Alors que le mouvement coopératif existe depuis près de cent cinquante années en France, ce mode opératoire et spécifique de gouvernance professionnelle suscite toujours autant d’engouement de la part des créateurs/repreneurs d’entreprise. Dans notre contrée, la Côte d’Or (29 %) et la Saône et Loire (21 %) caracolent largement en tête au niveau de la répartition de ces entités devant un trio de départements composés à part égale (13 %) du Doubs, du Jura et de l’Yonne. Loin derrière se positionne la Nièvre avec seulement 3 %. Les 108 structures coopératives régionales ont généré 139 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016 même si trois d’entre elles ont capitulé faute de marché. Explications…
DIJON (21) : La centaine d’entreprises qui fonctionnent aujourd’hui en Bourgogne Franche-Comté selon les principes vertueux des sociétés coopératives de production (SCOP) ou des sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC) accueillent quatorze salariés en moyenne. Avec une nette prédominance autour des activités de service, de l’artisanat, du commerce et même de l’industrie.
Neuf nouvelles coopératives ont été créées en 2016, déjà six en 2017…
En 2016, 96 projets ont été accueillis pour optimiser 981 emplois. Mais, dans la réalité, ce sont bien neuf nouvelles SCOP qui ont réellement vu le jour dont six sociétés coopératives d’intérêt collectif. Soit une plus-value tangible de 46 emplois au total. Quant aux premières statistiques qui nous sont parvenues pour qualifier l’exercice 2017, elles traduisent la continuité de cette embellie logique depuis une quinzaine d’années avec déjà six nouvelles structures créées en début d’exercice qui développent 61 emplois.
Le suivi et l’accompagnement de ces diverses entités représente 447 jours de formation pour la dizaine de personnes qui exercent leur professionnalisme au sein de l’Union régionale des SCOP de Bourgogne Franche-Comté, dont Laurène COTE qui en est une des représentantes au titre de consultante.
« En 2017, les structures coopératives ont poursuivi leur croissance avec un nombre exponentiel de nouvelles sociétés en phase de création. Cet engouement s’explique par l’aspect égalitaire qui prévaut dans ce système de fonctionnement avec la formule « un associé équivaut à une voix ». La meilleure répartition du résultat justifie également le choix des créateurs/repreneurs d’entreprise en faveur de ce système opératoire. Historiquement, beaucoup de porteurs de projets, cassés par les codes parfois virulents du système capitalistique traditionnel, ont fait le choix de s’ouvrir à la coopérative dès qu’ils en ont eu l’opportunité… ».
Hormis les professions réglementées comme celles des avocats, des notaires, des experts-comptables, des huissiers de justice mais aussi des cabinets d’architectes ou des géomètres, toutes les filières autorisent l’adoption de ce statut dans l’optimisation de leur projet.
Une année de création plus fertile en Franche-Comté qu’en Bourgogne…
« L’année dernière, ajoute Laurène COTE, de nombreux projets de transmission d’entreprises se sont soldés par la création de nouvelles coopératives. En Bourgogne Franche-Comté, l’année 2017 aura été fertile pour la partie franc-comtoise du territoire. Celui-ci a enregistré plus d’une dizaine de SCOP créées dont des pépinières horticoles, des magasins bio, voire des bureaux d’étude. Cela s’explique par le vivier économique de belle importance qui existe à Lons le Saulnier et dans le Jura… ».
Mais, a contrario, l’Yonne n’aura pas accueilli de nouvelle SCOP en 2017. En revanche, après plusieurs années de disette, un projet de création est à l’étude et pourrait peut-être aboutir en 2018. « Mais, il est encore trop prématuré pour en dire davantage…précise Laurène COTE ».
Côté financement, le comité d’engagement financier régional a été sollicité à douze reprises avec neuf garanties SOFISCOP d’un montant de 703 000 euros de prêts du Crédit coopératif et trois emprunts SOCODEN de 260 000 euros. Grâce à ces financements coopératifs, 126 emplois ont ainsi été consolidés en 2016…