Monnaie qui unifie les économies d’une Europe diversifiée, l’euro est au cœur des débats financiers et politiques contemporains. L’introduction de l’euro a été perçue par beaucoup comme un tournant historique, symbolisant l’intégration et la solidarité européenne. Pourtant, voilà que soufflent des vents contraires, porteurs de questions cruciales : assistons-nous à la fin d’une ère monétaire ? Quelles seraient les implications d’un retour au franc, ce vestige nostalgique de la souveraineté nationale hexagonale ?
TRIBUNE : La monnaie européenne est presque à parité avec le dollar (1,05 euro = 1 dollar), ce qui relance le débat sur la mise à mal de l’euro et pour certains, sa disparition. D’autres raisons provoquent la réflexion. La récession est à la porte de l’Europe, portée par la France et l’Allemagne. Sans omettre une crise gouvernementale des deux côtés du Rhin, avec une instabilité budgétaire qui en découle, des exportations ralenties, la guerre russo-ukrainienne en Europe, un continent plus désuni que jamais (contestation des accords commerciaux, un soutien de POUTINE par certains pays de l’UE…), des marchés boursiers instables… Si la bourse de Francfort pulvérise ses records à la hausse, la bourse de Paris décroche progressivement…L’instabilité politique en France, aura fait craindre une baisse de la note de Standard & Poor’s, entraînant un coût de la dette exorbitant !
Les impacts économiques immédiats du retour au franc
Le remplacement de l’euro par le franc entraînerait des conséquences économiques, drastiques et immédiates. On assisterait à une volatilité accrue sur les marchés financiers puisque les investisseurs chercheraient à ajuster leurs portefeuilles en réponse aux incertitudes monétaires. De même, cette transition provoquerait une perte de confiance et pourrait générer une fuite des capitaux, hors de la France. En termes de dette publique, la France se verrait peut-être obligée de renégocier ses obligations (à des taux plus élevés), car elles auraient été émises en euros. Voici quelques effets économiques immédiats : fluctuation du taux de change et dépréciation du franc, inflation entrainée par la dévaluation, augmentation des taux d’intérêt, pour le plus dramatique.
L’effet sur le pouvoir d’achat et la vie quotidienne des Français
Un retour au franc affecterait directement le pouvoir d’achat des Français. Avec une monnaie potentiellement plus faible, les produits importés deviendraient plus chers, réduisant ainsi la capacité des ménages à consommer. De plus, le coût du crédit pourrait s’envoler, impactant ainsi les prêts immobiliers et à la consommation. Les épargnants pourraient également être inquiets quant à la valeur de leur épargne, si celle-ci perd de sa valeur à la suite d’un taux de conversion désavantageux lors du passage de l’euro au franc.
Abandonner l’euro pour revenir au franc aurait aussi des implications profondes sur les relations commerciales et diplomatiques de la France. L’Union européenne, reposant sur des principes d’intégration économique et monétaire, verrait ses fondements ébranlés, avec en autres des mesures protectionnistes en cascade.
Un retour au franc après la fin de l’euro provoquerait une incertitude économique significative, conduisant à une volatilité accrue des taux de change et à une possible dévaluation monétaire. Les entreprises françaises feraient face à une hausse des coûts de transaction pour le commerce extérieur ainsi qu’à un risque accru lié aux fluctuations des taux de change. De plus, la confiance des investisseurs pourrait être perturbée, affectant les investissements directs étrangers (IDE). En interne, les prêts seraient potentiellement plus coûteux en raison d’une crédibilité monétaire diminuée et des taux d’intérêt plus élevés, ce qui pèserait sur l’endettement des entreprises et le financement de l’expansion.
Il n’y a pas d’intérêt d’abandonner l’euro
Des conséquences particulièrement dramatiques pour la France : avec entre autres, plus de 500 000 emplois disparaissant et un coût de plusieurs centaines de milliards… Economiquement et financièrement, nous n’avons aucun intérêt à abandonner l’euro. Avec la crise financière française de la dette, seul l’euro est capable de nous maintenir la tête hors de l’eau. L’euro a fêté ses 25 ans en janvier 2024, et personne ne semble souhaiter la fin de la monnaie européenne. Si certains agitent le drapeau rouge, soyons pour l’instant rassuré, aucun gouvernement français ne veut quitter l’euro. Marine LE PEN et Jean-Luc MELENCHON se prononçaient pour la sortie de l’euro en 2017. Pour le RN, c’est un revirement spectaculaire, et une politique européenne proche de quelques ajustages et une volonté de préserver la monnaie unique, quant à LFI, MELENCHON entretient le flou artistique complet.
Si on a dit pis que pendre de l’euro depuis sa création, experts, politiques, journalistes… aujourd’hui, rester dans l’euro est conforme à une approche économique et financière raisonnable, et conforme à la volonté des Français depuis 2017 : d’où l’adaptation de certains partis depuis cette date…
Et pourquoi pas la création de deux zones euro ?
Pas de panique, donc, mais restons vigilants, car certains spécialistes envisagent une autre solution. L’Allemagne en tête, qui avec d’autres membres de l’UE ne veulent pas payer les écarts budgétaires des mauvais élèves, et préconisent la création de deux zones euros. Une zone de l’euro fort et une zone de l’euro à risque. Plus plausible et plus sage, mais tout aussi contraignant pour la France. A nos politiques d’anticiper les risques et demandons à nos anciens : « gérer, c’est prévoir… ».
« L'euro, c'est le régime minceur de l'Europe voilà pourquoi on n'a plus de Grèce. » SOPRANO ou quand les rappeurs font de l’économie…
Jean-Paul ALLOU
Le mot est lâché. Pas par nous, les observateurs au quotidien de tout ce qui nous entoure et que l’on nomme usuellement l’actualité. Mais, par eux ! Les élus, eux-mêmes, représentants de ces collectivités régionales, territoriales ou communales, abasourdis par les décisions qui viennent de plus haut. « Sacrifice » ! Bing, rien que cela et on se le prend bien fort sur la tête, à nous filer des migraines à n’en plus finir. Car, malheureusement, c’est sûr : c’est loin d’être terminé même si certains édiles estiment que cette mauvaise passe ne durerait que l’espace de quelques mois, correspondant à l’année 2025. Funeste erreur d’appréciation !
Tant au vu de la situation économique catastrophique de notre pays qui accuse la bagatelle de plus de 3 000 milliards d’euros de dettes à rembourser avec les menaces en forme de couperets des agences de notation prêtes à nous dégrader au moindre faux pas ; tant, aussi, au niveau d’un contexte de géopolitique international qui frise avec l’apoplexie du fait de ses crises belliqueuses à répétition qui secouent quasi continuellement la planète. On connaît la liste de ces endroits conflictuels prêts à se transformer en mondialisation guerrière, donc il n'y a pas nécessité à les rappeler !
Le jeu de la solidarité et de la péréquation nationale
« Sacrifice » ! Oui, le mot est désormais impunément lâché par les…élus eux-mêmes qui n’ont plus peurs de parler ! C’est tout dire quant à leur appréciation de ce que l’Etat veut leur faire subir budgétairement parlant avec le contenu de cette fameuse loi de finances 2025 qui peine à sortir du ventre d’un gouvernement bancal, de plus en plus poussé vers la sortie par les oppositions, certes, mais aussi par des membres issus de son camp, quand ce ne sont pas les Français eux-mêmes qui expriment leurs souhaits par sondages interposés !
D’ailleurs, à ce titre, à quand la véritable expression du peuple de France consultée par la voie référendaire ! Un outil tellement peu usité dans l’Hexagone qui, s’il était employé à bon escient, permettrait peut-être de débloquer les situations ubuesques du moment au sein de l’hémicycle parlementaire qui ressemble à s’y méprendre à une cour de récréation de potaches boutonneux et acnéiques prêts à en découdre pour une poignée de billes en terre cuite !
Une vision lamentable de la démocratie qui doit bien faire sourire l’homme fort du Kremlin et tous ses sbires, tapis dans l’ombre tel des chats guettant une souris effrayée pour que les états démocratiques européens s’effondrent les uns après les autres comme un branlant château de cartes (Géorgie, Moldavie, Roumanie, Slovaquie, Hongrie, Kosovo…).
« Sacrifice » ! Parce que toutes les strates institutionnelles du millefeuille national doivent remplir leurs obligations en termes de péréquation afin de renflouer les caisses d’un Etat qui ne se résigne jamais à réaliser réellement des économies ? Des plus petites aux plus grandes de ces institutions. On appelle cela le jeu de la solidarité. Au nom de l’austérité – le maître mot des gouvernances qui se sont succédé au pouvoir depuis des lustres à force de n’avoir jamais su gérer de manière convenable un budget – et du sens de la responsabilité.
Des sacrifices à vivre dans notre quotidien
Parmi les victimes collatérales de ce divorce à l’italienne entre l’Etat ultra dépensier et les collectivités locales qui ont su pour la plupart se désendetter au fil de ces ans avec beaucoup de pugnacité, on retrouve au premier rang les régions, les départements, les intercommunalités, les communes. On pourrait même y ajouter certaines caisses de régime de retraite qui sont la cible récurrente des usuriers de l’Etat ou les chambres consulaires, régulièrement ponctionnées au grand dam des entreprises qu’elles soient artisanales, commerçantes ou industrielles. Un sérieux manque à gagner pour les petits patrons qui in fine n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Adieu, leurs projets d’investissement !
« Sacrifice » ! C’est aussi celui indirectement des citoyens que nous sommes tous : nous en subirons les effets dans notre quotidien. Quid de l’état des voiries et des routes qui ne seront peut-être plus aussi bien entretenues que par le passé, faute de moyens dans les conseils départementaux ? Quid de la qualité d’accueil, de l’enseignement et de la vie ordinaire dans les collèges et les lycées si les enveloppes budgétaires desdites collectivités qui en ont la charge venaient à se réduire comme une peau de chagrin à l’avenir ? Ne parlons pas des projets de construction de nouvelles écoles permettant de désengorger l’existent et de rééquilibrer des zones géographiques qui en seraient dépourvues, à l’instar de nos secteurs ruraux ? Et le domaine de la santé que l’on sait déjà fiévreux et en convalescence dans bien des endroits de notre territoire ? Quant à la protection de l’enfance et celle des femmes victimes des pires maltraitances conjugales – décidément un phénomène récurrent par les temps qui courent – qu’en adviendra-t-il si les Départements voient leur bas de laine fondre comme neige au soleil parce que devant combler le gouffre abyssal de la Nation ? Ne parlons même pas des subsides délivrés aux structures associatives qu’elles soient sportives, culturelles, éducatives, altruistes…
Des projections 2025 peu enclines à l’optimisme
Après le temps de l’austérité, voici l’ère des sacrifices qui nous attend à l’échelle de nos territoires. Leur modèle de fonctionnement devient progressivement obsolète, propice peut-être à la réforme de tout le système de ces institutions, dont certaines n’y survivront pas.
Des conséquences sacrificielles qui ne manqueront elles non plus de perturber considérablement le domaine économique avec une chute vertigineuse des carnets de commandes des entreprises artisanales proposant leur savoir-faire aux collectivités, avec des appels d’offres en berne. Il ne manquait plus que ça alors que bon nombre de filières broient déjà du noir. Et les projections de 2025 n’incitent guère à la béatitude !
« Sacrifice » ! Un mot qu’il faudra ajouter à la panoplie de termes déjà employés pour qualifier l’ordinaire de ces Françaises et de ces Français qui tentent tant bien que mal de se maintenir la tête hors de l’eau pour exister. Les autres ? Il y a déjà longtemps qu’ils ont coulé à pic…
Thierry BRET
Il fallait y penser, c’est fait ! Pourquoi, effectivement, ne pas s’intéresser d’un peu plus près, en y mettant les moyens et les formes, à l’un des secteurs touristiques qui séduit toujours autant les vacanciers de l’Hexagone, comme ceux des pays limitrophes, en transit dans l’Yonne : le camping ! En partenariat avec la Fédération de l’Hôtellerie de Plein Air – apprécions l’élégance du terme en matière de sémantique ! -, l’agence de développement territoriale, Yonne Tourisme, a su porter un évènement important pour les professionnels de la filière, les « Premières Rencontres », accueillies au « 89 », riche en échanges et en partage d’expérience…
AUXERRE: Comment se positionne l’ensemble des campings sur le territoire de l’Yonne, au terme de cette saison touristique qui s’est doucement achevée avec le retour des premiers frimas ? Ce fut la phrase introductive à ce rendez-vous novateur (et nécessaire) décliné il y a peu dans la capitale départementale par la vice-présidente du Département, Isabelle FROMENT-MEURICE, à la tête en sa qualité de présidente, de l’agence de développement touristique, Yonne Tourisme, structure organisatrice de cet évènement devant réunir spécialistes et professionnels de la question.
Certes, la grande salle de l’amphithéâtre du « 89 », le bâtiment occupé désormais par les services directionnels et administratifs du Conseil départemental, ne débordait pas de spectateurs mais qu’importe ! La qualité des débats et des échanges furent bien présents tout au long de cette journée de réflexion et de travail pour tenter d’apporter des réponses clairvoyantes et précises aux représentants de cette filière touristique, appréciée des Français et de nos voisins européens. D’ailleurs, à ce titre, il est de bon ton de rappeler que les Néerlandais, Allemands, Belges, Britanniques ou Suisses aiment particulièrement se poser et se détendre sur les terrains de camping de l’Yonne, les beaux jours revenus. Même si la baisse de la clientèle étrangère s’est amorcée depuis quelques années alors que le reste de la Bourgogne Franche-Comté continue de progresser et sans que l’on sache l’origine de ce petit recul de fréquentation.
L’Yonne, un département de transit pour les adeptes du camping
Quoi qu’il en soit, la présidente de l’agence icaunaise qui devait ouvrir le bal de ce rendez-vous attendu des professionnels en résuma parfaitement les enjeux.
« Notre territoire possède cette problématique d’être un lieu de transit par rapport à d’autres départements de l’Hexagone, observa l’élue de Puisaye-Forterre, l’Yonne ne capte pas aussi bien qu’elle le devrait une certaine typologie de clientèle pour les campings… ».
Juriste de formation, Isabelle FROMENT-MEURICE ne manqua pas de souligner l’un des volets juridiques devant être abordé lors de cette manifestation.
« Il est important en effet pour celles et ceux qui animent des campings publics d’aborder les modes de gestion de ces établissements. Avec en ricochet, tous les aspects informatifs se rapportant aux investissements en sachant comment et par qui ils sont portés dans la réalité… ».
Des différences évidentes à analyser selon les propriétaires desdits campings qu’il s’agisse d’une intercommunalité ou d’une collectivité locale. Dans le prolongement de ces réflexions, la présidente de l’agence Yonne Tourisme voulut également aborder le volet marketing et campagne de communication, indispensables à la pérennité stratégique d’un site touristique.
Mieux s’orienter vers les grandes tendances de demain
Prendre conscience de l’état des lieux de la physionomie structurelle et financière des activités de l’hôtellerie de plein air était en fait le but suprême de cette journée de session, qui devrait en appeler d’autres par la suite afin d’en tirer toute la substantifique moelle analytique et ses effets à terme pour les spécialistes.
Côté perspective, un autre item sera longuement consacré aux tendances évolutives de la filière dans les années à venir. Cela permettant aux professionnels de ce tourisme nature et environnement toujours populaire auprès d’une large franche de nos compatriotes et de nos voisins européens de se projeter en matière d’innovations et de positionnement marketing.
Il est vrai que le secteur du camping a subi de plein fouet les aléas de la crise sanitaire durant la pandémie de la COVID-19.
« Bien connaître ces tendances et ces défis permettra de mieux y faire face tous ensemble, rassure Isabelle FRROMENT-MEURICE du haut de l’estrade où elle s’exprime, on va capitaliser sur un certain nombre de connaissances pour en faire état et nous orienter ensuite vers le tourisme de plein air le plus accueillant possible, avec des durées de séjour plus long, une fidélisation renforcée et des campeurs qui dépensent davantage sur notre territoire. Des enjeux économiques importants pour la filière… ».
Une journée chargée en contenus mais qui fut profitable à l’ensemble des participants, devant y puiser moult explications. D’ailleurs, un questionnaire fut remis aux participants au terme des débats afin d’identifier les points devant être approfondis lors d’une future session en 2025.
« On doit tous grandir ensemble avec des retours d’expériences de l’extérieur pour mieux s’orienter vers les grandes tendances à venir… ».
In fine, c’est bien de viabilité optimale dont on parlait là, afin que les professionnels de ce secteur touristique toujours dans le vent, le reste le plus longtemps possible. Nous reviendrons sur les résultats pertinents d’une étude commandée par Yonne Tourisme et qui offre une photographie précise de ce pan de l’activité économique de notre territoire.
Thierry BRET
Les visages sont graves tout autant que la noirceur des costumes portés par les orateurs. Tendus, empreints de perplexité. Pas de quoi sourire, en effet, au vu des sombres perspectives. L’exercice, lui-même, n’est pas commun. Clin d’œil un brin ironique à la conjoncture ambiante, le choix de la salle n’est peut-être pas si anodin que cela. Un espace exigu, situé au troisième étage du « 89 », l’emblématique bâtiment, jadis occupé par le siège social du Crédit Agricole de l’Yonne, désormais poumon névralgique du Département, baptisé en référence au regretté William LEMAIRE. Antan, le président de la Commission d’appel d’offres. Une locution qui n’aura peut-être plus sa raison d’être d’ici quelques années au sein de l’institution départementale…
AUXERRE : L’heure n’est plus aux atermoiements ni aux interrogations pour les élus du Conseil départemental de l’Yonne. Mais, à la mobilisation générale, à la prise de responsabilité assumée, à la communication tous azimuts envers les citoyens du territoire en faisant montre d’une totale transparence avant d’appliquer des coupes drastiques dans les budgets et surtout au…combat pour apporter très vite de judicieuses préconisations, utiles à la survie financière de la collectivité.
Réunis au « 89 » à l’occasion d’une conférence de presse plutôt insolite quant à la thématique retenue, plusieurs élus et cadres techniques ont donc fait part de la situation fort complexe qui frappe de plein fouet une institution départementale, tributaire des errances abyssales d’un Etat tricolore trop gourmand au niveau de ses dépenses annuelles. Des dépenses qui culminent avec des records pharaoniques puisque la dette de l’Hexagone s’établit à plus de 3 000 milliards d’euros, soit plus de 110 % du PIB ! Une étrange perception du « quoi qu’il en coûte », avec le recul ! Sauf que l’actuel Président de la République en poste à l’Elysée depuis 2017 n’est pas le seul à porter le chapeau version haut de forme de ce grand naufrage arithmétique qui positionne notre pays à la lisière de la banqueroute et de la rétrogradation par les multiples agences de notation internationales à la manière de la Grèce ; ce qui aura pour effets induits de faire fuir les investisseurs étrangers dont l’économie a tant besoin pour la relance industrielle et de faire grimper les taux d’intérêts à la vitesse grand « V » ! Avec en bout de course des consommateurs que nous sommes tous, pris la tête dans un étau à la limite du supportable en termes de fiscalité.
Une « croisée des chemins » pouvant ressembler à un cul-de-sac au niveau des investissements
Vu de l’Yonne et de sa première collectivité, le Département, ce n’est guère mieux. Le territoire se situe donc à « la croisée des chemins ». Une expression que le premier vice-président, chargé d’expliciter aux journalistes le réalisme de la situation, Grégory DORTE martèlera à maintes reprises lors de ses propos liminaires. Une « croisée des chemins » qui pourrait presque se terminer en cul-de-sac pour d’autres territoires de l’Hexagone – 75 départements français sont embarqués dans la même galère que le nôtre – à savoir renflouer de manière impérieuse les excès parfois trop généreux et totalement « décalés » de l’Etat ; certains envisageant déjà des plans de licenciements sine die pour sortir de leurs effectifs les contractuels collaborant à la bonne fonctionnalité de l’appareil départemental.
Les syndicats poussant déjà des cris d’orfraie à l’annonce des premières mesures de rétorsion au niveau de l’emploi qui devraient s’accumuler au cours de ces prochaines semaines comme à Gravelottes !
« Nous sommes dans un moment douloureux, constate l’édile de Pont-sur-Yonne, qui assure avec la verve qui est la sienne l’intérim du président Patrick GENDRAUD toujours éloigné de la sphère publique en raison de son état de santé. Malheureusement, devant la situation financière catastrophique qui nous est imposée par l’Etat, nous devons faire des choix… ».
Pointant au passage la loi de finances 2025 voulue par le gouvernement – elle peine vraiment à s’imposer au sein de l’hémicycle du Palais Bourbon où bon nombre de députés brandissent en vitupérant la menace de la motion de censure -, Grégory DORTE évoque le caractère d’urgence de l’enjeu à l’échelle de l’Yonne. D’ailleurs lui, il le précise en substance, de motion de censure contre le gouvernement, il n’en veut pas !
Encore dix millions d’euros à trouver pour équilibrer le budget 2025
Le modèle opérationnel de l’institution départementale est en train de disparaître, selon l’orateur de l’instant. A son grand dam ! « Nous avons aujourd’hui bon nombre de départements qui sont en quasi faillite, ajoute un brin dépité Grégory DORTE, rien qu’en 2024, c’est une quarantaine de territoires qui vivent cette situation en France ! ». Et de citer dans la foulée, à la manière d’un inventaire à la Prévert, les départements du Rhône proche de l’asphyxie, ou encore celui de la Gironde. Un chiffre fait mal à entendre : les deux tiers des départements hexagonaux seront en 2025 dans une situation complexe telle qu’ils ne pourront pas boucler leur budget. Une paille !
Aujourd’hui, l’institution icaunaise travaille à l’élaboration de ce budget 2025 avec l’ensemble des élus et des responsables de service dans un contexte national incertain. Avec la tête sur le billot puisque l’Etat impose aux Départements des financements qu’ils ne peuvent plus supporter !
« Pour boucler le budget de l’année prochaine, souligne Grégory DORTE, il nous a fallu 18 millions d’euros à trouver, or, nous avons trouvé 12 millions d’euros avec les implications de la direction générale, des élus et des services. Il en manquait donc six ! Ensuite, le projet de loi de finance est arrivé. Il impose à certaines collectivités, et notamment celles qui sont bien gérées – c’est le cas de l’Yonne ! – une nouvelle ponction de 12 millions d’euros et qui s’ajoutent aux dix-huit millions initiaux à trouver donc in fine, il nous faut désormais trouver 30 millions ! ».
Toutefois, sur ces douze millions à ponctionner, Michel BARNIER a fait un certain nombre d’annonces positives au congrès des maires de France en réduisant quelque peu la voilure des propositions. Conséquence : le département de l’Yonne doit seulement récupérer dix millions pour équilibrer le budget de 2025 !
Un effet « ciseau » ? Que nenni, c’est un effet « cisaille » !
Pourquoi une telle situation dans les faits ? Grégory DORTE n’est pas avare en explications : « les recettes du département se retrouvent en position baissière vertigineuse car cette institution ne possède plus de levier fiscal. Contrairement aux collectivités locales, le Conseil départemental ne peut plus lever d’impôts ! ».
Pour une fois qu’une structure se plaint de ne pas pouvoir agiter le drapeau noir de la fiscalité ! Une chute des recettes inhérentes également aux droits de mutation, liés étroitement à la dynamique immobilière du territoire – le marché est atone depuis plusieurs années dans l’Yonne -, mais aussi celles propres à la TVA qui sont impactées à l’activité économique.
« C’est sûr, insiste l’élu de Pont-sur-Yonne, quand on conjugue les droits de mutation qui sont en berne du fait de la faiblesse de l’activité immobilière, l’absence de leviers fiscaux et une activité économique qui n’est guère florissante, c’est la chute des recettes assurée. A contrario, les charges à caractère social sont en très nette hausse, sans compter les dépenses subies, liées aux mesures prises par l’Etat… ».
A cela, il faut ajouter les dépenses et revalorisations des personnels, bénéfiques pour les agents mais qui impactent les caisses de la collectivité.
« Tout ce qui concerne les dépenses à effectuer dans les domaines de l’autonomie, de l’enfance, du handicap, explose, poursuit le premier vice-président de l’exécutif du nord de la Bourgogne, la protection de l’enfance équivaut à 26 millions d’euros annuels, c’est l’une des compétences premières du Département… ».
Le déséquilibre entre recettes et dépenses est tel que le contexte ne peut plus s’apparenter à « un simple effet ciseau » mais bel et bien à un effet « cisaille » comme le suggérera avec malice Marie-Laure CAPITAIN, vice-présidente en charge des Finances ! Voire, un effet de « tronçonneuse » selon le qualificatif de Grégory DORTE lui-même. Engendrant la non-viabilité du modèle de fonctionnement du département qui est aujourd’hui sous perfusion. Un modèle à repenser pour les années futures, selon l’élu.
Les élus départementaux de l’Yonne s’engagent au nom de leur responsabilité à poursuivre leurs efforts, à l’instar de ce qui a déjà été fait par le passé puisque l’institution a déjà réduit son endettement de manière importante. « Il nous faut sortir de cette mauvaise passe, devait conclure Grégory DORTE, et rassurer les habitants sur les missions essentielles menées par le Département que sont les collèges, la culture, le sport, la voirie ou les pompiers ».
Un sacré challenge à relever digne d’une épreuve des Jeux Olympiques…sans filet !
Thierry BRET
Vingt-quatre heures avant le grand soir ! Celui de la phase inaugurale. L’effervescence monte donc d’un cran, légitimement, dans la jolie galerie, sise au cœur de la ville, située presque en face du théâtre auxerrois qui se pare sur ses murs de toiles aux couleurs bigarrées. Les cimaises reçoivent les œuvres de plusieurs artistes du cru. Des signatures connues. D’autres qui le sont moins, mais en devenir de notoriété. Vendredi 29 novembre aux alentours de 18 heures, Claire EVIEUX donnera aux côtés de son fils, Florent, le top départ de la toute jeune existence de cet endroit propice et original à la présentation d’œuvres artistiques…
AUXERRE : Le lieu se nomme « Au Théâtre des Arts » ! Une expression qui lève toute ambiguïté sur la situation géographique de ce site, ayant pour objectif une fois qu’il sera ouvert de la manière officielle appropriée à mettre en exergue les talents des créateurs picturaux ou des sculpteurs de génie. Il n’est donc pas compliqué de trouver cette galerie à la nouveauté naissante dans le cœur de ville. Qui dit « théâtre », suppose nécessairement proximité avec le lieu culturel emblématique de la capitale de l’Yonne, où Pierre KECHKEGUIAN et ses équipes proposent une programmation de qualité au fil de la saison…
C’est au numéro 45 de la rue Joubert que se déroulera le rendez-vous inaugural à vocation artistique, ce vendredi. Une vitrine de 40 mètres carrés s’ouvrant sur une grande pièce où pendent des cimaises prêtes à recevoir des tableaux. Pour cette première quinzaine d’exposition, Claire EVIEUX et son garçon, Florent BAUGER, ont opté pour la présentation non pas d’un seul artiste mais bel et bien d’un patchwork de créativité où l’on reconnaitra des signatures. Aline ACART, Jocelyne CORNET, Véro GUET, etc., etc. Des artistes bourrés de talent et jamais à court d’imaginaire que l’on apprécie au détour des expositions réalisées deci-delà via les salles des fêtes ou les espaces culturels de notre territoire. Naturellement, l’hôte de ces lieux a subtilement accroché l’une de ses nouvelles réalisations dont elle a le secret quant à la construction, une représentation animalière qui caractérise son style pictural un brin exotique, un bel hippopotame au regard expressif nageant dans un univers chromatique fortement bleuté…
Le plaisir des goûts qui s’entrecroise
Claire ne cesse de s’activer avant que les trois coups ne soient frappés. Avec son fils, elle positionne les toiles aux formes différentes des artistes icaunais, prenant soin de les mettre en valeur. Auparavant, le lieu était un salon de coiffure. On en voit encore les stigmates avec des glaces murales qui accentuent l’impression de grandeur. L’étage supérieur de ce bâtiment ancien n’est autre que ses appartements. Les escaliers conduisant au sous-sol mènent à son atelier. « Depuis très longtemps, je rêvais de faire cela, explique-t-elle radieuse, un univers personnel ouvert sur le monde artistique… ».
Cerise sur le gâteau, l’artiste icaunaise y a greffé un salon de thé ! Il est placé au centre de la pièce galerie, matérialisé avec une quinzaine de tables qui recevront des contemplateurs de tableaux ! Assis là, en faisant abstraction qui temps qui s’égrène, le public – de dix à quinze personnes au grand maximum – aura tout le loisir de déguster des en-cas concoctés par l’artiste elle-même ! Au menu : des financiers, des pâtisseries aux fruits ou au chocolat, des fruits, des cafés/thés gourmands, de petits plateaux repas proposés à 9 euros, comprenant crudités, tartes ou quiches, du risotto, des desserts…
Côté boissons, c’est le domaine BERSAN qui régalera de ses meilleurs nectars ce concept culturel fait de nourriture bien réelle, immergée au cœur de la nourriture intellectuelle et artistique. Des vins de qualité et goûteux devant satisfaire dès mardi les visiteurs. Bref, on l’aura compris mais cet espace d’une quarantaine de mètres carrés devrait devenir très vite le lieu de passage des artistes du terroir – on annonce déjà la présence d’Aline ACART à la mi-décembre – et de leurs admirateurs, épicuriens ou non !
Une amplitude d’ouverture extra large
Question pratico-pratique que l’on se pose à l’issue de cette visite : le mode de fonctionnement de l’ensemble.
Réponse de Claire EVIEUX : « Le salon de thé est ouvert du mardi au vendredi de midi à vingt heures et la galerie que je vais gérer toute la semaine sauf les week-ends – ce sera au tour des artistes qui loueront le site de le faire – restera fonctionnelle tout le temps ».
Un concept aux multiples plaisirs en somme, celui de l’œil et du palais. Bienvenue au « Théâtre des Arts » qui offre à la ville d’Auxerre une nouvelle vitrine culturelle.
Thierry BRET