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Le préfet de Région au chevet de l’Abbaye Saint-Germain : il y a urgence à la conserver avant même de la restaurer !

« Le maire-président de l’Auxerrois Crescent MARAULT a accueilli le préfet de Région Fabien SUDRY et le préfet de l’Yonne Henri PREVOST à l’abbaye Saint-Germain. Objectif : solliciter les aides de l’Etat avant de débuter les premières tranches de travaux en 2022 de cet édifice dégradé par l’eau et le gel, recouvert de tôles et de bâches plastifiées… ». « Le maire-président de l’Auxerrois Crescent MARAULT a accueilli le préfet de Région Fabien SUDRY et le préfet de l’Yonne Henri PREVOST à l’abbaye Saint-Germain. Objectif : solliciter les aides de l’Etat avant de débuter les premières tranches de travaux en 2022 de cet édifice dégradé par l’eau et le gel, recouvert de tôles et de bâches plastifiées… ». Crédit Photos : Thierry BRET.

Plus une minute à perdre pour assurer la conservation de l’emblématique édifice architectural, richesse du patrimoine culturel de la capitale de l’Yonne ! L’état de déliquescence avancée s’observe de part et d’autre du bâtiment séculaire rongé par l’humidité et le gel. Quant au toit du cloître, il est en piteux état avec ses bâches plastifiées qui cachent la misère : d’énormes trous où ruisselle en abondance la pluie. Un crève-cœur pour le maire-président Crescent MARAULT qui a intégré la réfection du site dans le cadre de son Projet de Territoire à dix ans. Chantier de réhabilitation à l’appui…

 

AUXERRE : Les choses sont claires comme cette eau de pluie qui détruit sournoisement les pierres de l’édifice depuis des lustres. Avant de parler de restauration de l’endroit, voire de son aménagement spécifique pour y optimiser le tourisme d’affaires et l’afflux massif de visiteurs à l’horizon 2027, l’essentiel parmi les priorités de ces travaux qui devraient débuter au cours du premier trimestre de l’année prochaine se situent bien ailleurs : c’est-à-dire la conservation de l’Abbaye Saint-Germain !

Il y aurait presque péril en la demeure à en écouter en filigrane les exégètes de l’édifice médiéval qui ont accompagné de leurs commentaires techniques, avisés et précis la visite du préfet de Région Fabien SUDRY, lundi en fin de matinée.

Un déplacement capital pour bien considérer l’ampleur des futurs travaux (surtout financiers !) auquel s’associaient le préfet de l’Yonne, Henri PREVOST (en visite la semaine dernière à Sens à la cathédrale elle-même en rénovation) et Crescent MARAULT, maire-président de l’Auxerrois.

 

 

Une Cité des arts et de la parole qui pourrait rester muette en cas d’absence de travaux…

 

Il est vrai que la nouvelle « Cité des Arts et de la Parole », au-delà de sa façade culturelle newlook qu’apprécie bon nombre d’Auxerroises et d’Auxerrois, a grand besoin d’un sérieux lifting pour retrouver enfin de sa superbe !

Une petite visite effectuée en catimini sous les toits du bâtiment principal laisse rêveur, dans la version cauchemardesque. Etat de délabrement garanti, revêtements au sol déplorable et une hasardeuse implantation d’une chaudière de plusieurs tonnes en hauteur qui laissent très perplexe !

Que dire de ces tôles et bâches en plastique qui enlaidissent les toits de ce majestueux édifice, chargé d’histoire et recelant des trésors uniques en France, posées çà et là au fil des ans pour tenter de résoudre la problématique principale, à savoir l’infiltration de l’eau !

 

 

Un projet global évalué à environ 35 millions d’euros…

 

Des rustines appliquées sur une jambe de bois qui font qu’à l’heure actuelle l’abbaye à défaut d’être la cité de la parole telle qu’elle devrait être dans sa flamboyance pourrait rester muette pour l’éternité à terme si l’on n’y remédie pas !

Crescent MARAULT, pour sa part, a décidé de relever le défi de ce chantier à la dimension pharaonique, au vu de l’importance des travaux. Il se dit affligé devant la dégradation du site. Et encore, il n’a peut-être pas tout vu !

Inscrivant ce projet de réhabilitation d’envergure (le chantier devrait courir sur cinq ans avec une demi-douzaine de tranches selon une enveloppe globale d’environ 35 millions d’euros), il a fait appel à la préfecture de Région et à son représentant, Fabien SUDRY, dans la perspective d’obtenir de louables subventions même si la Ville en mettra de sa poche, évidemment.

Les enveloppes européennes seront les bienvenues aussi pour mettre du beurre dans les épinards de ce très coûteux projet.

Rien que la réfection du cloître devrait générer le besoin d’un million d’euros. Douze millions seraient nécessaires à la phase de réhabilitation à proprement parlé. Un budget de 22 millions serait assuré pour les différentes phases d’aménagement du site.

« L’idéal, confie le maire d’Auxerre en contemplant le désastre imputable aux effets de l’érosion et de la pluie qui s’affichent sur les murs humides de l’église de l’abbaye, il nous faudrait obtenir 40 % de subventions des autres partenaires… ».

A terme, précisera-t-il en substance, l’abbaye Saint-Germain rénovée pourrait accueillir de 50 000 à 150 000 visiteurs d’ici une dizaine d’année, recevoir des séminaires et des colloques, devenir une place forte artistique et culturelle, s’ouvrir vers les quais de l’Yonne, être dotée d’un restaurant et de jardins.

Devenant ainsi le phare de l’attractivité touristique que la ville recherche tant pour attirer et capter l’intérêt des visiteurs venant de plus en plus loin…

 

Thierry BRET