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Partir avec les grues cendrées vers des destinations où l’or noir ne flambe pas !

« Les grues traversent le ciel de l’Yonne vers des horizons lointains. C’est sûr : l’hiver est là ! Nelson MONFORT en valeureux sportif en a bavé pour cet exercice physique proposé à la fête des vins de Chablis. La bibliothèque Sainte-Geneviève n’est plus : que les lecteurs reposent en paix… ». « Les grues traversent le ciel de l’Yonne vers des horizons lointains. C’est sûr : l’hiver est là ! Nelson MONFORT en valeureux sportif en a bavé pour cet exercice physique proposé à la fête des vins de Chablis. La bibliothèque Sainte-Geneviève n’est plus : que les lecteurs reposent en paix… ». Crédit Photos : Dominique BERNERD.

Une semaine 42 vue par le petit bout de la lorgnette où le maître de la poésie Georges BRASSENS refait des siennes avec son centième anniversaire ; les grues survolent notre territoire pour rejoindre des terres gorgées de soleil et de chaleur tandis que la flambée des cours du carburant asphyxie les automobilistes que nous sommes. Et si nous aussi nous accompagnions les grues cendrées vers leur destination ?

 

BILLET :

Lundi

Fait rare pour un ministre en exercice, Alain GRISET, en charge des petites et moyennes entreprises, comparaissait le 12 octobre dernier devant le tribunal correctionnel de Paris. Il lui est reproché d’avoir « oublié » dans sa déclaration de patrimoine, la coquette somme de 171 000 €. Une « maladresse » selon l’intéressé, qui n’a pas empêché le parquet de requérir à son encontre une peine de prison avec sursis, ainsi que l’interdiction d’exercer la fonction de ministre. Une affaire qui n’est pas sans rappeler l’ancien secrétaire d’Etat Thomas THEVENOUD, contraint de quitter le gouvernement de Manuel VALLS pour avoir « omis » de déclarer ses revenus plusieurs années durant et qui avait alors évoqué pour sa défense, une « phobie administrative ». L’histoire pourrait porter à rire, si ce n’est que chaque condamnation de ce type fragilise un peu plus la République et l’incitation de nos concitoyens à se rendre aux urnes.

 

 

Mardi

Fermée depuis plus d’un an, la bibliothèque annexe du quartier Sainte-Geneviève à Auxerre risque fort de ne jamais rouvrir, paupérisant un peu plus le secteur. Par-delà les réflexions divergentes au sein même de la municipalité au sujet de son avenir, cette fermeture a valeur de symbole. Selon un dicton africain, « un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ». Que dire d’une bibliothèque qui disparaît sinon que c’est peut-être un lecteur en devenir qui meurt ?

Mercredi

Venues du nord de l’Europe, elles ont fait leur réapparition ces derniers jours dans les cieux auxerrois, après une étape au lac de Der dans l’Aube. Annonciatrices de l’hiver qui s’en vient, les grues cendrées partent chaque année à la recherche de températures plus clémentes, usant de notre département comme un couloir aérien immuable à chaque migration. Ne reste plus qu’à guetter leur retour, synonyme de beaux jours et de printemps retrouvé. D’aucuns disent que leur destination finale serait le sud de la France, voire l’Espagne. Je préfère à l’instar de Nils HOLGERSSON, laisser courir mon imaginaire et partir avec elles survoler l’Afrique et autres contrées plus lointaines. Bon voyage et revenez vite !

Jeudi

Il aurait eu cent ans aujourd’hui. C’était le « tonton » que tout le monde rêvait d’avoir à la table familiale du dimanche, un peu bourru, mais le cœur sur la main, faisant rire les plus jeunes de ses jurons grivois, sous l’œil courroucé des adultes se voulant plus respectables. Georges BRASSENS est devenu aujourd’hui par-delà la mort, objet de polémiques, considéré par certains comme misogyne et par d’autres, féministe d’avant-garde. Un débat dont il doit bien rigoler, six pieds sous terre, dans son cimetière marin à Sète. Toutes ses « veuves » aussi, qu’elles se prénomment Margot, Lison, Fernande, Hélène, Jeanne, Mireille ou Ninon. Le poète a cassé sa pipe le 29 octobre 1981, il y a près de 40 ans. « Cornegidouilles », « ventrebleus » et corne d’Aurochs !

Vendredi

Face à la flambée du prix des carburants, l’exécutif a tranché, privilégiant l’octroi d’un chèque de 100 € à une catégorie de Français, plutôt qu’une baisse de la TVA généralisée ou le retour de la TIPP flottante. Jean CASTEX aurait pu aussi s’inspirer de Raymond DEVOS et de son conseil malicieux : « je mets toujours la même somme dans mon réservoir, 100 francs ! Et quand on me dit que pour ce prix-là, je vais de moins en moins là, je réponds aller où je vais… ». A condition bien sûr de ne pas se retrouver bloqué au premier rond-point repeint en jaune !

Samedi

On a pu lire dans la presse qu’un braconnier sévissant dans le parc Krüger, en Afrique du Sud, a été retrouvé mort, piétiné par ceux-là même qu’il pourchassait : les éléphants. Juste retour des choses après tout, quand on sait que selon le WWF, 70 % de la population de pachydermes a disparu en quarante ans et que 20 000 éléphants sont tués chaque année pour le commerce de l’ivoire, soit plus de 50 par jour, dans l’indifférence générale. Chantal GOYA va pouvoir réviser sa chanson : « ce matin un gros, très gros lapin a tué un chasseur » !

 

 

Dimanche

Parrain du millésime 2021 des vins de Chablis, le journaliste et présentateur Nelson MONFORT a rappelé samedi matin à Fleys le surnom que lui avaient donné ses pairs de l’audiovisuel : « Nelson, mets l’son moins fort » ! Se refusant, contrairement à son habitude, et à la grande déception de ses fans, à traduire à la suite ses propos dans la langue de Shakespeare.   

 

Dominique BERNERD