AUXERRE : Une fois par an, lors du « GHOST Festival », les habitants de Taïwan se rassemblent à proximité des rivières et des lacs pour confier à l'eau de petits lampions, symboles des âmes qui voyagent au gré de l'existence.
De ce rituel qui lie si intimement le mouvement et la vie, le jeune chorégraphe Po-Cheng TSAI a dérivé une formidable invitation à la danse. Ses « Floating Flowers » se présentent huit en scène, quatre femmes et quatre hommes, tous vêtus de tulle blanc.
Conçu comme un mémorial dédié au père disparu du chorégraphe, « Floating Flowers » est une pièce dense et recueillie mais non dénuée d'espièglerie, à l'image de danseurs se faisant à l'occasion la courte échelle pour former d'éphémères géants sautillant avec une grâce de Sylphide !
Avec un plaisir contagieux, les interprètes empruntent leurs mouvements intimes à l'eau, orchestrent une traversée graduelle du deuil au tourbillon de la vie, parfois jusqu'à la transe. Irriguée par les influences orientales (qi gong, tai-chi...), la pièce évoque aussi les danses aborigènes des peuples originaires de l’île, en contraste avec des mouvements de « street dance », des réminiscences de grands ballets ou des éclairs de flamenco.
Une liberté de formes qui fait de cette danse des antipodes un témoignage à la portée universelle sur le devenir des hommes, en même temps que l'expression d'un authentique héritage culturel. Un pur moment de poésie visuelle dont l'élan vital a ravi les cœurs au Festival d'Avignon 2016.
Un spectacle à ne manquer sous aucun prétexte le mardi 28 novembre à 20h30 grande salle du théâtre d’Auxerre (03.86.72.24.24.).