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Jean-François LEMAITRE réagit au décès de Bernard STATLER : c’était l’âme de l’artisanat en France…

« Le président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de l’Yonne Jean-François LEMAITRE rend hommage à celui qu’il considère comme un véritable guide avec lequel il a pu travailler pendant quatre ans parmi les instances nationales. Bernard STATLER n’est plus : c’est l’artisanat qui a perdu son âme… ». « Le président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de l’Yonne Jean-François LEMAITRE rend hommage à celui qu’il considère comme un véritable guide avec lequel il a pu travailler pendant quatre ans parmi les instances nationales. Bernard STATLER n’est plus : c’est l’artisanat qui a perdu son âme… ». Crédit photos : Thierry BRET et CMA.

Attristé depuis l’annonce de cette tragique disparition, celle du président national des Chambres de Métiers et de l’Artisanat emporté le jour de Pâques par le coronavirus, Jean-François LEMAITRE côtoyait depuis quatre ans l’homme aux moustaches si singulières dans les hautes sphères de la corporation. Au sein de l’Assemblée permanente des chambres de métiers (APCM), le président de la chambre consulaire de l’Yonne avait noué des liens indéfectibles avec ce personnage charismatique et haut en couleur devenu le symbole de toute une filière…

SENS : Un guide. Peut-être même un mentor. En tout cas, celui qui vient de disparaître incarnait à ses yeux la force d’airain d’une filière qui souhaitait se battre jusqu’au bout pour ne pas souffrir durablement des conséquences de cette ignoble « saloperie ». Ce coronavirus qui a eu gain de cause de lui finalement.

Depuis vingt-quatre heures, l’existence de Jean-François LEMAITRE est tourneboulée. Et une étrange sensation au goût d’amertume est apparue en lui, entre la colère noire de l’injustice et le dépit de ce départ précipité de l’un des siens.

Un proche dans la vie professionnelle ; presque un parent tant cette grande famille des artisans se sent soudée comme un seul homme face aux aléas de l’adversité.

Et Dieu sait qu’ils en avaient essuyé des avis de tempête et des grains à faire tomber les voiles de l’esquif artisanal depuis les longs mois de secousses névralgiques qui secouaient la France entre les manifestations à répétition et réforme de l’apprentissage.

Alors quand l’épisode du coronavirus a fait son apparition dans le viseur, nul n’aurait pu entrevoir une fin aussi tragique pour l’un des ardents défenseurs de la cause de l’entrepreneuriat en France. A ses côtés, en l’espace de quatre ans à siéger parmi les instances nationales, l’entrepreneur et représentant de la chambre consulaire de l’Yonne en a appris des choses. « Des années de pur bonheur avec Bernard…glisse Jean-François LEMAITRE, avec émotion.

 

 

Un souvenir éternel dans la mémoire…

 

Ce deuil cruel le renvoie plusieurs années en arrière. Au décès de son propre père. A celui de son frère. Telle une cicatrice profonde et inacceptable qui reviendrait titiller le derme à fleur de peau de l’existence.

« Bernard intégrait la catégorie des grands hommes, de ceux qui engendrent le respect et l’admiration sans borne. Même s’il se rappelait de ses origines et restait humble (Bernard STATLER était entré en communion avec le milieu de la coiffure à l’âge de 14 ans), il aurait pu clore sa brillante carrière de chef d’entreprise et de politique (conseiller régional en Alsace) en occupant un maroquin gouvernemental… ».

Lui qui travaillait au quotidien pour la protection des intérêts et la défense des droits des artisans dans des rencontres menées tambour battant avec Bruno LE MAIRE ou Muriel PENICAUD comme interlocuteurs. Pragmatique, jovial, perfectionniste : tel était Bernard STATLER. Il laissera un souvenir éternel dans la mémoire de celui qui fut un « apprenti » à ses côtés. Un garçon nommé Jean-François LEMAITRE qui aujourd’hui est endolori par tant de bons souvenirs qui émergent à la surface. Cruauté de la vie…