles est en tout point remarquable pour bien alimenter le bief -, c’est également une manière de placer sous le feu des projecteurs les fonctionnaires de l’Office Français de la Biodiversité, méconnus du grand public alors que leurs actions sont essentielles sur le terrain.
Le préfet de l’Yonne dont le credo sur ce sujet n’est autre que la sobriété souhaitait également sensibiliser par cette action et par le relais qu’en feront les médias qui étaient représentés ce jour sur l’importance de l’eau. « Elle ne sert pas simplement à nous abreuver, ajoute-il, mais il faut respecter sa quantité et son implication au niveau de la biodiversité… ».
S’approprier les comportements autour de la sobriété…
Quant aux nappes phréatiques, de l’aveu même de Pascal JAN, elles se situent encore à des niveaux inférieurs malgré les orages fréquents de cette fin de printemps/début de l’été. « C’est plutôt préoccupant, lâche-t-il soucieux. Ce n’est pas parce qu’il pleut, même abondamment, que la sécheresse prend fin. Ce contexte délicat, nous le vivons depuis le mois de mars. J’en veux pour preuve le premier arrêté préfectoral qui date du 10 mars 2023 ! Cela doit conduire chacun d’entre nous à avoir des comportements, sans instruction particulière, à optimiser des gestes de sobriété… ».
Et Pascal JAN de citer qu’un lavage de dents ne s’effectue pas en laissant le robinet qui coule, que les douches de courte durée (plus toniques !) sont à privilégier au détriment de la relaxation procurée par un bain, quant à l’arrosage des plantes, légumes et fruits, il n’est pas interdit mais il est recommandé de le pratiquer à certaines heures de la journée, en particulier tôt le matin ou en soirée. La population doit s’approprier les comportements responsables car malheureusement, ces situations risquent de perdurer très longtemps compte tenu de la courbe progressive du réchauffement climatique. Un message très clair et aussi limpide que l’eau pure de la rivière qui coule à Mézilles…
Thierry BRET
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« Sus à l’ennemi ! » : Ecossais et Français sous bannière commune pour bouter les Anglais hors de Cravant !
juillet 05, 2023Moins connue que celle d’Azincourt, mais presque autant meurtrière, la bataille de Cravant vit s’affronter les troupes françaises du roi Charles VII, dauphin de France, allié aux Ecossais, à l’alliance anglo-bourguignonne. Six siècles plus tard, le village a festoyé deux jours durant sous le double signe du lys et du chardon, pour rendre hommage aux combattants d’alors.
CRAVANT : Ambiance médiévale garantie : il paraît même que d’aucuns y auraient aperçu un certain Godefroy Amaury de MALFETE, comte de Montmirail et son compère, Jacquouille la Fripouille ! Deux « Visiteurs » parmi tant d’autres…
Combats de chevaliers, fauconnier, marché médiéval, campement des Grandgousiers, forgerons, tournoi de chevalerie… Cravant n’a jamais autant mérité son titre de « village médiéval en Bourgogne » que ce week-end. Difficile en arpentant les ruelles paisibles de la commune d’imaginer qu’il y a tout juste 600 ans, se déroulait devant ses murailles d’alors, l’une des plus terribles batailles de la Guerre de Cent ans, qui vit les « Anglois » l’emporter sur les « François » et le roi Charles VII, céder aux Bourguignons le Comté d’Auxerre. Avant qu’une certaine Jeanne, de son patronyme « d’ARC » ne bouta les « Rosbifs » hors de France, mais ceci est une autre histoire !
Pour construire le futur, il vaut mieux connaître son passé…
L’association « Auld Alliance » s’est donnée pour vocation de faire connaître au plus grand nombre les liens d’amitié entre la France et l’Ecosse. Sans équivalent dans l’histoire des nations, quand on sait que le plus ancien traité attestant de cette alliance remonterait à 1295 !
Avec pour point d’orgue, les dizaines de milliers de soldats écossais débarquant à La Rochelle à partir de 1419 (les ports plus au nord étant occupés par les Anglais), pour assister le roi de France et jouer un rôle déterminant dans la reconquête du territoire français. Son président actuel, Patrick GILLES, historien et médiéviste reconnu, a tenu à rendre hommage dimanche matin, à tous les soldats tombés lors de cette bataille, le temps d’une cérémonie devant la stèle commémorant l’évènement, avec un regret toutefois : « ce qui s’est passé ici est une part majeure de l’Histoire de France, mais malheureusement, pas suffisamment connue… On estime que plus de vingt mille soldats écossais sont venus entre 1419 et 1424, ce qui est énorme au vu de la population de l’époque… Charge à nous les plus anciens, de transmettre tout cela car je ne vois pas comment on peut construire son futur sans savoir ce qu’il s’est passé avant… ».
Un défilé en habits d’époque proche de la rue des Ecossais…
Et, grand moment d’émotion : lorsqu’au son des cornemuses pour ponctuer la cérémonie, retentissent les premières notes de « Flower in Scotland », élevé au rang d’hymne national et repris en chœur par tous les « Highlanders » présents. Certains tombent tout petit dans la marmite quand d’autres tombent dans le soufflet de la cornemuse !
Bastien GENDA avait à peine sept ans, lorsqu’il se découvrit une passion pour l’instrument, en regardant à la télévision le Festival inter-celtique de Lorient ! Pas gagné lorsque l’on est issu de parents franco-polonais ! Bien des années d’entraînement et d’exercices plus tard, il est aujourd’hui à la tête de « l’Auld alliance Pipe Band » d’Aubigny-sur-Nère : « l’apprentissage est un peu ingrat car avec la cornemuse, l’on n’apprend pas directement avec l’instrument, mais avec un practice du fait de trop de choses à gérer. Et contrairement à ce que l’on croit, le doigté n’a rien à voir avec la flûte ! ».
Mais pour autant, frissons garantis, lorsqu’au son de « Scotland the Brave », la formation défile à travers les ruelles du village, ne passant pas loin de la « rue des Ecossais », témoin muet du pan d’Histoire qui s’écrivit ici…
Colette BECHET : inamovible propriétaire du « Donjon » veut que cela bouge !
Figure iconique de Cravant, Colette BECHET est depuis quarante ans propriétaire du « Donjon », ancienne forteresse du XIIIe siècle et vestige de ce que furent les fortifications du village. Au soir de sa vie, elle n’a qu’un souhait : transmettre ce joyau du patrimoine médiéval à qui saura en perpétuer l’histoire, aidée en cela par son ami Steve LYTTON, sujet de « Sa Majesté » à l’âme bourguignonne depuis près de vingt ans, porteur d’un projet de musée et de cinéma 9D à la fois ludique et éducatif, dans les dépendances de l’édifice.
Colette, à bientôt 90 printemps s’impatiente : « il faut que ça bouge ! J’en ai marre que les gens dorment… ».
A deux pas de là, Frédéric et Alexis s’entraînent au combat à l’épée médiévale, enchaînant parades et attaques. La troupe des « Rodeurs du Nord » est originaire de Montrichard, dans le Loir-et-Cher, assurant le spectacle tout au long du week-end, au travers de combats chorégraphiés : « c’est comme au cinéma, avec des passes d’arme définies mais paramétrées à force d’être travaillées toute l’année. Un peu comme une danse… ».
Mais aussi des combats en armure où là, tout est permis : « on se laisse aller car protégés par l’acier, même si toute estoque, c’est-à-dire taper en pointe ou frapper sous la ceinture est interdit… Avant de préciser dans un sourire, « En règle générale, on aime bien pouvoir retourner au boulot le lundi ! ».
Mais la sécurité avant tout et les consignes au public avant chaque combat sont des plus explicites : « restez bien derrière les barrières, car une armure, rajoutée au poids de celui ou celle qui la porte, c’est entre 100 et 150 kg par personne et l’on n’a pas d’ABS ! ».
L’ombre de « Jacquouille » plane sur l’évènement…
Sur le champ de foire, s’entremêlent les drapeaux autrefois ennemis, croix rouge sur fond blanc pour les Anglais, croix blanche sur fond bleu pour les Ecossais. Bientôt l’heure de festoyer autour d’un repas de bon aloi, préparé par un maître-queux, plus vrai que nature, en charge des rôts à la broche et autres brouets. Cervoises et vinasses coulent à flot et les aiguières ont peine à se faire une place. L’on ripaille à plein ventre et c’est tout juste si l’on entend cette supplique venue de la nuit des temps… : « Jacquouille ! Passe-moi la gourdasse, j’ai grand soif ! ». Oyez, oyez, bonnes gens, damoiselles et damoiseaux, laissez-vous compter l’histoire de Cravant et que demeure la fête du temps…
Dominique BERNERD
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