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On a tiré les rideaux sur le Salon de l’Agriculture : un plan de résilience se prépare pour aider la filière face à la crise

« Le monde agricole a su renouer les fils de la concertation et de l’échange avec les sphères politiques sur le Salon international de Paris. Pour autant, les professionnels retiendront qu’un plan de résilience est en préparation face aux évènements ukrainiens qui impactent les cours des céréales… ». « Le monde agricole a su renouer les fils de la concertation et de l’échange avec les sphères politiques sur le Salon international de Paris. Pour autant, les professionnels retiendront qu’un plan de résilience est en préparation face aux évènements ukrainiens qui impactent les cours des céréales… ». Crédit Photos : D.R.

On le sait : le salon de l'agriculture est chaque année particulièrement attendu par les producteurs. Ils y voient une opportunité de se retrouver mais aussi d'échanger avec les consommateurs, tout en faisant passer certains messages en interpelant les politiques. Si la pandémie n’a pas permis les retrouvailles depuis près de deux ans, les rencontres avec le public et entre les exploitants auront permis, lors de cette édition, à chacun d’en profiter pour expliquer les enjeux de la filière.

 

TRIBUNE : C’était le grand raout du monde agricole ! Avec les traditionnelles retrouvailles avec le monde politique. Quelques semaines avant le premier tour, les allées du parc de la Porte de Versailles, lieu d’accueil de cette nouvelle édition 2022, auront représenté le point de passage obligatoire pour tous les présidentiables ou presque. Hormis le candidat de La France Insoumise Jean-Luc MELENCHON qui boude l’endroit depuis 2013. Si les uns, les professionnels, y ont exprimé leurs attentes ; les autres, les acteurs de la politique nationale, ont pu dérouler leur programme en répondant aux questions spécifiques propres à l’agriculture.

En revanche, l’ombre de la guerre opposant la Russie à l’Ukraine a plané durant cette dizaine de journées de salon. Les agriculteurs n’ont pas caché leur angoisse en ce qui concerne les conséquences en cascade de ce conflit.

 

 

Un plan de résilience pour aider les agriculteurs…

 

Les professionnels s'attendent à voir les échanges perturbés, les prix des engrais et de l'alimentation des animaux flamber. La France exporte en Russie à hauteur de 780 millions d'euros de produits comme l'alcool, les aliments pour animaux ou encore les produits laitiers. Les agriculteurs français ne souhaitent  pas revivre « le syndrome de l'embargo », a indiqué la patronne de la FNSEA Christiane LAMBERT : « Quand il y a eu l'embargo en 2014, que tous les produits agricoles ont été ciblés, l'Union européenne n'a pas réagi et n'a pas mis en place très tôt un plan d'accompagnement financier pour les agriculteurs et les filières victimes ».

Réponse du pensionnaire de l’Elysée : « le gouvernement prépare un plan de résilience ! ». Soit en quelques mots l’essentiel de sa visite au pas de charge sur le Salon !

 

 

Et voici les nouveaux agriculteurs !

 

Il est vrai que de nouveaux enjeux se dessinent. Le dictat de Bruxelles en matière de règlementation agricole fausse la concurrence avec les producteurs du Maghreb ou de la Chine. Les règles environnementales  en matière d’écologie augmentent considérablement les coûts de production et pénalisent lourdement la culture bio. Le bio stagne d’autant plus dans un contexte de diminution importante du pouvoir d’achat des Français.

En outre, les nouveaux agriculteurs arrivent. Qui sont-ils exactement ? Ce sont des jeunes urbains en quête de sens, des femmes en reconversion, des couples attirés par la nature. Ils constituent l’essentiel des nouveaux profils qui se tournent vers l’activité agricole. D’ici cinq ans, près de la moitié de la population agricole sera en âge de partir en retraite.

 

 

L’avenir de l’agriculture est assuré en relevant la tête et les défis…

 

La nouvelle génération est en marche : plus du tiers des personnes ayant obtenu l’an dernier la dotation « jeune agriculteur » n’a pas de parents dans l’agriculture et dans les lycées agricoles, c’est plus de 60 % des étudiants étrangers au secteur ! Qu’apporte la jeunesse au monde agricole ? Les spécialistes les accueillent à bras ouverts et ils sont unanimes pour déclarer qu’ils boostent et donnent une meilleure image du métier. Ils incluent spontanément la sobriété énergétique et la gestion des ressources.

La relève est assurée. Le gouvernement semble anticiper les embargos russes. En 1945, on a dit aux agriculteurs : « la guerre est finie et il faut donner à manger à tous ». Le pari fut tenu. On a dit ensuite : « il faut produire et polluer moins ». Pari en bonne voie d’être gagné. Nos paysans ont toujours relevé la tête et gagné les défis qu’on leur propose. Une fois encore, on peut garder la certitude que nous remporterons tous ensemble, producteurs, dirigeants politiques et consommateurs la bataille du bien-vivre et du bien-manger français.

 

Jean-Paul ALLOU et Thierry BRET