La chaleur. Lourde, orageuse, suffocante. A ne pas mettre un agriculteur dehors ?! Habitués à exercer leur métier par tous les temps et dans toutes les conditions météo, ils n’étaient donc pas trop gênés par cette absence d’air frais, ce manque de vent rafraîchissant faisant du bien à la tête, et le peu d’ombre qui protégeait l’immense étendue accueillant la vingt-neuvième édition de la Fête de l’Agriculture, concoctée par les Jeunes Agriculteurs de l’Yonne, aux confins de la Puisaye…
ETAIS-LA-SAUVIN : Un nuage de poussière s’envolant vers l’horizon. Il était très facile de trouver le lieu de la fameuse manifestation agricole, ce week-end, du fait de l’extrême chaleur – surtout le samedi après-midi ! -, chaque véhicule se rapprochant des immenses parkings pouvant accueillir des milliers d’automobiles projetait dans les airs de fines particules de cette poussière ocre rouge qui avait tôt fait d’identifier l’endroit de très loin et de maculer les voitures les plus propres !
En dessous de ce nuage s’élevant haut dans le ciel azuréen à la couleur saharienne, la manifestation ! La traditionnelle Fête de l’Agriculture, accueillie une fois n’est pas coutume, dans les confins de la Puisaye, presque à la limite avec la Nièvre limitrophe. Des champs à perte de vue faisant office de parkings pour recevoir le flot de véhicules amenant ses visiteurs. On vient en famille, entre amis, entre professionnels, aussi, de loin ou de plus près. Bref, on vient ! Même si la torpeur de cette fin d’été freine sans doute les ardeurs des habitués. Et le même constat, il n’y a quasiment pas d’ombre sur le terrain…
Les glaces vedettes de l’après-midi de samedi !
Cela ne nuit nullement à la bonne humeur observée auprès des représentants des JA 89 ! Les Jeunes Agriculteurs, revêtus de t-shirts bleu ciel, assurent les postes de l’entrée. 5 euros pour le week-end, une paille ! De drôles de panneaux, représentant vache et cochon, attendent les visiteurs. En perspective de l’entrée, deux belles allées d’exposants se présentent à la contemplation et à la discussion. On y découvre une multitude de stands regorgeant de fromages, de charcuteries, de miels, de produits locaux. Les glaces en cornet se vendent comme des petits pains ! Quoi de plus naturel avec ces températures qui ne cessent de grimper en ce fol après-midi !
Dans leurs stands, les institutionnels et autres professionnels « cuisent » littéralement. « C’est bien d’être sous ces petits chapiteaux, confie l’un deux, mais au niveau de la chaleur, c’est irrespirable. On tente tout de même de créer un courant d’air en ouvrant les deux pans latéraux du barnum… ».
Qu’importe la chaleur, pourvu qu’il y ait le spectacle !
Le verre d’eau à la main, Walter HURE, président de la coopérative « 110 Bourgogne », se désaltère longuement. Cela ne l’empêche pas de plaisanter avec son voisin. Un peu plus loin, et visiblement peu affecté par la touffeur, le directeur de l’entité, Jean-Marc KREBS, est en grande discussion avec deux personnes ; c’est cela aussi la fête agricole des Jeunes Agriculteurs, offrant des opportunités de rencontres et des espaces de discussion intéressants.
Du côté du Crédit Agricole de Champagne Bourgogne, ça baigne ! Les conseillers commerciaux sont en grande discussion, les litres d’eau posés sur deux tables en fond de stand, prêts à l’emploi. A la FDSEA, les glaces se dégustent allègrement et avec gourmandise. Tandis que chez les amis de CERFRANCE, on essaie de trouver de l’air frais ! En vain !
Non loin de là, quelques îlots de relative fraîcheur car protégé du soleil accueillent autour de tables et de chaises des visiteurs qui profitent de courts moments de repos. Heureusement, les animaux de la ferme (vaches, caprins et coqs) disposent d’un enclos leur permettant de se placer à l’abri des rayons insolents de l’astre diurne.
A l’opposé, les démonstrations de tracteurs « pulling » attirent en nombre le public le long des barrières de protection. Et qu’importe la chaleur, du moment qu’il y ait le spectacle ! Cela vaut le coup d’œil ! Ce n’est pas tous les jours que l’on voit des tracteurs en surpuissance tirés des charges très lourdes tout en étant chronométrés. Esprit de compétition, quand tu nous tiens !
La mise en valeur des métiers de la filière est réussie. Au terme de ce premier jour, beaucoup ont promis de revenir le lendemain, dimanche. Pour rester dans le plaisir de la fête, et le temps de celle-ci, oublier la morosité de l’instant faite de mauvaises récoltes (le blé) et d’incertitudes économiques…
Thierry BRET