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Dans cette guerre contre le virus : Monsieur le Président, je vous écris cette lettre façon « Le Déserteur »…

« Dans ce combat mené contre le coronavirus, il faudrait faire davantage pour nous protéger et proposer la libéralisation des masques pour tous. Imposer un confinement sans préconiser d’alternatives tangibles pour sortir ne pourrait qu’engendrer à terme des désertions parmi la population… ». « Dans ce combat mené contre le coronavirus, il faudrait faire davantage pour nous protéger et proposer la libéralisation des masques pour tous. Imposer un confinement sans préconiser d’alternatives tangibles pour sortir ne pourrait qu’engendrer à terme des désertions parmi la population… ». Crédit photo : PIXABAY

En pensant à Boris VIAN, Monsieur le Président, je vous adresse cette lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps. Il paraît qu’un énergumène du nom de Corona, un sans-papier sans doute, venu clandestinement de Chine ou d’ailleurs, se balade dans tout l’Hexagone. On ne parle plus que de lui : c’est devenu le chouchou des médias, des spécialistes et des savants, de Marseille, bien sûr !

TRIBUNE : Pourtant, le paradoxe c’est que personne ne veut le rencontrer ! Je vous rappelle que ce tueur fait l’objet d’un mandat international. Toutes les forces sont mobilisées et hélas, tout le personnel sanitaire, en première ligne, est plus nombreux que les troupes militaires.

Nos généraux ressemblent à ce Nivelle qui envoyait les troupes au « casse-pipe » ! Comme à l’accoutumée, nos va-t-en-guerre se bercent d’illusions, ceux-là même qui faisaient une confiance aveugle à la ligne Maginot et encore d’autres qui croyaient que quelques nuages radioactifs ne franchiraient jamais la douane française !

Vous avez cru, ô naïve jeunesse comme le disait Hugo, que Corona ne parviendrait pas à franchir la grande muraille…Les alertes et les avis de recherche n’y font rien : Corona passe encore entre les mailles du filet… Il est l’ennemi public numéro un qui bloque en confinement les anciens qui meurent de peur dans ce qui devient leur caserne !

 

Le « bal masqué » est planétaire sauf chez nous !

 

Pourquoi Monsieur le Président ? Certains confinés « kamikazes » n’hésitent pas à se balader sans protection sur les terrains minés des quais de la Seine, des rues et des parcs ! Quand on part en guerre, il faut des munitions. Tous nos stocks sont vides, ou presque...

Où sont passés les masques, les gants et les produits désinfectants ? Quand un pays fait fabriquer les munitions par les autres, peut-on parler de collusion avec l’ennemi ? Une bonne nouvelle existe néanmoins dans cette apocalypse : les masques que vous avez commandés à la Chine arrivent progressivement…

C’est dire votre poids dans ces enjeux !  Corona s’est prélassé dans nos villes et nos campagnes bien avant que l’on cherche à le chasser. Ignorer les attaques, c’est nécessairement perdre les premières batailles !

A ce sujet, il est temps de réformer les bataillons de Courteline et de poursuivre l’ « énarchie » nationale… Il faut agir avant qu’ « Exterminator »   nous joue « Apocalypse Now » !

Conscient du rôle de général en chef de la guerre, vous prenez bien-sûr les mesures les plus urgentes. J’ai appris que vous réorganisiez votre service de communication. Vous avez besoin de consultants pour parler avec le cœur et mobiliser les troupes.

Monsieur le Président, les conditions de vie dans un palais, sans enfants et petits-enfants à garder, vous empêchent de savoir : nombreux sont ceux qui vivent dans la rue, dans des appartements minuscules, insalubres, habités par des familles nombreuses, des parents démunis et  incapables d’accompagner les études d’enfants énervés ou excités par le confinement…

 

Il faudrait faire davantage pour nous protéger…

 

Les plus nantis mettent les mains dans la farine pour occuper la journée à fabriquer quelques gâteaux. Seuls les bambins des plus aisés pourront décliner à l’imparfait ou au plus que parfait du subjonctif le verbe confiner. J’eusse confiné ma mémoire dans les limbes du temps. Pas sûr que nous confinassions notre mémoire aux cimaises des urnes…

Nous sommes obligés de fabriquer à la hâte des hôpitaux militaires de campagne ; et demain, pourquoi pas des BMC (les anciens combattants comprendrons) ?

Plus grave encore, la contamination est telle que Marianne est atteinte et bientôt admise aux urgences ! Il faudrait faire davantage pour la protéger. Freud, au secours, que doit-on faire quand le « père » de la nation abandonne la « mère » patrie ?  

Monsieur le Président, nous espérons vous revoir à Pâques, jour de votre intervention audiovisuelle… au pire à la Toussaint, pour inonder de chrysanthèmes ou tousser sur les tombes des protagonistes, morts au cours de l’histoire. 

Monsieur le Président, ce n’est pas pour vous fâcher, mais il faut bousculer davantage vos certitudes sinon craignez les désertions !

Je ne suis pas venu sur terre pour voir mourir de pauvres gens : il faut que je vous dise, ma décision est prise, moi, je reste confiné…

Jean-Paul ALLOU