L’heure des premiers bilans a sonné au sein de l’antenne icaunaise de l’association pour le droit à l’initiative économique (ADIE). Si cinquante-cinq projets de création d’entreprises ont vu le jour au terme du premier semestre grâce au micro-crédit, quarante-cinq personnes ont pu bénéficier dans le même temps d’aides favorisant leur mobilité et leur maintien dans l’emploi. Des chiffres satisfaisants pour le conseiller de la structure, Henri YOUMBI…
AUXERRE : Avec son équipe de sept bénévoles, Henri YOUMBI fait un travail remarquable depuis plus d’une dizaine d’années au service des personnes en voie de réinsertion professionnelle. Celles auxquelles les banques ne garantissent plus aucun emprunt dans le cadre d’un financement de projet. Or, il existe peu de probabilité de réussite pour lancer son entreprise si une enveloppe budgétaire n’est pas consentie à la mise en route d’un concept.
Créée en 1989, l’ADIE voit le jour à l’initiative de Marie NOWAK afin de trouver des outils qui permettraient de contourner cette carence. La fondatrice de la filière française vient d’être honorée par le président de la République Emmanuel MACRON qui lui a épinglé la Grande croix de la Légion d’honneur il y a peu.
Les bénévoles à la pointe des opérations…
Le système du micro-crédit provient du Bangladesh. Il y a fait ses preuves et fonctionne à merveille parmi une population désargentée mais qui ne rechigne pas au labeur. Petit à petit, ce nouveau modèle économique se développe dans l’Hexagone à différentes strates : pour maintenir l’emploi, aider à la mobilité professionnelle en finançant le permis de conduire mais aussi inciter à la création de projets.
L’instance nationale s’appuie aujourd’hui sur un réseau de 1 700 bénévoles, des personnes retraitées, issues de l’entreprise, de la banque, de l’éducation. Aux côtés des 450 collaborateurs de l’association, ils accompagnent les porteurs de projets, un public frappé de plein fouet par la précarité, vers la réussite.
« Nous recherchons de nouveaux bénévoles pour étayer nos permanences de l’Auxerrois et de l’Avallonnais. Le profil idoine à ce besoin est incarné par un retraité qui aurait envie d’apprendre et s’investir avec beaucoup de psychologie aux côtés de ces personnes. Le rôle du bénévole est primordial : ils assurent les mêmes fonctions que les salariés de la structure. Sauf qu’ils ne peuvent apposer leur signature au bas des documents en attente de validation » explique Henri YOUMBI.
Déjà un reportage sur les ondes de RMC
Pouvant prêter jusqu’à 10 000 euros, une enveloppe remboursable dans un délai de 48 mois servie à 7,37 % de taux d’intérêt, l’ADIE intervient dès le démarrage du projet d’entreprise. Ne pratiquant pas de cofinancement, l’organisme estime qu’il agit comme un premier levier, avant la prise en main après coup d’un établissement bancaire.
Les typologies des entreprises soutenues sont diverses. Une structure de recyclage des déchets, des restaurants à orientation exotique, des épiceries de village, des sociétés de service à la personne, des graphistes, etc.
« L’un des dossiers les plus insolites de cette dernière saison aura été incontestablement le concept de gîte flottant à bord d’une péniche, ajoute Henri YOUMBI, ce concept baptisé « BOUT DE ZAN » a eu les honneurs médiatiques de la station RMC début août avec d’importantes demandes de renseignements à l’issue… ».
Seuls 20 % des dossiers n’arrivent pas au terme du cheminement d’obtention du micro-crédit. Mais, le responsable de l’ADIE dans l’Yonne espère infléchir la courbe dès la prochaine saison…